Une soirée où rien ne va
Vendredi 15 avril, 17h45
Emilie Akalie
J'ai parfois l'impression que les gens me prennent pour une folle. Je sais que je passe beaucoup de temps à écrire dans ce journal mais quand même! Après tout ce n'est pas de ma faute si les gens sont aussi inintéressants... Je préfère consigner dans mon carnet, je crois que ça m'apporte un certain réconfort de dialoguer avec moi même. Ce n'est pas que je sois asociale, j'ai tout de même des amis. Je n'en ai pas beaucoup mais ça me suffit. Même si j'imagine que les gens n'ont pas tort quand ils disent que je suis solitaire.
En y réfléchissant, je devrais peut-être arrêter de me lamenter et de me faire passer pour une incomprise, même si j'aime plutôt ça. Je trouve qu'en me relisant c'est un peu lassant d'y trouver toujours les mêmes mots. Après tout, c'est le week-end et je rentre chez moi, je vais pouvoir échapper à cet infâme pensionnat pendant deux jours. J'entends encore les mots que m'a adressés mon amie Sarah avant que nous n'arrivons à son arrêt.
-Bon week-end Emilie, on se revoit ma semaine prochaine! m'a-t-elle dit. N'oublie pas d'être à l'heure lundi matin!
Ces mots sonnent si doux à mon oreille, j'adore quand elle me dit cette phrase car ça me rappelle qu'en fin de semaine je suis libre. Le seul problème c'est me train. Je déteste le train. Et malheureusement pour moi, tous les vendredis soirs, j'ai deux heures de train avant de pouvoir arriver dans mon village. Et sachant que j'habite dans un patelin paumé et éloigné de tout, une fois que Sarah descend du train, je reste seule dans le wagon. C'est un train tout à fait normal, c'est le même toutes les semaines. C'est peut-être sa banalité évidente qui me dérange. L'intérieur est simple, quelques banquettes orangé pour quatre ou cinq tables grises. L'odeur n'est franchement pas terrible, on est fin de journée et il reste quelques relents de transpiration des passagers. Quel cadre magnifique...
Même si je suis plutôt solitaire, j'aime bien avoir une présence proche de moi. Et là je ne l'ai pas. Je suis fatiguée et comme il n'y a personne, j'en profite et me couche sur la banquette la plus confortable du wagon. Et je ferme les yeux, dans l'espoir qu'ainsi le temps et passe plus vite et je voudrais oublier, oublier...
Je me sens si vulnérable. La vie fait de moi ce qu'elle veut et moi, je ne peux pas résister. Au bout de quelques minutes, je me lève pour aller ai toilettes. La porte à côté des W.C donne sur un autre compartiment. Il n'y a pas le moindre bruit, il semblerait qu'il n'y ait personne non plus dans la pièce à côté. J'aurais bien envie de m'y installer, après tout je ne ferais rien de mal. Et j'aimerais savoir si quelqu'un dort peut-être à côté ce qui expliquerait le silence. Par curiosité, je pose ma main sur la clenche et m'apprête à ouvrir. Sans succès, elle est verrouillée. Dommage, j'aurais bien voulu me déplacer. C'est bizarre, d'habitude ce n'est jamais fermé. Sûrement quelqu'un qui l'aura fait sans y penser. Je retourne m'asseoir à ma place, perturbée. Je sais que ce n'est rien, juste un détail, mais je n'aime pas me sentir enfermée. Je suis probablement un peu claustrophobe sur les bords. Ce qui est certain, c'est que ce soir, il y a très peu de monde dans le train.
Pour m'occuper, j'observe le paysage qui défile à ma fenêtre. Ça n'a rien de très intéressant, il y a des champs à perte de vue. Heureusement que j'ai mon carnet pour écrire... La nuit va visiblement bientôt tomber, un étrange brouillard est en train de poser, planant au dessus des champs. Cette brume donne aux lampadaires bordant la voie de chemin de fer un éclat fantomatique. La température a baissé, je commence à ressentir le froid, l'atmosphère est assez angoissante je dois dire. Et il n'y a rien, pas le moindre cri de gamin demandant à sa mère «Quand est-ce qu'on arrive?» pour briser le silence. A ce moment-là, j'aimerais qu'il y ait plus de gens dans le train. Juste pour retirer la sensation que je suis seule au monde. J'ai parfois l'impression de redevenir l'enfant qui avait peur de l'obscurité. Je me recroqueville sur moi même, essayant d'échapper au froid et la peur.
Hey! :-)
J'espère que le début de cette histoire vous aura plu! Avez vous réussi à bien entrer dans cette intrigue bien sombre? (Le pire va arriver niark niark mais je ne spoile rien :D)
Pour toutes critiques, qu'elles soient positives ou négatives, lâchez vous, je vous attends dans les commentaires! Eh non je ne mange pas x)
J'essaierai de poster la suite au plus vite, si possible demain, on verra :)
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