Chapitre 17
PDV Kachina, le lendemain
Je sortis des vestiaires après avoir trouvé un casque à ma taille, des gants et pris un sabre. Je rejoignis les autres personnes non-escrimeuses dans la cour, où monsieur D'Argencourt se présenta.
"Je suis le maître d'arme, monsieur D'Argencourt. Je vous rappelle que, une nouvelle fois, il n'y a qu'une seule place à pourvoir cette année. Pour sélectionner celui ou celle qui aura la chance d'intégrer l'équipe d'escrime, les néophytes exécuteront une série d'assauts face aux anciens. Mettez-vous en place."
Moi ? Néophyte ? J'ai appris à manier l'épée avant de savoir marcher !
Oui bon, en fait, pas vraiment, mais c'était tout comme. Ce fut Adrien qui vint à ma rencontre, même si c'était impossible de le reconnaître avec son masque.
"Tu crois pouvoir me toucher Kachina ? me demanda le blond.
- Je te retourne la question blondinet. En garde !"
Je me mis en position après avoir mis mon casque correctement. Il se mit également en place et on se salua. Le maître d'arme donna le départ. Je pris une profonde inspiration, comme j'avais pris l'habitude de le faire avant un entraînement, sans pour autant baisser ma garde. Une fois cela fait, je m'élançai rapidement et touchai Adrien avant qu'il ne puisse réagir. Choqué, il releva son casque.
"Point pour toi. Mais tu te battais pas comme ça la dernière fois...
- La dernière fois, je cherchais à distraire mon adversaire. Il me semble que je te l'ai dit Adrien : c'est Erza qui m'a entraîné, et c'est une surhumaine. Elle peut se battre avec quatre épées en même temps, tu penses bien que l'escrime n'est qu'une partie de rigolade pour moi.
- Quatre épées ?
- Oui, une dans chaque main et dans chaque pied. Si tu veux me battre, il te faudra vraiment plus que ça. Montre-moi ce qu'un escrimeur de ta trempe sait faire.
- Tu vas être servie !"
Il remit son masque et on se remit en position. On s'élança au même moment et nos lames se rencontrèrent, tintant alors dans un vacarme épouvantable. Lorsque le sabre d'Adrien se pencha légèrement vers moi, je compris que je ne pouvais pas l'affronter sur le terrain de la force. Je relâchai soudainement la pression que j'avais sur son arme et il partit en avant. Je tournai sur moi-même au même moment pour l'éviter et le touchai dans le dos.
"Point pour toi une nouvelle fois.
- On peut arrêter l'échauffement et passer aux choses sérieuses ?"
Ma répliqua fit rire le blond.
"Tu ferais une bonne recrue, vraiment. Mais ne prend pas trop la grosse tête.
- Il y a une différence entre avoir le melon et connaître l'étendue de ses capacités. Tu es plus fort physiquement que moi, je le reconnais. Mais Erza est au moins tout aussi forte, sûrement même plus, et j'ai vite appris d'autres combines pour avoir le dessus sur mon adversaire.
- Je crois que je vais demander à Erza de m'enseigner deux ou trois trucs alors. En garde !"
On reprit notre assaut mais le résultat fut sans appel. A chaque fois, je touchai le blond sans qu'il n'arrive à me toucher. On finit par se saluer, mettant ainsi fin à l'assaut.
"J'espère juste que cela ne va pas remonter aux oreilles de mon père, soupira le blond en relevant son casque.
- Eh, ne t'inquiète pas. Je t'apprendrai des combines et, de toute manière, tu es le meilleur escrimeur de cette école, non ? Si je suis aussi forte, c'est parce que je combats vraiment à l'épée, je m'entraîne depuis des années, sans règlement ou quoi. Je fais de l'escrime à l'ancienne, où quasiment tous les coups sont permis. Crois-moi, quand on combat comme ça depuis au moins cinq ans, ce type d'escrime c'est de la gnognotte. Cela passe comme une lettre à la poste.
- Tu t'entraînes à quelle fréquence ?
- Hum... jusqu'à cette année, je m'entraînais une bonne partie de la journée. Je devais au moins faire trois à quatre heures d'escrime par jour, voire plus des fois.
- Tu faisais comment pour les cours ?
- Je n'avais pas cours. Comme j'ai dû intégrer le lycée cette année, j'ai... comment dire... utilisé mes capacités pour que je sache tout ce que j'étais censée savoir. Mais je n'étais pas allée en classe depuis mes dix ans."
Adrien ne put répondre car monsieur D'Argencourt nous réunit tous et demanda à quelques uns des néophytes d'affronter Kagami ou Adrien. Puisque j'avais déjà affronté Adrien, ce fut Kagami qui devint mon adversaire.
"Je te propose que l'on fasse ça à l'ancienne, sans machine, me fit l'escrimeuse.
- Je ne demande que ça.", souris-je.
Elle hocha la tête et on se mit en garde. Le maître d'armes donna le signal et, aussitôt que le début fut annoncé, Kagami s'élança vers moi. Je l'esquivai habilement et lui donnai un coup de pied dans le dos, juste assez fort pour la déséquilibrer. Elle bascula vers l'avant mais se rattrapa en faisant un salto. Pas mal.
