CHAPITRE 23
Bonjour tout le monde !
Comment allez-vous ?
Voici le chapitre 23 de Question d'Alchimie.
Au programme : le manoir des Lestrange et l'appartement de Mya :)
Je vous laisse avec mes Bêtas <3
Bonne lecture !
Helloooo ! Lina à l'appareil ! Le chapitre d'aujourd'hui est trop trop bien, il est super bien écrit (comme d'habitude j'ai envie de dire) et vraiment il est génial. Je peux pas faire une longue note pour des raisons de temps (et d'inspiration j'avoue) mais bonne lecture, profitez bien c'était vraiment super !
Coucou c'est Camomille ! Comment ça va vous ? Moi super ! Vraiment bien. Bref, aujourd'hui un nouveau chapitre bien chargé et très intéressant, vous verrez. J'ai, comme Lina, pas beaucoup d'inspirations pour cette note, donc je vais sûrement m'arrêter bientôt. Ah, et n'oubliez pas de commenter, ça compte beaucoup. Merci !
Je suis tout à fait d'accord avec elle, vos commentaires sont vraiment une source intarissable de joie :)
Au fait, il y a un moment assez dark (même moi je le trouve dark quand je le relis), il sera notifié par un /*\ âme sensible, s'abstenir de la lecture de ce passage.
Bon voilà, cette fois-ci, bonne lecture <3
Chapitre 23 : Le retour à la maison
« C'est étrange, une maison de famille ! Un lieu rassurant, avec les odeurs et les bruits de notre enfance et, en même temps, l'endroit qui nous impose le passé et nous empêche d'être nous-même. »
Bruno Combes
Seulement si tu en as envie
PDV CASSIOPEIA LESTRANGE
Le manoir des Lestrange aurait presque pu être accueillant sans les dizaines de têtes d'elfes de maisons enfermées dans des bocaux, les objets de vieille magie pas très blanche traînants un peu partout dans la maison - de moins en moins, mais personne ne prenait le temps de vider l'ancien Boudoir de ma mère, ou peut-être était-ce parce que mon père refusait à s'y résoudre - et surtout, Henrietta Nott-Lestrange.
En bref, j'avais vu mieux, comme endroit chaleureux et idéal pour y grandir.
L'extérieur, en pierres de tailles grisâtres, était élégamment ouvragé dans un style architectural gothique et grandiose.
De hautes colonnes soutenaient une terrasse illuminée par le soleil à toute heure de la journée, et une fenêtre se détachait dans le toit, en tuiles noires.
La haie en fer forgé, frangée de grands pics un peu effrayants, était doublée de hautes plantes à Pipaillon - assez pour ravir le professeur Londubat pendant au moins une semaine - qui permettaient de cacher presque intégralement aux visiteurs incongrus les jardins à la française de notre propriété.
Au rez-de-chaussée, qui servait à accueillir les invités, on trouvait une immense salle de bal, accompagnée de son incontournable salle à manger contenant plusieurs tables pouvant accueillir jusqu'à 14 personnes chacune.
Le premier étage, qui servait aux réunions plus confidentielles, aux amis proches de la famille, était composé de l'ancien boudoir de ma mère dans lequel personne n'entrait plus, d'un salon confortable et du bureau de mon père.
C'était à partir du deuxième étage que l'on trouvait les nombreuses chambres de la maison. Quelques chambres d'amis équipées de salle de bain, et la chambre parentale. J'éprouvais toujours un certain dégoût à y imaginer mon père et Henrietta.
Mais mon étage préféré restait le troisième et dernier étage de la maison. C'était là où je passais le plus clair de mon temps. On y trouvait une immense bibliothèque, ainsi que nos bureaux et nos chambres à Regulus et à moi. En fait, ma vie chez moi aurait pu être très agréable si j'étais autorisée à rester confinée dans ce dernier étage. Évidemment, il en était hors de question.
Ma chambre, dans les tons lilas, était étonnamment calme et bien rangée pour une chambre d'adolescente de quatorze ans. Pour tout dire, le bazar m'horrifiait.
Une grande armoire à doubles battants en chêne blanchâtre occupait la partie droite du mur de ma porte, en face d'un lit double approximativement fait.
Sur la gauche, quelques paires de luxueuses chaussures honteusement inutilisées trainaient dans une armoire et une coiffeuse prenait la poussière au milieu de produits de beauté que j'utilisai peu - par manque de talent, j'en ai bien peur.
