Chapitre 25
PDV Kachina, le samedi suivant
"Comme prévu, l'intervention de Ladybug a calmé les choses, m'annonça Jellal ce matin-là.
- Que les Anciens soient loués !", soupirai-je de soulagement. "C'est déjà ça de pris. Quelle est la prochaine étape selon toi ? Je m'attendais à rencontrer une opposition de la part de la population, mais pas à ce point..."
Jellal s'assit face à moi et se mit à réfléchir. Cependant, Marinette intervint, étant venue très tôt.
"En fait, je pense que le problème, ce n'est pas ta réforme Kachina. Je pense que c'est plutôt la façon dont tu l'as amené.
- C'est-à-dire ? demanda Jellal.
- Je crois que j'ai compris où Marinette cherche à en venir...", dis-je. "On a, enfin j'ai, présenté la réforme à la population comme étant non négociable et imposée. C'est assimilable à une dictature maintenant que j'y pense. Et on se bat contre Alios et Arbaless justement pour éviter la domination. Alios veut détruire Fairy Tail, mais Arbaless veut prendre le contrôle de toutes les cités magiques, à commencer par Tenrô.
- En leur imposant des réformes, on leur donne un avant-goût de ce qu'il se passerait si on échouait à repousser Arbaless.", comprit Jellal. "Pour eux, tu ne vaux pas mieux que nos ennemis en faisant ça, et nous non plus puisqu'on ne cherche pas à t'arrêter.
- C'est ça.", acquiesça Marinette. "Vous devriez peut-être parlementer avec la population maintenant que la situation est un peu plus calme.
- Marinette a raison.", approuva Lisana. "Erza et le Maître ont la situation sous contrôle maintenant, mais ça ne durera pas. Il faut agir maintenant."
J'étouffai un bâillement. La situation était plus calme, mais pas plus propice à un véritable repos pour autant. Lisana avait raison, il fallait agir tout de suite.
"Oui, mais quoi ? demandai-je.
- Je suggère qu'un journaliste de la cité t'interview.", proposa Jellal. "Comme ça, tes réponses ne seront pas préparées et les gens ne croiront pas que tu sors des réponses réfléchies à l'avance.
- Je ne suis pas certaine que cela fera avancer les choses, répondis-je, sceptique.
- Mais si, cela permettra aux habitants de Tenrô d'exprimer leurs inquiétudes et à toi de les rassurer. Je pense que leur révolte est aussi due au fait qu'un tel changement sans signe avant-coureur les inquiète. Chat Noir et moi, on se fait parfois interviewer par les journalistes afin de rassurer les Parisiens, c'est toujours utile. Quand ils seront rassurés, la réforme aura plus de chances de passer telle quelle mais tu devrais rester ouverte aux négociations, me conseilla Marinette.
- Bon... va pour l'interview alors.
- Maintenant qu'on a un plan d'action, tu vas voir Grandiné. Il te faut un examen médical complet, pour être certaine que tu vas bien. Ensuite, je veux que tu te reposes.", exigea Jellal. "Lisana et moi, on va s'occuper d'organiser l'interview.
- Non ce n'est pas... commençai-je.
- Ce n'était pas une suggestion Kachina.", me coupa le bleu. "On gère la situation, mais tu dois te détendre maintenant. Tu ne peux rien faire de plus pour le moment. Alors, tu vas voir Grandiné et, après, tu donnes des nouvelles à tes amis. Tu les as assez inquiété comme ça."
Oh non... j'avais complètement oublié Luka ! Je l'ai ignoré pendant des jours ! Bon, ce n'était pas volontaire, mais tout de même... ok, du calme Kachina, il ne connaît pas ta véritable identité, impossible qu'il ne pense pas que tu es très occupée... j'espère en tout cas.
"Bon, d'accord..."
Aussitôt, Marinette me poussa hors de la salle des opérations et me conduisit à l'infirmerie. On alla ensuite à Paris après un examen complet de Grandiné.
"Cela te dit une soirée pyjama ce soir ?", me proposa Marinette, une fois dans sa chambre. "Tu pourrais décompresser en revoyant nos amis. On la ferait tôt pour que tu puisse dormir assez.
