Chapitre 40
PDV Kachina
Cela faisait une semaine que Luka ne répondait à aucun de mes messages, et on aurait dit qu'il évitait tout le monde au lycée. Et ça, par contre, je ne le supportais pas ! Il me laissait des vus à chacun de mes messages ! Je déteste les gens qui font ça !
"Jellal, je peux te laisser gérer quelques heures ? demandai-je.
- Bien sûr. De toute manière, il faut bien que tu voies Luka pour lui lancer Fairy Link, donc autant faire d'une pierre deux coups. Tu as pu lancer la bénédiction sur le Miraculous de Marinette ?
- Oui, concernant Marinette, tout est bon. Il ne reste plus que Luka.
- Alors vas-y."
Je hochai la tête et me précipitai à proximité de la péniche des Couffaine. Cela ne ressemblait pas à Luka de ne pas me répondre et de nous éviter sans raison. J'avais un mauvais pressentiment.
Juleka était sur le pont et, en me voyant arriver en courant, elle vint m'accueillir.
"Bonjour Kachina.
- Bonjour Juleka, tu vas bien ?
- J'ai connu mieux, mais tu es venue pour Luka, c'est ça ?
- Oui. J'ai l'impression qu'il nous évite, qu'il m'évite.
- Il a juste... besoin de rester un peu seul, j'imagine."
Oh... bien sûr. Je comprenais mieux pourquoi. Evidemment.
"Il a brisé la bille, devinai-je.
- Euh ouais. On sait que Jagged Stone est notre père. Je crois qu'il a un peu de mal à encaisser le choc.
- Et toi ?
- J'en ai parlé avec Rose, et ça va mieux. Il faut juste qu'on parle avec lui pour savoir pourquoi il ne nous a pas élevé. Luka n'a pas eu la force d'aller lui parler quand il a compris que c'était lui. Je pense qu'il a besoin de toi... il t'aime vraiment, alors aide-le s'il te plaît.
- Evidemment que je vais l'aider. Il est dans sa cabine ?
- Oui."
Je hochai la tête et me dirigeai vers la chambre-cabine de mon copain. Il jouait des notes un peu tristes sur sa guitare et était tellement dans ses pensées qu'il ne m'avait pas entendu entrer. Il fallait que je lui parle dans son langage. Après tout, la musique était plus claire que les mots...
Je me mis en position, comme si je voulais jouer du violon, et mon instrument apparut avec mon archer. Je commençai à jouer et il releva la tête, surpris. Il m'écouta un moment avant de se remettre à jouer de la guitare. Je transformai mes paroles de réconfort en notes, qui venaient s'immiscer dans la mélodie triste de mon petit serpent.
https://youtu.be/HNj29DAeifA
Je laissai retomber mes bras le long de mon corps, le violon et l'archer dans une seule main. Je replaçai un mèche rebelle derrière mon oreille et tirai la chaise de son bureau pour la faire venir à moi. Je m'y installai dessus, face à Luka, après avoir fait disparaître mon instrument. Je tendis ensuite la main vers lui et caressai avec douceur sa joue. Je remarquai qu'elle était recouverte d'une fine pellicule de sel, preuve que Luka avait beaucoup pleuré, mais je ne fis pas de remarque.
"Je serai toujours là pour toi, tu sais. Je trouverai toujours du temps pour toi, alors parle-moi quand tu en as besoin.", dis-je avec douceur, devinant sans peine pourquoi je n'étais pas au courant.
Il me fit un sourire triste et pencha la tête du côté de ma main qui caressait sa joue. J'essuyai avec le pouce une larme qui venait encore de couler. Je l'embrassai sur le nez et entrepris de couvrir son visage de baisers, effaçant la couche de sel qui recouvrait sa peau. Je finis par ses lèvres et il me rendit mon baiser avec douceur.
Sans me décoller de lui, je me levai de la chaise pour prendre place sur ses cuisses malgré sa guitare entre nous. Je quittai ses lèvres et descendis mes baisers dans ma nuque. Je déposai une foule de baisers papillons qui lui arrachèrent des éclats de rire.
"Bichette...
- Oui ?
- Tu sais que je t'aime ?
- Je le sais, mais je ne me lasserai jamais de te l'entendre dire Serpenteau."
Il me sourit tendrement et m'écarta légèrement le temps de déposer sa guitare contre le mur, au sol. Avant que je ne puisse réagir, il me souleva et m'allongea sur son lit, me surplombant.
"Alors, je crois que tu te lasseras encore moins quand je te le ferai ressentir Bichette.", me susurra-t-il, le regard étrangement sombre.