Sur ma table de chevets, une tonne de livre attendait d'être rangés car j'en lisais un à deux par semaine et que la rentrée était arrivée tellement vite que je n'avais pas pris le temps de m'en occuper, me promettant - avec un peu de chagrin pour leurs vieilles couvertures - de le faire en rentrant.
Une photo de James, Louis, Merry et moi, morts de rires à la coupe du monde de Quidditch l'année dernière restait triomphalement collée au mur, la seule que ma belle-mère n'avait pas réussi à décrocher. Elle avait brûlé toutes les autres l'année dernière, juste devant moi, après que je sois allée vivre chez Louis une semaine entière, sans rien dire à personne - Fleur avait fini par leur envoyer un hibou, de peur qu'ils ne portent plainte.
La seule autre photo qu'il me restait était une de James et moi assis, en train de rire, à moitié enlacés sur le ponton qui donnait sur le lac Noir, prise par ce traitre de Louis embusqué dans la Forêt Interdite. C'était juste avant que ma relation avec James prenne une tournure tout à fait différente. Juste avant qu'il ne me dise qu'il m'aimait. Depuis toujours et à jamais.
Juste avant qu'il ne détruise notre amitié, donc.
Cependant, je n'arrivai pas à m'en séparer, de cette fichue photo. Elle était cachée dans mon tiroir à cravates - j'étais une fan incontestée des cravates pour femme.
Je posais ma valise dans le pan du mur qui restait vierge prévu à cet effet et me jetait sur mon lit. Je fixais le plafond mauve, la petite tâche de sang qui n'avait jamais réussi à partir. Comme un devoir de mémoire. Mémoire de la jeune fille que j'avais été : faible, triste, perdue. Seule.
J'avais onze ans à l'époque. C'était aux vacances de Noël. La première fois que je rentrais au manoir depuis la Répartition. Mon père... C'était encore douloureux d'y penser. Il ne m'avait pas adressé la parole. Quand à ma belle-mère, elle n'arrêtait pas de m'harceler. J'étais "la honte de la famille", une "erreur", une "ingrate", "même pas fichue d'être à Serpentard". Je me sentais sombrer dans un gouffre sans fin. Personne ne prenait la peine de se douter de combien j'étais mal, je n'avais personne pour essayer de me distraire de mon mal-être constant. J'y pensais tout le temps : à chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure, de chaque journée. Et cela me rongeait.
Je n'avais presque pas mangé pendant les deux semaines. J'étais rentrée à Poudlard avec dix kilos en moins et Madame Londubat m'avait obligé à venir la voir tous les jours pendant un mois pour vérifier que je reprenais du poids. La version officielle était une étrange maladie qui vous faisait régurgiter chaque miette que vous essayez d'ingurgiter, et plus encore.
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La vérité était que je me laissais mourir. Pire, même. Un soir, trop fatiguée pour lutter, j'avais dévissé mon taille-plume, et taillader l'infâme cicatrice sur mon avant-bras, dans le sens de la longueur, la barrant de mon sang, l'effaçant avec ma lame, la gribouillant avec ma chair meurtrie, la nettoyant de mes larmes. Jusqu'à atteindre l'artère.
Ce fut comme une délivrance. La douleur était une délivrance. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien que lorsque je souffrais physiquement aussi intensément. Toute ma douleur était tangible, palpable, rationnelle. Plus rien de torturé, plus rien d'imaginaire, plus rien de dépressif. Juste du sang qui coulait, des larmes qui me noyaient, des sanglots qui m'asphyxiaient. C'était comme percer un balon de baudruche : tout l'air, toute la pression, me quittait avec le sifflement silencieux de la lame.
/*\
Du jet de sang phénoménal qui avait suivi, de mes évanouissements répétés, de l'hospitalisation d'une semaine, des cris de mon père, des larmes de ma belle-mère - mi-horrifiée de ma tentative, mi-déçue de mon échec - des angoisses de Regulus, il ne restait plus que la petite tâche sur mon plafond.
C'était à cette époque là que Louis, James, Merry et moi avions vraiment commencer à être amis. Les garçons m'avait sauvé la mise à la Répartition, mais fort de leur succès concernant leur première blague (décorer la Grande Salle aux couleurs de Gryffondor) - très peu ambitieuse par rapport à la première que nous avions fait tous les trois pour la Saint-Valentin (à savoir recouvrir le château entier de Poudlard de milliers de zephyranthes roses qui se détachaient dans la neige de février), ils m'avaient peu à peu oublier. A mon retour, ils étaient tellement choqués de ma transformation, qu'ils avaient absolument tenu à me connaître. Ce fut comme le début de ma vie. Pour la première fois, j'avais le droit d'être moi.
