Jour 12 (partie deux).

Mercredi.

Il est un peu plus de dix-huit heures trente quand je vais me laver. Je me change, me rase un peu, enfile des vêtements légers et confortables. Sur mon portable, j'ai un message de ma mère qui me demande si tout va bien et un de Zayn qui me dit qu'il peut venir avant si j'ai besoin d'aide. Je réponds au deux et une vingtaine de minutes plus tard, alors que je prépare les biscuits apéritifs, Zayn est là.

Nous nous faisons une accolade, je le laisse s'occuper de la musique et lui sers un verre. Le temps de discuter un peu et les premiers invités arrivent. J'accueille tout le monde et leur dit de faire comme chez eux. Colin me fait la bise et me souffle qu'il est content de me revoir, sa main traîne quelques secondes sur ma hanche. Je n'aime pas ça. Je me détache de lui rapidement, plus gêné qu'autre chose. C'est Harry que j'ai et que je veux encore embrasser, pas lui.

Harry, d'ailleurs, n'arrive qu'une bonne demi-heure plus tard. Il m'envoie un message quand il est là et je m'excuse auprès de Colin, Zayn et Lucas pour aller lui ouvrir. Je souris. Il est magnifique. Plus encore que ce matin, le torse mouillé par l'eau du lac et les joues rosées à cause de nos baisers. Il porte une chemise blanche et un jean, les cheveux détachés, un sac sur le dos. Je me mords la lèvre, m'avance pour embrasser furtivement sa joue et lui souffler à l'oreille qu'il est très beau. Il rougit, je ris en le faisant entrer.

Je le laisse poser ses affaires dans l'entrée, fais le tour de mes amis pour le présenter. Zayn m'envoie un regard plein de questions, je m'appuie contre le plan de travail de la cuisine, Harry encore à côté de moi et explique :

– Il est arrivé il y a douze jours en vacances ici, nous nous sommes rencontrés au lac le premier soir.

– Pourquoi tu nous l'as pas présenté avant ?

Je savais que Zayn allait me poser cette question. D'habitude, il est le premier à savoir tout ce qui m'arrive et tout ce que je fais. On ne se cache jamais rien. Harry n'est pas vraiment un secret ou une honte, plus une rencontre que je voulais garder pour moi, égoïstement, parce que je ne souhaitais pas qu'il partage ce que l'on a vécu avec quelqu'un d'autre, qu'il me trouve tout à coup moins intéressant que Zayn ou mes autres ami.e.s.

Harry semble un peu mal à l'aise, je laisse nos bras se frôler pour lui montrer que je suis là. Il tient son verre de bière mais n'y a pas encore touché.

– Je n'y avais pas réellement pensé, je hausse les épaules. On se voyait dehors, on traînait au lac et je lui ai fait visiter le village c'est tout.

C'est tout. Pas vraiment. Il y a plus, bien plus que des visites. J'évite de regarder Harry pour ne pas rougir, force à un sourire. Je ne parlerai pas de notre après-midi à la mer, ni de nos baisers, ça ne regarde que nous.

– Ravi de te rencontrer alors mec, dit Lucas en trinquant son verre contre celui d'Harry, tu es là jusque quand ?

– Samedi.

– Ah dommage que tu repartes si vite, tu viens d'où ?

– Rennes.

Rennes. J'ai la gorge qui se noue. Parce que je viens de l'apprendre. Parce que Rennes est à l'autre bout du pays. Parce que j'ai envie de le prendre dans mes bras et le supplier de ne pas me quitter. Mais, je ne peux pas faire ça, pas maintenant. J'ai la tête qui tourne déjà. Soudainement, je veux que cette fête s'arrête, qu'ils s'en aillent tous et que je puisse me retrouver seul avec Harry. Passer ces derniers jours entièrement avec lui. Apprendre la couleur de ses yeux, la mélodie de son rire, le goût de sa langue, les formes de son corps, m'imprégner de chaque grain de sa peau, de chacun de ses baisers pour ne jamais l'oublier, lui, tout entier.

