Je passe la porte du dîner club où je travail. Annie se trouve derrière le bar. Ses cheveux blond impeccablement tiré en queue de cheval, elle lève ses yeux bleus dans ma direction et me sourit.

— Bonjour Annie, la nuit c'est-elle bien passer ? lui-demandé-je en l'embrassant.

Annie est l'une des serveuses de nuit, c'est la seule qui reste à la fin de son service pour accueillir l'équipe de jour qui prend la relève, dont je fais partie du lundi au jeudi.

— Il y a eu beaucoup de monde donc oui, on peut dire que la nuit a été bonne. J'ai eu le droit à un max de pourboire grâce à de beaux mecs bien émécher ! dit-elle en secouant une liasse de billet juste devant mon nez.

— C'est le genre de chose qui n'arrive jamais quand je suis de nuit, à croire que je n'ai pas de chance ! dis-je en prenant un air triste.

— Oh ! Je suis sûr que la journée, tu dois quand même avoir droit à de beaux spécimens.

— Si tu fais allusion aux étudiants et aux vieux richards grincheux, on va dire que je n'attire pas les mêmes spécimens que toi.

Elle éclate de rire et je ris avec elle.

— Ton prince charmant viendra, ma belle, tu verras quand tu ne t'y attendras pas, il te tombera dessus sans que tu aies le temps de dire ouf.

— Tu es trop mignonne Annie, mais il faut vraiment que tu commences à regarder autre chose que tes films à l'eau de rose, dans la vie rien n'est tout beau tout rose.

—Laisse-moi rêver, tu veux ! dit-elle en me tapant sur l'épaule. Bon sur ce, je vais rentrer me doucher, compter mes nombreux pourboires et dormir, passe une bonne journée ma belle.

On s'enlace et elle se dirige vers la sortir du club, au même moment arrive à la bourre comme chaque jour, Tamara, Grande, peau caramel, des cheveux noir qui lui arrive sous les épaules et des yeux marrons. Tamara et moi sommes les serveuses de jour chez Eat and Drink's Club.

— Bonjour Lili, oui, je suis encore en retard, mais le principal c'est que je sois là pas vrai, allé à l'attaque, mais avant il me faut un verre d'eau et une aspirine, je crois que j'ai trop forcé hier soir, encore !

Elle rit et je fais de mêmes.

— OK, bonjour Tam et oui à l'attaque ! lui dis-je en souriant.

— Bonjour, les filles, j'espère que vous êtes en forme et de bonne humeur, je sens que l'on va faire une bonne journée ! dit Steve notre patron en se frottant les mains l'une contre l'autre en sortant de son bureau.

Tam passe près de Steve, lui fait signe de la main pour dire bonjour tout en avalant son aspirine avec son verre d'eau.

— Bonjour Steve, comme tous les jours tu peux voir, on est prête à tout donner ! lui assuré-je.

— Bon, très bien je compte sur vous, je retourne à mon bureau si vous avez besoin, vous savez où me trouver, sur ce bon courage mes jolie !

Aujourd'hui c'est jeudi et c'est ma dernière de journée après ça, je passe de nuit pour faire équipe avec Annie. J'essaye de faire tous les week-ends de nuit pour me faire de meilleur revenu, car les nuits sont mieux rémunérées, c'est un bon moyen de gagner plus. A croire que les gens la nuit avec l'alcool sont bien plus généreux.Travailler avec Annie est vraiment agréable, elle est devenue une personne importante dans ma vie au fil des années même si elle est plus âgée que moi, elle sait s'amuser et il faut bien ça après la vie qu'elle a vécue avec son ex-mari, enfin le terme tortionnaire serait plus exacte.

Elle n'avait que 18 ans quand elle s'est mariée avec Karl, ils sont restés ensemble presque 15 ans, pendant 13 ans tous se passaient à merveille et après avoir essayé en vain d'avoir un enfant sans succès, Karl changèrent peu à peu de comportement, il devenait méchant, méprisant et pour former un bon trio l'alcool c'était ajouter a la liste. Le Karl du début était devenu aigri et dépressif. Un jour, il a atteint la limite de non-retour en passant Annie à tabac lui reprochant d'être une mauvaise femme stérile étant incapable de fonder une famille, d'avoir gâché sa vie et de l'avoir ruiné.Après ça Annie à porter plainte et a divorcé sans demander quoi que ce soit venant de cet homme qu'elle ne reconnaissait plus. Quant à Karl, il a pour interdiction de l'approcher ou de rentrer en contact par n'importe quel moyen possible avec elle sous peine de passer par la case prison. Aujourd'hui, elle vit seule dans une petite maison non loin du club, ce qui est pratique pour elle n'ayant pas le permis. Quant à Karl, il écume les bars sauf le nôtre où il a interdiction d'entrer.

