Chapitre 2

Lundi :

Depuis que j'ai réussi à me reprendre en main et que j'ai perdu du poids, je suis complètement accro au sport. Je fais plus particulièrement du basket, mais je complète mes entraînements avec des séances de cardio ou de muscu.

Du coup, pour ne pas perdre les bonnes habitudes, je décide de me réveiller d'assez bonne heure. Fraîchement levée, je prends un petit-déjeuner bien équilibré : flocon d'avoine, jus d'orange et tartine. Je monte ensuite m'habiller.

Je mets un short et un débardeur puis prends mes écouteurs.

Je sors sans faire de bruit puis commence mon petit footing matinal.

J'adore courir avec ce paysage, ça change vraiment des buildings comme on peut tout le temps voir à Paris.

Ici il n'y a que des pavillons. L'air est frais. On ne sent pas cette pollution qui est omniprésente en région parisienne.

Les petits chemins de terre que j'arpente longent la côte. Les coureurs les empruntent souvent pour le paysage. En même temps, c'est beaucoup plus agréable de courir face à la mer qu'à travers les maisons !

Je continue de courir jusqu'à une intersection qui me mène dans un petit endroit caché de tous grâce aux arbres, avec une vue incroyable sur la mer. Je m'installe alors sur le seul rocher présent.

C'est un rocher rond et plat sur le dessus, ce qui lui donne son côté assez confortable, et qui rend ces moments encore meilleurs.

Je reprends ma respiration tranquillement, le regard face à la mer. Le bruit des vagues me berce et le soleil tape sur ma peau bronzée.

- Apparemment je ne suis pas la seule à avoir trouvé ce petit coin.

Je me retourne en sursautant et découvre Alia, postée juste derrière moi, les bras croisés comme si elle allait m'engueuler.

- Tu comptes me faire peur encore combien de fois ? Et oui t'es pas la seule, moi aussi je pensais être tranquille.
- Si je te dérange, je peux partir tu sais.
- Non non. Reste.

Elle s'assied à côté de moi sur le rocher. Un long silence s'en suit. Je la vois regarder au loin, puis elle se décide enfin à rompre ce silence qui devenait si pesant.

- Il te plaît Arthur ?
- Quoi ? Arthur ? Bien sûr que non, franchement. Ce n'est pas mon style.
- T'es au courant que ça crève les yeux ? T'as pas arrêté de le regarder hier. Tu sais, si jamais il te plaît tu devrais faire attention, ce n'est pas le genre de garçon très sérieux, si tu vois ce que je veux dire.
- De toute façon il ne me plaît pas donc comme ça c'est réglé.

Oh là là ça se voit tant que ça ?! Je crois que j'ai actuellement les joues toutes rouges. Mais pourquoi ça l'inquiète tant que ça qu'Arthur puisse me plaire ? Si j'ai bien compris, ils ne sont pas ensemble donc ça ne devrait pas autant la déranger.

- Oui, si tu le dis.

  Elle regarde sa montre puis me regarde.

- Je devrais peut-être rentrer.
- On pourrait peut-être rentrer ensemble, non ?
- D'accord, mais on ne court pas je t'en supplie.

Je ris puis l'aide à se relever.
Nous marchons le long du chemin en nous échangeant quelques phrases : elle me raconte comment elle a connu le petit groupe et me parle des vacances qu'elle a déjà passé ici. Moi j'évoque mes étés plutôt solitaires.

Je la raccompagne jusqu'à chez elle, mais reste choquée en me rendant compte à quel point la maison est énorme. Je ne pense pas qu'elle ait la même fortune que moi. Je veux dire, c'est vraiment le type de maison que mes parents ne pourraient pas se payer même si c'était leur maison principale. Et dire que c'est la maison secondaire d'Alia.

Elle se plante devant moi, me sourit et me fais un bisou sur la joue avant de s'en aller.

- On se voit cette aprèm ! lance-t-elle avec un petit sourire en coin.

Je lui souris, et repars en direction de ma maison en courant.

- Tiens te voilà, tu tombes super bien. On mange.
- Bonjour maman, oui je vais bien merci.

Mon ton sarcastique agace ma mère et je le sais, mais je crois que ça me plait.

- Je prends une douche avant, dis-je avec un grand sourire.
- Fais vite. On a faim nous !
- Oui bah ça peut attendre quelques minutes !

Je vais dans la salle de bain et prends une douche rapide.

De toute façon, je suis obligée d'aller vite, sinon il n'y aura plus d'eau chaude.

Après un repas des plus ennuyants, je me mets dans le fauteuil le plus confortable de la maison et commence à lire.

Pendant ma lecture, je n'arrête pas d'entendre mon téléphone vibrer. Malheureusement pour l'expéditeur de ces messages, je ne suis pas prête à lever le bout de mon nez de ce livre, bien trop passionnant.

DING DONG !

Je me lève et pose le livre sur le fauteuil. J'ouvre la porte et tombe sur Alia qui n'a pas l'air très contente.