Harry n'est pas une personne qu'on oublie. Harry est une personne dont je me souviendrai toute ma vie. Parce qu'il l'a bouleversé, parce qu'il m'a changé.

Je prends une gorgée de ma bière, Zayn sort une cigarette et me propose d'aller fumer dehors. Je lance un regard à Harry, en pleine discussion avec Lucas, et Colin à côté qui les observe silencieusement. Harry hoche la tête, me souriant légèrement. Je suis mon meilleur ami dehors, il fait encore clair, mais le jour ne va pas tarder à laisser place à la nuit. Le soleil se couche déjà, ses rayons plus doux sur la peau.

Zayn s'allume une cigarette, il tire dessus et me la tend. Il s'installe sur une chaise autour de la table, je m'assois à côté de lui. On se passe la cigarette, en silence d'abord. Il y a la musique à l'intérieur de la maison, qui résonne jusque dehors, avec les rires et les conversations inaudibles. Puis, il demande :

– Pourquoi tu ne m'as pas parlé d'Harry avant ?

Je le regarde souffler la fumée blanche au-dessus de sa tête. En douze jours, il est vrai que j'aurai eu le temps de lui en parler. Mais tout est allé si vite. Je joue avec mes doigts, sous la table, me mords la lèvre et soupire.

– Je voulais le garder pour moi, Zayn... Je sais, c'est égoïste, parce qu'on se dit toujours tout, mais... je secoue la tête. Il... Ces jours que j'ai passé avec lui, j'étais comme sur une autre planète et plus coincé ici. J'ai... Je respirais enfin, tu vois ce que je veux dire ? Je n'avais pas envie... Je n'avais pas envie de le présenter à tout le monde, que nous n'ayons plus notre petit espace à nous. Je ne sais pas... ça n'a sûrement aucun sens pour toi tout ce que je te raconte là mais...

– Si Louis, je comprends. J'ai compris.

La voix de mon meilleur ami m'interrompt et je relève la tête. Je cesse de jouer avec mes doigts et le regarde, il me tend la cigarette, je tire dessus et laisse tomber les mégots dans le cendrier. Je l'interroge du regard à mon tour, il affiche un léger sourire et s'apprête à répondre quand deux autres de nos amis arrivent pour fumer avec nous, riant aux éclats. Un autre petit groupe me demande s'ils peuvent utiliser la piscine, j'acquiesce.

Ils courent jusqu'au l'eau. D'un regard, Zayn me fait savoir qu'on en reparlera plus tard. Je souffle, me lève de la chaise et retourne dans la maison. Lucas et Colin sont au salon en train de parler avec d'autres, j'entre en cuisine. Harry a les yeux baissés vers son téléphone, je m'approche de lui et glisse ma main sur sa hanche. Il range son téléphone, me sourit.

– Ça va ?

Même s'il hoche la tête, je comprends qu'il n'est pas réellement à sa place ici. Je caresse sa hanche, au-dessus de son tee-shirt et glisse finalement ma main dans la sienne. Nos doigts se cherchent et s'entrelacent. Je les regarde, souris en coin quand je remarque la couleur lilas sur ses ongles. Pendant plusieurs secondes, nous restons silencieux.

– Tu sais, tu n'es pas obligé de rester, je ne veux pas que tu te sentes obligé... Je me sens bête de t'avoir demandé de venir, j'aurai dû savoir que...

– Non, il m'interrompt doucement. Je veux passer le maximum de temps qu'il me reste ici avec toi.

Un sourire apparaît sur mes lèvres, je rougis peut-être un peu aussi. Quand je relève la tête pour le regarder, il me sourit. Je serre ses doigts entre les miens, caresse le dos de sa main.

– Est-ce que tu dors ici, ce soir ?

– Si tu veux.

