CHAPITRE 33

Je sais, j'ai du retard.
C'est bon non ? Au moins vous avez le chapitre...

J'ai vraiment eu du mal à l'écrire, et je n'en suis pas parfaitement satisfaite, mais bon, je doute de pouvoir faire mieux. J'ai vraiment un gros blocage sur un passage.

Il est tout de même assez long, j'espère qu'il vous plaira !

***

Chapitre 33 : Une histoire de bouteilles

PDV Mya Delaware

La scène la plus étrange du monde se déroulait sous mes yeux : Flynn Wilkes, Vanina Greengrass et Merriana Meadowes discutaient le plus paisiblement du monde dans mon salon au plein centre du Londres moldu. Cela faisait dix minutes que Louis et moi pouffions sans arrêt devant la scène presque paranormale. Si Vanina était une sorcière brillante et très ouverte d'esprit, cela ne l'empêchait pas de détester Merry qui avait, d'après elle, la fâcheuse habitude de lui piquer tous ses prétendants. Quant à Flynn, fallait-il vraiment en parler ? Il était peut-être un des sorciers les plus bornés et puristes de notre génération, avait l'énervante manie de toujours parler de lui, et détestait cordialement James, le meilleur ami de Merry.
La jeune blonde, d'ailleurs, ne paraissait pas perturbée le moins du monde : elle menait la conversation d'une main de maître, rigolant à tout va, sans se soucier de la tension ambiante ou de l'absence de plus en plus longue de James et Cassie, dans cette maudite cuisine.

-Bon ça arrive ces boissons ? s'exclama tout à coup Flynn, en sortant de sa torpeur.

-Oui, oui. répondit la voix étouffée de Cassiopeia.

Louis et moi échangeâmes un regard : le genre de regard dans lequel tout l'espoir et la compréhension du monde reliait deux âmes. Peut-être que ces deux là...

-C'est cool que vous soyez tous là.

Je ne m'adressai à personne en particulier et ce fut Louis qui me répondit :

-C'est très... inhabituel, en effet.

J'eus un petit rire.

-C'est le moins qu'on puisse dire. pouffai-je

-Et toi sinon... Ça va, ces temps-ci ? Me demanda Louis.

Il toussota et se passa une main dans ses cheveux. Ses yeux bleus foncés me scrutaient... Il était réellement intéressé par la réponse.

-Ça va. me contentai-je. Et toi ?

-Ça peut aller.

J'eus un petit rire.

-Quelle conversation passionante ! s'exclama Louis en riant.

-Ne critique pas ma conversation Louis Weasley, ou alors sors avec Merry !

Louis toussota soudainement.
-Mais, je n'ai aucunement l'intention de te laisser... souffla-t-il

-Aucune ? demandai-je

-Jamais de la vie.

Un long silence s'installa entre nous. Louis Weasley venait-il de me draguer ? Ou peut-être était-ce moi qui avait commencé ?

-Tu sais, Mya, je me disais...

Louis s'arrêta, parut s'en vouloir d'avoir parlé, et sembla attendre que cette phrase sorte de mon esprit. Mais chacune des sonorités restaient ancrées dans mes tympans.

-Oui ?

-Humm... comme on est tous les deux fans de mode moldue, on pourrait... Je sais pas, aller faire les magasins un de ces quatres. Si ça te plairait...

-J'crois que ça me plairait bien, dis-je en hochant la tête, un grand sourire aux lèvres.

-Tant mieux alors. souffla-t-il

-Ahhhh enfin ! s'exclama tout à coup Flynn

Cassiopeia venait d'entrer dans la pièce, nos verres tenant préquairement dans ses mains.

Sa voix, un peu sourde, comme perdue dans ses pensées, souffla :

-Oui, excusez-nous. James et moi avons beaucoup ri parce qu'il s'est renversé le pot de farine sur la figure. Pas vrai Jim?

Elle leva les yeux vers lui, des yeux d'une incroyable douceur, d'une incroyable sérénité, et lui adressa un sourire charmant. Elle semblait rayonner, enfin apaisée.

-Oui, c'est vrai, Peia s'est beaucoup fichée de moi.

-Pour changer, pouffa Louis.