Les cicatrices sur mon bras avait disparues, guéries magiquement. Celle qui me disait "Pure", cadeau de ma grand-mère, avait été effacée mais était toujours visible, en y regardant bien.
Les cicatrices de mon âme avait mis bien plus de temps à se guérir. Avec l'aide de James, Merry, Louis et Regulus, à force de travail, j'avais réussi à m'aimer moi-même. Mais, encore aujourd'hui, il m'arrivait de m'allonger dans mon lit, une main sur mon avant-bras, trop triste pour pleurer, trop angoissée pour respirer. Cela passerait, avec le temps.
***
Évidemment, sinon ça n'aurait guère été drôle, Henrietta m'avait demandé de venir embrasser ma mère. C'était sa nouvelle lubie : après avoir regretté pendant trois ans que je fasse partie de sa famille, elle souhaitait maintenant que nous nous entendions bien, que je sois heureuse, blablabla. Je lui répondais toujours que je passerai au cimetière le lendemain, ce qui, évidemment, la mettait dans une rage folle.
Je me disais toujours qu'elle voulait s'assurer que je ne fasse pas de mal à son enfant à naître. D'une certaine manière elle avait peur de moi. Elle se demandait sans cesse si je n'étais pas une réplique de ma mère. C'était assez compréhensible. À part les yeux verts d'eau de mon père, j'avais le physique de ma mère. Sombre et un brin fou avec mes boucles qui flottaient sans cesse en tout sens avec le vent. Et il fallait dire que je ne prenais pas souvent la peine de sourire aux gens qui ne m'étaient pas chers - soit Louis, James, Merry, Mya et Reg, qu'on se le dise.
Le premier soir, à la fin du dîner - dîner en face de mon père (était-ce seulement mon vrai père ?) m'avait transie d'angoisse -, ma belle-mère me regarda, fière d'elle, puis s'exclama :
-Cassiopeia, viens dire bonsoir à Eleanor et Calum Lestrange !
-Pardon ?
-Cassiopeia, reprit mon père, tu vas être grande sœur d'un petit frère et d'une petite sœur !
-Demi-soeur en fait... le reprit Henrietta avec une sorte d'indulgence qui me donna envie de lui arracher ses lèvres de son visage.
-Oui on va avoir des demis-frère, petite sœur. dis Regulus en m'adressant un clin d'oeil.
Le résultat ne se fit pas attendre : Henrietta s'étouffa avec le verre de jus de citrouille qu'elle buvait avec satisfaction, et mon père lâcha un petit rire.
***
PDV OMNISCIENT
Rodolphus Lestrange était un homme intelligent et très attaché à ses enfants. Il avait été déçu de voir sa seule fille à Gryffondor, mais il s'était aperçu qu'elle y était heureuse, plus qu'elle ne l'avait jamais été auprès de lui. Et même si cela le rendait un peu triste, il respectait cela.
Il avait très amoureux de sa femme, de sa fougue, de sa fierté, de son courage, de son ambition, bref de sa folie ; et à sa mort, il avait été détruit.
Cassiopeia avait donné un sens à sa vie.
Lorsqu'il avait rencontré Henrietta et son fils Regulus, il y avait vu l'espoir d'avoir un fils avec lequel voler - puisque pour son plus grand malheur - Cassiopeia volait comme un Murlap.
Rodolphus était heureux, à présent avec un fils et une fille. Il avait eu une fille qui l'avait rempli de bonheur, puis qui avait fait sa vie et choisit sa voie, une voie différente de la sienne, certes, mais une voie honorable et qui la rendait heureuse. Regulus lui avait apporté d'autres joies et quand Henrietta lui avait proposé d'avoir un autre enfant, il avait d'abord refusé. Ses deux enfants le satisfaisaient amplement. Puis, il avait été peu à peu convaincu qu'avoir un petit frère ou une petite sœur - en l'occurrence, les deux - permettrait à Cassie de se rapprocher un peu de lui, peut être même pourraient-ils s'en occuper ensemble ? Cassie resterait sa seule et unique héritière cependant. Tout simplement parce qu'elle avait le même sang que la femme qu'il avait aimé. Il refusait l'idée d'avoir un Lestrange qui ne soit pas apparenté à elle, peu importe si cela signifiait la fin de son nom de famille.
Rodolphus comprenait très bien les sentiments et les liens qui unissaient Cassiopeia et Regulus. Ils avaient tous les deux été élevé dans le manque d'un de leur parent, et s'étaient reposé l'un sur l'autre à partir du moment où ils avaient appris à cohabiter. Ils étaient maintenant unis par quelque chose de plus fort que les liens du sang.