– Ce n'est pas moi qui vais refuser, Harry.

Son rire résonne timidement à mes oreilles, je commence à me pencher pour venir l'embrasser, mais me recule subitement quand j'entends des pas se rapprocher et la voix de Colin. La main d'Harry lâche la mienne juste au moment où il franchit la porte. Mes joues chauffent, je tourne la tête vers mon ami. Il nous regarde tour à tour, étrangement, puis sourit.

– On va jouer à la bouteille, vous venez ?

Je me racle la gorge et réponds positivement, Harry hoche la tête aussi. Nous prenons nos verres sur la table, je lui jette un dernier regard désolé, il me sourit, mais ça n'atteint pas ses yeux. C'est un sourire différent.

Presque tout le monde est installé au sol, en cercle, autour de la bouteille. Nous sommes neuf. Je m'assois à côté de Zayn, Colin en face moi. Harry reste sur le côté, sur les fauteuils avec les quelques autres personnes qui ne jouent pas. Je le regarde, inconfortable, au milieu de tout ces gens qu'il ne connaît pas et avec qui il ne souhaite pas forcément créer des liens.

Zayn me sort de mes pensées en m'appelant. Il me dit que j'ai l'honneur de lancer le premier tour, comme je suis l'hôte de la soirée. Je tends la main et fais tourner la bouteille. Elle tombe sur Maxime, Zayn tient le portable où l'application avec les questions est lancée. Il choisit une vérité. Je n'écoute pas vraiment, je vois Cassandra qui s'approche d'Harry et lui propose des chips dans un bol, il en prend quelques uns en souriant et ils commencent à parler à deux.

Nous continuons le jeu. Tout le monde fait tourner la bouteille. J'ai eu comme gage de boire le verre de mes deux voisins. Zayn avait fais un mélange étrange avec deux alcools qui m'a tiré une grimace et me fait un peu tourner la tête maintenant.

Maxime fait tourner un joint dans le cercle. Je tire dessus aussi, plusieurs fois et regarde Zayn tenter de faire quinze pompes avec Léa sur son dos. Je ris avec les autres, me penche sur mon coude et lui chatouille les hanches. Ils s'écroulent tous les deux, mon meilleur ami me lance un coussin au visage. Il manque de s'écrouler en se relevant. Nous commençons tous un peu ivres et défoncés.

Le prochain tour tombe sur Colin. Il choisit une action. Zayn cligne des paupières, se concentre sur son écran et lit tout haut :

– Colin, embrasse un joueur de ton choix sur la bouche pendant trente secondes.

Là, je ne ris plus du tout. Parce que son regard tombe directement sur moi. Je me fige un peu, le sang me monte aux joues, j'ai le cœur qui bat trop fort. Il ne réfléchit pas longtemps, il se redresse, traverse le cercle, se penche vers moi, pose une main sur ma nuque et nos regards se capte. Ca ne dure qu'une poignée de secondes.

Je n'entends que des petits bruits amusés de la part de nos amis avant que nos bouches se retrouvent. Je n'ai pas vraiment eu le temps de reculer, de réaliser. Colin n'a pas hésité parce qu'il sait très bien ce qu'il fait, il l'avait peut-être même déjà prévu avant. Et j'ai envie de pleurer, de hurler.

Ses lèvres sont humides, un peu collantes et le baiser a le goût de l'alcool. Je crois que je suis sur le point de vomir. Je ne laisse pas le temps à sa langue de chercher la mienne. Je me recule au bout de cinq secondes à peine, secoue la tête et me redresse. Mes mains tremblent, le décor est un peu trouble autour de moi. Le joint, l'alcool, les larmes qui commencent à me brouiller la vue, je ne sais pas.

Colin semble perdu un moment, il ne comprend pas ma réaction, puis il retourne s'asseoir. L'air de rien. Je le déteste. Il n'avait pas le droit de faire ça. Il n'avait pas le droit de briser notre amitié comme ça. Je me lève, tangue légèrement, je vois des étoiles, les autres me regardent mais moi je cherche Harry.

