Chapitre 16
Lundi :
Comment j'ai bien dormi pour une fois ! J'en ai même bavé. Oui souvent quand je dors bien je bave. Il me faut quelques minutes pour d'émerger et me rendre compte que je ne suis pas en pyjama. Soudain, j'entends les escaliers grincer et regarde alors l'heure.
10h
Effectivement, mes parents me laissent généralement dormir jusqu'à cette heure, ils viennent donc me réveiller.
Le bruit des pas dans l'escalier se rapproche. J'enlève comme une folle mes habits puis me glisse en sous-vêtements sous la couette. La porte s'ouvre et je fais semblant de dormir. Quelqu'un s'approche et outch ! Quelque chose de lourd vient de m'atterrir dessus.
ALLER ON SE RÉVEILLE !
Nathan ! Je me débats pour le faire sortir alors que mon père se tient juste derrière.
- Depuis quand tu dors en sous-vêtements ? Demande mon père.
Je remonte la couette pour me cacher comme je peux car je trouve la scène assez gênante.
- J'avais trop chaud cette nuit, lui répondis-je.
Il acquiesce et sort de ma chambre, suivi de mon frère.
Bon par contre les gars, autant d'adrénaline dès le matin ça ne va pas le faire. Mon cœur ne va pas le supporter. Je reprends enfin mes esprits et regarde mon téléphone qui affiche un nouveau message.
Message d'Evan :
Alia est chez moi. Tu nous rejoins ? Je ferais des pâtes pour ce midi.
Message pour Evan :
OK mais c'est seulement parce que tu fais des pâtes.
Après de longues minutes de marche, j'arrive enfin devant chez Evan.
Franchement sa baraque me surprendra toujours. Elle est juste énorme !
Message d'Evan :
Quand t'arrives, entre directement, y'a pas mes parents.
Génial, maintenant je rentre comme ça chez les gens. J'ouvre la grande porte qui se trouve devant moi et me retrouve dans un immense salon où j'aperçois Evan et Alia en train de jouer à la play.
- Alors comme ça ça joue sans moi ?
Ils se retournent en même temps et affichent de grands sourires en me voyant.
- Allez viens prendre ma place, me dit Evan en se levant. Surtout tu la défonces.
Je prends la manette qu'il me tend et regarde l'écran. Apparemment c'est Fifa, ce qui tombe bien parce que je sais y jouer et me débrouille pas trop mal.
- T'es prête à perdre ? Dis-je à Alia sur un ton de défi.
- C'est beau de rêver ma belle.
C'est parti pour un match de folie, agrémenté de coups de pied et de bousculade. Elle opte pour la manière forte et s'assoit sur mes genoux pour m'empêcher de voir. Je me penche à gauche puis à droite, essayant de jouer comme je peux. Au final je gagne quand-même 4 à 0.
- T'es nulle, t'aurais pu me laisser gagner !
Elle me regarde de sa petite bouille trop chou.
- Commence pas à faire cette tête, ça change rien j'ai quand-même gagné.
- T'es pas gentille.
- Ah t'es sûre?
Je lui lance le fameux regard qui veut dire « t'es dans la merde jeune fille » mais apparement elle est encore décidée à faire la tête. Je commence alors à lui faire des chatouilles ce qui la fait exploser de rire. Elle gesticule dans tous les sens en essayant de me repousser.
Je suis soudain surprise quand je suis projetée en arrière sur le canapé et qu'elle se retrouve à califourchon sur moi.
- Depuis quand tu as de la force toi? Lui dis-je en me redressant sur mes coudes.
Elle sourit fièrement puis détourne le regard.
- Bon les filles, les pâtes sont prêtes !
- Oh oui allez bouge tes grosses fesses, j'ai faim moi.
Elle hausse les sourcils et croise ses bras en me regardant, m'indiquant qu'elle n'allait clairement pas bouger son fessier.
Tant pis, on va le faire à la manière forte. Je me lève d'un coup en la portant. Surprise, elle s'accroche à moi en mettant ses bras autour de mon cou.
- T'es une tarée ! me dit-elle complètement agrippée à moi.
- Tu comptes me lâcher un jour? J'ai faim moi.
