Chapitre 22
PDV Kachina
"Tu es sûre ? s'étonna Marinette, le lendemain.
- Oui. Si je ne l'invite pas, Kanna va faire un scandale. Plus que ça, c'est ma soeur donc je veux qu'elle soit là. Du coup, je vais les chercher, Papa et elle.
- D'accord. On se retrouve sur place alors. Fais attention à ne pas te faire remarquer.
- Promis."
Je me téléportai ensuite à Tenrô, dans ma chambre. A peine eus-je le temps d'ouvrir les yeux pour découvrir ma chambre telle que je l'avais laissé il y a un mois qu'une lumière bleu ciel m'aveugla. Lorsque je rouvris les yeux, un drôle de bracelet flottait devant moi. Il était vert et or avec une pierre bleu ciel en forme de losange.
Curieuse, je tendis la main vers lui et une intense vague de magie me traversa, ou en tout cas c'est l'impression que j'avais. La pierre s'illumina un instant avant de s'éteindre.
"Bizarre...", murmurai-je.
Mon téléphone me rappela à l'ordre, me signalant l'heure qu'il était, et je décidai de me pencher sur la question plus tard. Je mis le bracelet à mon poignet droit et dévalai les escaliers. Je retrouvai alors Kanna, affalée devant la télé, une bouteille d'alcool à la maison.
"Il est trop tôt pour boire Kanna."
La brune aux yeux violets sursauta et se retourna aussitôt. Un instant plus tard, elle me sauta dessus en criant de joie.
"Tu m'as trop manqué p'tite soeur ! C'était pas pareil sans toi ! Tu rentres enfin ?!
- Oui, demain. Là, je venais vous inviter, Papa et toi, au concours de talent auquel je participe. Cela vous dit ?
- Moi oui, mais Papa est en mission de repérage depuis quelques jours. Il ne pourra pas venir.
- Bon... du moment que tu viens, ça va. Je vais être en retard si on n'y va pas tout de suite. Je passe dans une heure et il faut encore que je me coiffe, que je m'habille... bref. On y va ?
- Tu parles qu'on y va !!"
Je souris et nous téléportai dans la pièce mise à disposition pour moi. Enfin, "pièce"... c'était un grand mot. C'était juste un mini-loge séparée des autres par des rideaux opaques, de sorte que les personnes souhaitant rester anonymes puissent rester cachées aux yeux des participants.
Dans ma loge donc, Marinette m'y attendait. Il y avait une petite coiffeuse, un paravent et un tabouret, le strict minimum pour une loge. La bleutée me tendit la tenue que je devais enfiler et s'empressa d'amener Kanna à l'espace réservé au public, constitué des élèves de la filière artistique et des amis ou de la famille des participants. Le temps que je m'habille, Marinette revint, m'assura qu'elle avait bien insisté auprès de Kanna pour qu'elle ne prononce pas mon prénom tant que je portais mon masque.
Ma tenue se constituait d'une jupe noire à paillette, d'un top blanc à une bretelle avec des étoiles noires. Ce top était fait de sorte qu'on noue le bas au niveau de la taille. Je le nouai donc au niveau de ma hanche gauche et y épinglai sur le nœud une pince en forme d'étoile noire. J'avais aussi des leggings noirs déchirés par endroits, une mitaine monochrome au bras gauche et des baskets dans les mêmes tons. J'avais gardé le bracelet qui était apparu par magie, au cas où il soit important, et attaché mon collier de sorte à ce qu'il constitue un bracelet. Je l'avais donc mis à mon poignet, sous la mitaine.
Une fois habillée, Marinette me fit asseoir sur le tabouret et me maquilla légèrement, avec juste une touche de gloss et de mascara, avant de s'attaquer à mes cheveux. Elle me fit une couette sur le côté gauche et ramena les cheveux les plus courts pour former une mèche sur la droite. Elle attacha, par-dessus l'élastique retenant ma chevelure, mon Miraculous et cacha la pierre rouge dans mes cheveux, comme pour le bal. Elle sortit ensuite de son sac l'objet magique, celui qui permettrait que personne ne me reconnaisse : un loup blanc. Elle me l'attacha et me laissa me diriger vers le petit miroir de la coiffeuse pour m'observer sous tous les angles.
"J'adore Marinette ! Aucune chance qu'on me reconnaisse comme ça. J'ai déjà du mal à me reconnaître...
- Alors tout ira bien. Tu n'as plus qu'à donner le meilleur de toi-même. Ne t'inquiète pas pour Kanna, je vais la garder à l'oeil quand même.
