CHAPITRE 26
Coucou Wattpad !
Je suis de retour (pour vous jouer de mauvais tours ! (oui j'ai déjà fait cette blague...))
J'espère que vous allez bien, et comme les fêtes de Noël approchent à grand pas, le chapitre d'aujourd'hui est pile poil dans le thème. En plus, il est long (cela suffit-il à me faire pardonner ?)
Bon comme vous l'attendez avec impatience, je ne blablate pas plus :)
Petit rappel bêtas : en italique, la merveilleuse @Camilledll et en gras, l'extraordinaire @HarryStranger
Hello tout le monde !! J'espère que vous allez bien ? Camille à l'appareil pour cette reprise qui fait plaisir ! Et pour la fêter, un chapitre dans la continuité de la série "fête de Noël", très plaisant et festif dans sa globalité !
Purée je suis au bord des larmes. En plus c'est la mauvaise période du mois alors je suis ultra sensible mais j'ai envie de pleurer tellement c'était incroyable. ARGH MAIS VOILA AUSSI QUOI !! Bref. Je ne vous en dis pas plus.
Bonne lecture (TRES BONNE LECTURE)
On est d'accord que la note de Camille est décevante, mais elle ne voulait pas vous spoiler. Lina par contre, c'est clairement le genre de réaction que je m'attendais à avoir (et l'espérais).
J'espère qu'il vous plaira autant que j'ai aimé l'écrire.
Byye !
***
Chapitre 26 : Le syndrome du premier amour
« L'éternité, qu'est-elle donc, sinon le premier instant sans fin d'un premier amour? »
Oskar Wadyslaw de Lubicz Milosz
Les arcanes
Quand je me réveillai le lendemain matin, tous les souvenirs de la veille m'assaillirent et j'eus un moment d'arrêt : j'étais enfin arrivée à une sorte de paix avec ma belle-mère et le résultat était... Surprenant. Contre-intuitif même.
J'étais chez Louis, dans l'ancienne chambre de Victoire, qui contenait à présent au moins autant d'affaires à moi qu'à la sœur aînée de Louis, qui possédait un petit appartement à Londres. Le mieux dans cette chambre, n'était pas l'immense lit double, ni le magnifique bureau en chêne, ni même le tourne-disque contenant une tonne de vinyle de jazz, mais le balcon : il était attenant à la chambre de Louis, ce qui nous permettait de veiller ensemble jusqu'à tard et d'ensuite aller nous coucher chacun dans nos chambres respectives, sans passer par le couloir et risquer de nous faire attraper par ses parents. Si ces temps-ci, veiller tard nous paraissait moins illégal, ce balcon avait sauvé bien des soirées durant nos jeunes années.
Les tons bleus pâles de la chambre étaient apaisants, et la petite cheminée projetait un halo dorée et une chaleur bienfaisante dans toute la pièce.
Je m'habillais rapidement d'un jean skinny foncé avec un chemisier violet et coiffait mes boucles, mais me résignait bien rapidement à tenter de les attacher- je ne le faisais que quand c'était nécessaire - me contentant aujourd'hui des les glisser sous mon bonnet blanc crème.
Je sortis sur la terrasse en mettant des bottines et les reflets du soleil sur la neige m'éblouirent.
La Chaumière aux Coquillages était vraiment un endroit magnifique. L'endroit faisait se rencontrer la neige et la mer, le sable froid et humide créait une démarcation brune entre les deux états de l'eau, tous deux étincelants sous le soleil.
Le vaste manteau blanc, glacé, immobile et silencieux semblait fixer l'océan lointain qui, lui, montait et descendait, semblant respirer, écumant, grondant même parfois, ou plus calme et doux, mais toujours vivant.
Louis était réveillé et travaillait, penché à son bureau. Je restais un instant dehors, respirant à pleins poumons l'air frais du matin, et regardait mon meilleur ami dessiner. Il s'appliquait tellement qu'il fronçait les sourcils, ce qui, malheureusement pour les élèves de Poudlard, n'enlevait en rien sa grâce et sa beauté.
