Le Piège (Hawksilver)

Nick Fury était arrivé un matin au QG dans la salle de vie. Il avait fait sortir tout le monde à l'exception de Clint Barton et Natasha Romanoff. Cela avait évidemment engendré les protestations de Pietro Maximoff, voulant rester avec son amoureux. Et également celles de Tony Stark, bien que cela soit plus par principe. On ne le faisait pas sortir de sa salle de vie comme ça, sans même donner d'explication. Mais Fury avait insisté, et ils étaient tous sortis. Clint avait eu un petit sourire amoureux pour Pietro, celui avait répondu avec un sourire inquiet juste avant que la porte ne se referme.

Quand Fury avait laissé Natasha et Clint ressortir, ce fut avec l'interdiction de révéler ce qu'il leur avait dit. Pietro avait bien cherché à savoir, mais tout ce qu'il avait pu apprendre était que les deux espions devaient partir le soir même. Il avait alors cherché Fury, voulant partir avec son petit ami, mais celui-ci avait déjà disparu. Et le soir était venu. Clint était parti en embrassant une dernière fois Pietro.

Et cela faisait deux jours. Personne au QG n'avait de nouvelle des deux espions. Fury lui-même n'en avait pas.

Le premier jour, Pietro avait couru dans tous les sens, comme si cela avait pu le débarrasser de ses inquiétudes. Mais le deuxième jour, il n'avait pas bougé. Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait aucune nouvelle. Et dans l'espoir d'en avoir, il était resté scotché à son téléphone. Au moindre bruit, il vérifiait que ce n'était pas son portable qui vibrait. Au moindre appel reçu par qui que ce soit dans le QG il demandait des nouvelles de Clint. Mais personne n'en avait. Et chaque fois, Pietro était un peu plus inquiet, un peu plus renfermé sur lui-même. Et au soir, personne n'avait pu le convaincre d'aller dans sa chambre pour dormir. Il était resté sur la chaise qu'il avait installé face à la porte.

— Si Clint arrive, je serais là, avait-t-il répété plusieurs fois à sa sœur avant qu'elle n'abandonne.

Les autres Avengers étaient un à un tous parti se reposer. Mais Pietro était resté éveillé encore quelques heures avant de sombrer dans un sommeil agité.

Clint passa la porte. Il avait un grand sourire, plus beau que jamais. Et Pietro l'attendait, souriant lui aussi. Seulement quelques mètres les séparaient. Aucun des deux hommes ne bougea. Une seconde s'écoula. Et une autre encore avant que Pietro ne fasse un pas. Clint avança également. Un simple pas. Il avait alors entièrement franchi le seuil de la porte. Quelque chose tomba sur le sol, aux pieds de l'archer, attirant le regard de Pietro. C'était un masque. Désormais brisé en plusieurs morceaux. Mais il put tout de même reconnaître le visage sur le masque. Ce visage qui avait cessé de sourire. Un visage figé et en morceaux. Pietro ne pouvait détourner son regard de ce masque. Une seconde s'écoula. Et une autre encore avant qu'il ne relève sa tête vers Clint dont le visage avait perdu sa beauté. Il avait la tête d'un mourant, où d'un mort. Une pâleur effrayante et du sang coulait de nombreuses blessures. Rouge. Contrastant avec cette blancheur ramenant à la mort. L'archer pleurait. Il pleurait des larmes rouges. Des larmes de sang. Pietro voulut avancer. Mais son corps le lui refusa, il resta immobile, figé. Tétanisé par la peur. Effroi. Il ordonna à ses jambes de se mettre en mouvement, voulant rejoindre Clint, le sauver. Mais il recula. Sa terreur avait pris le dessus et il avait reculé. L'archer tomba à genoux. Ses yeux remplis de sang se fermèrent. Il s'écroula face contre terre. Mort.

La porte s'ouvrit avec fracas. Pietro bondit sur ses pieds, pourtant à peine réveillé, et se précipita pour enlacer la personne qui venait d'entrer. Natasha répondit à cette étreinte, ne manquant pas de tâcher de sang les vêtements de Pietro. Il relâcha l'espionne, cherchant son petit ami.

— Où est-il ? demanda-t-il.

Elle ne répondit pas. Et il répéta sa question :

— Où est-il, Nat ? Dis-moi qu'il est encore en vie !

Elle ne répondit pas plus. Il la regarda, voyant les blessures qu'elle avait subi.

— Qu'est-ce qui s'est passé, Natasha ? demanda-t-il encore.

— Fury, articula-t-elle. C'était un piège.

Pietro emmena l'espionne s'assoir.

— Explique-moi, s'il te plait, demanda-t-il.

Elle prit sa tête dans ses mains et inspira longuement avant de commencer.

PDV Natasha

Ça faisait une heure qu'on poireautait là. Une heure que nos cibles auraient dû arriver, qu'est-ce qu'ils foutaient ? Ou alors c'était Fury qui nous avait menti. Peu importe. On était là comme deux andouilles et y avait personne. C'était pourtant pas compliqué, Fury voulait qu'on arrête le chef d'un gang, vendeur d'armes sophistiquées et causant beaucoup de dégâts. Et, le mec aurait dû être là y a une heure, avec son client, tout aussi dangereux. Et ils n'étaient pas là. Ni l'un ni l'autre. Je commençais à perde patience moi. Ça devait pas être si long. Et Clint en pouvait plus non plus. Plus le temps passait et moins on comprenait pourquoi Fury avait refusé qu'on en parle aux autres. Et ça pesait à Clint de devoir cacher des choses à Pietro.

— On reste encore quinze minutes, après, c'est mort, ils viendront pas, j'ai dit.

