Dans une rue de New York, se dressait un bien étrange bâtiment. Les grandes portes et les multiples fenêtres donnaient un air majestueux et ancien à la bâtisse, lui conférant également un côté imposant. La plupart des gens passaient devant sans s'en préoccuper, mais pour ceux, plus rares, qui en connaissaient les occupants, il était impossible de ne pas prêter attention, ne serait-ce qu'à l'étrange symbole sur la fenêtre ronde du toit. A vrai dire, assez peu de personne savait ce qu'il représentait. Peut-être même que les seuls à savoir vraiment étaient les deux principaux occupants du bâtiment, à savoir Stephen Strange et Wong. Et si ces deux-là savaient ce que les autres ignoraient. C'est parce qu'ils étaient sorciers. Voire Sorcier Suprême en ce qui concernait Stephen.
Ils s'entendaient bien, s'apprécient mutuellement et, plus que tout, ils aimaient passer du temps à discuter au sommet du sanctuaire devant la grande fenêtre ronde. Les deux sorciers parlaient alors souvent des arts mystiques, des livres qu'ils avaient pu lire, ou encore de ce qui se passait à New York ou dans le monde. Ils pouvaient discuter pendant des heures sans se préoccuper de ce qui se passait au dehors.

Ils parlaient mais le bruit à l'extérieur se fit si fort qu'ils interrompirent leur conversation pour aller voir ce qui causait une telle agitation. Sortant devant le sanctuaire, ils se retrouvèrent pris dans une masse de personnes qui semblaient fuir quelque chose. Ces gens étaient également ceux responsable du bruit dérangeant les sorciers mais cela n'était déjà plus au centre de leur préoccupations. Ils s'étaient tournés vers ce que les passants fuyaient, un immense vaisseau spatial, semblant sortir tout droit de Star Wars, s'était posé au bout de la rue. Une grande créature humanoïde à la peau violette s'avançait devant, suivi d'une femme verte et d'une autre bleue à l'aspect plus robotique.

Les passants ayant tous fui, bientôt les seules personnes présentes furent les trois arrivants et les deux sorciers.

— Qui êtes-vous ? demanda Stephen.

— Mon nom est Thanos, répondit le violet. Et vous, vous êtes le propriétaire de la pierre du temps.

Le ton employé par Thanos ne laissait aucun doute : il savait qui était Stephen et il ne venait pas ici pour cueillir des pâquerettes.

Le sorcier échangea un regard avec Wong. Ils se préparèrent tous deux à se battre.

— Vous voulez la pierre ? Pourquoi ?

— Parce qu'elle est essentielle à l'équilibre de l'univers.

— Je ne peux pas vous la donner, j'en suis le gardien, et je ne peux pas la donner à n'importe qui.

Thanos regardait Stephen avec un regard neutre, le sorcier n'arrivait pas à deviner les intentions de l'étrange homme.

— Vous me la donnerez, affirma-t-il.

— Je crains bien que non. Et je pense, ajouta le Sorcier Suprême, que vous devriez repartir d'où vous venez, l'équilibre de l'univers n'est pas menacé. Et je peux vous assurer que je vais veiller à ce que ça reste ainsi.

L'espace d'un instant, Stephen cru qu'il avait convaincu Thanos, mais celui-ci ne comptait pas repartir sans la pierre. Il s'avança vers les deux sorciers, et les deux femmes firent de même.

Un combat commença. Les deux femmes concentraient leurs attaques sur Stephen, qui se retrouva débordé. Il lui fallut un certain temps avant de pouvoir se débarrasser des combattantes. Mais ce furent surtout elles qui quittèrent le combat. Elles reculèrent d'abord lentement puis se mirent à courir vers leur vaisseau. Stephen attendit qu'elles fussent suffisamment éloignées pour se tourner vers Wong.