- Cela me rassure. Merci pour tout ce que tu fais pour moi Marinette."
La bleutée m'enlaça un instant et m'offrit un sourire éblouissant.
"C'est normal entre amis. Et puis, tu fais beaucoup pour nous, il faut bien qu'on te renvoie l'ascenseur. Bon, je vais rejoindre Adrien, Alya et Nino. Cela ira ?
- Mais oui, ne t'inquiète pas. Tu peux juste monter aux techniciens ma clé USB ?
- Bien sûr ! C'est quelle piste ?
- C'est le seul fichier sur cette clé, ils ne pourront pas se tromper.
- Ok, alors j'y vais ! Casse-toi une jambe !"
Elle attrapa la clé USB que Deer lui tendait puis s'éclipsa pour rejoindre son adonis et le Ninalya.
Je me regardai une nouvelle fois dans le miroir et inspirai profondément. Il me restait dix minutes. Je commençai donc à m'étirer et à m'échauffer, en essayant de faire redescendre le stress. J'avais peur de me ridiculiser une nouvelle fois...
Un haut-parleur annonça mon passage dans cinq minutes. Je sortis donc de la pièce et me dirigeai vers la salle de spectacle du lycée. A peine fus-je arrivée que la personne qui présentait les participants au public m'annonça. J'entrai donc sur scène et repérai Marinette et Adrien, qui me souriaient de manière encourageante. Je leur souris en retour, déclarai au public que je présentais un numéro de danse et de chant et me mis en position. La mélodie commença à s'élever et j'inspirai profondément. Je me perdis rapidement dans la musique et je ne pus empêcher un sourire joyeux de se dessiner sur mes lèvres.
https://youtu.be/V4wHLnDIy5E
PDV Luka
Un sourire teinté d'espoir se dessina sur mes lèvres quand le professeur-présentateur annonça la prestation d'une certaine Mavis. J'espérais vraiment que ce soit la jeune fille avec qui j'avais dansé au bal. J'avais essayé de la retrouver, sa présence au bal indiquant qu'elle était élève dans ce lycée, mais mes recherches avaient fait chou blanc. Peu importe la filière, il n'y avait aucune jeune fille se prénommant Mavis.
Mon coeur rata un battement quand je reconnus ces yeux argents, scintillant légèrement comme si une étrange magie les habitait, isolés par le masque. C'était elle, c'était forcément elle.
A mon grand soulagement, à peine la musique commença que je sus que c'était elle. Aucune autre n'avait cette connexion avec la musique quand elle dansait. Sa danse, tout comme son coeur, débordait de joie, de bonheur, de courage, de passion, d'une pointe de nostalgie aussi. Comme au bal, chacun de ses mouvements était empreint d'une telle énergie que je ne pus me détacher d'elle une seule seconde. La seule différence, c'était que, cette fois, je décelai une assurance et un apaisement qui n'étaient pas présents lors de cette soirée. Mais je savais que c'était elle. Sa musique intérieure avait sensiblement changé, mais le coeur restait le même. Et que dire de sa voix, qui était magnifique, douce comme de la soie et aussi envoûtante que sa danse ?
Je l'avais trouvé. Ou, plutôt, elle était venue à moi. Maintenant, il ne restait plus qu'à découvrir sa véritable identité.
Je retins un sourire ironique. Il y a seulement un mois, j'étais encore amoureux de Marinette mais je ne me faisais pas d'illusions : Adrien et elle étaient faits l'un pour l'autre, c'était un fait. Il n'avait fallu qu'un bal pour qu'une inconnue fasse battre mon coeur d'une mélodie nouvelle, entêtante, pleine d'énergie et de délicatesse en même temps.
Je ne prêtai même pas attention aux participants suivants. Une seule m'intéressait, et j'espérais bien en faire ma partenaire pour mon projet annuel.
Une fois tous les participants passés, les professeurs réunirent tous les élèves de la filière artistiques pour savoir quel artiste intéressait quel élève. Autant dire que tous les élèves de la branche musique avaient jeté leur dévolu sur Mavis.
Devant tant de demandes, les professeurs décidèrent de laisser la concernée choisir. Mais quelle était la probabilité pour qu'elle me choisisse, moi ? Elle ne m'avait jamais vu sans mon masque, elle ne connaissait pas mon nom, rien.
On se dispersa le temps que les adultes trouvent la noiraude et je tombai nez-à-nez avec Marinette et Adrien. Je leur souris et ils me répondirent.
"Comment ça va ? me demanda Marinette.
- Super...
- On ne dirait pas, pourtant. Tu veux en parler ? fit Adrien, soucieux.