Certains garçons, comme James ou Dougal Fräser, étaient charmants. Ils étaient bien évidemment beaux - à dire vrai je ne crois pas avoir jamais vu quelqu'un de foncièrement repoussant - mais certaines choses chez eux l'emportaient, et c'était cela que l'on retenait d'eux... Ils étaient surtout intriguants, drôles ou charismatiques, mignons ou profondément gentils, intelligents ou à la répartie cinglante, sûrs d'eux ou romantiques, curieux, rêveurs ou passionnés : ils avaient un truc particulier qui les rendait spéciaux, une sorte de faiblesse magnifique, une faille dans leur désir de perfection, quelque chose qui laissait voir leur âme et qui faisait écho à un bout de la votre.
Il n'en allait pas de même pour Louis. Il était extrêmement beau. Il n'y avait pas de mot qui convenait mieux pour décrire Louis Weasley que magnifique. Bien sûr, il avait un nombre incalculable d'autres qualités. Mais ce qui nous venait à l'esprit, quand on pensait à Louis Weasley, c'était sa beauté hors du commun : ses yeux bleus océan qui vous faisaient rêver de noyade, ses cheveux faits de soyeux fils d'or, son sourire qui n'avait rien à envier à celui d'un ange. Cela avait beaucoup fait souffrir Louis dans ses jeunes années : si son corps était magnifique, son cœur l'était encore plus, et cela l'attristait que la plupart du temps, les gens s'arrêtaientt sur ce, si simplet, détail de lui et ne cherchaient pas à le connaître réellement.
Durant nos deux premières années, plusieurs filles et même quelques garçons, plus rares, s'était jetés à ses pieds - il y en avait des vraiment téméraires, filles comme garçons - réclamant un peu d'attention, un sourire, rien qu'un regard. C'était à ce moment là que sa grande sœur, Victoire, avait décidé d'intervenir et de lui donner des cours supplémentaires pour apprendre à maîtriser son don de vélan.
Louis avait beaucoup travaillé et il s'était plaint maintes et maintes fois mais, à chaque fois qu'une nouvelle inconnue le suppliait de l'aimer, il redoublait d'acharnement à la tâche.
Je crois que le fait de « briser des cœurs » à tour de baguette le faisait plus encore souffrir pour les autres que l'image que cela renvoyait de lui : un bourreau des cœurs, un coureur de jupons, un prétentieux.
Je toquais à la porte fenêtre, et Louis se retourna en sursaut. Tandis que j'éclatais de rire, il entreprit de ranger son bureau avant de venir m'ouvrir.
Je lui sautais à moitié dans les bras et il se mit à rire en m'entrainant à l'intérieur. Louis Weasley était une des seules personnes avec laquelle j'étais tactile de bon cœur.
-Joyeux Noël Cassie ! dit-il en me lâchant
-Joyeux Noël Louis ! répondis-je en observant la chambre de mon ami.
Elle était passablement rangée : le lit n'était pas fait, mais au moins, presque rien ne trainait par terre. Son bureau par contre était recouvert de parchemins, de grimoire, de plantes... Impossible de savoir comment il pouvait y dessiner quelques instants plus tôt.
Un pot rempli de Rosée de Lune - Fleur, la mère de Louis qui partageait la main verte de son fils, faisait en sorte qu'il reste toujours en parfait état - trainait d'ailleurs en roi sur son
-Tiens, dit-il. C'est pas grand chose, mais...
Louis me tendit un livre assez épais en cuir vert sapin. Je l'ouvris, intriguée, et y découvrit un album photo très rempli. Certaines étaient prises par Louis, d'autres par la redoutable sœur de James : Lily. Quelques unes étaient humiliantes, d'autres à en mourir de rire, toutes étaient touchantes.