Sa remarque était pleine de sarcasme, mais James lança un regard peiné à Cassie. Que s'était-il passé entre ces deux là, exactement? Pourquoi James semblait-il vouloir s'excuser à tout prix de s'être "fichée d'elle".

Elle semblait tellement libre. Et lui, comme asphyxié par son silence et sa douceur.

Flynn toussota, et James détourna les yeux, comme rappelé à la réalité par ce son.

-Tu n'as pas quelque chose de plus... fort ? fis Flynn en scrutant avec dédain le sodas moldu qui remplissait son verre.

-Flynn, bon sang, tu as 14 ans, souffla Cassiopeia

-15. J'ai eu mon anniversaire il y a deux jours.

-Juste avant Noël ? demanda Merry. La poisse.

-Bref, Mya ? redemanda Flynn

-Mya, je suis désolée, mais je refuse de rester s'il boit. reprit Cassie

-Quoi? Mais non, juste une bièraubeurre.

-Je n'en ai pas de toute manière. fis-je, voulant clore le débat.

Mes yeux les fixaient un à un, et la tension ne faisait qu'augmenter entre les deux. Des années d'amitié et d'autres de rancœur semblaient se battre en duel.

-T'as pas changée Cass, dis Flynn en le fixant de ses yeux de glace. Toujours aussi... fougueuse.

-J'ai des convictions, et je les défends voilà tout.

Tout comme moi, l'intonation du mot fougueuse ne lui avait pas plu. Il y avait un je-ne-sais-quoi d'animal dans la voix de Flynn. Quelque chose qui la rendait objet, comme une tigresse tenue en laisse.

-Et je pense que l'alcool chez les mineurs est quelque chose d'on ne peut plus répréhensible. C'est tellement... dégradant. Ce n'est même pas vraiment bon, ça vous abruti le cerveau, vous fait dire et faire des choses dont vous n'aurez même pas idée, sobre. C'est vraiment que des conneries.

Les tigresses tenues en laisse, aussi soumises qu'on souhaitait qu'elle soit, avaient encore leurs crocs.

-Alors peut-être que ta famille est assez débauchée pour admettre ça, mais personnellement je ne le cautionne pas.

Et leurs griffes.

***

Plus la soirée avançait, plus la tension semblait s'apaiser. Arriva le moment, inévitable, du jeu de la bouteille.

-C'est pas drôle sans boisson, soupira Flynn

Merry et Vanina - quelle étrange alliance - lui lancèrent un regard si acéré, que la fin de son souffle se bloqua dans sa gorge.

-Qui commence à faire tourner ? demanda Merry, ravie.

-Vas y. répondis-je

Était-ce l'idée de jouer, ou d'embrasser quelqu'un qui la remplissait tant de joie ?

Le premier arrêt de la bouteille tomba sur Cassiopeia.

-J'ai jamais de chance moi... souffla-t-elle

Merry relança la bouteille les yeux brillants, elle était pire qu'une enfant.

-Flynn, souffla la salle d'un même accord, quand la bouteille s'immobilisa, tournée vers le jeune garçon.

Il ne put empêcher un sourire ravi d'apparaître sur son visage.

-Non non, tout le monde, mais pas lui.

-On dit souvent ça de son crush, répondit Vanina

Une fois encore, le regard de Merry la fit taire.

-Tu n'as qu'à embrasser quelqu'un d'autre. proposa Louis

-Une fille, reprit Vanina, ce sera tout aussi horrible pour toi.

-Pourquoi Greengrass, tu es intéressée ? répondit Merry du tac au tac, avec un énième regard noir

Je lançai un regard choqué à Vanina.

-Il n'y a aucun mal à embrasser une fille.

-Si tu le dis, Delaware.

Elle ne répondit même pas à Merry. C'était sa manière à elle de remballer les gens qui disaient des idioties.

Cassiopeia parut heureuse qu'on l'ait oubliée, mais Vanina revint à la charge.

-Bon, ton baiser.

-T'as qu'a embrasser James.

-Ou Merry. répondit Flynn

-Ou les deux, si ça vous chante, répondit Cassiopeia. Mais pas lui. Ce jeu est vraiment débile.