Elle me lâche puis rejoint Evan dans la cuisine, en prenant soin de me lancer un doigt d'honneur sur le chemin.
Oh mon dieu les pâtes carbo ! Un délice vraiment.
Je finis mon assiette et me rends compte que je suis la dernière. Écoutez, c'est pas de ma faute si je suis longue pour manger, il faut prendre son temps.
- Bon les filles, c'est pas que je vous aime pas, mais j'ai une mission cette aprèm.
Alia et moi le regardons, perplexes.
- Je vais essayer d'aller sauver Arthur et de le raisonner. La dernière fois que je l'ai vu on aurait dit un clochard, je vous jure. Donc même si ça a été un connard, je ne peux pas le laisser comme ça.
- Bah écoute, bonne chance. Tiens nous au courant. Lui dit Alia.
Elle me prend la main et m'entraîne vers la sortie.
- Allez viens on s'en va, on nous expulse, me dit-elle en tirant la langue à Evan, ce qui fait sourire celui-ci.
Nous marchons vers chez moi, côte à côte, sans rien dire, juste en souriant bêtement.
Elle s'arrête d'un coup puis me regarde ,comme si elle avait eu l'idée du siècle.
- Apprends moi à surfer !
Je la regarde, perplexe.
- Allez, t'es une surfeuse non? Alors apprends moi. En plus, j'ai un pote qui travaille dans une boutique de surf, je suis sûre qu'il pourrait me prêter du matériel.
Je fais genre de réfléchir, parce que oui je sais déjà ma réponse, mais la voir me supplier est incroyablement satisfaisant.
- Bon d'accord. Va te préparer, on se rejoint chez moi.
Elle repart toute contente, en sautillant.
- Maman, je passe l'après-midi au surf.
- D'accord pas de soucis, mais je voulais te dire que mercredi nous avons un repas de famille.
- Génial. Répondis-je ironiquement.
Je prends mes affaires de surf et attends Alia devant chez moi. C'est à ce moment là que je remarque le ciel qui se couvre plus en plus.
Soudain, une voiture s'arrête devant moi. La vitre côté passager se baisse et je vois Alia me faire un grand sourire.
- On a un chauffeur ! Je te présente Théo.
Le fameux garçon assis derrière le volant se met donc à me dire bonjour de la main. La voiture est en fait une camionnette, dans le même style que celle qu'avait Tony lorsqu'il nous a emmenés au paintball. Je mets mes affaires dans le coffre puis monte à côté d'Alia qui se décale pour se mettre à la place du milieu.
Lors du trajet, Théo a fait l'erreur de mettre de la musique. Alia et moi, on s'est alors mis à chanter comme des malades.
Il va enfin être délivré de cet enfer puisque nous sommes arrivés.
- Bon les filles, je vais à Vannes donc je ne vous récupère pas avant 18h et prenez la bâche qu'il y a dans le coffre, à mon avis ça va se gâter, dit-il en regardant le ciel.
- Merci à tout à l'heure, dit Alia en prenant la bâche.
Nous nous posons sur la plage et commençons à nous préparer. J'enfile ma combi et range mes affaires dans mon sac. Quand je me retourne, Alia est en train de se battre avec sa combinaison. Je ris face à cette scène assez drôle puis vient l'aider. Lorsque nous sommes prêtes, nous rangeons nos affaires sous la bâche au cas où il se mettrait à pleuvoir.
C'est parti ! Alia se met à courir en direction de la mer mais elle se fait vite arrêter par les coquillages. Je la rattrape et passe même devant elle. Clairement, cette endroit de la plage est horrible. Pas un grain de sable, juste des coquillages. Mais bon, j'y passe sans broncher en faisant genre que je n'ai pas mal, histoire de me la raconter un peu. Lorsque je suis arrivée au niveau de l'eau, Alia elle est toujours dans les coquillages à râler. Gentille comme je suis, je me décide d'aller l'aider.
- Bah alors, on galère un peu? Lui dis-je en me moquant.
- Ah toi commence pas ! Ça fait hyper mal !
- Bon aller, saute sur mon dos.
Pas la peine de demander deux fois, elle saute sur mon dos et s'accroche à moi. Je prends sa planche qu'elle trainait et c'est parti.