Parce qu'il n'est plus là. Il n'est plus dans la pièce. Je ne sais pas s'il a vu ce qu'il vient de se passer et je dois lui expliquer, m'excuser. Je manque de trébucher sur un coussin, Zayn m'appelle pour que je vienne jouer, je ne réponds pas.

Je fais le tour des pièces, du jardin. Je ne comprends pas. Je cours partout, je respire vite. Je cherche deux fois, toute la maison. Mais je ne trouve pas Harry. J'appelle son prénom, j'ai la gorge nouée et envie de vomir. Quand je retourne au salon, je m'approche de Cassandra qui discute avec deux ami.e.s, et demande, entre deux souffles paniqués :

– Cass', tu as vu Harry ?

Elle se tourne vers moi, regarde autour d'elle et m'adresse un léger sourire.

– Il m'a dit qu'il allait aux toilettes il y a à peine cinq minutes de cela.

Mon visage pâlit parce je viens d'aller dans la salle de bains et il n'y est pas. Il n'est nulle part. Et je commence à ne pas me sentir bien, à suffoquer. J'ai chaud. Mes jambes tremblent. Je passe une main dans mes cheveux, Cassandra pose la sienne sur mon bras, les sourcils froncés.

– Ça va Louis, il y a un soucis ?

Je secoue la tête, lui dit rapidement de continuer de s'amuser et je me dirige vers le devant de la maison. C'est de ma faute. Je l'ai laissé. Il a vu Colin m'embrasser. Il a dû partir à cause de ça. A cause de moi. Je gâche tout. Je gâche toujours tout.

Dans trois jours à peine, il sera parti, et moi je lui brise le cœur.

Alors que je passe dans le couloir, je remarque que son sac n'est plus dans l'entrée. Je me dépêche de sortir de la maison, avance dans la rue. Les lampadaires sont allumés, mais il n'y a personne. Et, au dessus du rire de mes ami.e.s à l'intérieur et de la musique, je crie :

– Harry !

Je répète son prénom plusieurs fois, comme si ça allait le faire apparaître. Une larme commence à rouler sur ma joue, je l'essuie du dos de la main. Je rentre dans la maison, sors mon téléphone de ma poche et essaie de l'appeler. Deux fois, trois fois, je tombe toujours sur sa messagerie, il ne décroche pas.

Même si mes doigts tremblent et que je ne vois pas vraiment ce que je tape, j'écris rapidement un message. Puis un autre. Et un troisième.

Je lui envoie plusieurs à la suite.

Harry tu es rentré ? Je suis désolé de ce que tu as vu...

Dis moi que tu vas bien s'il te plaît ?

Je suis vraiment un idiot, je ne savais pas qu'il allait faire ça je te jure

Pardonne moi je n'aurai jamais dû jouer à ce jeu stupide. J'aurais dû rester avec toi

Sous ma poitrine, mon cœur bat tellement vite que ça me fait mal. Je reprends mon souffle, laisse mon dos glisser contre le mur et je m'assois là. Au sol, dans l'entrée.

Je reste là un long moment, parce que le jeu est terminé je crois, c'est Zayn qui vient me chercher. Il s'installe en face de moi, les genoux pliés. Je serre mon téléphone entre mes mains, j'attends une réponse qui ne vient pas. Mes larmes ont séché sur mes joues.

Zayn exerce une pression sur mon pied pour que je le regarde, je lève rapidement les yeux vers lui et les baisse à nouveau sur mon portable, en soupirant.

– J'ai passé un savon à Colin.

Je le regarde à nouveau, les yeux grands ouverts. Un sourire se dessine sur son visage, les lumières du salon se reflètent sur la moitié de son visage.