Il est presque midi quand je vois un groupe de trois hommes en costumes très chics entrer dans le club. Ils sont très élégants et font très homme d'affaires ce qu'ils doivent être sans aucun doute.Ils vont s'installer dans un coin banquette et commence à regarder la carte des menus. Tamara suit mon regard et me regarde avec une moue sur son visage chose que j'adore chez elle, cette expression de petite fille triste ou mécontente, je la regarde et lui sourit en imitant sa moue trop mignonne.

Tamara est arrivée au club le jour où ça faisait trois ans que j'y travaillais. Aujourd'hui ça fait un an qu'elle a intégré la famille du club, elle a le même âge que moi 19 ans, on a vite sympathisé, avoir le même âge n'a pas été la raison, elle a connu un peu les mêmes galères que moi pour s'en sortir, c'est un peu comme une sœur et meilleure amie pour moi aujourd'hui. Elle ne travaille jamais de nuit au club, elle préférer être cliente plutôt que serveuse, elle profite de la vie à sa manière, c'est ce que j'aime chez elle son côté enfantin, insouciante mais si mature et sérieuse.

— C'est toujours sur toi que sa tombe ce genre de bonus ! dit-elle en montrant la table d'un hochement de tête vers celle-ci.

— Ce genre de bonus comme tu dis sont des humains, tu t'en rends compte non ? répondais-je en souriant.

— Des humains friquées poupées, en espérant qu'ils non pas d'oursin dans les poches au moment du pourboire.— Ce sont toujours les moins riches qui donnent plus, tu le sais bien, on verra ce que l'on obtiendra de ce genre de "bonus" ! en insistant sur le dernier mot en y signant des guillemets.

Sur ces paroles, je me dirige vers la table où ils ont pris place pour prendre leurs commandes.

— Bonjour messieurs bienvenue chez Eat and Drink's club, que désirez-vous commander ? Avec un grand sourire.

Ils sont tous les trois très beaux et ont tous un air charmeur, je remarque que l'un d'eux a un air plus mystérieux et attire d'avantage ma curiosité. Il y a un roux avec un air taquin, on peut voir dans son regard bleu qu'il est joueur. Assis à ses côtés, il y a ce blond avec de très beaux yeux verts, il a ce sourire sur le visage qui peut vous rendre aveugle, on peut deviner en le regardant qu'il est adepte de salle de sport, il a les épaules très larges comparer aux deux autres qui eux aussi sont bien carrés mais moins que ce beau blond au sourire ravageur.En face d'eux est assis le troisième, cet homme brun aux yeux sombres qui peut vous déstabiliser en un seul regard, il suffirait qu'il fronce les sourcils pour faire peur, il paraît plus grand que les deux autres aussi bien musclés, il a les cheveux mi- longs tirés vers l'arrière. À choisir sur leurs physiques, je choisirais le brun, peut-être parce que j'aime le mystère qu'il dégage.

— Est-ce que vous êtes comestible ? me demande l'homme roux.

Sur le coup je suis surprise et lui souris

— Si vous êtes adepte de cannibalisme, je pourrai sûrement être une viande très tendre pour vous nourrir, mais pas dans ce club désolé ! lui dis-je en lui souriant prête à éclater de rire.

— J'adore ce club et ses serveuses, vous avez du répondant et le sens de l'humour, ça fait plaisir de voir une serveuse qui peut faire autre chose que prendre les commandes et apporter l'addition ! dit le blond d'un air jouissif.

Je lui souris et retourne mon attention vers le brun qui ne dit rien, il lève les yeux au ciel et sourit avant de prendre à son tour la parole.

— Excusez mes amis, j'oublie parfois de leur mettre leurs colliers de dressage! Il sourit et fait un clin d'œil à ses amis.

— Vous avez choisi ? leurs demandé-je.

Je commence à me sentir de trop à cette table. Ils prennent tous les trois le plat du jour et je repars vers le bar pour passer les commandes au chef cuistot.

— Mon Dieu, il est magnifique, c'est quoi un mannequin, un acteur, une œuvre tout droit sorti d'un Disney où il tient le rôle d'un prince charmant ? Il a souri et je suis tombé sous le charme ! me dit Tamara d'une traite sans quitter la table des trois hommes.