- Ne t'en fais pas. Je fais des nuits complètes depuis que tu es intervenue mais je suis trop tendue et stressée pour que mes nuits soient reposantes. Que je me couche tôt ou non ne réglera rien. Mais oui, je suis partante pour la soirée pyjama.
- Super ! On va inviter Alya, Nino et Adrien.
- Et Chloé.
- Chloé ? Kachina, c'est vrai qu'elle s'est adoucie mais... protesta Marinette.
- Marinette, Chloé est mon amie. Laisse-lui une véritable chance.
- Pfff... c'est bien parce que c'est toi. Tu veux qu'on invite Luka aussi ?
- Non.", refusai-je. "Je n'ai pas franchement envie de devoir porter un masque toute la soirée.
- Mais comment tu veux qu'il te trouve s'il ne te côtoie pas sans le masque ?", m'interrogea Marinette.
Bon point...
"Ah, fais comme tu veux, du moment que tu invites Chloé aussi.
- Yes !!", s'écria Marinette.
Elle envoya donc les invitations à tout le monde et commença à tout organiser.
"Sinon, vous avez avancé concernant le Papillon ? demandai-je.
- Non, et je n'ai pas encore dit à Adrien qui il était. Kachina, j'aimerais autant qu'on s'en occupe sans qu'il ne soit au courant. Cela lui ferait tellement de mal... murmura Marinette.
- Je sais, mais lui cacher la vérité n'est pas la meilleure solution non plus.
- Si, je crois que c'est la meilleure solution. Tu es censée nous épauler dans notre lutte, pas nous diriger, non ?
- C'est exact...
- Donc je décide !", affirma Marinette. "Et j'ai décidé qu'Adrien resterait en dehors de ça, c'est mieux pour lui. Tu t'es occupée de la mémoire des Parisiens et du Papillon ?
- Oui, juste avant l'allocution qui a tout fait basculer. Tu peux faire de nouveau appel aux membres de ton équipe sans risque, y compris Chloé.
- Chloé, ça reste à voir. Bien, maintenant que c'est fait, il faut récupérer les Miraculous de nos ennemis.
- Je vais m'en occuper.", dis-je. "Il faut juste que je sauve Emilie."
Marinette me regarda, soucieuse.
"Tu es certaine de vouloir faire ça ? Je veux dire, elle t'a fait du mal et...
- Il y a un mois, je ne l'aurais pas voulu.", admis-je. "Mais j'ai mûri et, en tant que Protectrice, je dois protéger la vie. En plus, le passé ne peut pas être réécris et Emilie a fait beaucoup pour Tenrô. Je lui dois bien ça.
- C'est possible, au moins, de la sauver ?
- Je n'en ai aucune idée. Pour le savoir, il faut que j'aille directement dans l'antre du Papillon. Mais pas en tant qu'Isi.
- Mais en tant que Protectrice de Tenrô, comprit Marinette.
- C'est ça. Là, au moins, je suis certaine qu'il m'écoutera. Après tout, il a toujours su pour Emilie.
- D'accord, on fait comme ça alors. J'ai l'emploi du temps complet d'Adrien, donc tu pourras t'organiser pour parler à Gabriel Agreste quand il ne sera pas là."
Je soupirai. Je sentais que cacher la vérité à Adrien était une très, très mauvaise idée.
"Tu ne lui diras rien, hein ? m'implora la bleutée.
- Il doit le savoir Marinette. Si tu lui caches plus longtemps la vérité, il risque de ne plus te faire confiance par la suite. C'est vraiment ce que tu veux ?
- On en a déjà parlé, et j'ai réfléchi depuis. Il ne le saura jamais, je ferai en sorte que ce soit le cas tout du moins. Je ne veux pas risquer de le perdre.
- Tu le perdras si tu ne lui dis rien Marinette. Mais bon, c'est toi la Gardienne des Miraculous et Ladybug, ce n'est donc pas de mes affaires ce qu'il se passe entre Adrien et toi. Ce qui me concerne en revanche, c'est le Papillon parce qu'Emilie est sa volonté de mettre la main sur vos Miraculous. Je ne m'occuperai que de ça, et uniquement de ça. Mais je t'aurais prévenu."