Notre combat reprit, et je fus bien obligée que Kagami était aussi forte qu'Adrien. Cependant, elle ne réussit pas plus que lui à me toucher, surtout que, pouvant me déplacer comme je voulais, j'étais dans mon élément. Je pouvais donc me déplacer d'un pas dansant, comme je l'avais toujours fait. Me battre à l'ancienne, j'en avais plus que l'habitude. C'est pourquoi je fis durer un peu le plaisir, juste pour m'amuser et fatiguer Kagami.
Au bout d'un moment, ce petit jeu ne me plut plus donc je décidai de passer aux choses sérieuses. Kagami fonça une nouvelle fois sur moi et, au lieu de l'esquiver une nouvelle fois, je me laissai tomber en arrière et pris appui sur mes mains pour faire une roue en arrière. Mon premier pied effleura la main tenant le sabre, juste assez pour la déstabiliser mais pas assez pour me prendre un carton jaune. Elle lâcha légèrement le sabre, qui vola dans les airs sous l'impulsion de mon second pied. Je fis ensuite un salto arrière pour me reculer, sautant au passage pour attraper le sabre de Kagami, la désarmant. Je fonçai ensuite sur elle pour la toucher avec mon sabre, si vite qu'elle n'eut même pas le temps de cligner des yeux.
Le silence se fit pendant quelques secondes avant que tous les escrimeurs, néophytes ou non, m'applaudissent. Je regardai Kagami et lui rendis son sabre. On se salua pour clôturer l'assaut puis je rejoignis Adrien, qui avait terminé son assaut, avec l'escrimeuse. On releva alors nos casques.
"Je crois que je vais éviter de te défier à l'escrime, à l'avenir...", fit remarquer Adrien. "Et je me demande si ta dernière manoeuvre est réglementaire...
- Elle l'est.", confirma Kagami. "Elle ne m'a pas touché avec son pied, elle m'a effleuré. Cela ne compte pas comme une faute. C'était une manoeuvre risquée, mais je salue ton audace...
- Kachina, souris-je.
- Moi, c'est Kagami, mais j'imagine que tu le sais déjà. Tu es une adversaire redoutable, j'espère que le maître d'armes te sélectionnera."
On se serra la main sous les yeux d'un blondinet, ravi que je socialise avec la japonaise.
"Où as-tu appris à utiliser une épée comme ça ? Tes parents sont des escrimeurs reconnus ? s'intéressa Kagami.
- Non, ma mère était danseuse et mon père est... il est dans les forces de l'ordre, en quelque sorte."
Inutile de préciser que Maman était avant tout une danseuse de combat, gardant sa passion pour la danse pour son temps libre, et que mon père est un guerrier redoutable d'une armée qui possède des pouvoirs magiques et qui est inconnue du grand public malgré la relative proximité de Tenrô avec Paris. Kagami n'avait pas spécialement besoin de le savoir.
"Mais j'ai une amie qui est fan de combat d'épée, c'est elle qui m'a appris. On s'entraîne souvent ensemble, à armes réelles.
- A armes réelles ?! Mais c'est dangereux... souligna Kagami.
- Non, on s'exerce dans une sorte de club où cette pratique est encadrée et la moindre blessure prise au sérieux. Mais j'admets avoir passé plusieurs jours, voire semaines, à l'infirmerie quelques fois. Enfin bon, le meilleur moyen de progresser est encore de s'entraîner à armes réelles. L'enjeu est plus important, tu es alors obligée de redoubler d'effort si tu ne veux pas te retrouver avec une épée plantée quelque part.
- Je persiste à croire que c'est dangereux.
- On aime vivre dangereusement, là d'où je viens, répondis-je en haussant les épaules.
- D'où viens-tu ?
- De Tenrô. C'est... hum... un tout petit village à une heure de Paris. Personne ne le connaît."
Est-ce-que je peux réduire Fairy Tail à un tout petit village ? Mille fois oui. Après tout, seule Fairy Tail aime vivre dangereusement, les habitants de Tenrô préfèrent vivre tranquillement, et nous ne sommes qu'une centaine à Fairy Tail. Donc ce n'était pas totalement un mensonge.
"Kachina, tu pourras m'apprendre ta dernière manoeuvre ? demanda Adrien.
- Oui, si tu veux. Mais elle demande beaucoup de précision, il te faudra énormément d'entraînement pour la maîtriser et je ne suis même pas sûre que tu puisses l'utiliser en compétition.
- Cela dépend de si on utilise les machine ou non. Si on ne les utilise pas, je pourrais. Kagami, tu veux l'apprendre toi aussi ?
- Pourquoi pas, c'est toujours bon à savoir, si cela ne dérange pas ton amie.
- Bien sûr que non, cela ne me dérange pas. Dîtes-moi juste quand vous voulez consacrer du temps à l'apprentissage et je vous l'apprendrai.
- D'accord.", dirent les deux escrimeurs.
On se tut parce que monsieur D'Argencourt envoya Kagami et Adrien faire un nouvel assaut. Quand tous les néophytes désignés eurent fini leurs assauts face à Adrien ou Kagami, le maître d'armes s'isola quelques instants, pour réfléchir.
