CHAPITRE 40

Bonjour tout le monde !
Comment ça va aujourd'hui ? Je vous livre le nouveau chapitre vite fait, voilà bonne lecture !

Hello ! Lina à l'appareil ! Oui, c'est moi la première aujourd'hui. Je vais commencer par me plaindre : j'ai mal au dos. Voilà, c'est tout, c'est ultra normal pour moi en plus. Bref. Le chapitre ! La pression redescend mais ça ne veut pas dire que le chapitre n'est pas tout aussi bien que d'habitude ! Vous allez y rencontrer un personnage que vous connaissez déjà (j'adore quand ce personnage fait des apparitions dans les fanfics) et surtout vous allez encore être estomaqué par la fin ! Parce que oui, on a encore le droit à une fin parfaite. Franchement, si c'est pas un joli cadeau ça. Allez à bientôt et bonne lecture ^^

Heyy Camomille est ici ! Je ne suis malheureusement pas première ce coup ci... Je dis malheureusement parce que ça veut dire que je suis débordée, et que je n'ai pas eu le temps de sauter directement sur le chapitre ! Foutus bac de français dans 10 jours, oral dans 14, stress, déprime, envie de voir/lire/vivre des choses qui n'existent pas, et pleins d'autres machins, mais je vais pas vous embêter avec ça, c'est secondaire face au chapitre de Marie ! Super bien ! J'ai rien d'autre à dire, de toute façon je dois retourner bosser. Bisous et bonne nuit

Chapitre 40 : Les rescapés du commencement

Je pris une grande goulée d'air, recrachant à moitié mes poumons.

-Nixyyyyy ! hurlai-je.

Le sort l'avait frappée. C'était certain. J'ouvris les yeux avec effort. J'étais dans mon salon, en soutien-gorge, une couverture sur les épaules. Je tentais de me relever, mais la douleur dans mon abdomen fut si fulgurante que je crus défaillir à l'instant. 

-Wow wow Cassie, doucement je t'en prie. 

C'était Alfred. Il posa sa main entre mes omoplates, et je relâchais mes abdos dans un soupir. Il réarrangea les oreillers d'une main et me réinstalla, prenant soin d'enlever mes boucles de sous mon dos. J'haussai les sourcils, surprise : je ne m'attendais pas à autant de délicatesse venant d'Alfred Cadwallader, mais visiblement, je m'étais trompée.

-Je vis seul avec ma mère et mes trois soeurs, Bethany, Janice et la petite dernière, Tina. Alors oui, je sais que vous avez toujours les cheveux au mauvais endroit, rigola-t-il. Et Nixy va bien. Elle se remet doucement.

-Elle se remet de quoi ? demandai-je.

-Le sort l'a touchée. Elle n'a pas pu l'esquiver. A vrai dire, tu n'as pas pu l'esquiver, alors elle l'a pris pour toi. 

Alfred fit une pause, et mes yeux s'écarquillèrent d'horreur. Nixy avait pris à ma place le sort qui avait fait vieillir un arbre en une dizaine de seconde. Pour moi.

-On a dû... Cassie, on lui a coupé le bras. 

La nouvelle fut de trop : je fondis en larmes. De désespoir ou de soulagement, je ne savais pas exactement. Mais les larmes se préoccupaient rarement de l'origine de leur présence sur nos joues rougies.

Les autres entrèrent dans la pièce, et, honteuse, mes larmes se tarirent rapidement. Je détestais pleurer en public. Alfred avait une sorte de nonchalance amicale, comme s'il était déconnecté de la réalité, dans un monde créé par son esprit, un endroit qui n'appartenait qu'à lui et dans lequel nous n'étions que des échos, à peine discernable. Pleurer devant lui n'était pas désagréable. 

Une fois les larmes disparues, ce fut pire. La tristesse résonnait en moi comme la corde d'un violon. Toute mon âme semblait trembler sous l'archet du musicien cruel et invisible que l'on appelait le désespoir.