Marinette hocha la tête et la conversation s'arrêta là. Je dus m'endormir sans même m'en rendre compte car, quand Marinette me réveilla, il était déjà presque cinq heures de l'après-midi.
"Coucou marmotte ! Debout, il faut que tu m'aides à tout préparer. Ils viennent dans une heure."
Je hochai la tête et on descendit dans la cuisine pour préparer de quoi manger, aidées par nos kwamis, les parents de Marinette étant encore à la boulangerie. On prépara, entre autres, de la pizza et des sucreries. On alla même acheter du camembert pour Plagg.
"Au fait.", me fit Marinette, une fois de retour dans la chambre. "Comment tu as eu ton Miraculous ?
- Il se transmet dans ma famille de génération en génération. Ma mère était amérindienne, elle est descendante d'une tribu qui veillait sur une Miracle Box amérindienne. La tribu s'est dissoute il y a longtemps déjà, à peu près à la période où Lafayette a découvert le Miraculous de l'Aigle. Mon Miraculous vient de cette boîte et mon ancêtre en était une porteuse. Comme la boîte et le Gardien se sont perdus au fil des siècles, elle l'a transmis à son enfant, qui l'a transmis à son enfant et ainsi de suite. Kanna a refusé le Miraculous, et c'est moi qui en ais hérité, à ma naissance. Deer est toujours avec moi depuis. Ce qui est drôle, c'est que chacun des porteurs de mon Miraculous a décidé de lier son énergie à celle de Deer. Quand je suis devenue Gardienne et que j'ai découvert que c'était possible, je me suis dit que ce serait pratique, donc je l'ai fait sans savoir que tous les porteurs avaient pris la même décision. C'est ma grand-mère qui me l'a dit.
- Ta grand-mère ?
- Oui. Elle est... elle est morte peu de temps après mon intronisation. Elle a servi Fairy Tail et la Gardienne de Tenrô pendant des dizaines d'années, elle est partie plus tôt que prévu. Mais ça va, je le vis plutôt bien parce que je sais que je n'ai rien à voir dedans.
- Tant mieux alors. On a retrouvé le Miraculous de l'Aigle d'ailleurs, c'est une super-héroïne américaine qui le porte maintenant.
- C'est bien qu'il n'ait pas fini entre de mauvaises mains. Pour en revenir à la soirée pyjama, tout le monde a répondu présent ?
- Oui, même Adrien ! C'est génial ! Chloé aussi, je suppose qu'elle essaie vraiment de faire des efforts."
Je lui souris et on prit notre douche avant d'enfiler un pyjama. Puisque j'avais laissé deux nuisettes chez Marinette, je mis l'une des deux. Juste à temps car la sonnette retentit.
"Va ouvrir, je termine de me préparer.", indiquai-je à Marinette.
Elle hocha la tête et je terminai de démêler mes cheveux avec la brosse de la bleutée. En voyant la longueur de ma chevelure, je soupirai.
"Je devrais peut-être songer à les couper. Ce n'est vraiment pas pratique...", marmonnai-je en entreprenant de les tresser.
J'attachai la tresse avec l'élastique que j'avais toujours sur moi et remis mon Miraculous. Je sortis ensuite de sous ma nuisette mon collier et jetai un coup d'oeil appréciateur à mon reflet dans le miroir de Marinette. La nuisette était un cadeau de Kanna pour mes quinze ans, et je l'adorais. Elle était en soie blanche avec des frises amérindiennes brodées avec du fil doré. Ce que j'aimais particulièrement, c'était le fait qu'elle tournait à merveille quand je tournais sur moi-même. Et puis, elle m'allait divinement bien selon Kanna. Elle n'était pas spécialement moulante et n'avait pas un décolleté particulièrement visible, il était très léger, mais j'avais toujours trouvé qu'elle m'allait mieux que les autres, comme si elle avait été faite sur mesure pour moi.