- T'es sérieuses de pas répondre ? On t'a envoyé je ne sais combien de messages ! Mais qu'est-ce que tu fous putain ?!
- Euh on va se calmer déjà, je lisais juste.
- Oui bah on s'est inquiété !
- 'Vous' ou 'tu' t'es inquiétée ?
- Ok, je me suis inquiétée. Les autres ne sont pas au courant que tu ne répondais pas, ils croient que tu prends juste du temps à te préparer, sauf que ça fait une heure qu'ils nous attendent.
- Hein ? Mais comment ça ? On va où ? Et puis comment tu sais où j'habite ?

Elle regarde autour d'elle et arrête son regard sur mon vélo.

- Super, t'as un vélo ! Prends tes affaires, tu m'emmènes à la plage ! Et puis je t'ai vu rentrer hier.

J'ai à peine le temps de prendre quelques affaires qu'elle me prend par la main et m'emmène jusqu'à mon vélo.

Je mets les deux bretelles de mon sac à dos et monte sur le véhicule.

- Ok je monte devant, je te servirai de GPS.

Elle monte sur le vélo pour me guider, pendant que je commence à pédaler, suivant sa voix, me disant d'aller un coup à droite, un coup à gauche.

J'emprunte des chemins sans savoir où est-ce qu'ils nous mènent, jusqu'à ce que je reconnaisse les falaises.

Je continue de pédaler et nous arrivons sur une petite plage assez bien cachée. Je vois alors les autres en train de chahuter au loin.

Alia descend du vélo et court jusqu'à Arthur pour lui sauter dans les bras.

Au fond de moi, une pointe de jalousie fait surface. Alors elle était jalouse, c'est pour ça qu'elle essayait de me dissuader ce matin ?
Evan, lui, me fait de grands signes.

Installée avec les autres, je regarde cette plage si petite et pourtant d'une grande beauté. Les falaises nous cachent de la route et le soleil tape au-dessus de nos têtes.

Prise dans mes pensées, je suis alors interrompue lorsqu'Arthur me soulève pour me mettre en sac à patate sur son épaule. Il file en direction de l'eau sans même faire attention à tous les cris que je pousse. Tony et Evan courent avec Arthur tandis qu'Alia les poursuit pour m'aider.

Et plouf ! Une grosse patate à la mer.
Je sors tant bien que mal la tête de l'eau et fixe méchamment Arthur, qui lui, me regarde avec le plus grand des sourires.

- Arthur, je vais te tuer.
- Ouh là là j'ai peur.
- Tu devrais.
- On verra bien princesse.
- Depuis quand tu m'appelles princesse toi?
- Depuis maintenant.

Étant dans l'eau, j'en profite pour nager un peu et me décontracter. Emily et Emma, accompagnées d'Alia, viennent me rejoindre pendant que les garçons jouent au volley.

- Tu ne voudrais pas te venger d'Arthur par hasard ? me propose Alia en me regardant d'un air sadique.
- Oh si ! Une idée ?
- T'as peur des algues ?
- Non, pas vraiment pourquoi ?
- Prends en une et lance lui, il déteste ça.

Nous partons alors à la recherche de l'algue parfaite. Je la trouve et m'avance discrètement vers lui. Et là, pouf, l'idée de génie ! Il m'a cherché, il va me trouver.

Assez près de lui pour le toucher, je glisse rapidement l'algue dans son short avant de le voir sautiller partout en criant.

- Putain enlève moi ça !!
- Ah non, tu te débrouilles je n'irais pas fouiller dans ton short moi.

Le voir en colère me fait plutôt rire. Les autres rient sans même prêter attention à Arthur, qui se débat tant bien que mal pour enlever l'algue de son short.

Après tous ces fous rires, il est déjà temps de rentrer. Je dis en revoir à tout le monde, puis fais un petit câlin à Arthur et repars, le sourire aux lèvres, accompagnée d'Alia. Nous rentrons en vélo sans un mot. Je dépose Alia devant chez elle,  mais avant de m'en aller, elle se tourne vers moi.

- Je suis contente que tu sois parmi nous cette année. T'es plus intéressante que ce que je croyais. À demain ma belle, repose-toi bien.
- Merci, t'es mignonne. À demain.

Je lui souris avant qu'elle ne disparaisse derrière son grand portail noir.

Je rentre alors chez moi, encore émerveillée. Ma mère fait à manger, aidée de Nathan, pendant que mon père regarde la télé. Je m'installe sur le fauteuil. Je réfléchis et, en croisant le regard de mon père, je comprends que je vais sérieusement me faire engueuler.

- T'étais où ? Demande mon père d'un ton grave.
- Je suis désolée, j'ai complètement oublié de vous prévenir. Je suis sortie avec des amis, et on est allés à la plage.
- T'es pas toute seule tu sais, préviens-nous la prochaine fois.
- Oui papa.

J'étais assez surprise, je ne m'étais pas tant fait engueuler que ça. Je n'y prête donc plus attention et mets la table. Nous mangeons tranquillement. J'en profite pour raconter ma journée sous les regards intrigués de mes parents. Après ce repas, je monte dans ma chambre. J'ai à peine le temps de me mettre en pyjama que je tombe de fatigue sur mon lit, et m'en vais vers le pays des rêves, qui avait bizarrement prit une allure de réalité.

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