-Louis... C'est merveilleux !
Sachant que ma belle-mère avait brûlé quasiment toutes les photos que j'avais de mes amis, c'était un cadeau d'une valeur inestimable pour moi.
J'offris à Louis ses cadeaux : un assortiment de sucreries de chez Zonko, une écharpe noire car il se plaignait toujours que son écharpe Gryffondor dénotait affreusement lorqu'il était habillé en bleu ou en vert, et une boule à neige représentant la Tour Eiffel que j'avais acheté lors de mon voyage dans ma famille l'été précédent spécialement pour l'occasion.
Louis avait six passions dans la vie : passer des moments avec ses amis, faire des blagues, commenter le Quidditch, la botanique, les objets moldus et la France.
Pour une raison qui m'échappait il avait toujours adoré ce pays, il avait toujours rêvé d'y aller.
Il était occupé à remuer sa boule à neige quand je me raclai la gorge. Il leva la tête vers moi et je m'exclamai :
-Je vais en France, pour les vacances de Pâques. Mes parents voulaient savoir si... Vous vouliez venir, James, Merry et toi. Et peut-être Mya.
-Merlin Pey, c'est le meilleur cadeau de ma vie !
Il me prit dans ses bras et me fis tournoyer en l'air. Mais mon pied heurta son bureau et nous chutâmes sur son lit, hilares.
Dominique déboula dans la chambre, folle de rage, mais se calma quand elle nous vit complètement morts de rire et penaud, affalés sur le lit de Louis comme des baguettes réglisses fondues.
Je me tenais le pied, mi-hilare mi-énervée par la douleur, tandis que Louis se moquait ouvertement de moi.
D'un simple sort d'apparition, Dominique se retrouva avec un appareil photo dans les mains et immortalisa le fou rire.
-Traîtresse ! m'exclamai-je en me mettant debout. Aïe.
Louis venait de me tirer par le bras et je m'étais cognée la tête contre le mur. Son fou rire repartit de plus belle, accompagné cette fois-ci par celui de Dominique.
-C'est moi où tout le monde se paie ma baguette ici ? me plaignis-je, faussement boudeuse alors que j'étais moi-même en pleurs tellement je riais.
-Fais gaffe Louis, je ne voudrais pas que James soit jaloux ! chuchota Dominique, de manière à ce qu'on l'entende distinctement, mais sans que l'on puisse protester à haute voix.
Avant que l'un de nous n'ait eu le temps de réaliser ce qu'elle sous-entendait - de pures inepties, qu'on se le dise - elle posa deux copies de la photo sur l'armoire de Louis près de la porte et disparut en lançant un mélodieux :
-Joyeux Noël !
Encore à moitié morts de rires, je pris un exemplaire de la photo et le regardai : elle était pas mal, un peu floue, mais très drôle.
J'y marquais la date au recto en empruntant un stylo moldu à Louis - l'avantage d'avoir grandi aussi proche des Weasley, c'est que je connaissais parfaitement la plupart des us et coutumes moldues - ainsi que la phrase «On ira en France à Pâques !», et glissai la photo dans un des emplacements vides à la fin de l'album.
Je partis le mettre dans mon sac et nous descendîmes petit-déjeuner.
***
Je jetai un coup d'œil à l'horloge : elle affichait six heures et demie. Plus que quelques minutes avant que nous transplanions vers le Terrier. Plus que quelques minutes avant que je ne revois James.
Quelle idée, aussi, de revoir quelqu'un de qui j'ai refusé les avances, le jour de Noël, dans sa famille ?
Le fait est que j'aimais bien James, de là à avoir des sentiments pour lui... Je ne savais même pas vraiment ce que c'était que l'amour.