Je virai au rouge tomate, autant par la position que par ses paroles. Mon coeur rata un battement alors que je me demandais si je voulais vraiment le faire. Cela faisait plus de deux mois qu'on était ensemble, mais qu'on le soit depuis une semaine ou un an n'était pas important dans cela. Est-ce-que je désirais Luka ? Clairement, oui. Est-ce-que j'étais prête ? Il fallait bien le découvrir, non ?
Durant ma brève réflexion, Luka n'avait pas bougé d'un millimètre. Il attendait patiemment ma réponse, ne comptant certainement pas aller plus loin si ce n'était pas ce que je désirais. Comme dirait Elfman : ça, c'est un homme, un vrai.
Je me redressai sur mes coudes et approchai mes lèvres de son oreille.
"J'aimerais bien voir ça..."
*** lemon (cf chapitre 40.5) ***
PDV Luka
Je m'extirpai avec délicatesse du lit pour ne pas réveiller Kachina. Je déposai malgré tout un doux baiser sur son front. J'attrapai mes vêtements et enfilai le strict minimum, à savoir mon sous-vêtement et mon pantalon. Je m'assis ensuite sur ma chaise après l'avoir remise près du bureau. Je pris la partition de la musique de Kachina et me remis au travail en couvant ma belle d'un regard tendre. La meilleure des filles méritait la meilleure des mélodies, et je comptais bien rendre hommage à la personne exceptionnelle qu'était Kachina. Cette musique sera aussi parfaite qu'elle.
Mon téléphone vibra et je le récupérai. C'était un message de Mirajane.
Mirajane : Coucou Luka, j'ai terminé l'arrangement musical dont on a parlé la semaine dernière. Cela rend hyper bien, comme tu l'avais imaginé et peut-être même mieux encore. Je te laisse écouter et, si tu veux changer des trucs, dis-le moi.
Luka : Merci Mira.
Mirajane : Avec plaisir ! Je suis sûre que cela fera plaisir à Kachina.
Luka : J'espère. Et j'espère surtout que j'arriverai à terminer cette mélodie. Il faut qu'elle soit parfaite, comme Kachina.
Mirajane : Elle a de la chance de t'avoir, tu sais ? Tu lui fais du bien.
Je regardai ma belle dormir, attendri. Elle semblait tellement innocente, fragile, vulnérable, une personne qu'on voulait protéger au péril de sa vie, alors que ce n'était pas du tout le cas en réalité : elle était avertie, intelligente, forte, presque invulnérable, une personne qui vivait pour protéger les autres au péril de sa vie. C'était tout un contraste et je me trouvai chanceux de pouvoir partager la partition de ma vie avec une personne aussi exceptionnelle. J'espérais pouvoir la protéger, pas forcément sur le champ de bataille, elle n'avait pas besoin de moi pour ça, mais j'espérais pouvoir la protéger de tout ce qui pouvait lui faire du mal.
"Hmm... j'ai quelque chose sur le nez ?", dit Kachina d'une voix endormie.
Je papillonnai des yeux et lui souris.
"Bien dormi Bichette ?
- Tellement bien...", bâilla-t-elle en s'étirant.
Amusé, je reposai mon téléphone et mon carnet et me levai pour m'approcher d'elle. Je grimpai à quatre pattes sur le lit, la surplombant de nouveau alors qu'elle s'était assise, maintenant la couverture pour couvrir sa poitrine nue.
"Qu'est-ce-que tu faisais ?
- Je te regardais dormir Bichette. Même quand tu dors, tu es adorable."
Ses joues se parèrent de rouge et je déposai un baiser sur ses lèvres.
"Comment tu te sens ? demandai-je.
- Je... j'ai un peu mal en bas.", avoua Kachina, gênée. "Mais ça ira, je suis pas mal résistante à la douleur physique. Et toi ? Tu te sens mieux ?
- Avec toi ? Toujours."
Elle me sourit tendrement et scella une nouvelle fois nos lèvres. Elle m'attrapa ensuite par le cou pour me faire basculer dans le lit avec elle. Allongée de profil, elle se serra contre moi et utilisa mon torse comme d'un oreiller. Une de mes mains alla se perdre dans sa chevelure ébène et ma copine émit bientôt des sons de plaisir. Elle aimait beaucoup quand je lui caressai les cheveux, j'avais pu le remarquer.
"Bichette ?
- Hm ?
- Désolée de vous avoir évité, toi et les autres. Je ne voulais pas vous embêter avec ça.