Oh purée, ça fait tellement mal aux pieds ! Heureusement, le calvaire s'achève enfin. Elle descend de mon dos en riant alors que moi je râle sur tout et n'importe quoi.
- Salut.
Cette voix, je la connais. Je lève la tête et fais face à Ethan.
- Euh salut. Je ne savais pas que tu surfais l'aprèm.
Alia nous regarde avec incompréhension.
- Ah oui donc Ethan je te présente Alia, et Alia je te présente Ethan.
Si vous saviez la tête que fais Alia actuellement. Elle sourit, hypocritement, histoire de rester polie mais dans ses yeux ça se voit qu'elle a envie de l'égorger. Ils se disent bonjour et un silence ultra gênant s'en suit.
- Bon je vous laisse, bonne séance de surf, dit Ethan en s'éloignant.
Je lui dis au revoir et regarde la tête d'Alia.
- Le fameux?
- Le seul et l'unique, dis-je en riant.
- Il n'a pas l'air méchant puis il est plutôt mignon.
- Carrément canon tu veux dire.
Elle lève un sourcil, prend sa planche et part à l'eau. Je la suis et rentre petit à petit. L'eau est un peu fraîche, comme d'habitude j'ai envie de vous dire.
Je commence à lui apprendre les bases : comment bien prendre la vague en restant allongée, puis en se levant. Elle galère et tombe souvent ce qui assez marrant à voir. Effectivement, Alia ne tombe pas comme tout le monde. Non, elle préfère faire des gamelles spectaculaires.
Mais petit à petit, elle tient de plus en plus longtemps. Je commence donc à arrêter de m'occuper d'elle et me mets à surfer. Je m'éclate vraiment ! Sauf qu'il y a de plus en plus de vent.
Je vois Alia assise à côté de sa planche, au bord de l'eau. Je vais donc la rejoindre.
- Bah alors, t'abandonne ? Dis-je en riant
- J'en peux plus. Je suis complètement crevée.
- Allez viens, on remonte se changer.
Nous remontons jusqu'à nos affaires.
- Oh ça va il est 17h50, Théo ne va pas tarder.
- Mais c'est qui en fait ce Théo?
- C'est celui qui est à la boutique de surf. Il m'a prêté la planche et la combi.
Nous nous rhabillons quand soudain, des gouttes commencent à tomber. Génial il pleut ! Nous nous mettons vite sous la bâche.
- Purée, c'est qu'il pleut bien ! Heureusement que Théo nous a donné cette bâche sinon on serait trempées.
Nous sommes toutes les deux assises dans le sable avec nos gros pulls à capuche. Je vois qu'elle tremble un peu et décide de la prendre dans mes bras.
Soudain, elle lève la tête vers moi. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Je peux sentir son souffle. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive ; il y a quelques jours, je craquais pour un débile de garçon et là j'ai juste envie d'embrasser une fille. Je ne sais pas quoi faire. Et si elle ne veut pas de ça ?! Et si elle ne pense pas du tout la même chose. Il faut que je...
« Sonnerie iPhone »
On s'éloigne l'une de l'autre d'un seul coup. Alia décroche. À vrai dire, je me sens extrêmement gênée. Je ne sais pas du tout comment réagir face à cette situation. Je n'arrête pas de me dire que je veux juste essayer, histoire de voir comment c'est, comme une expérience. Mais j'ai toujours cette impression que c'est plus que ça.
- Théo nous attend sur le parking, me dit-elle.
Nous courons comme des dingues pour arriver jusqu'à la voiture. Même si nous sommes plutôt rapides, ça ne nous à pas empêcher d'être trempées.
Pendant le trajet, je sens son regard sur moi mais je ne peux pas la regarder dans les yeux. Pourquoi ? Parce qu'à tout moment je pourrais lui sauter dessus et l'embrasser. Plus je résiste à ce désir plus j'en ai envie.
- Par contre les filles je suis désolé mais je peux pas vous déposez chez vous je dois rendre la voiture avant 19h et il est 18h51.
- T'inquiète pas merci beaucoup de nous avoir emmener, répond Alia.
Nous arrivons au niveau de la boutique, le camion s'arrête.
- Par contre si tu veux je peux déposer ta planche demain matin. Ça t'évitera de te la trimballer sous la pluie, me propose Théo.