Mes amis étaient dans un état effroyable : le visage de Mya était tuméfié comme si elle était tombée de son balai, James pouvait à peine marcher tant sa cheville lui faisait mal. Ellen... Ellen respirait difficilement : elle s'était battue trop vite, juste après s'être réveillée de sa stupéfixion. Si Alfred allait à peu près bien, c'était uniquement parce qu'il avait su mêler défense et attaque. Il avait été magistral : s'occupant d'Ellen et de Mya, combattant plusieurs ennemis à la fois, implacable. Il avait une maturité et un sang-froid dont nous manquions cruellement. Nous allions devoir nous entraîner, très dur, si nous voulions avoir une chance.

-Mam'zelle Cassie.

Je me retournai si brusquement qu'une déflagration de douleur brute me pétrifia sur place, électrisant ma colonne vertébrale. J'eus l'impression que mon buste allait se couper en deux, et mon souffle se coinça dans ma gorge. 

-Nixy... soufflai-je.

L'elfe se penchait déjà sur ma blessure, un de ses bras parfaitement bandé dans ce qu'il me semblait être une des taies d'oreiller préférées d'Henrietta. Ma belle-mère me tuerait à coup sûr, si je survivais à la brûlure vivace qui me labourait le ventre.

-Ca va aller M'man, fis Selly. J'me suis déjà occupée de Mam'zelle Cassie. Va te reposer, faut pas qu'ta cicatrice s'infecte.

-Il faut que j'regarde ça, fit Nixy, intraitable.

Elle repoussa le bandage et grimaça : 

-T'as mis d'l'essence de dictame ? Moui... Bon. J'aurai d'abord attendu qu'ça r'froidisse tu crois pas ?

-Je sais pas M'man, reprit Selly. J'ai profité que Mam'zelle était évanouie. Le dictame ça peut pas lui faire d'mal. Mais j'pense que c'est pas joli du tout, le sort qu'vous avez pris, Mam'zelle Cassie. Vot' papa y va pas être content quand y va savoir qu'vous avez trainé avec des gens qui faisaient c'genre de sort.

Mes amis et moi étions scotchés devant ces deux elfes qui débattaient, l'air grave. À vrai dire, c'était la première fois que je les entendais autant parler, et pourtant, j'étais très proche d'eux. D'habitude, ils se contentaient de "Oui Mam'zelle" ou "Non Mam'zelle". La plus longue phrase que je leur avais entendu dire devait être "Rien ne me fais plus plaisir que d'aider Mam'zelle". Mais là, tout à coup, ils semblaient si... intelligents. C'est comme si, auparavant, je n'avais jamais remarqués qu'ils étaient... sensés. Réfléchis. Cultivés.

-M'man steuplait va te recoucher ou alors P'pa va dire que j'ai pas fait du bon travail.

Je captais le regard d'Alfred, le seul à peu près conscient. Il hocha la tête. La petite, d'à peine dix ans, avait elle-même coupé le bras de sa mère qui devait être en train de se couvrir de rides au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Comment avait-elle pu faire preuve d'autant de sang froid ? Cela paraissait... improbable. Quelle genre de créature était assez maîtresse d'elle-même pour ne pas hurler au désespoir et se laisser emporter par la détresse et la peur ? Celles qui avaient subi l'esclavage depuis la nuit des temps, Cassie ; me souffla une petite voix dans ma tête. Celles qui n'avaient pas d'autre choix. Celles qui enduraient les supplices de leurs maîtres, sans hôpital, ni lieux sûrs. Celles qui devaient survivre ou disparaître.

Le clochette sonna, et je me stupéfiai d'effroi. Etait-ce eux ? Normalement, ils n'étaient pas censés pouvoir entrer sans mon accord, mais... Cependant, Selly ne s'en préoccupa pas tout de suite. Elle cala tout d'abord sa mère dans un fauteuil, le temps que Nixy regarde l'oeil de Mya. Puis elle alla dans la réserve d'Henrietta et m'apporta une potion pour la douleur. Le visiteur continuait de sonner, et Selly lança un regard noir à la porte, comme si elle pouvait la faire taire d'un clignement de ses grands yeux bleu foncés.