- Tu ne m'embêteras jamais, tu le sais. Il faut que tu puisses te confier à moi quand tu en as besoin Luka. Et si tu ne veux pas m'en parler, dis-le moi simplement mais ne m'évite plus comme ça..."
L'une de ses mains étant sur mon torse, je la sentis serrer le poing, preuve de l'inquiétude et de la tristesse, ou plutôt de l'agacement, qu'elle avait dû éprouver. En réponse, je redoublai mes caresses dans ses cheveux pour lui transmettre à quel point j'étais désolé. Entre nous, il n'y avait pas besoin de mots.
Ma main libre alla rencontrer sa main sur mon torse et j'entrelaçai nos doigts, comme si je lui faisais une promesse silencieuse, pour lui faire une promesse silencieuse. Elle pressa sa main contre la mienne avant de desserrer nos mains et de porter la mienne à ses lèvres. Elle la retourna délicatement et déposa un langoureux baiser dans le creux de mon poignet. Mon souffle et mon coeur s'emballèrent sous le geste intimiste avant que Kachina ne reprenne sa place contre mon torse, ma main prisonnière de la sienne.
"Parle-lui, d'accord ? Parle-lui avec Juleka et écoute ce qu'il a à te dire. Et parlez avec votre mère aussi. Laisse le passé dans le passé, on ne peut pas le modifier alors pourquoi se focaliser sur ce qu'on a loupé ?
- Tu as raison... je t'aime Bichette.
- Et moi encore plus Serpenteau.
- Ah bon ? Et si on vérifiait ça ?"
Elle redressa la tête vers moi, surprise.
"Tu as encore de l'énergie ?
- Eh, je ne me suis pas endormi, contrairement à toi, plaisantai-je.
- Plains-toi. J'ai un million de choses à faire chaque jour, c'est normal. Mais là, je suis de nouveau à bloc !
- Tu n'as même pas dormi une heure, m'étonnai-je.
- J'ai un métabolisme magique, mon énergie se reconstitue relativement vite. En plus, l'atmosphère de ta chambre a un fort taux de magie depuis qu'on a joué ensemble.
- Alors, tu es prête pour un deuxième round ?
- Et comment !"
Je souris alors qu'elle venait sceller nos lèvres. J'allais très vite devenir encore plus accro à elle que je ne l'étais déjà...
Beaucoup plus tard, bien après que Kachina ne soit repartie à contrecoeur, j'ouvris le fichier que Mira m'avait envoyé. Un sourire illumina mes lèvres lorsque la mélodie s'éleva de mon téléphone.
Luka : Tu es un génie Mira, c'est tellement mieux que ce que j'avais imaginé !
Mirajane : Ne me jette pas les fleurs, je n'ai fait que jouer les partitions que tu m'as passé, c'est toi le génie musical. C'est à toi que revient tout le mérite.
Luka : Merci malgré tout Mira.
Mirajane : Avec plaisir !
Je me remis à ma guitare et enregistrai la mélodie pour pouvoir tout monter ensemble. Mira m'avait envoyé séparément toutes les pistes instrumentales, une pour chaque partition que je lui avais passé, et elle avait monté le tout pour me montrer ce que cela donnait. Avec ma guitare, cela allait être plus que parfait.
J'avais initialement prévu de lui faire écouter pour la Saint-Valentin, mais c'était trop proche. J'avais donc choisi de lui faire écouter à l'occasion de son anniversaire, début juillet. C'était dans longtemps, mais cela me laissait le temps d'apporter autant de modifications que je le souhaitais.
Je me mordis la lèvre inférieure en repensant au regard brûlant de désir de Kachina. Elle avait peut-être de la chance de m'avoir, d'après Mira, mais j'étais tous aussi chanceux qu'elle soit la muse de la partition de ma vie. Parmi tous les garçons qu'elle devait connaître, Tenrô étant bien plus grande que Paris, c'était moi qu'elle avait choisi. C'était une fille exceptionnelle qui méritait quelqu'un de plus extraordinaire que moi et, pourtant, c'était pour moi que son coeur battait. Je n'avais pas de pouvoirs magiques, je n'étais pas capable d'affronter les mêmes dangers qu'elle, mais elle m'aimait quand même. J'avais vraiment beaucoup de chance.
"Luka, tu vas mieux ?", me murmura Juleka, étant entrée je-ne-sais quand.
Je pivotai vers ma jumelle et lui fis un sourire éblouissant.
"Oui, je vais mieux. Je vais mieux que jamais !"
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