Le regard perdu dans le vide, je cherchai à mettre de l'ordre dans mes pensées.
Aujourd'hui, nous étions le lundi qui débutait nôtre projet scolaire.
Je réfléchissais longuement à la réaction de mon frère, dans la salle de cour, n'écoutant pas un traître mot du professeur qui devait probablement demander aux élèves comment s'était passé le premier week-end d'échange.
Jouant avec une de mes mèches de cheveux, je survaillai ensuite Akashi afin de savoir si il souhaitait intervenir sur le sujet.
Lui aussi semblait se contreficher royalement de ce que le professeur racontait, le regard perdu dans le vide.
Il se retourna, ayant probablement sentit mon regard posé sur lui et me gratifia d'un sourire que je lui rendis.
Les cours étaient de plus en plus barbants ces derniers temps, la première année de lycée semblant ne servir à rien.
Je me surpris à penser que son sourire cachait quelque chose de triste.
Je comptais l'interroger du regard afin d'en comprendre raison mais il se retourna, ne me laissant le temps de rien faire.
Je fus donc forcée d'écouter barbante de notre professeur sur la cohabitation et ce que cette expérience pourrait nous apporter.
En soit, rien du tout.
Du moins pour moi.
Qu'est-ce qu'Akashi pouvait bien avoir à faire de a q vie familiale?
Qu'est-ce que cela pouvait lui apporter de savoir que je m'occupais seule de mon frère?
Absolument rien.
Et c'était la même chose si on inversait les rôles.
Je n'en avais que faire de sa vie en dehors des cours et du basket, bien qu'il soit un très bon ami à moi.
Le voir rentrer un limousine tous les jours m'avait amplement suffit à comprendre que sa vie était bien meilleure que la mienne.
Et puis, j'avais déjà bien assez de problèmes de mon côté pour avoir à me mêler des siens.
Je soupirai longuement, repensant au principal problème qui occupait d'ailleurs ma vie en ce moment-même.
Mon frère et Akashi allaient devoir cohabiter alors que l'un d'eux était comparé à l'autre, et bien sûr négativement...
Résolue, je décidai d'aller chercher mon frère après les cours.
Lorsque la sonnerie retentit enfin j'y vis comme une sortes de libération et le soupir de soulagement général me conforta dans l'idée que je n'étais pas la seule à penser de la sortes.
Alors que je rangeais tranquillement mes affaires, cependant, Akashi prit une chaise et s'installa face à moi, souriant.
-Tu ne vas pas manger? demandai-je étonnée.
-Il semblerait que ma partenaire du mois soit un peu lente, alors je l'attends.
Il accompagna sa remarque d'un petit clin d'oeil et d'un éclat de rire qui me surprirent encore plus.
Sa joie, si inhabituelle, devint communicative et j'en vins lui sourire naturellement.
-Je suis sûre que ta partenaire est désolée de prendre autant de temps alors, répondis-je souriant toujours.
-Qu'elle ne se presse pas pour moi.
-Ne t'en fais elle a finit. Tu viens?
Il sourit une nouvelle fois et me suivit.

Une fois à la cantine, j'évitais au plus la foule, le fait d'être avec Akashi n'arrangeant absolument rien.
Les trois joueurs de basket en dernière année nous firent un signe de la main pour nous inviter à se joindre à eux.
Voyant qu'Akashi se faisait à nouveau "attaqué" par des jeunes filles, je l'abandonnai une énième fois pour les rejoindre.
Le blond m'invita à s'asseoir à côté de lui, ce que je m'empressais de faire.
-Alors, ce projet?
-La galère, mon frère ne semble pas apprécier Akashi du tout.
-Comment ça se fait? Akashi est un ange maintenant.
Le "maintenant" me fit éclater de rire sans raison mais je repris vite mon sérieux afin de lui répondre en soupirant.
-Mon frère est le nouveau capitaine de Teiko et il se trouve qu'il est sabs cesse comparé à lui, de manière pas du tout positive, tu t'en doutes. Au fait comment tu sais pour le projet?
Mon ami n'eu pas le temps de me répondre pour la simple et bonne raison qu'une lycéenne de mon âge s' approcha, dans le but de savoir quelque chose.
-Dis-moi, sans vouloir vous déranger...
Je me retins de lui répondre qu'elle nous dérangeait et affichait un grand sourire, connaissant déjà sa question.
-Mais mon amie là-bas (elle pointa du doigt une jeune fille que je reconnus immédiatement) m'assure que tu es la petite amie d'Akashi Seijuro, c'est vrai?
Le blond s' exclaffa si soudainement qu'il me fit sursauter.
Les deux autres avaient les yeux et les oreilles grands ouverts, attendant impatiemment la suite des événements, légèrement choqués tout de même.
Alors que j'allais lui répondre que c'était loin d'être le cas et que je pouvais même l'aider à sortir avec lui si elle le souhaitait, le principal concerné s'assit à mes côtés, un sourire aux lèvres.
-Vous ne me croyez même plus maintenant?
La jeune fille devint aussi rose que les cheveux de mon camarade.
-S-si m-mais on...on voulait une confirmation.
-Alors Ha-chan, qu'as-tu à répondre?
Je lançai un regard noir à l'idiot qui venait de signer mon arrêt de mort qui riait toujours de bon coeur.
Le regard suppliant qu'Akashi me lança me fit soupirer.
-Tu me dois quelque chose maintenant, tu sais? murmurais-je à son intention.
Il fit un rapide mouvement de tête et je détournai mon regard de lui pour le porter sur la jeune fille.
-Oui, c'est vrai.
Le voile de tristesse qui tomba sur ses yeux me surprit au plus haut point si bien que je me trouvais obligée de rajouter quelque chose.
-M-mais ça ne va pas bien en ce moment...
Toute la table sembla stupéfaite suite à ma déclaration et Akashi soupira.
-V-vraiment?
L'espoir présent dans sa voix me conforta dans l'idée que je devais continuer.
-Oui, tu sais, je pense peut-être mettre fin à notre relation, autant le dire devant lui pour qu'il en prenne conscience, mais bon... C'est un vrai collectionneur de filles, et il est complètement différent de ce qu'il laisse paraître, j'ai été choquée la première fois.
-Mais enfin Haruka! Ne dis pas ça, tu sais très bien que tu es celle que j'aime!
Ses yeux étaient emplis de reproches et je manquai de sourire.
-Oui, oui...
-D-désolée de vous avoir déranger alors, vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire, je m'en vais.
La lycéenne s'éclipsa nous laissant tranquille.
-Haruka-san, qu'est-ce que tu as fait?
Je souris à pleine dent à Akashi, riant presque.
-Ce que j'avais à faire.
-Tu sais que c'est comme ça que tu risques de te faire harceler? Et dire autant d'horreur sur moi en si peu de temps...
-Je ne le pense pas et je sais me défendre.
-Oui, je sais...mais tu l'as déjà penser...
Il chuchota la fin de sa phrase, croyant probablement que je ne l'entendrai pas.
Je me levai brusquement, indignée et sortit de la cantine sans même prendre le temps de m'occuper de mon plateau.

Akashi n'osa pas m'adresser la parole du restant de la journée, semblant avoir compris que ma colère était belle et bien réelle et dirigée contre lui.