-M'sieur ? demanda-t-elle en regardant Alfred.

-Appelle-moi Alfred, petite.

-M'sieur Alfred, v'voulez bien veiller sur M'man ? Faites en sorte qu'elle se lève pas, s'vous plaît. Surtout si on a de la visite. Vous en faites pas Mam'zelle Cassie, j'vais les gérer ces chahuteurs.

Elle avait dans les yeux une lueur si déterminée que je n'aurais jamais osé en douter. 

Ellen s'approcha de nous, tandis que le cocard de Mya se résorbait sous les doigts de Nixy. James semblait perdu dans la contemplation d'un vieil objet sur une étagère ; mais ses yeux étaient fixés dans le vide. Il avait failli mourir tellement de fois. Sa cheville gonflée comme un ballon - il avait probablement voulu que Selly s'occupe d'abord de moi -, les cheveux et le habits pleins de feuilles et de boue, la peau écorchée, le visage stoïque et l'oeil éteint. Voilà comment j'avais transformé le vivant, fougueux, infatigable James Sirius Potter. Un instant j'eus peur de l'avoir brisé, comme un chat jouant avec un oiseau. Mais James releva la tête, et son regard, alerte, se fixa sur la porte.

Selly ouvrit la porte et cria : "C'est les Aurors, Mam'zelle Cassie." Ellen voulut aller vérifier, mais Alfred la retint et y alla à sa place. Il revint quelques secondes plus tard avec une équipe d'Aurors sur les talons. Au devant d'eux se tenait Harry Potter. 

Un instant, son sérieux et sa sévérité dAuror laissa place au père, et il se précipita sur James, ému et terrorisé.

-Tu vas bien ? 

-Un p'tit bobo à la cheville, j'ai connu pire. Les autres ont pire. 

-Qu'est-ce que tu fiches ici ? Pourquoi t'es pas à Poudlard ? 

-Je voulais prolonger mes vacances, lança James, goguenard, mais Harry ne riait pas. On avait une piste sur les disparitions. On se devait de la suivre. 

-Obtenue comment cette piste ? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? 

-Cassie avait eu une vision. Pendant la toute première végétalisation... Elle a vu cette forêt. Mya aussi. Alors, on est venus. 

-Vous auriez du prévenir les Aurors, reprit Harry. Vous êtes des enfants.

-Toi aussi, tu n'étais qu'un enfant.

-Moi ce n'était pas pareil, répondit Harry en haussant le ton.

-Parce que toi tu étais l'élu alors le monde te donnait le droit de suivre ton instinct ? lui cria James. Mais moi, moi je ne suis que ton fils. Moi je ne suis rien de plus que ton petit jouet que tu balades, je ne suis que l'héritier décevant de Harry Potter. Donc moi, je dois prévenir les Aurors, c'est ça? Mais qu'est-ce qu'ils ont fait, tes Aurors ? Ils étaient où quand Neville a disparu ? Ils étaient où quand Cassie se faisait agresser dans les couloirs ? Hein ? Ils ont fait quoi, tes merveilleux Aurors ?

Harry ne s'énerva même pas. Au contraire, il baissa la tête. Je me mis à sa place un instant, et m'imaginais comme cela devait être dur pour lui de se faire balancer ses échecs à la figure par son propre fils. Harry était un bon père. Il n'en avait jamais eu, alors il évitait à tout prix les disputes. Il voulaient que ses enfants ne connaissent jamais la solitude qu'il avait enduré. Il refusait qu'ils soient complétement livrés à eux-mêmes, avec le poids du monde sur leurs épaules. Non, Harry Potter était prêt à tout pour que jamais ses enfants ne soient dans la peau de Harry Potter. Aucun d'eux ne serait l'Elu.

-James... commença-t-il. 

Sa voix avait un ton si doux, que la mâchoire de James se relâcha brusquement, et que des larmes lui montèrent aux yeux. James ne pleurait jamais, sauf quand il y avait un rapport avec ses parents. Son père surtout. C'était son point sensible. 

