CANIS LUPUS
Odeurs différentes, métal, humain, beaucoup humains. Pas meute. Pas Alpha. Odeur forte. Seule. Bruit lumière. Humains approchent. Faible. Blessure ? Pas douleur. Pas odeur sang. Faible. Donc sol. Soumission. Odeur forte. Douleur. Sommeil sans meute.
Réveillé par l'odeur de la viande. La forêt ? Non, plus petit, pas de vent, pas d'odeur, pas de meute. D'abord manger, reprendre des forces. Ensuite comprendre, s'enfuir. Rejoindre la meute. La viande étrange. Grasse comme quand il fait chaud, goût différent.... Pas le temps de penser. Devoir manger. Reprendre des forces et partir retrouver la meute. La viande est chaude et nourrit. Les humains sont proches. Ils observent mais ne s'approchent pas. Plus faim. Observer les alentours. Tout est blanc nuage et bleu ciel. Comme une maison d'humain. Petit. Les humains regardent. Mais pas leurs odeurs. La tête tourne. Sommeil déjà ? Encore combien de sommeil ?
J'ai été déplacé. Plus une maison d'humain, mais une fausse forêt. Mieux que avant. Mais pas que avant avant. Pas de proie. Viande tombe du ciel, poussée par humain. Après beaucoup de sommeil dans maison blanche courir est bon. Mais toujours humains partout. Observent. Parlent. Plusieurs type d'humain. Blancs : ne s'approchent pas, parlent beaucoup, odeurs étranges, ont peur. Verts : approchent, donnent viande, soignent douleurs, odeurs de nature, parlent peu. Parfois, mais plus rare, noirs : parlent fort, alpha des humains, odeurs de sueur, ont peur. Faire peur aux humains est amusant. Mais seul. Pas de meute.
Le temps passe. Des humains nouveaux passent. De toutes les couleurs. Mais ils n'approchent pas. Ils sont bloqués par une force invisible. Chaque jour est le même que le précédent. Si seul. La viande a un goût étrange. Parfois j'ai mal. Parfois je hurle. Les nouveaux humains font beaucoup de bruits. Ils crient quand ils me voient. Je me cache souvent.
Aujourd'hui les humains sont différents. Les verts sont en panique. Les noirs râlent. Les blancs soupirent. Et devant moi les humains me tournent le dos. C'est reposant mais c'est agaçant. Ils hurlent fort. Ils brandissent des des... Ouille ! Des bouts de bois. Devant eux, des humains en bleu crient encore plus fort. Trop de bruits. Trop penser donne mal. Je me cache et oublie.
Les humains qui hurlent sans me regarder sont encore là. C'est de plus en plus fréquent. Chaque fois ils restent quelques heures avant que ceux en bleu ne les fassent partir. Ou ceux en vert quand ils sont moins nombreux. Pour moi les choses ne changent pas. J'ai mal souvent. Je vois beaucoup les hommes en blanc. Ils soulagent la douleur. Mais pas pendant longtemps. Je suis toujours aussi seul, mais cela me fait moins peur. J'ai des humains avec moi maintenant. J'ai mal aujourd'hui encore. Vivement les hommes en blanc.
Chaque jour il y a plus d'humains qui passent me voir. Ils sont heureux quand je passe. Alors je passe. Je sais que si je le fais bien, je serais récompensé, le soir, par les soignants. J'ai mal quand je marche, alors je me repose souvent. Cela doit bien faire 3 ans que je suis ici. Je me demande si je sortirais un jour. Pour faire quoi ? Rejoindre les miens ? Le sont-ils encore après tout ce temps ? Bon, allons faire plaisir aux humains, ils deviennent nombreux.
Je crois que je commence à comprendre l'humain. Le soignant qui est le plus souvent là répond quand un autre humain dit « Herc » et l'autre souvent là quand on dit « Stajar ». Ils parlent vite. Mais si ils se désignent ainsi, comment me désignent... AAARG. La douleur est forte aujourd'hui. Bien plus qu'avant. Toujours plus qu'avant. C'est de pire en pire depuis quelques jours. Il faut prévenir les blancs... Je dois leur faire comprendre.
Je crois que je me nomme « Cendre ».
Les humains sont fiers de moi en ce moment. Et je reçois de plus en plus de friandises. Je multiplie les tests en compagnie des blancs. J'appuie sur des... hmmm je ne sais pas le nom. Des objets de couleurs et si je fais bien ils me récompensent. C'était dur au tout début mais maintenant c'est de plus en plus facile. Néanmoins j'ai de plus en plus mal. La douleur devient plus forte chaque jour et de plus en plus vite. Je me repose beaucoup. Derrière la vitre de plus en plus d'humains s'amassent. Et ceux qui protestent et crient sont de plus en plus souvent là. J'ai du mal à tout comprendre. Mais j'apprends vite, cela viendra.
J'ai mal. Des humains sont rentrés dans mon enclos cette nuit. Pas ceux de d'habitude. Tout habillés de noir. Ils ont voulu me faire sortir, mais j'avais trop mal pour bouger. Ils ont fini par partir. L'homme qui garde la nuit était inquiet. Et quelques jours plus tard, ils étaient plus nombreux à garder la nuit. J'ai si mal. J'espère qu'Éric va passer bientôt. J'ai faim.
J'ai mal... Tout le temps et toujours. Les tests ont été arrêtés tôt aujourd'hui. J'étais trop faible. Les humains étaient tristes et énervés. Ils criaient. J'ai mal. Vivement le repas de ce soir. Si je l'atteins...
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-Bonsoir à tous nostéléspectateurs et bonsoir Isabelle.
-Oui bonsoir à tous et bonsoir Henri.
-Aujourd'hui à l'ordre du jour, encore une fois, l'affaire de« Cendre » le loup maintenant bien connu.
-Eh oui Henri. Les esprits sont toujours agités depuis que le zoo a dû donnerla mort à Cendre devant son état physique qui se dégradait.
-Oui et aujourd'hui c'est un mort de plus à la liste des victimes collatéralesde cette affaire. Puisque le professeur C.Hopper qui, je le rappelle, était ledirecteur de cette expérience, a été abattu hier soir durant une conférence surle sujet.
-Exactement ! C'est durant ce qui devait être le point d'orgue duséminaire « De Canis lupus à Canis lupus humanis » que le professeura été abattu, par balle, par un extrémiste écolo-centriste, sur le bruit de leurmaintenant célèbre slogan "L'Homme est un grand méchant loup pourl'Homme ».
-Eh oui. Voilà qui va encore compliquer le débat, déjà houleux, sur l'éthiquede cette expérience.
-Exactement. Les funérailles du professeur seront tenues jeudi, en huis clos.Nos condoléances à sa famille. Mais, au fait, quel va être le coût de toutça ?
-Eh oui car il est maintenant possible d'économiser...
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