Et James... Il avait eu tellement de conquêtes, tellement d'expérience, il avait toujours tellement d'attention portée sur lui, tout le monde lui témoignait tellement d'admiration, tellement d'amour... Comment être sûre que ce n'était pas juste un de ses défis personnels ? Du genre « Sortir avec l'inatteignable Cassiopeia Lestrange ». Connaissant James, cela m'étonnerait beaucoup, mais sa ferveur dans la demande me faisait douter. N'importe quel garçon aurait abandonné depuis des mois, non ?
Non, je ne pouvais décidément pas me résigner à laisser James me convaincre de son amour. Cela mettrait une trop grosse partie de mon bien-être entre les mains d'une personne qui n'était pas moi. Cela supposerait que je lui fasse assez confiance pour lui donner mon cœur, mon âme, ma stabilité et mon amour, en attendant, impuissante, de le voir me trahir.
La perspective était effrayante.
Oui, j'avais peur. Peur de n'en être qu'une parmi tant d'autres, peur que cela ne détruise notre amitié, peur que l'on ne finisse, l'un comme l'autre, triste, seul, brisé.
J'avais peur de tout gâcher, peur de perdre James.
Il était hors de question que je risque tout ça pour... Pour quoi, au juste ?
Je n'en avais pas vraiment idée.
Pour ma soirée au Terrier, j'avais rehaussé mon grand mètre 60 avec des escarpins à talons carrés argentés qui me donnaient des jambes interminables dans mon tailleur-pantalon bleu ciel impeccablement coupé, ouvert sur une chemise blanche légèrement décolletée.
Dominique, habillée d'une robe bustier bleue nuit, m'avait aidé à attacher mes cheveux à l'aide d'une broche en or blanc ornée d'un petit saphir. En échange, je lui avais fait deux minuscules tresses qui couronnaient ses cheveux roux laissés court, au carré.
Sa mère, Fleur, portait une robe dos nu aux couleurs flamboyantes.
Louis avait fait moins d'effort, mais comme toujours, il était magnifique : il portait un jean moutarde et une chemise à carreaux rouges et noirs, ainsi qu'une paire de baskets moldues.
Son père, Bill, avait opté pour une robe de sorcier violette, assez simple malgré sa couleur originale.
Victoire et Teddy Lupin étaient assortis en bleu électrique, et le jeune homme semblait être tombé dans un pot de peinture car ses cheveux étaient de la même couleur.
-Il est métamorphomage, me chuchota Dominique devant mon air ahuri.
Cela fit "tilt" dans ma tête, et je compris tout à coup. C'était le fils de Remus et Nymphadora Lupin. Son nom était à peine mentionné dans les livres d'Hermione mais j'aurais tout de même dû m'en rappeler...
Je n'avais jamais rencontre Teddy, comme il était beaucoup plus vieux que nous et que c'était mon premier Noël chez les Weasley.
***
Le Terrier brillait de milles feux, tandis que les invités à la soirée de Noël arrivaient, famille après famille.
Avec l'enrichissement de la famille était née une tradition : tout le monde se faisait beau le jour de Noël et au Nouvel-An. C'était presque une obligation. Le Réveillon était devenu le nouveau jour officiel des plaids et des pulls en laines façon grand-mère. C'était Percy, Fred et George qui avaient commencé à mettre en place l'idée, juste avant la fin de la guerre, et les deux frères avaient tenus à faire prospérer le changement, comme une dernière volonté du solaire, chic et fêtard Fred Weasley.
Malheureusement, certains garçons rechignaient à se faire beaux.
James était habillé d'un sweat à capuche bleu marine et d'un jean brut qui tombait merveilleusement sur ses hanches, des baskets noires toutes neuves au pieds. Malgré tout, son flegme et son charisme le rendait... Acceptable.
Comment pouvait-il paraître aussi chic alors même qu'il ne faisait aucun effort ?
Après les salutations, Louis engagea la discussion :
-Tu as déjà eu ton cadeau ?
-Ouais elles sont belles pas vrai ? fis James en nous montrant ses chaussures.