Mais Harry s'arrêta brusquement, et tourna la tête vers moi. Il s'approcha à grand pas, et un instant - un tout petit instant - je crus qu'il allait me gifler pour avoir entraîner mes camarades dans cette escapade suicidaire. Mais, au lieu de ça, il posa un genou à terre, et souffla :

-Excuse-moi, Cassiopeia. Je suis désolé de n'avoir rien pu faire pour te protéger.

Je tournai la tête vers James, surprise, mais celui-ci souriait : son père le connaissait si bien. C'était moi à qui Harry avait - de par son échec - fait du tort. Et James, dans son amour de justice, n'aurait eu que faire des excuses de son père. C'était un des principes de James : il était inutile de s'excuser auprès des personnes que tu as déçues, contente toi de les rendre fières en t'excusant et en réparant auprès des personnes que tu as blessées. 

-Je peux ? demanda l'Auror en montrant ma cicatrice rouverte du doigt.

J'hochai la tête. Pendant qu'Harry l'inspectait, les autres Aurors commencèrent à sortir de quoi prendre des notes. L'un d'eux, visiblement le sous-chef d'Harry, s'approcha d'Alfred et s'exclama :

-C'est vous le chef ? 

-A vrai dire, si vous en voulez absolument un, c'est elle, là-bas, fit Alfred en me montrant du menton.

Le roux ricana devant la mine hébérluée de l'Auror. Il s'était adressé au plus vieux garçon de la bande, et Alfred lui avait répondu d'aller voir la plus jeune des filles. 

-Nous n'avons pas vraiment de chef, répondis-je. 

Mais tous mes amis me fixaient : Ellen et Alfred avec un regard entendu, James en souriant bêtement, l'air de dire "t'es dans la sauce, Peia", et Mya avec une mine suppliante. La pauvre s'était bien intégrée au monde sorcier, mais tout ça semblait tout de même bien trop pour elle. 

-Selly ? demandai-je. 

Le petit elfe apparut. 

-Tu peux montrer ma chambre à Mya ? Si elle veut se doucher et se changer, s'il te plaît.

La brune me lança un regard tellement rempli de gratitude, que mon esprit parut se remettre en marche.

-J'vais aller vous préparer à manger, fit Nixy.  

-Bougez pas Mam'zelle Nixy, fit Alfred. J'y vais. 

Mon elfe fut tellement scotchée de s'être faite appeler Mam'zelle, qu'elle ne songea même pas à protester. Je m'aperçus alors avec bonheur que la potion que Selly m'avait donné faisait effet et que je pouvais enfin me mettre assise. Selly redescendit de ma chambre avec un pull vert pâle, pour que je puisse me couvrir autrement qu'avec ma couverture maintenant que les Aurors étaient là, et le timing était tellement parfait que j'aurais pu l'embrasser.

Mon ventre me brûlait encore, mais c'était, et de loin, bien plus supportable qu'une heure auparavant, lorsque je m'étais réveillée.

Je me redressa en position assise et Ellen alla aider le médicomage à soigner la cheville de James.

Les Aurors prirent place autour de moi, et je leur racontais tout : la vision du bouleau blanc et le frisson qui m'avait prise en le voyant, notre rendez-vous dans le couloir - en omettant de parler des membres qui n'étaient pas présents -, notre promesse de résoudre l'énigme, les sortilèges de magie grise qui protégeaient la forêt ;  Orion, Blackwood et le sortilège de vieillissement, le secours de Nixy, son amputation et enfin, mon réveil. 

Ils prenaient des notes, attentifs. Je fus bientôt si lasse que je m'endormis. 

Ma dernière pensée fut pour mes amis. Je les avais embarqués dans cette mission suicide, et ils étaient encore prêts à faire de moi leur cheffe sans même se concerter ou débattre. Moi. La simple quatrième année. Autant de confiance me mit les larmes aux yeux.  Nous étions les rescapés de la toute première bataille de cette nouvelle guerre. Les rescapés du commencement. 

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