Mais Wong n'était plus là. Stephen prit alors conscience du piège dans lequel il était tombé. Thanos n'avait pas lancé le combat pour s'emparer de la pierre, mais pour s'en prendre à Wong et ainsi avoir pouvoir faire du chantage au sorcier.

Stephen pesta et se mit à courir vers le vaisseau. Il était hors de question qu'il laisse Wong entre les mains de ce fou.

Les portes du vaisseau s'étaient refermées, mais le sorcier ne se laissa pas impressionner, il ouvrit un portail qui lui permit d'accéder directement à l'intérieur.

— Thanos ! cria-t-il.

Il le vit, retenant et menaçant Wong de son arme. Il se figea.

PDV STRANGE

J'eus l'impression que mon cœur se retournait. Comment... pourquoi une telle vision me faisait-elle perdre tous mes moyens ? Mais je ne pouvais plus bouger. Quand bien même j'aurais voulu, mais je regardais Wong. Je ne pouvais pas détacher mon regard de lui. Et lui me regardait aussi. Je me perdais dans son regard.

Je sentais mon cœur battre fort dans ma poitrine. Qu'est-ce que tout cela voulait dire ?

Je me mis à penser aux petits moments où nous n'étions que tous les deux. Ça ne m'avait pas semblé être des moments importants sur le coup. Pourtant...

Parce que, si on y réfléchit... quelle autre réponse y avait-t-il d'autre à mes questions ? Je devais bien admettre que j'étais tombé amoureux.

Wong eut un sourire en me voyant, qui fit fondre mon cœur.

Mais Thanos brisa ce moment.

Donnez-moi la pierre.

Je tournai mon regard vers lui. Et il ajouta :

— Sinon je le tue.

Mon choix aurait dû être rapide. Il n'y avait pas une seule hésitation à avoir. J'aurais dû immédiatement sacrifier Wong pour sauver les pauvres gens que Thanos voulait éliminer. Mais c'était impossible pour moi de me résoudre à une telle chose. J'avais hésité. Longtemps hésité. Avant de faire apparaitre la pierre du temps.

Et je la donnais à Thanos. Malgré Wong qui me criait de ne pas le faire. Je ne le quittai pas des yeux. Tout ce qui m'importait était de sauver sa vie. Je l'aime. Je ne peux pas le laisser mourir. C'est impossible.

Thanos attrapa la pierre et la posa sur une sorte de gant en métal doré. Et il claqua des doigts.

Mais rien ne se produisit. Rien ne pouvait se produire car la pierre que je lui avais donnée n'était pas la vraie.

— Libérez Wong, demande-je.

— Pourquoi il ne se passe rien ? fulmina l'homme violet.

Les deux femmes se rapprochèrent de moi, et la bleue m'attrapa par le bras. Je tentai de me dégager mais elle serra un peu plus sa prise. Je grognai sous la douleur.

— Ce n'est pas la vraie pierre que tu m'as donnée, stupide sorcier ! s'énerva Thanos. Tu as osé me tromper !

— Je... Si ! C'est la vraie pierre du temps, balbutiai-je.

— Tu tiens donc tant que ça à voir ton ami mourir ?

Je me figeai de nouveau. Wong ! Ma tête se tourna d'elle-même vers lui.

— Tu ne peux pas le laisser détruire l'univers, me dit-il.

— Pas l'univers, corrigea Thanos. Cela ne concerne qu'une planète.

— Cela ne change rien ! tempêta Wong. Strange ! Tu ne peux pas le laisser faire. Ne lui donne surtout pas la pierre.

Il a raison. Wong a raison. Je ne pas le laisser détruire une planète. C'est inimaginable. Ce serait... je ne peux pas laisser cela arriver.

Mais je ne peux pas laisser Wong mourir.

— Mais... Wong... tu vas mourir...

— Ça n'a pas d'importance, répliqua-t-il. Sauve ces gens.

— Mais...

— Sauve ces gens, martela-t-il. Tu ne peux pas les laisser mourir.

— Toi non plus, rétorquai-je.