— Laisse-moi deviné, tu parles du grand blond baraqué !

— Carrément ! Tu as eu la chance de lui parler, tu connais son prénom ?

— Oui bien sûre Tam, j'oublie toujours qu'on a l'habitude de demander la carte d'identité des clients avant de prendre leurs commandes ! me moqué-je d'elle en riant avant de lui donner une tape sur l'épaule.

— Si, tu veux, je lui donne ton numéro où je peux lui dire qu'il t'a tapé dans l'œil ?

— Pourquoi pas, mais attend et si il est marié avec des gosses...ça enterrerait mes rêves, mais renseigne-toi avant qu'il parte, tu veux au cas où après je verrais.

— Comme tu veux, je vais faire ce que je peux ! lui dis-je en riant.

Une fois les commandes prêtes, je me dirige vers leurs tables, ils sont en pleine conversation à les entendre rire, je ne pense pas qu'ils parlent boulot.

— Voilà pour vous messieurs vos commandes ! dis-je en posant leurs plats devant chacun d'eux.

Ils me remercient tous les trois d'une seule voix et je leur souris.

— La cruche d'eau et gratuite, vous désirez autre chose?

Le blond me regarde avec un sourire en coin et regarde vers le bar où se trouve Tamara sur le moment, j'ai peur qu'il ait entendu notre conversation.

— Votre amie est-elle libre ? Célibataire, je veux dire.

— Euh...oui...oui elle est célibataire et je me permets de vous avouer que vous lui avez tapé dans l'œil d'ailleurs ! ajouté-je timidement.

Le roux se retenant de recracher ce qu'il avait dans la bouche et se mit à rire en mettant un coup de coude dans les côtes du blond qui sourit davantage. Sur ce je retourne faire mon service des autres tables. Quarante-cinq minutes plus tard je vois que leurs assiettes sont vides, je me dirige alors vers eux.

— Assiette vide, j'espère que cela vous a plu.

— C'était très bons ont c'est régaler pour un club, on y mange très bien merci ! me dit le brun ténébreux en me regardant droit dans les yeux.

— Je passerais le compliment au chef, vous désirez un dessert ? Café ? Thé ? Autres choses.

— Quel est votre meilleur dessert ? me demande le brun ténébreux.

— Je dirais le crumble aux fruits, c'est ce que l'on vend le plus ici.

Il regarde ses amis en attente d'une réponse, il hoche tous deux de la tête.

— Trois crumbles aux fruits et trois cafés s'il vous plaît.

— Bien, je vous apporte, ça tout de suite.

Les crumbles et café sur mon plateau, je retourne à leur table.

— Voilà pour vous, trois cafés et trois crumbles aux fruits.

Je m'apprête à partir quand le blond me tend timidement une serviette.

— Pour votre amie ! Je lui souris et hoche un oui de la tête.

Une fois au bar, je fais signe à Tam d'approcher et je lui tends la serviette. Elle la prend la déplie et a l'air complètement surprise et heureuse, elle me serre dans ses bras avant de se ressaisir.

— Merci Lili t'assure un max.

— Mais je n'y suis pour rien, je pense que tu lui as plu comme il t'a plu, vous vous êtes plu mutuellement ! lui dis-je en riant.

— J'adore cette journée, il m'a laissé son numéro et son prénom, Chris ! Il ressemble bien à un Chris.

Je me mets à rire, je la bouscule gentiment avant de jeter un œil à la serviette qu'elle ne quitte pas des yeux, il a une très belle écriture, il est écrit « Moi, c'est Chris enchanté jolie serveuse, n'hésite pas à appeler ce numéro pour un café ou autres...enfin quand je dis autre ne pense pas à ce que je ne pense pas enfin appel moi.

— Tu vas l'appeler ou aller le voir directement ? lui demandai-je en lui rendant la serviette.

— Je ne suis pas une fille facile, je vais le laisser patienter quelques jours ou quelques heures ! finit-elle par dire en me tirant la langue.

Je jette un coup d'œil à leurs tables quand le brun croise mon regard, il lève le bras pour me faire signe, je me dirige donc vers eux ils doivent sûrement avoir terminé.

— Vous avez terminé ? Vous faut-il autre chose ?

— C'était très agréable, nous reviendrons manger ici plus souvent comment peut-on régler ? me demande le brun ténébreux.

