Chapitre 16: Projet, deuxième semaine.

Assise sur le lit de ma mère, je fixai, les yeux vides, le cadre brisé face à moi.
Une photo de ma génitrice nous embrassant tendrement mon frère et moi.
J'avais hésité à la déchirer ce jour-là.
Ce jour si important, et pourtant anodin.
Je fixais si intensément ce cadre photo, j'étais tellement obnubilée par cet objet, que je n'entendis pas l'appel d'Akashi.
Ni celui de mon frère juste avant.
Si bien que l'un d'entre eux entra, découvrant le désastre.
-Q-qu'est-ce qu'il s'est passé Haruka?
Il récidiva, voyant que je ne répondai pas.
-Grande sœur! Réponds!
-Rien, rien... répondis-je simplement toujours occupée avec la photo.
-Akashi-Senpai, tu pourrais m'aider s'il te plaît?
Je me laissai retomber sur le lit, grimaçant légèrement.
Des craquements retentirent à travers toute la pièce et le matelas s'affaissa, me faisant comprendre que quelqu'un venait de me rejoindre.
-Haruka-san, tout va bien?
-Parfaitement.
-Tu n'as pas dormi de la nuit? Ou plutôt de la semaine, n'est-ce pas?
-Je n'ai pas fermé l'oeil depuis exactement neufs jours et environ treize heures.
-Ah.
Le ton employé par Akashi semblait être celui d'une personne déçue ou vexée.
-Donc depuis que je suis ici en fait.
-Non. Depuis que je dors ici.
Même dans le brouillard de mes émotions je réussis à percevoir son soulagement.
-Pourquoi? Et puis, comment cela se fait-il qu'elle soit dans un état pareil? questionna-t-il.
-Makoto, tu pourrais attendre dans le salon, on te rejoindra vite.
Mon frère, qui attendait sagement sur le pas de la porte, m'écouta et s'en alla en soupirant.
Akashi alla fermer la porte en évitant difficilement ce qui traînait au sol.
-Je ne sais pas grand chose de ta vie, cependant, je sais que tu t'occupe seule de ton frère. Qu'est-ce que tu as découvert dans cette chambre?
Je me levais du lit, ayant trop mal au dos à cause de ce qui traînait dessus.
Je ramassai alors les bouts de verre, les jetant un à un dans la poubelle.
-Son téléphone. J'ai...j'ai ouvert ses messages...
-Et?
Je donnais un violent coup de pied dans le tableau déchiré qui jonchait le sol et me laissait tomber à terre.
-Je sais pourquoi elle ne rentre pas, maintenant.
Je retenais toutes les insultes qui me venaient à l'esprit.
-Un homme?
-Si seulement il y en avait qu'un, crachais-je, méprisante.
Je me coupais avec un bout de verre à cause de ma rage et continuai de jeter.
Akashi demeura silencieux et m'aida gentiment.
-Tu ne souhaite pas que ton frère l'apprenne, n'est-ce pas?
-Exactement.
La chambre fut nettoyée bien rapidement au final, si bien que je pouvais dormir sur le lit.
-Ce soir, tu retrouve ta chambre. Je n'accepterai aucune objection.
-D'accord.
Alashi était visiblement satisfait de ma réponse.
-Tu verras, tu en apprendras toi aussi, des choses sur ma vie que personne ne sait.
-Tu sais, je ne voudrais pas apprendre des choses que tu ne voudrais pas.
-Cela ne me dérange pas. Je te fais confiance.
-Merci Sei-san.
Il me sourit gentiment et me prit dans ses bras.
-Tu as le droit, déclara-t-il.
-De?
-Tu as le droit de pleurer si tu veux.
-J'ai essayé, pendant tout ce temps, mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas...
Il me caressa le dos, affectueusement.
-Si je suis déprimé c'est à cause de la défaite.
Je me détachai de lui afin de lui faire face, troublée par sa soudaine révélation, qui pourtant ne me surprenait pas tant que cela.
-Je m'en doutais...
-Revoir Tetsuya ou Taiga ne me dérange pas le moins du monde et ne me la rappelle pas, pourtant, quand je n'ai rien à faire, cela me hante.
-C'était ta première fois, c'est tout à fait normal. Mais grâce à cette défaite toi et toute l'équipe allez pouvoir vous améliorer et, si ça se trouve, offrir la victoire à Rakuzan l'année prochaine.
-C'est ce que je me répète sans cesse, j'essaye de faire avec mais j'ai l'impression que c'est impossible.
-C'est tout le contraire. Tu as choisis de continuer, n'est-ce pas? Alors sers-toi de cette hargne et cette colère pour la transformé en énergie positive qui te permettra de réduire en miettes Seirin lors de vôtre prochaine rencontre!
-Je vais essayer de suivre tes conseils alors.
-Et si tu y repense, ou que tu te sens simplement mal à cause de ça, dis-moi le. Je trouverai un moyen de te le faire oublier, souris-je.
-Je n'hésiterai pas à le faire.
-Bien, dans ce cas retournons dans le salon. J'ai quelque chose d'important à dire à mon frère après tout.
-Tu vas tout lui dire?
-Non, je ne lui dirai que le résultat. Notre mère ne reviendra plus.
-Sais-tu ce qu'il se passe dans ce genre de situation?
-Une personne va sûrement venir nous voir, mon frère et moi, se rendre compte que nous vivons seul et le placer en orphelinat, et me laisser chosir ce que je décide de faire vous mon âge. Il va falloir que je les contacte moi. Mais avant cela que je trouve une solution afin de rester avec Makoto quoi qu'il arrive. Un travail par exemple.
-Comment faîtes-vous pour vivre?
-J'ai de grosses économies et avec ses championnats de baskets Makoto récolte de l'argent, et comme la maison nous appartient, on ne doit pas payer grand chose.
-Si jamais tu as besoin d'aide financièrement, appelle-moi.
-Jamais. Je ne pourrai jamais faire cela.
-Je sais, mais j'interviendrai quoi qu'il arrive.
Je soupirai, lui étant malgré tout reconnaissante.
-Pourrais-tu rappeler à Makoto que ce soir il doit aller chez un ami s'il te plaît? Il risque d'oublier si on ne le fait pas et j'ai besoin de dormir longuement.
-Je m'en occupe.
-Merci beaucoup Sei-san. Je suis vraiment désolée de te déranger autant alors que tu es nôtre invité.
-Là est l'erreur, non seulement cela ne me dérange pas mais en plus je dois vivre comme si je faisais partie de vôtre famille, ne l'oublie pas.
Il me sourit gentiment puis me força à rejoindre ma chambre, partant faire son rappel à mon frère.
Je me laissai tomber sur le lit, versant une pauvre larme et m'endormant d'un seul coup.
Je savais parfaitement que j'avais dormit durant ces neufs jours, mais si peu.

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