- C'est gentil de vous inquiéter, mais ce n'est rien de grave, vraiment. D'ailleurs, qu'est-ce-que vous faîtes là ?
- On est venus voir une amie, répondit la bleutée.
- Je rêve ou Kanna boit de la bière ?! Il est même pas midi ! s'étouffa Adrien en regardant au fond de la salle.
- C'est Kanna, quoi !", rigola Marinette. "Mavis nous avait prévenu.
- Attendez, vous connaissez Mavis ?"
Les deux me regardèrent malicieusement et un sourire en coin prit place sur les lèvres du blond.
"Pourquoi ? Tu aimerais ?", dit-il.
Je rougis et eus un sourire gêné.
"Oui, j'aimerais bien.", avouai-je. "Depuis le bal, je la cherche mais il n'y a pas de Mavis au lycée. Maintenant je comprend mieux : c'est un pseudo.
- Exact, elle voulait t'éloigner du danger le plus vite possible, alors elle n'a pas réfléchi dans l'urgence. Ne lui en veux pas trop, me sourit Marinette.
- Aucune chance, je ne sais même pas qui elle est.
- Ah, je suis sûr que tu l'as déjà vu dans les couloirs.", affirma Adrien. "Elle ne passe pas inaperçue, même si elle sait très bien être invisible quand elle le veut. Mais tu ne la reconnais pas parce qu'elle n'est pas du tout coiffée ou habillée comme elle l'est d'habitude.
- Tu veux lui demander d'être ta partenaire pour ton projet annuel ? m'interrogea la bleutée.
- Oui, comme à peu près toute la branche musique.", grimaçai-je, contrit. "Les profs ont décidé de la laisser choisir. Aucune chance qu'elle me choisisse donc.
- Dis pas ça. Ce qu'il faudrait dire, c'est "aucune chance qu'elle ne me reconnaisse pas" !", m'assura le blond.
Je haussai un sourcil, peu convaincu. Le fils de Gabriel Agreste pointa alors mes cheveux, noirs virant au bleu électrique.
"Tu es facilement reconnaissable ! renchérit Marinette, approuvant son copain.
- On a tous vu votre connexion au bal, je suis persuadé qu'elle te choisira.
- On verra bien..."
Un camarade de classe m'indiqua que les professeurs avaient trouvé Mavis. On se réunit donc au pied de la scène, où montait justement les professeurs avec la noiraude masquée. Un prof demanda aux élèves qui ne souhaitaient pas être le partenaire de Mavis de s'écarter, laissant un groupe important de candidats face à Mavis.
Le regard de la noiraude croisa le mien et j'eus l'impression de voir son visage s'illuminer et ses joues rougirent légèrement, mais je me faisais peut-être des idées...
"Mavis, tous ces élèves souhaitent travailler avec toi, mais tu ne peux en choisir qu'un seul. Evidemment, si tu souhaites savoir de quoi chacun est capable... commença un prof.
- Inutile.", le coupa-t-elle avec un sourire. "Je sais déjà qui choisir.
- Ah bon ?
- Oui."
Elle s'approcha du bord et sauta de la scène en s'appuyant sur le sol de ladite scène. Les élèves s'écartèrent sur son chemin, alors qu'elle venait vers moi. Un sourire doux habilla mes lèvres. En retour, elle me sourit également.
"Tu es partant ?", me dit-elle en me tendant sa main.
Mon sourire s'élargit légèrement et je serrai sa main.
"Plus que tu ne le penses.
- Mavis, tu souhaites travailler avec Luka Couffaine ? demanda un prof, pour être certain.
- Oui !
- Bien, voilà une bonne chose de faite.", sourit-il.
Il invita les autres élèves à choisir un autre participant au concours, ce qui fit que tous s'éloignèrent, nous laissant seuls Mavis et moi.
"Je m'appelle Luka, comme tu as pu le deviner. Puis-je savoir qui se cache derrière ce masque immaculé ? N'essaie pas de t'en tirer avec un pseudo cette fois-ci, partenaire !", dis-je avec un sourire, une pointe d'amusement dans la voix.
Elle se mit à rire.
"Comment tu as pu me reconnaître ? Je porte un masque différent par rapport à lors du bal.
- Tes yeux, ils sont uniques au monde. Il y a aussi ce que tu as dans le coeur quand tu danses, même si certaines notes ont changé par rapport à la dernière fois. Et toi, j'imagine que tu m'as reconnu facilement.
- Effectivement, tes cheveux ne sont pas anodins eux aussi, sourit-elle malicieusement.
- Oui... et sinon, comme dois-je t'appeler ?"
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