Je regardai par la fenêtre les quelques flocons de neige. On était en décembre, mais je ne craignais pas le froid à proprement parler. Je pouvais tomber malade et avoir froid sous l'effet de la fièvre ou de la fatigue, mais j'étais insensible au froid naturel de l'hiver. C'était assez paradoxal : je pouvais attraper froid en restant sous la pluie durant des heures mais pas en restant dans le simple froid des jours entiers. Du coup, je ne mettais jamais autre chose que des chemises de nuit, ou des nuisettes, pour la nuit.
"Tu te souviens de tes premières chansons ?", me demanda Deer en souriant. "Tu sais, celles que tu avais fait avec ta mère...
- Bien sûr que je m'en souviens. Quand j'y repense, elles sont tellement enfantines.
- Moi, je les trouve choux, comme toi. En plus, tu n'avais que sept ans, c'est normal qu'elles soient un peu guimauve.
- Un peu ? J'imaginais qu'un monde parfait était composé d'une vache, un crocodile, du sucre et du sel et que je pouvais tout effacer et recommencer quand cela ne me plaisait plus...
- C'est bien ce que je disais, tu n'avais que sept ans. Et puis, tu t'amusais juste avec ta mère à l'époque, tes chansons n'avaient pas d'autres buts.
- Si, je les avais chanté devant tout Tenrô, lors de la fête de la cité, quand j'avais huit ans.
- Oui, mais tu t'amusais, tu n'avais pas pour but de percer dans le milieu et c'est ça qui les rend si pures et exceptionnelles.
- J'en ai juste un peu honte aujourd'hui en fait...", rigolai-je nerveusement. "Aller, allons rejoindre Marinette."
Deer rentra dans mon collier et je rejoignis mon amie dans le salon. Je vis alors que tout le monde était là et Chloé ne put s'empêcher de me sauter dessus.
"Tu m'as tellement manqué ! Je me suis fait un sang d'encre ! Tu n'as pas honte de disparaître de la nature comme ça ?!! me fustigea Chloé en me secouant comme un prunier.
- Haha ! Je vais bien Chloé. J'étais juste malade, une grosse grippe. Je ne suis pas complètement rétablie mais je ne suis plus contagieuse. Je serai de retour d'ici quelques jours je pense."
La blonde mit une main sur mon front, comme pour s'assurer que je disais vrai.
"Hmpf ! Disons que je te crois. N'empêche, tu aurais pu me répondre !! Tu as ouvert mes mails au moins ?
- Oui, et j'ai tout rattrapé. Enfin je crois.
- On verra ça un autre jour. On est là pour s'amuser, non ? Au fait Marinette, merci pour cette soirée pyjama. Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose d'autre à faire, mais merci de m'avoir invité.", renifla Chloé.
Marinette leva les yeux au ciel.
"De rien, mais ne provoque pas de remous ce soir.
- Chloé peut être adorable quand elle le veut et elle aime vraiment Kachina, alors fais lui confiance, d'accord Princesse ? lui sourit tendrement Adrien.
- Je suis d'accord avec ton beau blond Marinette. On ne te demande pas d'être sa meilleure amie, renchérit Alya.
- Normal, ma meilleure amie est Sabrina. Bref, on va rester dans le salon toute la soirée ?
- Non, tout se passe à l'étage. Marinette, aide-les à s'installer, je vais monter ce qu'on a préparé. Hum, Adrien, tu me donnes un coup de main ? demandai-je.
- Bien sûr, j'arrive."
Il embrassa sa bleutée et me suivit en cuisine, où je lui filai discrètement les boîtes de camembert pour Plagg. Il les rangea dans son sac à dos, contenant le nécessaire pour une nuit et son kwami.
"Au fait, tu es jolie comme ça.", me dit le blond. "J'en connais un qui ne t'a pas quitté du regard. Tu cherches à l'impressionner sans le masque ?
- Oh tais-toi !", ronchonnai-je en sentant la pointe moqueuse dans sa voix. "C'est un cadeau de Kanna et j'avais envie de la mettre, d'accord ?!
- Relax, je dis juste qu'elle te met en valeur.
- Je ne l'ai pas mise pour Luka.
- Mouais... je vais faire comme si je te croyais."
On monta ensuite dans la chambre de Marinette avec nos victuailles et, pendant que Marinette aidait Adrien à s'installer, je redescendis récupérer les boissons prévues pour la soirée. On allait bien s'amuser !
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