Pour prouver à sa fille son amour et parce qu'il ne savait pas faire autrement, il dit à Cassiopeia que sa nouvelle longueur de cheveux lui allait très bien.
PDV MYA DELAWARE
Bien loin de là, dans un petit appartement au dernier étage d'un des innombrables immeubles d'une rue animée de Londres, je toquais à ma porte ma valise, mon hibou et mes bouquins sous le bras.
Ma mère, une belle femme aux cheveux sombres coupés au carré, m'ouvrit, les yeux gonflés et les pupilles dilatées par le whisky qu'elle ingurgitait à longueur de journée.
Le petit appartement aux couleurs solaires était dans le désordre le plus total : certains meubles étaient cassés et une pile d'assiettes non lavées s'entassaient dans le lavabo.
- Chérie, tu es revenue !
La voix de ma mère était un mélange entre stupeur, angoisse et joie.
- Ça te dérange peut-être ? répondis-je un brin énervée
- Non, non, bien sûr que non, ma chérie !
- Où est-il ?
- Parti. Cedric est parti.
Les larmes dévalèrent les joues de ma mère. Elle eut le tact de ne pas me le reprocher, mais je savais aussi bien qu'elle qu'avoir une fille sorcière capable de vous transformer en rat d'égout à n'importe quelle heure de la journée, était une raison assez motivante pour larguer une alcoolique dépravée et sans emploi.
Je ne savais pas quoi dire, alors j'eus une idée : d'après McGonagall, les nés-moldus avaient le droit d'utiliser la magie pour montrer à leurs parents leur progression.
-Tu veux que je te montre ?
Ses yeux s'embrasèrent et elle hocha vivement la tête.
- Tu as le droit ?
- Les nés-moldus oui. répondis-je
Elle grimaça face au mot. Elle devait comprendre qu'il représentait une certaine forme de racisme entre ceux qui détenait le même miracle (ou malédiction) qu'était la magie. Cela faisait de la peine...
Je sortis ma baguette et un éclair d'envie passa sur son visage. Je ne pouvais que la comprendre.
- Reparo. murmurai-je en touchant du bout de ma baguette le buffet dont le pied était cassé.
J'avais fait d'énormes progrès en magie depuis la rentrée. Et si la théorie restait très obscure, je ressentais assez bien la pratique.
Et le buffet se remit sur pied. J'avais beau faire de la magie depuis trois mois maintenant, cela m'émerveillait toujours autant.
Dans le plus grand silence, nous remîmes en état le petit appartement de ma mère. Après deux bonnes heures de travail - car la plupart des tâches avaient été faites à la main, je ne connaissais pas la plupart des sortilèges ménagers - l'endroit était tout à fait vivable.
Je m'assis sur le canapé, harassée et j'allumai la télé. Bon sang, comme c'était agréable la télévision, l'électricité, le téléphone...
Mon portable était d'ailleurs en train de recevoir trois mois de notifications, autant vous dire que ce n'était pas la grande forme.
Ma mère commanda des pizzas et nous parlâmes de Poudlard et de la magie, du Ministère, de mes amis, du Quidditch, de McGonagall...
Il y avait tant de choses à dire.
Notre soirée fût entrecoupée de rires, et je fis goûter à ma mère toute sortes de sucreries sorcières, les baguettes à la réglisses restant ses préférées.
C'était une des meilleures soirées que j'avais passé avec ma mère depuis bien longtemps.
À un moment, ma mère me sortit une boîte en argent dont je ne me séparais jamais, avant.
-Je t'ai retrouvé ton collier, me dis ma mère, celui de ta grand-mère, ma mère.
Une fine chainette en or avec un pendentif que j'avais observé des milliers de soirées durant, répondait sur un coussin en velours blanc.
- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en parcourant du doigt les rainures du pendentif.
- Une colombe. Pour la paix. Tu sais que ton arrière-grand-mère a vécu les guerres.
- C'est magnifique, merci Maman. Mais je suis un peu fatiguée, je vais aller me coucher.
Je pris ma valise et la montait dans ma chambre, sous les toits.
Puis, je sortis précipitamment mon Quidditch à Travers les Âges que Louis m'avait offert et l'ouvrit avec urgence à ma recherche du thème qui m'intéressait.
Mes yeux couvrirent les pages, lurent en diagonales, jusqu'à arriver enfin sur le croquis qui m'intéressait. C'était bien ce qu'il me semblait.
Accroché à mon cou, ce n'était pas une colombe, mais bel et bien une ancienne version de Vif d'Or.
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