– Après le jeu, je l'ai pris à part et je lui ai demandé pourquoi il a fait ça. Il m'a dit que tu lui plaisais et qu'il était désolé, que normalement il n'aurait pas fait ça, qu'il n'est pas comme ça, il t'aurait demandé la permission avant. Mais apparemment, là, il était jaloux d'Harry. Il a voulu se venger. Alors, je lui ai dis que s'il touchait encore à un de tes cheveux sans ton accord, je lui ferais regretter.

– Sérieusement ?

– Ouais, il hoche la tête, il est devenu livide.

Et je me mets à rire. Je ne sais pas pourquoi, je ris. Je ne peux pas m'arrêter. Zayn aussi, plus légèrement. Je crois que c'est le stress, la panique, parce qu'ensuite je pleure. Il s'avance et pose sa main sur mon poignet. Au bout d'une poignée de seconde, je le regarde, il est penché vers moi.

– J'ai tout gâché...

– Mais non, ce n'est aucunement de ta faute. Comment tu aurais pu deviner qu'il allait faire ça ce soir ?

– Je ne sais pas, il nous a vu nous tenir la main dans la cuisine avec Harry. Je suppose que ça l'a irrité davantage.

– Et ? Ce n'est pas une raison valable pour lui de se comporter ainsi ni pour toi de t'accuser.

Je hausse les épaules, Zayn me prend dans ses bras et caresse mon dos. Je ferme les yeux et soupire, la tête posée contre son épaule.

J'aimerais retourner une heure en arrière. Garder la main d'Harry dans la mienne, refuser de participer à ce jeu, rester avec lui et l'embrasser pendant tout le reste de la soirée.

– Pourquoi tu n'arrêtes pas la fête et va rejoindre ton Roméo ?

– Je ne sais même pas où il est avec sa famille.

– Bon, t'en fais pas, il te répondra.

Mon meilleur ami se recule, je m'appuie à nouveau contre le mur. Mon portable n'affiche toujours aucun message. J'espère simplement qu'il ne lui est rien d'arriver de grave sur la route, même si la nuit vient seulement de tomber. Je fronce les sourcils quand je vois un sourire en coin apparaître sur le visage de Zayn.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Donc, j'avais raison, c'est bien ton Roméo ?

A mon tour, je me mets à sourire et on échange un bref rire amusé. Je ne sais pas ce qu'est Harry pour moi, je ne sais pas ce que nous représentons l'un pour l'autre. A vrai dire, je ne m'en soucis pas vraiment, je veux simplement vivre le moment présent avec lui, profiter de chaque seconde. Je ne sais pas s'il sera un jour mon petit ami. Est-ce que j'aimerais qu'il le soit ? Oui, bien sûr. Mais je voudrais aussi qu'il reste là, qu'il ne reparte pas à des kilomètres de moi et ça, ce n'est pas possible.

Zayn et moi restons encore une bonne vingtaine de minutes là. On retourne à la fête, je ne peux pas dire à tout le monde de partir, alors j'essaie de faire bonne figure. Je n'adresse pas la parole à Colin, et je ne l'approche pas. Il comprend bien le message. Il reste dans son coin, parle un peu avec Lucas et Maxime, la tête basse. C'est lui le premier à partir d'ailleurs, avant minuit.

Les autres quittent la maison autour d'une heure trente du matin, ils se débrouillent en covoiturage ou leurs parents viennent les chercher. Seul Zayn reste là, il m'aide à ranger la vaisselle, les affaires et déchets qui traînent. Mais en somme, il n'y a pas trop de désordre.

On reste éveillé, le temps de fumer une dernière cigarette. Elle me fait mal à la gorge, je ne la finis pas. Je vais me change et vais coucher. Zayn s'allonge à côté de moi, dans mon lit, il m'adresse un sourire qui se veut rassurant. Je le remercie encore pour ce soir, pour tout ce qu'il fait. Je regarde une dernière fois mon téléphone, Harry ne m'a toujours pas répondu.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top