"Tu es la seule à avoir vaincu l'un de nous, je pense que c'est toi qui sera choisie, fit Kagami.
- Je suis d'accord. Monsieur D'Argencourt ne peut pas se passer d'un élément comme toi. Une escrimeuse avec un tel talent, qui n'est pas connue dans le monde de la discipline... c'est une aubaine pour lui.
- Surtout que tu nous as battu tous les deux, avec une facilité déconcertante.", renchérit Kagami. "Je commence même à croire que, au début de notre assaut, tu ne faisais que t'amuser vu la vitesse et l'aisance à laquelle tu m'as désarmé puis touché. Il est obligé de te prendre dans l'équipe.
- Effectivement, je m'amusais.", reconnus-je.
Monsieur D'Argencourt tapa dans ses mains pour faire revenir l'attention sur lui.
"Bien. Je reconnais que certains des néophytes m'ont impressionné, ils ont du potentiel. Cependant, je ne peux choisir qu'une nouvelle recrue. C'est pourquoi mon choix s'est porté sur la demoiselle qui a battu nos deux meilleurs éléments, Adrien et Kagami."
Il me regarda et me fit signe d'avancer.
"Comment t'appelle-t-on ?
- Kachina, Kachina Cheyenne.
- Bien, la nouvelle recrue de l'école d'escrime est donc Kachina Cheyenne !"
Il y eut quelques applaudissements puis la session se termina. Adrien m'indiqua qu'il m'enverrait le planning des entraînements par message et, une fois changé, il me raccompagna jusque chez Marinette.
"Je te parie que ma Lady t'a déjà cousu une tenue d'escrime. Tu as gardé le casque ?
- Oui, je l'ai mis dans mon sac. Il me faut juste une tenue réglementaire.
- En tout cas, les cours d'escrime vont vite devenir de vrais défis avec toi dans l'équipe. Je ne pensais vraiment pas que tu étais si forte."
On entra dans la boulangerie et Adrien décida de m'offrir une pâtisserie pour fêter mon arrivée dans l'équipe (bien que je soupçonne que ce ne soit qu'un prétexte pour s'offrir une gourmandise lui aussi). Je choisis donc des chouquettes et Adrien prit un croissant au fromage pour Plagg et des macarons aux fruits de la passion pour lui. Il paya à Sabine, la mère de Marinette, et je le raccompagnai à l'extérieur. Je récupérai les deux sachets qu'il avait acheté pour Plagg et lui.
"Je te les emmène dès que tu es chez toi."
Il hocha la tête et me sourit, reconnaissant, avant d'embarquer dans sa limousine. Je saluai les parents de Marinette et rejoignis cette dernière à l'étage. Je toquai à la trappe pour l'informer de ma présence et entrai. Je vis alors qu'elle avait dressé un drap dans une partie de la chambre, de sorte à cacher quelque chose.
"Alors, ces portes ouvertes ? m'interrogea Marinette, le sourire aux lèvres.
- J'ai écrasé Kagami et ton chaton sans forcer.", ris-je. "Monsieur D'Argencourt m'a prise dans l'équipe.
- C'est génial ! Et ça tombe bien, parce que ta tenue d'escrime est prête depuis au moins une semaine ! Je l'ai mise dans ta valise de vêtements pendant ton absence.
- Tu es vraiment unique Marinette !", rigolai-je. "Mais je t'aime comme ça.
- Merci !!"
Mon portable vibra, m'indiquant un nouveau message. Je le pris et vis que c'était Adrien, qui me disait qu'il était dans sa chambre.
"Bon, je vais devoir y aller, je n'en ai pas pour longtemps.
- Où tu vas ?
- Je vais amener les pâtisseries à Adrien, celles qu'il s'est acheté en tout cas. Son père le prive déjà assez, pas besoin qu'il soit au courant de ses emplettes.
- Tu as raison. Cela te dérange si j'y vais à ta place, en Ladybug ?
- Non, bien sûr que non.", la rassurai-je avec un sourire. "C'est ton copain, c'est normal que tu veuilles le voir.
- Tu es la meilleure."
Elle m'enlaça pour me remercier et invoqua Tikki. Je lui donnai ensuite les deux sachets d'Adrien, le mien étant posé sur mon lit, et elle me somma de ne pas regarder derrière le drap. Je le lui promis et, une fois Ladybug partie, je m'attelai à terminer mes devoirs, ma main piochant dans les chouquettes de temps à autre. Je ne pus m'empêcher de lâcher un gémissement de bonheur. Mira avait visiblement de la concurrence en pâtisserie ! Je n'avais jamais mangé de chouquettes aussi bonnes ! Les Dupain-Cheng étaient très doués en tant que boulangers-pâtissiers...
Je pris le parti d'en laisser tout de même deux, une pour Marinette et une autre pour Tikki. Deer s'était aussi permise d'en manger une, même si elle avait une nette préférence pour les framboises. Dans un sens, elle avait raison : il n'y avait rien de mieux que ce que Mère Nature avait créé, non ?
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