Chapitre 27: Le temps ne compte plus.
Je n'avais pas pu débloquer une seule minute pour faire ce que j'avais à faire de plus important depuis que ma mère était de retour. Non seulement j'étais affreusement stressée de ne pas pouvoir réaliser cette tâche si importante mais j'étais encore plus inquiète de ne pas avoir pu la faire. Mon frère,quant à lui, était bien plus heureux depuis le retour de ma mère et c'était suffisant pour me soulager. Ma mère s'était refamiliarisé avec la maison, et continuait de travailler pour le père d'Akashi. J'avais d'ailleurs été bien gênée en lui expliquant ce qui était advenu de sa chambre sous ma colère.
Nous étions donc un lundi pluvieux, comme tous les autres lundis pluvieux. Le festival de l'école approchait à grand pas lui aussi, et nous devrions bientôt commencer à proposer des idées pour notre classe.
Il était l'heure de la pause du midi et je cherchais désespérément Akashi à qui je n'avais pas pu adresser la parole depuis deux semaines, et ce même en classe. La pluie était de plus en plus forte et si je ne le trouvais pas vite, je finirais bientôt trempée jusqu'aux os.
Dix minutes plus tard, je jetais l'éponge pour me réfugier sous un petit porche du lycée, jettant mon sac à terre et essorant un peu mon uniforme.
Un petit bruit derrière moi me fis tourner la tête et je constatai avec surprise qu'Akashi se trouvait simplement ici.
-Seijuro! m'exclamais-je aussitôt, en faisant un pas vers lui.
Son regard posé au sol ne se releva pas pour me regarder, Akashi restant courbé vers le sol.
Inquiète, je m'assis face à lui, posa ma main sur ses genoux.
-Seijuro? C'est moi, Haruka. Je suis désolée de ne pas avoir pu te parler plus tôt... Qu'est-ce qui ne va pas?
-Est-ce que tu crois qu'il a oublié ma mère? daigna-t-il demander.
-Sei-san, regarde-moi, s'il te plaît...
Il releva à peine la tête, me laissant entrevoir les traces des larmes qui ravageaient son visage. Je posais doucement ma seconde main sur sa joue, lui offrant un gentil sourire.
-Ce n'est pas parce que ton père veut se remarier qu'il a oublié ta mère, d'accord? Il a trouvé l'amour ailleurs mais ta mère restera toujours dans son coeur malgré tout, mais il a besoin de refaire sa vie pour se sentir mieux. Je suis sûre que ta mère ne voudrait pas que ton père et toi soyez triste et ne viviez pas une vie heureuse parce qu'elle est partie trop tôt. De plus, d'après ma mère, c'est quelqu'un de très gentil qui doit devenir ta future belle-mère.
-Alors tu as revu ta mère... Elle t'a tout expliqué, je suppose... Elle va aller voir l'ami de mon père?
-Je lui ai dis de faire ce qui lui semblait bon pour elle et non pour nous, pour qu'elle puisse penser un peu à elle. Même si cela risque de me faire étrange de la voir avec quelqu'un d'autre que mon père.
-Je vois... Tu es bien plus mature que moi...
Il eu un petit sourire dégoûté, semblant répulser par lui-même.
-Ne dis pas n'importe quoi enfin.
Je m'assis à côté de lui et lui fit signe pour lui montrer qu'il pouvait se reposer sur moi, ce qu'il dit immédiatement.
-Quand tu ne te sens pas bien comme maintenant, viens me voir ou appelle-moi, même si je suis occupée je trouverai un moyen de pouvoir te consacrer du temps Sei-san, tu ne peux pas rester seul et triste comme ça.
-...Merci infiniment, Haruka-san, merci.
-C'est la moindre des choses pour ce que ton père et toi avez fait pour nous.
-Je n'ai jamais rien fait.
-Bien sûr que si! Tu m'as toujours, toujours raccompagnée! Alors que tu avais d'autre chose plus importante à faire et que tu pouvais rentrer en voiture!
-Ce n'est pas grand chose, je peux te raccompagner encore si tu veux, ça ne me dérange pas, rit-il.
J'affichais un grand sourire en le voyant rire, contente de le voir de moins en moins triste.
-Avec plaisir! souris-je.
-Je te raccompagne demain do tu veux, ce soir le professeur principal m'a demandé d'aller le voir donc je sortirai plus tard.
-Toi aussi?! Toi aussi il t'a demandé de venir le voir ce soir? C'est étrange quand même...
-C'est sûrement en rapport avec le projet d'échange alors... Dans ce cas je pourrais te raccompagner ce soir, ce n'est pas plus mal.
Je hochais la tête joyeusement.
-Tu as mangé? demandais-je.
-Non pas encore et toi?
-Non plus, j'ai mon repas probablement détruit dans mon sac, et toi?
-Il faut que j'aille m'acheter un sandwich.
-Si tu veux je peux partager avec toi, même si il risque d'être complètement détruit.
-Non, non, mange à ta faim et ne te prive pas pour moi, je reviens.
Après avoir mangé nous partîmes en cour, et l'après-midi passa en un éclair. Nous nous dirigeâmes donc vers la salle de notre professeur principal, nous demandant ce qu'il voulait nous dire.
-Dîtes-moi, Kyoru, Akashi, il y a eu quelques problèmes durant vos séjours, non? Plus particulièrement chez Akashi, je me trompe? Sont-ils réglés? commença rapidement le professeur.
-Plus au moins, oui. Mais ils seront rapidement complètement réglés, répondis-je.
-Ce sont vos parents qui sont venus m'en informé. Ils avaient peur que cela ait des répercutions sur votre rapport de séjour. Ceci-dit, les vôtres sont certainement les meilleurs que je n'ai jamais vu. Peut-être est-ce parce que vous venez de deux milieux sociaux totalement différents, mais j'ai bien l'impression que vous avez appris bien plus de la vie que ce que nous pouvons vous apprendre. Et puis je sais que vous ne vous êtes pas consultés pour écrire ceci mais vous avez mis tout les deux la même phrase au mot près, comme quoi vous avez appris la même chose.
-J'ai toujours été tenté par une vie autre que la mienne, voire totalement différente, mais j'ai pu me rendre compte que peut importe le milieux social où l'on vivait, il y avait des cas similaires au mien, des personnes qui avaient elles aussi la vie rude, dit simplement Akashi.
-J'ai bien écris la même phrase au mot près, approuvais-je. Cela relève du miracle avec la longueur de la phrase d'ailleurs.
-Comme quoi, vous êtes bien similaires tous les deux, compléta notre professeur.
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