-Trop belles. répondit Louis.
-Mouais... Pas mal. dis-je pour le taquiner. J'ai vu mieux.
-Moi aussi j'ai vu mieux, répondis James.
Quelque chose en moi se troubla, et Louis enchaîna directement en parlant d'un quelconque match de Quidditch. Je n'écoutais plus. Le Quidditch m'intéressait énormément, mais j'avais la tête ailleurs.
Je fixais les invités : Molly junior venait d'apparaître avec Lucy, Audrey et Percy. J'avais toujours adoré le look vestimentaire très français et chic de Molly : un béret noir était posé élégamment sur ses boucles rousses, et elle portait un jean patte d'éléphant avec une chemise blanche recouverte d'un pull sans manche vert sapin. Sa petite sœur portait un short violet sur un collant opaque et un pull en laine noir, avec un collier de perles.
Audrey et Percy était encore plus chics : Audrey portait un tailleur rose saumon et Percy un costume bleu pale.
Plus loin, il y avait Hermione en robe crayon rouge, qui m'adressa un signe de la main. À côté d'elle, Ron Weasley, dans sa robe de soirée verte pâle, paraissait toujours se demander comment il avait fait pour avoir une femme aussi belle. Il la regardait comme si elle était la seule qu'il puisse voir, et c'était absolument adorable.
Je plaisantais avec tout le monde, notamment avec Mya et Merry qui avaient aussi été invitées, et discutait avec Rose. Lily nous fit sursauter avec le flash de son appareil photo.
Il y avait un peu de musique, mais elle était recouverte par les rires et les discussions.
Tout à coup, alors que je parlais de danse classique avec Mya et Merry, je sentis une main sur mon coude. Pas n'importe quelle main : une main habituée à se refermer sur les Vifs-d'Or et à jeter des sortilèges magnifiques et puissants.
Je me retournai pour me trouver nez à nez avec James et, là encore, le flash de Lily me surprit.
-Lily ! Espèce de petite chipie ! Donne la moi, s'exclama James.
-3 Gallions.
James en bégaya :
-Quoi? Comment ça "trois Gallions"?
-La photo c'est trois Gallions. Si tu la veux en exclusivité, faut payer. répliqua Lily, adorablement énervante dans sa petite jupe mauve.
James soupira.
-Et dire que c'est moi qui lui ait appris à faire des blagues et à pas se laisser faire... Tu me le paieras, Lily.
-Ba là, du coup, c'est plutôt toi, qui me le paie. répondis celle-ci avant de disparaître dans la foule, sous la mine consternée de James.
-Mais...
Puis nos regards se croisèrent et nous explosâmes de rire.
-Ça te dit qu'on sorte ? me demanda James.
J'hésitais un instant. Je mourrai d'envie de discuter avec James, de rire avec lui, de parler du bon vieux temps, mais en même temps, je redoutais la tournure que la conversation pouvait prendre.
Finalement, la chaleur de la salle et la promesse du coucher de soleil dehors eurent raison de mon angoisse.
Nous sortîmes de la maison et je m'assis sur les marches de l'escalier, fixant la prairie et au loin le coucher de soleil.
-Tu es vraiment magnifique ce soir Cassie.
Aïe. Pile poil ce que je redoutais. J'eus une bouffée de chaleur, sûrement due au stress et je bafouillais quelque chose du genre :
-Merci James.
-Tu sais quand je t'ai vue, j'ai cru que mon cœur allait éclater, et je n'ai été capable que de parler de mes chaussures.
Je pouffais.
Le coucher de soleil était magnifique. J'oubliai souvent comme c'était beau, la nature. Il y avait tellement de nostalgie, de tristesse, presque de la désolation dans cette chute inéluctable de l'astre dans le ciel, dans cette course vers l'obscurité, dans cette mort du jour. Mais c'était aussi une promesse : attends-moi, je reviens.