— Ça suffit, cria Thanos. Donne-moi la pierre maintenant !

Je regardai Wong, hésitant. D'un côté, mon cerveau me criait de ne pas obéir à Thanos. Mais mon cœur... Mon cœur, lui, ne voyait pas une seule autre option. Wong ne pouvait pas perdre la vie. Pas alors que je venais de prendre conscience de mes sentiments pour lui.

Mais je devais choisir. Maintenant. La voix du cœur, ou la voix de la raison ?

Je savais que je ne pouvais pas laisser Wong mourir. Mais je savais aussi que je ne pouvais pas laisser Thanos détruire une planète. Et puisque j'étais incapable de choisir entre mon cœur et ma raison. J'allais choisir les deux. Je sauverai la planète et mon amour. Tout irait bien.

— Laissez Wong, ordonnai-je à Thanos. Laissez-le vivre.

— Si tu me donnes la pierre. Si tu refuses je le tue.

— Tuez-moi plutôt. Pas lui, je ne peux pas vous laissez le tuer.

— Non ! intervint Wong. Ne fais pas ça !

— Si... répliquai-je avec un sourire triste. Parce que je peux pas te laisser mourir.

— Mais tu ne peux pas laisser ces pauvres gens mourir ! Alors...

— Je sais, le stoppai-je. C'est pour ça que je choisis la troisième option.

— Mourir pour nous sauver tous ? C'est pas le moment de jouer aux héros Strange !

— Il n'y a pas d'autres moyens de te sauver et de sauver ces gens.

— Arrêtez de bavarder ! nous interrompit Thanos. Et donnez-moi cette pierre !

Je me tournai vers l'homme violet.

— Libérez Wong, tuez-moi à sa place.

— Si je te tue, je pourrais prendre la pierre ! me fit-il remarquer.

J'eus un sourire triste. Ça n'était pas tout à fait vrai, mais mieux valait qu'il ne le sache pas.

— Si je suis mort, que peut bien m'importer le monde des vivants ? répliquai-je.

— Strange ! Tu ne peux pas faire ça !

Wong savait aussi bien que moi que Thanos n'aurait pas la pierre. Et une fois qu'il serait libre, il n'aurait plus qu'à tuer Thanos. Mais mon sacrifice était nécessaire.

— Pourquoi ne pourrai-je pas ? fit-je en ramenant mon attention sur lui.

Chose que je n'aurais pas dû faire car mon cœur se mit à battre plus fort encore, martelant ma poitrine de telle sorte que je ne pouvais plus détacher mon regard. J'avais envie de lui crier que je l'aimais. Que c'était pour ça que je le sauvais. Mais je ne le fis pas, attendant sa réponse.

— Tu ne peux pas te sacrifier pour moi. Et tu ne peux pas mourir ! Je te l'interdis.

— Je peux aussi t'interdire de mourir, rétorquai-je.

— Fais ton choix, maintenant, me pressa Thanos.

— Laissez sortir Wong. Et je vous laisserais me tuez, répondis-je.

Thanos hocha la tête, et fit un signe aux deux femmes. La verte attrapa le bras de Wong et le tira pour le faire sortir du vaisseau.

— Pardon, murmurai-je. Pardon, mon amour.

Je vis son regard sur moi se teinté de surprise puis s'adoucir. Ses yeux me criaient qu'il m'aimait aussi. Et je sus à cet instant que j'avais eu raison de faire ce choix. C'était le seul bon choix.

J'allais mourir, certes, mais en sachant que j'avais sauvé celui que j'aime.

Wong disparut, entrainée par la femme verte. Et je me tournai vers Thanos.

Vers la mort.

Pardonne-moi, mon amour.

Je mourai.

Hey !

Oui, oui, j'avais dit que je reviendrais avec une happy end... Mais ! Entre temps, on m'a suggéré d'écrire ce ship, et... en sad end c'est bien. 

Bref, j'espère que cet OS vous plaira.

Neguet