Et c'est à ce moment-là qu'ils sont apparus. Mais pas seuls comme nous l'avait affirmé Fury. Avec je ne sais combien de gardes du corps et soldats surentrainés. On était pas dans la merde, nous. Deux contre... j'ai même pas eu le temps de les compter. Ils nous avaient repérés et encerclait notre planque. Les quelques soldats qu'on pouvait voir n'était qu'un échantillon de ce qui nous attendait. En en mot, c'était la merde.

Et pourtant, on avait pas trop le choix. On ne pouvait juste pas rester planqués ici puisqu'ils savaient qu'on y était. Je sais pas comment ils l'ont su mais le fait est qu'on était repérés. Repérés, encerclés. En clair, on n'avait aucune issue. Donc, pas le choix, on devait sortir et réussir à partir. Notre mission n'était plus d'arrêter ce chef de gang, mais bien de sauver nos vies.

J'avais échangé un regard avec Clint, et on s'était levés en même temps pour sortir de la planque. Tout de suite, on nous avait tirés dessus. On avait eu bien de la chance de pas se prendre une balle. On avait couru tous les deux. Lui dans un sens, moi dans l'autre, pour augmenter nos chances de survie. Les coups de feu avaient continué. Et quelque chose a explosé dans mon dos. J'avais eu peur, mais je ne m'étais pas retournée. J'ai couru et courut encore. Jusqu'à ce qu'ils arrêtent de tirer. Une douleur brulait mon bras, et une autre ma joue. Mais j'avais à peine pris le temps de me soigner. Je devais retrouver Clint. J'étais allée à notre point de retraite. On en toujours un au cas où ça se passe mal. D'habitude, on a rarement besoin de l'utiliser.

Je suis arrivée là-bas, Clint n'y étais pas. J'ai attendu. Dans l'espoir qu'il finirait par arriver. Et il n'arrivait pas. J'étais seule. Alors, j'avais rapidement soigné mes blessures. Et j'étais repartie. Chercher Clint.

Evidemment, c'était pas facile. Je n'avais aucune idée d'où il était ou même s'il était encore en vie. Mais j'allais pas baisser les bras. J'avais cherché sa trace. Il m'avait fallu plusieurs heures pour retrouver le gang. Et avec eux, Clint. Menotté. Et couvert de sang.

Je ne pouvais rien faire seule. Rien.

J'avais fui. Couru jusqu'à la base. Et quand j'avais passé la porte, Pietro était là. Et je me suis sentie mal.

PDV omniscient

Pietro avait écouté Natasha, attentivement au début. Et puis, paniquant de plus en plus, il avait commencé à marcher en rond dans l'entrée.

— On doit le sauver, affirma-t-il. Tu dois savoir où il est !

Elle hocha la tête.

— Emmène-moi là-bas, demanda-t-il.

Elle hocha de nouveau la tête.

— Laisse-moi dormir d'abord.

Et elle n'attendit pas la réponse de Pietro pour s'endormir.

Natasha se réveilla dans son lit le lendemain. Pietro l'attendait, prêt à partir.

Une heure après, ils étaient déjà en route. L'anxiété montait en Pietro au fur et à mesure qu'ils se reprochaient. Il se persuadait que tout se passerait bien, qu'il trouverait Clint facilement.

A proximité du lieu où Natasha pensait retrouver l'archer, Pietro s'arrêta net. Il craignait de ne trouver que du vide. Il finit tout de même par entrer. A peine eut-il passer la porte qu'il crut que son cœur allait s'arrêter. La salle était vide à l'exception d'une chaise. Et d'un corps attaché à cette même chaise. Un corps immobile, ensanglanté. Le corps d'un homme mort. Ou mourant. Pietro se précipita en un instant devant ce corps. Il espérait ne pas avoir reconnu le visage. Natasha, elle, n'avait pas bougé. Elle avait aussi cet espoir mais elle savait aussi que c'était vain. Il ne pouvait pas y avoir d'erreur. C'était Clint.

PDV Pietro.

Je pris sa tête dans mes mains, je voulais voir son visage. Voir que ce n'était pas lui. Parce que ça ne pouvait pas être lui, n'est-ce pas ? Il m'avait promis de revenir. Vivant. Et l'homme devant moi était mort. Donc ce n'était pas lui.

Je le regardai. Il ne me faut qu'une demi-seconde pour que mes espoirs s'enfuissent. Clint. C'était lui. C'était pourtant impossible. Il ne pouvait pas être mort. Il ne pouvait pas. Je le serrai contre moi, je voulais que ça le ramène à la vie. Il devait revenir. Je le serrai toujours plus parce qu'il restait mort. Les larmes coulaient sur mon visage, se mêlaient au sang de Clint. Clint... Namour... Je ne pouvais toujours pas admettre sa mort. Comment... On s'était dit que personne ne devait jamais mourir. On rêvait d'immortalité. Et... Clint, Namour était mort.

Je n'entendais plus rien. Je ne voyais plus rien. Mon cœur ne battait déjà plus.

Et alors, je ne vis pas les hommes qui avait tué Clint. Je ne les entendis pas tirer. Je ne sentis pas les balles rentrer dans mon corps.

Je ne me sentais pas mourir.

J'étais déjà mort. J'étais mort quand j'avais vu Clint mort. J'étais mort quand il était mort.

Hello !

J'espère bien ne pas vous avoir fait trop pleurer. (Quoique... dit mon côté sadique)

Enfin, j'espère surtout que cet OS vous a plu. Personnellement, je suis plutôt fière de ce que j'ai écrit et je vous avoue avoir hâte de lire vos commentaires.

Neguet

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