Chapitre 4

Mercredi :

J'ouvre mes yeux doucement. Les rayons du soleil me font mal aux yeux, ces derniers qui prennent du temps à s'habituer à la luminosité. Lorsque je suis à peu près réveillée, je prends conscience que je ne suis pas chez moi. Je balaye la pièce du regard mais ne reconnais rien. Mon regard se pose alors sur la personne à côté de moi, qui n'est autre qu'Alia en train de dormir. Nous sommes toutes les deux en sous-vêtements. Je ne me rappelle pas de tout de ce qu'il s'est passé hier. Des brides me reviennent mais pas plus. Ça va revenir petit à petit, enfin j'espère, parce qu'en soit je n'ai pas assez bu pour oublier.

- Salut toi.

Je sors de mes pensées et me tourne vers elle.

- Salut.
- Bien dormi ? Me demande-t elle.
- Tu crois vraiment que j'ai bien dormi ?
- Bah écoute, oui tu as tout pour : une belle chambre, un grand lit et même une fille en sous-vêtements.

Je ris et lui balance l'oreiller.

- Je devrais y aller.
- Tu prends quand même un petit-dej' avant de partir ?
- Non t'inquiètes pas.

Je n'ai vraiment rien envie d'avaler. Je me sens nauséeuse, sûrement une gueule de bois je suppose.

Je sors du lit et m'habille de mes vêtements sales, puis commence à partir.

- Léna attends ! On se voit cet aprèm' ?
- Oui si tu veux. Envoie-moi un message.

Je me retourne pour lui adresser un sourire mais reste bloquée. Elle est là, devant moi, en sous-vêtements. Son corps parfait est encore plus mis en valeur. Et merde je m'emballe là. Oulala depuis quand je bloque comme ça devant un corps féminin ? Bon aller on reprend ses esprits.

- Bon salut, j'y vais, dis-je en tournant les talons.
- À cet aprèm miss.

Je sors de chez Alia puis lui adresse un dernier sourire avant de partir.

Lorsque je rentre, mon père est déjà parti et ma mère et mon frère dorment encore. Je me sens un peu pâteuse mais décide malgré tout de prendre un bol d'air frais. Et pour ça, rien de mieux qu'aller surfer. Je monte me changer et me mets en maillot de bain. Je prends dans un sac mes affaires de surf et deux trois bricoles. Je descends et laisse un petit mot sur la table pour mes parents. Je sors du garage mon vélo, ainsi que ma planche de surf. Je monte sur mon vélo et la planche sous le bras, je roule jusqu'à la plage de surf. C'est une plage beaucoup moins touristique et un peu isolée. C'est un spot où il y a pas mal de vagues, c'est pour ça que souvent, elle est envahie par des écoles de surf.

En arrivant, j'attache mon vélo et vais sur plage. J'observe les vagues. Elles m'ont l'air plutôt pas mal. Observer est un passage obligatoire dans cette activité car, de temps en temps, les vagues sont vraiment nulles et, à part se faire laver, ça ne sert à rien.

Je pose mes affaires sur le sable et enfile ma combinaison. Puis avec ma planche, je cours jusqu'à la mer et me jette à l'eau.

Et c'est parti pour surfer et me détendre.

Je reste au moins deux heures dans l'eau puis me décide enfin à sortir. Je me sèche, et reste quelques minutes enroulée dans ma serviette à regarder la mer. Franchement je suis crevée mais j'adore cette sensation. Je suis tellement bien là, emmitouflée et bercée par le bruit des vagues. Lorsque j'ai ma dose de bonheur, et surtout, lorsque je commence à avoir vraiment froid, je me rhabille et remballe tout mon petit bazar. Je rentre à vélo en passant par de petits chemins pour éviter la circulation.

Je range ma planche et mon outil de transport dans le garage puis rentre.

- Je suis rentrée !
- Pas besoin de crier, on t'entend, râle ma mère.
- Oui, désolé.
- Bon alors, tu fais quoi aujourd'hui ? Tu disparais encore ?
- Oui sûrement, je ne sais pas. J'ai le temps de prendre une douche avant de manger ?
- Oui, oui vas-y.

Je vais donc prendre ma douche, puis nous mangeons tranquillement.

Message d'Alia :
C'est après-midi quad, ça te tente ?

Message pour Alia :
Oui d'accord.

Message d'Alia :
Tu peux passer me prendre dans 15 minutes ? En vélo de préférence.

Message pour Alia :
Ok. Pas de soucis. Je suis devenue ton chauffeur privé c'est ça ?

Je prépare donc un sac, préviens ma mère et part chercher Alia.

Elle m'attend devant chez elle, le sourire aux lèvres. Je m'arrête devant elle.

- Votre carrosse est arrivé, mademoiselle.

Elle rit puis monte sur le guidon. Elle me conduit par sa voix jusqu'au terrain de cross.

Lorsque nous arrivons, tout le monde est déjà là. Les animateurs nous expliquent tout ce qu'il y a à savoir puis ils nous équipent. Nous décidons de nous mettre par deux sur les quads.