— Tout titre de paiement est accepté pour les règlements, ils se font au bar.

Je débarrasse la table et il se lève pour me suivre jusqu'au bar, je suis surprise, le voir derrière moi il paraît plus grand que quand je l'ai vu entrer dans le bar une heure plus tôt. Je me débarrasse du plateau en passant derrière le bar où Tamara se trouve, Chris et le roux sont au bar également. Le brun est le plus grand des trois même si avec Chris, on ne voit pas une grande différente de taille contrairement au roux qui fait une tête de moins que les deux autres.Tam et Chris se sourient sans s'adresser la parole quant au brun, il sort une carte Gold pour régler le déjeuner et me la tend, je peux lire discrètement son nom et prénom inscrit sur la carte au même moment le roux fait du coude au brun pour lui montrer la pancarte au-dessus du bar.

« Les pourboires ne sont pas obligatoires, mais font toujours plaisir, le choix et votre merci de votre visite »

Le brun sourit en lisant la pancarte et son regard se pose sur moi.

— L'œuvre du patron ! lui dis-je en souriant.

— En tout cas, il a très bon goût pour le choix de ces serveuses, hein Sam ! lui dit, le roux.— Je suis d'accord et ce n'est pas Chris qui dira le contraire.

Sur ces paroles, il glisse une de ses mains dans la poche intérieure de sa veste et dépose sur le bar quelques billets sans même regarder combien il laisse. Je lui tends sa carte et nos doigts se frôlent. Un courant électrique se fait ressentir à ce contact.

— Bonne après-midi à vous et merci pour ce service, c'était très agréable, à bientôt.

Sur ces mots, ils se dirigent vers la porte de sortie, Chris et le roux nous font signe d'au revoir et le suive. Tamara daigne, enfin se tourner vers moi quand elle voit mon air surpris en regardant les billets déposer sur le bar.

— Il a été radin ou quoi ?! Tu fais une de c'est têtes !

— Tu rigoles, il a été plus que généreux, il a laissé ce que je me fais en un week-end...

Elle se penche sur moi l'air surprise pour regarder les billets que je tiens maintenant dans mes mains.

— Tu déconnes, ce n'est pas vrai ! Je n'en reviens pas ta toujours le bon client toi ! dit-elle un peu boudeuse.

— Dois-je te rappeler que tu a eu un numéro de téléphone ? moi juste des pourboires.

Elle grimace et se met à rire tout en regardant sa serviette et mes pourboires. Après avoir fini de rêvasser sur la fameuse serviette Tam continue son service et je fais de même.

La journée arrive à son terme, il est 19 h 45 et il est l'heure pour moi et Tam de quitter le boulot. Tamara par la première, me serre dans ses bras et me souhaite de passer un bon week-end. Elle a prévu d'attendre jusque samedi avant d'appeler Chris pour lui proposer de venir au club histoire de faire connaissance, je suis assez contente, car je serai de service pour assister à cette rencontre.Moi je ne pars pas tout de suite, j'attends qu'Annie arrive pour lui raconter les événements de la journée et lui montrer mes pourboires.

— Rebonjour ma belle ou plutôt Bonsoir, c'est quoi ce sourire que tu as là ? demande-t-elle.

— Bonsoir Annie, Tu parles de ce sourire ! lui dis-je en remuant les billets devant son nez comme elle a pu le faire ce matin.

— Oh, je vois ! Et ça vient d'un étudiant ou d'un vieux grincheux ?

— D'un très beau spécimen ! répondé-je en me souvenant du beau brun.

— Alors, tu vois que ça n'arrive pas qu'à moi les bons pourboires et les beaux spécimens! fini-t-elle en me fessant un clin d'œil.

— J'avoue et en plus très agréable à regarder et à servir, Tamara a eu une serviette avec le numéro de téléphone du blond qui accompagnait le beau brun.

— Dommage que tu n'aies pas eu le droit à la serviette toi aussi.

— Si ça avait été le cas, je l'aurais refusé, je lui aurais plutôt proposé de revenir boire un verre ici ce qui aurait été plus simple pour moi.

— Tu passes ta vie dans ce club sors un peu ailleurs, tu veux ! dit-elle en me grondant légèrement.— C'est comme cher moi ici une deuxième maison, ma deuxième famille.

— D'accord mais là tu as terminé alors hors de ma vue jeune fille, rentres chez toi, je ne veux plus te voir avant ton prochain service. Je lui souris l'embrasse sur la joue et lui souhaite une bonne nuit.