- Ça serait super merci.
Nous sortons du camion avec nos sacs et nous nous abritons dans la boutique. Nous attendons quelques minutes puis nous prenons notre courage à deux mains et nous nous mettons à courir sous la pluie.
Nous courons encore et encore. Nous sommes complètement trempées. À force de courir et à cause du vent, ma capuche ne tient même pas alors mais cheveux qui étaient déjà mouillés sont complètement trempés.
À bout de souffle, nous arrivons devant chez Alia je m'arrête et attend qu'elle me rejoigne car elle est à la traîne.
Elle s'arrête devant moi, me regarde dans les yeux. Pourquoi elle fait ça? Pourquoi elle me fait ressentir ça? Pourquoi, alors que je suis complètement trempée sous la pluie je pense qu'à une chose, c'est l'embrasser. Pourquoi...
Sa main vient se poser sur ma joue et encore une fois, je bloque. Encore une fois je n'arrive ni à parler ni à bouger. Alors c'est elle qui se rapproche, de plus en plus. Son corps est contre le mien. Mon regard toujours ancré dans le sien. Ses lèvres viennent se coller aux miennes pour entamer un tendre baiser. Elle retire ses lèvres doucement mais je ne veux pas. Non je ne veux pas quitter ses lèvres, je les veux encore. C'est alors moi qui vient à l'embrasser. Plus fougueusement cette fois. Mes mains viennent se poser sur ses hanches instinctivement.
Elle se décolle alors de moi et me prend la main pour m'entraîner chez elle. Arrivée sur le paillasson elle enlève ses chaussures et m'attend au pied de l'escalier. Je fais de même et la rejoint mais elle court en souriant. Je la suis et me retrouve quelques secondes plus tard dans sa chambre. Elle est debout, complètement trempée et pourtant, incroyablement belle. Et moi je suis comme une conne à la regarder au pas de la porte. Elle s'approche de moi et prend mes mains pour me faire avancer. Ses mains froides viennent alors se glisser sous mon pull ce qui me donne des frissons. Elle retire celui-ci et je me retrouve en soutien-gorge devant elle. Mes mains font alors le même chemin, elles viennent sur ses hanches, se glisse sous son pull et remonte pour l'enlever. Nos lèvres se lancent dans un baiser. Elle me fait m'allonger sur le lit puis se met à califourchon sur moi. Elle embrasse mon cou pendant que mes mains se laissent glisser jusqu'à ses fesses. Je me mords la lèvre inférieure, j'en veux plus. Oui, je la veux elle.
- Alia ma chérie tu es là? Il y a de l'eau partout dans les escaliers.
Non c'est une blague?! Pas maintenant! Alia se redresse d'un coup puis saute hors du lit. Elle court jusqu'à son dressing puis me balance un tee-shirt que je mets rapidement.
- La porte s'ouvre tout d'un coup.
- Ah bah tu es là ! Tu pourrais répondre quand-même.
La mère d'Alia se tient au pas de la porte. Son regard vient enfin se poser sur moi.
- Oh bonjour, je ne t'avais pas vu.
- Bonjour madame.
- On était sous la pluie donc je lui ai proposer de se changer ici, dit Alia nerveusement.
- Il n'y a pas de soucis. Tu manges avec nous ? Demande t-elle en s'adressant à moi.
- Euh... non merci je vais rentrer.
Je prends mes affaires, lance un regard à Alia puis sors.
- Au revoir.
Je suis sous la pluie, à marcher à deux à l'heure. Je n'ai pas envie de courir. Non j'ai envie d'être à nouveau dans ses bras.
Durant toute la soirée je n'ai pas cessé de me remémorer ce qui c'était passer et je ne sais pas quoi en penser. À vrai dire je ne sais pas ce qu'Alia en a pensé. Est-ce que c'était pour le fun ou est-ce que c'était plus? Mais si ça m'a plu ça veut dire que j'aime les filles? Donc je suis lesbienne? Non mais j'aime les garçons. Enfin je crois. Roh et puis ça me casse la tête cette histoire il faut que j'arrête d'y penser.
Je me glisse dans mon lit me mettre bien au chaud et lance un film, dont je ne verrais jamais la fin puisque je m'endors.
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