James reprit :
-Tu te souviens de la première fois que l'on s'est rencontrés Cassiopeia ? C'était chez Ollivander. Je t'ai tout de suite trouvée incroyable, même sans rien savoir de toi : tu avais rangé sa boutique juste comme ça, en en parlant, juste en ayant peur de l'avoir mis dans l'embarras tu as réparé tes erreurs. Je trouvais ça fascinant. Et... Je t'ai tout de suite trouvée belle. Si belle.
Il marqua une pause, souffla tristement, puis reprit :
-Bien sûr, au départ, tu ne regardais que Louis. Comment ne pas regarder le magnifique Louis Weasley ? Puis tu as posé tes yeux sur moi... Et la magie fût ! Ensuite tu as parlé, je me souviens encore du timbre enfantin et doux de ta voix. Honnêtement, tu aurais pu être vélane, tu ne m'aurais pas fait plus d'effet. Et enfin tu as ris. À ce moment-là, j'ai su que c'était le plus beau son du monde, et qu'il fallait que je fasse n'importe quoi pour le ré-entendre aussi souvent que possible.
James était adossé contre le mur de la maison sur ma droite, le visage tourné vers moi, tandis que je gardais mon regard fixé vers l'horizon. Cependant, cela faisait bien longtemps que je ne faisais plus attention au paysage : j'attendais les prochaines paroles de James, je buvais ses mots, me remémorais les souvenirs qu'il évoquait et mon cœur se mit à battre plus vite.
Qu'est-ce que j'allai bien pouvoir répondre à tout ça ?
Par empressement, car ses mots tardaient à venir, je tournai la tête vers lui. Nos regards se trouvèrent et ne se quittèrent plus.
-Ce jour-là, j'ai été atteint de plein fouet par quelque chose d'inéluctable, quelque chose de merveilleusement dévastateur, d'horriblement incurable : le syndrome du premier amour. Je sais que tu ne sais pas ce que c'est, pour l'instant. Je sais que tu as peur d'en être atteinte et d'en souffrir. Mais je t'attendrai aussi longtemps qu'il le faudra. Peut-être en vain. Je t'attendrai.
Il choisissait ses mots avec tellement de soin que ses yeux s'accrochaient aux miens comme à une bouée, une ancre, quelque chose de tangible, de réel. Quelque chose qui n'était ni le tumulte de ses pensées, ni l'ouragan de ses sentiments.
Je n'eus pas la force de lui répondre. Une larme coula sur ma joue.
Je n'entendis pas James partir. Je ne perçus aucun mouvement. J'entendis juste la porte claquer, cependant, sa présence restait toujours aussi puissante. Dans mes pensées.
J'attendis quelques secondes. Une éternité. La réponse que je lui avais refusée, je la donnai aux nuages, aux champs alentours et aux Gnomes curieux.
-Tu te trompes James... Je suis atteinte de ce syndrome. Comme toi. Et j'en suis effrayée. Je suis une hypocondriaque des sentiments, en quelque sorte. Mais sur ce virus, ton nom est gravé à l'encre de nos souvenirs.
C'est alors que je me fis la réflexion que, si ce qu'il disait était vrai, la vie de James était un peu comme un coucher de soleil : il avait vécu dans la journée avant de me rencontrer, l'instant chez Ollivander où nos âmes s'étaient rencontrées et connectées était le court, magnifique et triste moment du coucher de soleil, et le voilà maintenant dans la longue nuit, attendant que notre soleil ne daigne revenir.
***
De l'autre côté de la porte, James Sirius Potter laissa retomber ses oreilles à rallonge qu'il avait saisit quand il avait entendu sa voix parler.
Une larme coula sur sa joue gauche. Il n'y prit pas garde.
-Je t'attendrai... souffla-t-il
Il ne sût juste pas si s'était une larme de tristesse ou de joie, tout comme Cassiopeia ne savait pas si un jour, elle laisserait leur soleil revenir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top