*Ariane*

Une fois la zone fouillée, Sam a demandé de remonter dans la chambre de Carla. Harley a grimacé en repassant à l'endroit où tout a commencé, elle ne savait pas trop ce que cherchait son collègue. Sa question eu vite une réponse lorsqu'il choisit une photo sur le mur de la jeune fille et le glisse dans un petit sachet. Il laisse une annotation à ses collègues. Une fois redescendu, il demande à Troy de faire analyser la clé et le bracelet assez rapidement. Ils déposent leurs tenues de recherche et ils reprirent la route de la même manière qu'ils étaient venus. Une fois dans la voiture, Cathy pose quelques questions.

-Si j'ai bien compris, il faut toutes ses protections pour éviter de laisser des faux indices ?

-C'est ça. Lui confirme Harley, avec au fond, une certaine tendresse et fierté de discuter avec la petite de son métier.

-Est-ce que vous savez aussi utiliser les chiens policiers ?

-Non. Il faut une formation spéciale.

-Et pourquoi il y avait si peu de personnes ?

-On est en manque d'effectif. Très peu de gens ont envie de rejoindre la police. C'est un métier difficile où l'on sacrifie beaucoup de choses. De plus, notre agence doit gérer les autres problèmes en ville et surveiller l'école en plus de la maison de Carla. Et tu te doutes qu'on ne peut pas fermer le centre de police en cas d'urgence.

-Et il y a plusieurs équipes ?

-Oui, il y a plusieurs brigades et chaque personne à son rôle.

-Merci ! Maintenant on va où ?

Cette fois, c'est Sam qui prend la parole.

-Chez la mère de Thomas. Ensuite tu pourras rentrer et revenir demain, il va se faire tard et nous avons eu une journée bien remplie.

-Désolé de t'avoir gardé autant. Dit la jeune femme en regardant que l'horloge affiche déjà 18h30.

Ce n'est pas vraiment légal, mais ils n'ont pas vu le temps passer et à force de survoler les mesures, Harley n'est plus vraiment surprise, aussi, ils n'ont pas le temps de faire un détour.

-Nous n'avons pas fait attention à l'heure. Rajoute t-elle.

-J'ai prévenue mes parents. Sourit la gamine de ses petites dents.

-Bien. On ne va pas rester longtemps chez la mère de Thomas.

Pendant le reste de la route, Harley discute avec son collègue sur le bracelet.

-Qu'est-ce que tu as trouvé ? Pourquoi tu as pris soudainement cette photo ?

-J'aimerai d'abord confirmer quelque chose avant de te l'expliquer.

La jeune femme ne comprend pas cette soudaine fascination pour ce bracelet. La date n'avait peut-être pas d'importance, si ?
D'un autre côté, cette histoire de boite la tracasse, si Maelle l'avait brûlé, ils n'auraient plus de preuves concrètes pour accuser Carla et découvrir le fin mot de cette affaire. La fatigue commence à la rattraper et elle se masse les tempes pour calmer ses réflexions.

-Nous sommes arrivés. Lui indique son collègue.

Devant eux, se dresse une grande maison qui correspond assez bien à la description de Carla durant l'interrogatoire. Harley tente de s'imaginer comment la soirée de la jeune fille aurait pû se dérouler, replongeant quelques minutes dans ses souvenirs. Sam sonne à la porte et une dame aux cheveux bruns frisés leur ouvre, le visage fatigué et les yeux encore rouges de chagrin.

-Qu'est-ce que vous me voulez ?

Les deux enquêteurs présentent leur plaque.

-Sam Lambertin et voici ma collègue Harley Krone. Nous sommes affiliés à l'enquête Carla Garneur et nous avons des questions à vous poser.

-Fichez le camp ! Laissez-moi pleurer la mort de mon fils !

Sam va pour répliquer mais Harley le retient par l'épaule, sachant très bien qu'il n'était pas doué avec les relations sociales. Elle prend une voix douce et compatissante.

-Madame, nous comprenons votre peine. Mais nous cherchons juste à prouver la culpabilité de Carla et résoudre le meurtre de votre fils.

Un sanglot s'étrangle dans la gorge de la jeune femme, sa colère n'a pas disparue, mais elle les laisse rentrer dans le salon. Patiemment, les deux policiers s'assoient sur le canapé et attendent que la jeune femme éplorée se prépare un thé. Une fois assise à son tour, Harley prend la parole :

-Je sais que ça va être très dur pour vous. Mais il faut que vous nous donniez le plus d'éléments possible pour le bien de l'enquête.