- Eh Arthur ! J'en ai jamais fait, je peux monter avec toi ? Demandais-je.
- Pas de soucis. Viens.

Je monte derrière lui et m'agrippe. Il démarre d'un coup, et par peur, je le sers fort. Je sens son dos musclé, ainsi que son odeur. Je suis paisible et pourtant, il roule comme un malade. Je vois au loin qu'Alia n'est pas vraiment à l'aise derrière Tony. C'est assez drôle. Lorsque Tony s'arrête, nous venons tous le rejoindre.

- Bon on change de partenaire, l'autre arrête pas de gueuler, dit Tony en parlant d'Alia.
- Ok bah je prends Emma avec moi. Evan et Emily restent ensembles, toi tu restes seul et le dernier quad, on le refile à Lena et Alia, dit Arthur.

Je regarde méchamment ce dernier. Non mais j'hallucine, il se débarrasse de moi !

- Ah donc tu me refiles la gueularde.
- Eh oui princesse.

Je mets mon casque, prends Alia par la main et l'emmène sur le quad.

- Arthur, on fait une petite course ? Dis-je sur un ton de défi.
- Je croyais que t'en avais jamais fait princesse, tu vas perdre.
- On verra bien.

Je sens la panique dans les yeux d'Alia mais ça ne m'empêche pas de suivre mon idée.  Arthur donne le circuit et nous nous mettons sur la ligne de départ.

3

2

1

Go !

Il part largement plus vite que moi. J'ai galéré à démarrer. J'accélère donc pour essayer de le rattraper. Alia est complètement agrippée à moi et n'arrête pas de crier. Je conduis bien finalement, vu que j'arrive à le rattraper. Il ne me reste qu'un seul virage pour le doubler. Je le prends donc très à l'intérieur et...

Oui ! Je l'ai dépassé ! La course se finit et je sautille en descendant du quad.

Arthur enlève son casque et me regarde.

- Impressionnant. Bravo. Comme je suis bon perdant, je te propose de passer la journée avec moi demain.
- Ouais c'est d'accord. T'as intérêt à ce que ce soit une journée de rêve, parce que déjà la passer avec toi n'est pas un cadeau.

Puis d'un coup, un boum retentit : Alia vient de jeter son casque à terre.

- T'es vraiment une grande malade ! T'aurais pu nous tuer ! crie-t-elle.
- Eh calme toi, on est toujours en vie.

Elle part sans dire un mot. Je la suis puis, plus loin, isolée, je l'attrape par le bras.

- Eh il t'arrive quoi au juste ?
- Il m'arrive que j'ai eu la peur de ma vie, tout ça pour que tu dragues un mec à la con.
- T'es sérieuses la ?
- Ouais. Ça se voit à 30 km. T'as pas compris que c'est un séducteur ? Tu n'es pas la seule à qui il pense.
- Écoute, t'as pas à me dire ce que je dois penser des autres. Je fais ce que je veux, j'ai aucun compte à te rendre.
- C'est ça.

Je repars, énervée, vers les autres mais elle me rattrape.

- J'ai seulement pas envie qu'il te fasse du mal.
- C'est qu'un truc de vacances, c'est rien ça ne va pas me toucher. Ne t'en fais pas ok ?

Elle me serre dans ses bras. Je n'aime vraiment pas m'embrouiller avec elle. C'est la première fois et je déteste ça, je me sens mal. Je la connais depuis peu mais je tiens déjà beaucoup à elle. Heureusement que c'est passé vite et que je ne suis pas rancunière.

On décide finalement de rentrer. Le retour se fait en silence. Je la dépose devant chez elle. Elle s'en va, sans un mot.

- Tu ne me dis même pas au revoir ?

Elle se retourne et je m'approche d'elle. Elle a les larmes aux yeux.

- Eh chou, pleure pas.

Je la prends dans les bras.

- Je suis désolée, me dit-elle. J'ai juste eu peur.
- C'est rien t'en fait pas c'est passé, d'accord ? Tout va bien.

Je la sers contre moi et attends qu'elle arrête de pleurer.

Je la laisse partir puis repars chez moi. En rentrant, je monte et m'allonge sur le lit. Cette journée m'a fatigué. Je mets de la musique et ferme les yeux. Je m'endors finalement.

- Léna ma chérie. On mange.

Je me réveille en sursaut. Ma mère vient de rentrer dans la chambre, elle me regarde avec de gros yeux.

- Je n'ai pas faim.
- D'accord, dit-elle sans poser plus de questions.

Elle sort de ma chambre.

Depuis je n'arrive plus à dormir, alors je lis, encore et encore. Je finis même mon bouquin. Je n'ai plus rien à lire, alors je réfléchis. Je repense à cette journée, et aux paroles d'Alia. Demain je verrai bien si Arthur était un bon garçon ou pas. Sur ces pensées, je sombre dans la fatigue.

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