-Les deux ! Les deux ! Les deux ! m'exclamai-je, enjouée.

-Une meilleure amie, c'est fait pour recevoir mes baisers perdus... soupira Cassie en se tournant vers Merry.

La jeune blonde ne bougeait plus. Au fur et à mesure que Cassiopeia se rapprochait d'elle, elle rougissait de plus en plus. Se pourrait-il que...

-Et on veut du romantisme, mesdames. s'exclama Vanina en riant

Cassiopeia se pencha vers Merry et décala une mèche de ses cheveux blonds avec un sourire provoquant. Merry se mordillait les lèvres, anxieuse - impatiente ? - et semblait vouloir accélérer le temps, et le ralentir en même temps.

Leurs lèvres se touchèrent avec douceur, et les jeunes filles s'ecartèrent en riant.

-James maintenant ! James! James! James! lança Vanina

Cassiopeia s'approcha le plus indefferement de James, et l'embrassa.

-Du romantisme, on a dit. m'écriai-je. On veut du romantisme. Refaites-le.

-Mya, je te promets de ne pas te louper ! répondit Cassie en riant.

La scène qui suivit fut électrisante. Deux âmes à la fois attirées et repoussées l'une par l'autre. Deux cœurs unis. Deux esprits disjoints.
James entourait Cassiopeia de ses bras, ses cheveux lui tombait sur le front. Leurs yeux se fixèrent un long moment, à quelques centimètres l'un de l'autre, leurs souffles se mêlant et leurs cœurs à l'unisson.
Puis leurs lèvres se lièrent.

Ce fut le baiser le plus passionné de la soirée. Colérique, tempêtueux, électrisant. La vraie Cassiopeia, la tornade qu'était la jeune fille, réapparut sous son masque apaisé. Cette jeune fille cachait décidément bien ses sentiments. Trop bien. Tellement bien que c'en était effrayant.
James était le garçon le plus amoureux - et le plus détruit - du monde.
Entre eux s'écoulait une étrange alchimie, un flux de compréhension, d'amitié, d'amour, de souvenirs, de déchirements, de fous rires aussi, et de colère.
Une véritable tempête.

Toute la salle en eu le souffle coupé. Sauf Merry. Elle, ce n'était pas son souffle, mais son cœur.

***

-À ton tour Mya. s'exclama Merry.

-Attends je vais rechercher des boissons. Tu viens avec moi Cassie ? demandai-je

La jeune fille aux cheveux noirs me suivit sans discuter. Elle s'était radoucit dès que les lèvres de James avait délivré les siennes, lorsque ses mains se retirèrent de ses cheveux, et que ses yeux se rouvrirent.

Dès qu'elle n'était plus avec James, elle reprenait son masque.

-Ça va Cassie ?

-Oui oui. Fit la jeune fille. Mais il n'y a plus rien dans le frigo.

-Mince, on va devoir aller à la cave... Bon prends ma main.

-Je préfère marcher.

-Tu veux vraiment que Flynn sache qu'on va dans la cave.

Convaincue, elle roula des yeux et prit ma main, et une seconde plus tard, nous nous retrouvâmes dans ma cave.

-Attends je vais allumer, l'interrupteur est sur la gauche je crois.

La lumière jaunâtre éclaira la petite salle un peu poussiéreuse. Des bouteilles de soda attendaient là, ainsi que du vin et du whisky.

-Ma mère et mon beau-père... Enfin bref.

Je me sentis rougir jusqu'au oreilles.

-Ces bouteilles, je les connais ! s'exclama tout à coup Cassie.

-Tu es amatrice de whisky moldu ?

-Pas moi, non, le père de Flynn.

-Ah ouais ? Bon bref, tu viens, on va prendre des trucs sans bulles.

Une bouteille chacune, nous transplanâmes dans ma cuisine.

-Il y en a aussi ici, dis Mya en ouvrant un placard, alors il ne faut pas que Flynn vienne en cuisine.

-Flynn ? En cuisine ? Tu ne risques rien.

Je soupirai et rit en même temps, mi-blasée, mi-amusée.

-Il est un peu ridicule parfois, soupirai-je

-Ça, c'est sûr.

