*Alain*
Alors que le temps passait, les médias avaient déjà bombardé de toutes parts l'affaire du tir, modifiant à leur sauce l'histoire et scandant au nom de la justice ce moment si rapide et pourtant, qui semblait si long.
Harley enrage, elle n'arrive pas à tenir tranquille dans la petite salle de réunion. Sam, lui, est d'un calme surprenant, et cela la déconcerte. Il est visé par toute cette affaire et il n'a aucune once de peur dans le regard.
-Je ne comprends pas. finit-elle par lâcher.
-Quoi ? demande-t-il.
-Comment fais-tu ? Comment fais-tu pour ne pas t'énerver, avoir peur ou pleurer ?
-Je m'en fiche de l'avis des autres. Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent. D'ici quelques jours, on parlera d'autres choses qui attireront autant l'attention. Le principal, c'est que moi je sais ce qu'il s'est passé et ce que j'ai fait. Je n'ai pas besoin qu'on me le redise, surtout par une tierce personne qui impose son avis ou qui débat dessus. Cela ne concerne personne et je n'ai pas envie d'avoir des sauveurs ou des victimes.
-Des sauveurs ou des victimes ?
-Rappelle-toi. Lorsqu'une personne a un problème, souvent, une autre veut se placer en sauveur pour l'aider ou le conseiller, alors qu'une autre encore peut se placer en victime et se plaindre ou s'insurger auprès de celui troublé. Mais rien de ça ne va l'aider à résoudre le problème actuel. Souvent, on donne notre avis par égoïsme et non pas pour réellement agir sur les choses, d'autres fois, il vaut mieux se taire tout court car nous n'étions pas là au moment du "drame". Donc oui, je ne laisse pas mes émotions me submerger car on ne peut pas changer ce qu'il s'est déjà passé.
Harley arrête de s'agiter et prend un moment pour réfléchir aux paroles de son ami. Ce moment est coupé par l'arrivée d'Alain, leur chef, tout aussi calme mais en même temps pressé.
-Bonjour à vous deux. Vous vous doutez bien pourquoi je suis là. Je m'excuse d'avoir pris autant de temps. Mais, il faut dire que tout le monde est bien agité.
Il soupire et s'assoit en face des deux policiers.
-Vous avez fait une grave erreur, vous le savez, vous n'auriez pas dû tirer sauf au moment où le canon était pointé sur vous. J'aurais préféré que vous appeliez du renfort. Je comprends aussi que les journalistes vous ont gênés dans votre travail et que par erreur tu lui as tiré dessus, Sam. Vous vous êtes laissé dépasser par les événements. Je ne veux plus que ce type d'incident arrive et que vous vous teniez au protocole. Sam, normalement tu devrais être mis sur la touche le temps d'une enquête sur les circonstances du tir et ton arme doit être retirée. Normalement, toi et Harley vous devriez être enlevés de l'enquête. Cependant, tu as de la chance que j'aie un bon nombre de contacts et que je n'aie personne d'autre qui peut s'occuper de cette affaire. On est déjà beaucoup trop débordé. Après une longue discussion dont je ne vous dirai pas les détails, vous pouvez continuer l'enquête tout en vous faisant discrets. Sam, tu seras surveillé par l'IGPN et tu devras rapporter tous tes faits et gestes dans la journée. Après cette affaire, vous serez passés au crible pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé et voir ce que l'on fait de vous.
La surprise envahit les deux policiers. Ils n'auraient jamais cru pouvoir continuer à enquêter après ces événements. Ce n'était pas la procédure habituelle.
-C'est une exception. continue leur supérieur d'une voix ferme. Je vous fais confiance, faites-vous discrets, évitez les médias, il vaut mieux ne pas qu'ils vous voient en service. Sam, tu ne récupéreras pas ton arme, tu te doutes pourquoi. Par contre, je préfère qu'Harley la garde, je n'ai pas envie d'avoir deux morts sur les bras et toi tu n'as pas tiré. Cependant, utilise-la avec parcimonie. Je compte sur vous.
Harley hoche de la tête, toutes les responsabilités reposaient sur elle.
-Et pour le stagiaire ?
Sam a une très bonne mémoire, ils devaient accueillir un stagiaire début d'après-midi mais à cause des circonstances, ils n'avaient pas pu s'en occuper.
-Ah oui ! se rappelle le patron. J'ai dû l'envoyer se balader dans les bureaux. Il vous aidera également, je sais qu'avec ce qu'il s'est passé ce n'est pas forcément une bonne idée, mais je connais bien ses parents et je sais qu'il peut se taire. Puis vous êtes les meilleures personnes pour l'encadrer. Ne bougez pas, je vais vous l'amener.
Il se relève lentement, un sourire au coin des lèvres. Il repart en saluant son équipe de la main et dépose un rapport d'instruction sur la table de l'autre.
Les jambes d'Harley retombent en même temps que sa pression.
-On ne s'en sort pas si mal finalement.
-Ne parle pas trop vite. juge Sam. Cette histoire va complexifier notre enquête, on a un jeune sur les bras et on ne sait pas à quelle sauce on va nous manger après ça.
-On a toute la nuit pour se concentrer sur ce qu'il vient de se passer. sourit maladroitement sa partenaire.
Une petite main frappe à la porte, Harley se relève et va ouvrir. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvre qui est la personne juste derrière.
-Bonjour ! Je suis contente de vous revoir !
-Cathy ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
-On ne vous l'a pas dit ? C'est moi votre nouvelle stagiaire !
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