Chapitre 23: Une soirée au terrain de basket.
Assise sur un banc, j'observais les garçons jouant joyeusement.
Une brusque douleur s'éveilla en moi, brusquement, violemment, me prenant de court.
-Nijimura... Kuroko... Momoi...
Leurs trois images défilèrent devant mes yeux que j'avais clos sous le coup de la douleur.
Pourquoi est-ce que j'y repensai maintenant alors que nous étions censé passé un bon moment?
L'image d'Aomine souffrant de sa puissance sur le terrain de basket, se faisant réconforter par le coach s'installa à son tour, effaçant les autres.
Puis, ce fut le tour de Murasakibara. Ce dunk, ce dunk là, empli de puissance, son regard à cet instant-là, tout me revenait.
La souffrance de Momoi et Kuroko qui étaient devenus spectateurs du carnage me revint aussi.
J'avais fuit... Je les avais lâchement abandonnés, les laissant subir les changements de l'équipe, trop apeurée pour continuer à les observer.
Pourquoi avais-je fais cela?
Je me souvins alors du coach, de ce jour où il m'avait annoncé ce qu'il avait fait, alors que je n'avais pas été présente le jour où tout avait basculé. Je me souvins de son visage, déchiré par le regret et la douleur.
Pourquoi ne l'avais-je pas aidé, lui qui étais venu me voir?
-Je suis désolée... murmurais-je alors, sentant mes yeux me brûler, les larmes les remplissant malgré mes paupières closes.
Akashi...
Il avait souffert lui aussi.
Différemment de Kise et Midorima, qui avait été dégoûtés de l'équipe, regrettant probablement les jours passés.
Mais, lui aussi avait souffert.
Ce qu'il s'était produit dans le gymnase était l'une des plus grandes preuves...
-Sei-san...tu es là?
Un petit oui, lointain me répondit, et je pris peur.
-Il t'es arrivé quelque chose? Dis-moi où tu es, je viens t'aider!
-Je ne me sens juste pas dans mon assiette, tu ferais mieux de retourner au manoir, tu vas attraper froid...
Mon coeur se serra brusquement, j'étais maintenant certaine que quelque chose n'allait pas, et je ne comptais pas le laisser seul, au contraire.
J'avançais à tâtons dans me gymnase, peu confiante, cherchant désespérément un moyen d'allumer la lumière. Akashi l'ayant probablement compris, il m'arrêta oralement.
-Si tu tiens à rester, je t'en prie, n'allume pas la lumière, c'est tout ce que te demandes Haruka.
Sa voix était maintenant une supplique, si bien que je me demandais ce que je pouvais bien faire pour l'aider et si je trouverais les mots pour le réconforter. À l'aide de sa voix, j'avais maintenant pu le localiser et je m'étais assise non loin de lui, collée au mur du gymnase comme je le savais l'être lui aussi.
-Qu'il y a-t-il Seijuro? Tu sais que tu peux tout le dire, n'est-ce pas?
-Je les ai fait souffrir n'est-ce pas? C'est pour ça que tu es partie... C'était horrible à voir, n'est-ce pas?
Je pouvais entendre les larmes dans sa voix, si bien que mon coeur se serra.
-Mettons-nous d'accord Seijuro. Tu n'y es pour rien. Tu as été élevé de sortes à ce que seule la victoire ait de l'importance dans ta vie. Momoi-chan m'a raconté que ce jour-là tu avais faillit perdre face à Atsu-chan, ce sont simplement tes instincts qui se sont réveillés et qui ont fait que tu es devenu ainsi. Tu sais, Shinta-chan le sentait. Il m'en avait parlé de nombreuses fois, il trouvait que parfois tu n'avais pas l'air d'être le même, et cela lui faisait peur, pourtant, je lui ai simplement dit que ce n'était rien, je n'ai rien fait. C'est ma faute. C'est tout.
-Ne dis pas n'importe quoi Haruka... ce n'est pas ta faute..!
-Bien sûr que si, de toutes façons rien ne pourra me faire changer d'avis, tu sais? Je pense qu'il y a un jour où je vais devoir présenter des excuses à Momoi-chan et Tetsu-kun d'ailleurs.
Un léger bruit se fit entendre à ma droite, puis un plus grand, et je tentais de comprendre tant bien que mal ce que Akashi pouvait faire grâce à cela, ma vue ne s'étant toujours pas adaptée au noir.
Quelques secondes plus tard, je sentis une tête se poser sur mon épaule, doucement, mouillant légèrement celle-ci, et créant un léger frisson chez moi.
Un grand silence s'installa, simplement brisé par le bruit de nos respirations.
Je m'en voulais d'autant plus de ne pas savoir réconforter les autres.
-Merci Haruka-san.
La soudaine phrase d'Akashi me prit de cour, tant je ne m'y attendais pas d'autant plus que c'était des remerciements.
-J-je n'ai rien fait qui mérite des remerciements.
-Ce jour-là, à la rentrée, l'année dernière, tu savais que je t'avais vu, n'est-ce pas? Même de loin j'ai sentis que tu étais triste, pourtant je n'ai rien fait. Mais toi tu as continué à demander de mes nouvelles à Mayazumi, pas vrai? Il me l'a dit quand il est partit... Je crois que tu es quelqu'un de vraiment important pour lui. C'était la seule fois où il m'a parlé en souriant.
-Oui, je l'ai fais. C'est probablement même pour pouvoir avoir de tes nouvelles que je suis allée à Rakuzan. J'ai sentis que Tetsu-kun ferait quelque chose, je voulais être là pour t'aider après cela, peut importait comment. C'est cela. Je voulais pouvoir t'aider.
Je venais probablement de m'avouer quelque chose en même temps que je lui avais avoué.
-Nous n'aurions jamais dû faire cela à Tesuya lors de la finale. C'était la pire chose que nous pouvions faire, et je l'ai ordonné...
Et nous n'avions plus rien dit, allant jusqu'à dormir ici.
-Ogiwara... Tetsu-kun..!
Je me levai d'un bond du banc, prise d'un élan de folie, probablement, mais surtout de culpabilité.
-Je dois y aller! criais-je aux garçons en séchant mes larmes, sous leur regard surpris.
-Où? questionna immédiatement Akashi.
-Chez Tetsuya Kuroko! Je lui dois quelque chose de très important... des excuses!
L'espace de quelque seconde Akashi me dévisagea d'un regard à la fois bienveillant et triste. Je le vis hésiter, et transmis donc un simple message dans mon regard avant de partir en courant, entendant le bruit du ballon retombant aux sols et celui de pas précipité derrière moi.
-Akashi?! s'exclama alors Nebuya, au loin maintenant.
-J'ai moi aussi de nombreuses choses à réparer...
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