-On a décrété que tu devais embrasser Louis ! s'exclama Vanina. Enfin je veux dire, la bouteille s'est, par le plus grand des hasards, arrêtée sur Louis.

Mes joues avaient à présent la couleur du sang, c'était sûr. Et de l'amour...

-Ce n'est pas vrai ! s'exclama Louis tandis que Cassie s'asseyait à côté de lui, ils ne l'ont même pas faite tourner.

-Allons Louis Weasley aurait-il peur d'embrasser une fille ? rigola Flynn

-Ou peut-être est-ce cette fille-là qui te fait peur... lui chuchota doucement Cassiopeia à l'oreille, de telle sorte que je devais être la seule à l'avoir entendue.

Louis se leva et déglutit rapidement. Mais il fut arrêté par un petit coup sur la porte.

-Les enfants, je suis rentrée.

-Oh venez, je vais vous présenter à ma mère ! m'exclamai-je.

C'était ce qu'on pouvait appeler être sauvée par le gong.

C'était étrange, mais je voulais que notre premier baiser avec Louis soit mémorable. Même s'il n'arrivait jamais, je préférerais ça à un simple baiser en soirée, lors d'un stupide jeu d'adolescents.

-M'attendez pas j'arrive, s'exclama Cassie.

Puis elle me souffla : "C'est où les toilettes ?"

"En face de la cuisine" chuchotai-je

Et je descendis, suivie de mes amis.

PDV Cassiopeia Lestrange

Je venai de songer à quelque chose. Quelque chose d'effroyable. Un pressentiment sinistre.

Encore toute remuée par l'incroyable baiser de James, je n'avais pas compris.

Mais maintenant tout était clair.

J'attendis que tous les autres soient descendus, puis je me faufilai dans la cuisine. J'ouvris le fameux tiroir dont m'avait parlé Mya. Celui contenant les bouteilles de whisky.

Je fus comme projetée de l'autre côté de la pièce par une force invisble.
Un poids immense s'abattit sur mes épaules. C'était évident. D'une logique imparable.

Ce n'était pas le père de Flynn qui était amateur de whisky moldu. Comment un puriste comme lui aurait-il pu l'être ?

Non, ce n'était pas le père sorcier de Flynn qui était amateur de whisky moldu.
C'était la mère moldue de Mya qui était amatrice de whisky sorcier.

Dès que je m'en remis, je fermai le placard, et m'approchai du lavabo, tremblante. Je soufflai trois fois et me retournai sur une femme aux cheveux bruns noirs coupés au carré, de petits yeux marrons et un grand sourire qui me fixait.

-Tu ne vas pas bien.

-Oh pardon madame Delaware. Je ne sais pas ce que j'ai... Ça doit être le transplanage, ça me retourne toujours l'intérieur.

-Oh oui je vois ce que tu veux dire! sourit la jeune femme.

-Vous avez déjà transplané ? demandai-je, surprise.

Mais Mya apparut tout à coup au milieu de la cuisine :
-Maman est-ce que je peux prendre de l'argent, ils veulent voir un truc au ciné ?

-Va voir dans le tiroir de la commode chérie.

Lorsque Mya disparut, la jeune femme reprit :

-Je pense que la réponse est évidente, non ?

-En effet !

J'eus un petit rire et sorti de la pièce en m'excusant auprès de la mère de Mya.

-Au fait, madame, comment je dois vous appeler ?

-C'est-à-dire ?

-Par votre prénom... Ou Madame Delaware ? C'est comme vous voulez. Je ne sais pas trop comment on fait chez les Moldus.

La jeune femme porta la main à son collier et en fit tourner le pendentif :

-C'est marrant, Mya fait ça aussi.

-Son père le faisait beaucoup. Je crois que je lui ai pique sa manie. Je m'appelle P...

Elle se mit à tousser.

-Penny. Penny Delaware. Et toi... Cassiopeia c'est ça ?

-Je vous en prie appelez-moi Cassie, Penny.

-Très bien, Cassie.

-Très bien, Penny.

Et je sortis de la cuisine en lui adressant un sourire.

Mais le poids de ma découverte, et de ma solitude, me retomba sur les épaules dès que je lâchai la poignée de la porte.

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