Ariane hoche la tête lentement, les mains tremblantes.

-Quand avez-vous vu votre fils pour la dernière fois ?

-M-Mon fils...

Sa voix et ses mains tremblent un peu plus.

-J-Je l'ai vu avant de partir au bal... Qu'est-ce qu'il était beau dans son costume... Je suis si fière de lui. Il est parti... I-Il devait rejoindre ses amis et sa petite-amie...

-Sa petite-amie était bien Maelle ?

-O-Oui... Quelle douce petite...

-Est-ce que tous se passait bien entre eux ?

-Oui... Il n'y avait aucun problème. Ils s'aimaient énormément...

-Vous en êtes sûre ?

-Je vous dis que oui ! Comment pourrais-je mentir sur mon fils ?!

Elle dépose sa tasse et pose ses mains sur son visage en pleurant. L'interrogatoire risque d'être difficile. La policière la laisse pleurer quelques minutes puis reprend la parole. Elle doit faire attention de ne pas tout lui dire pour ne pas qu'elle se referme comme une huître.

-D'après un témoignage, votre fils avait quelques différents avec sa petite-amie.

-C'est faux ! Certes une fois il était rentré en colère à cause d'une dispute entre eux. Mais ça arrive à tous les couples et ils se sont réconciliés depuis !

-Et est-ce que votre fils a déjà eu de grosses colères ?

-Jamais ! C'est un enfant adorable ! Pourquoi ? Vous l'accusez ? Je croyais que c'était Carla la coupable !

-Non Madame. Nous cherchons juste à avoir le plus de détails possible sur les relations de Carla. D'ailleurs, que pensez-vous d'elle ?

-Je pensais que c'était une bonne petite... Mais en faite elle est complètement dérangée...

Cette fois, Sam s'immisce dans la discussion.

-J'aurais une autre question. Pourrais-je savoir pourquoi vous avez parlé aux médias ?

La jeune femme croise les bras avec un sourire moqueur, elle prend de haut le policier.

-Je ne crois pas qu'un flic qui a tiré sur un innocent puisse me donner des leçons de morales.

Le blond ne relève pas la remarque, il n'en avait rien à faire.

-Madame, ce qui compte c'est l'enquête. En agissant ainsi vous avez compliqué notre travail pour accuser la coupable de votre fils. Avec votre plaidoirie, il se pourrait qu'on ne puisse pas la mettre sous les barreaux.

Harley grimace, c'était peut-être un peu trop franc. Une larme roule sur la joue d'Ariane, qu'elle essuie aussitôt.

-J-Je ne vous permet pas ! Ma fille est morte ! On sait qui est la coupable et vous cherchez encore des preuves ?! Enfermez-la et laissez moi faire mon deuil !

Elle explose dans un mélange de rage, de déception et de larme.

-Je ne veux pas de votre assistante sociale ou je ne sais qui pour me rassurer ! Je veux juste en finir avec cette histoire et que tous le monde voit qu'elle fille elle est !

Harley se mord les lèvres, ils ne pourront rien tirer de plus pour l'instant, au risque qu'elle ne veuille plus se confier. Cathy se lève et tapote l'épaule de la jeune femme avec douceur.

-Madame... Vous n'avez pas finit votre thé.

Elle lève les yeux vers la petite complément déboussolée et hoche la tête. Elle prend sa tasse entre ses mains et boit quelques gorgées, ce qui semble atténuer partiellement sa crise de nerfs. Les deux policiers se lèvent.

-Nous n'allons pas plus vous déranger. Dit Harley. Si vous vous souvenez de quoi que ce soit, dites le nous.

Avant de partir, Sam semble avoir une interrogation qui lui brûle les lèvres.

-J'ai une dernière question pour vous, est-ce que le 15 janvier 2023 vous dit quelque chose ?

La jeune femme relève la tête assez curieuse.

-Le 15 janvier ? C'était l'anniversaire de Carla. Pourquoi ?

-Nous voudrions juste savoir ce qu'il s'est passé.

-Pour l'occasion, mon fils et ses amis ont loué une maison de campagne à Merchelle, à 1h de train d'ici. C'est tout ce que je sais.

-À quoi ressemble t-elle ?

-Je ne sais pas. Il ne me l'a pas montré.

-Merci Madame. Ce sera tout.

Le groupe s'en va, laissant la mère éplorée sur le fauteuil, la tasse de thé entre ses mains.

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