Alors que la jeune femme s'avançait dans la forêt, d'un pas léger, mais rapide, elle regardait au loin.

Un souvenir lui revenu, en pleine tête, lui balançant une gerbe d'émotions en pleine figure, comme de l'eau que l'on jetterait sur sa figure pour se réveiller le matin. Elle se souvenait des longues balades avec une de ses amis pour parler de sujets divers alors que pendant l'été, elles prenaient le soleil. Elle se souvenait qu'avec son cousin, elle explorait les forêts, sous le regard de leur grand père et que toujours elle avait ce regard pétillant, elle découvrait le monde. Elle se souvenait des moments où elle était perdue, mentalement, et à bout, elle venait ici pour se ressourcer près de l'eau. Et ce qu'elle allait faire maintenant.

« Hey ! Ou... Bonjour plutôt ?

Je sais pas.

Et je m'en fiche un peu a vrai dire. Donc... Rooh, je me suis encore égaré.

Si jamais quelqu'un lit ce petit post-it, hein bien ... je suis vraiment désolé . C'est que je suis parti prendre un repos, un repos long et éternel. »

Voilà ce qui était sur un simple petit post-it coloré comme elle pouvait les utiliser pour se rappeler de choses stupides, ou importantes.

« Donc, me revoilà maintenant dans une vraie lettre, qui n'est que la première d'un petit paquet que j'ai laissé sur sa table. Chacune des lettres est adressée a quelqu'un en particulier, alors la personne qui lit ça...

S'il te plaît respecte le. Cette lettre est en quelque sorte une introduction, une préface ... Je ris de ma bêtise et de mon arrogance en ce moment même. Elle est ici pour expliquer comment j'ai pu en arriver là, comment j'ai fini par prendre cette décision.

Ce n'est la faute a aucun de mes proches, note le personne-inconnue ! Ils ont tous joué de merveilleux rôles, mais je pense que ma patience envers cette vie, la vie même a été un peu épuisée. Je pense que pour certains, mon absence ne va peut être pas manquer, d'autres ça va peut être crée un vide, a ce moment là, je m'en excuse. C'est juste ... Le repos ? Je voulais simplement goûter au repos éternel. Je n'allais pas bien, je croyais que tout allais, mais je me suis simplement trop enfoncée et je n'arrivais pas a m'en sortir. C'est sûrement lâche d'avoir fait ce choix, mais je ne voyais aucune autre solution. C'est comme ça dans ce genre de situation. On ne voit que la bonne, ou en tout cas les autres solutions après... Si en tout cas on peut considérer qu'il y a un après.

Dans tout les cas, je serai sûrement partie à ce moment là, et trop tard pour réagir, donc n'essaye pas de me sauver. C'est une lettre d'adieu, une lettre ou j'écris tout mes regrets, tout mes non-dits, et expliquer tout ce qui a bien pu se passer dans ma petite tête blonde – plutôt brune dans ce cas - . Au moment ou j'écris cette lettre, j'espère sincèrement que rien ne s'est passé, qu'après une semaine de réflexion, j'ai réussi a lancé un appel a l'aide, peut être je te l'ais envoyé personne-inconnue ! Mais sinon... Je te le redis, je suis déjà loin d'ici. Peut être trop loin.

Si tu juges ma complexité mentale, ou ma stupidité, je ne t'en empêcherai pas, car après tout, au moment ou j'écris cette lettre je m'insulte moi même de débile, ou de tout les noms que j'ai en tête pour me juger. Car finalement... Si j'en suis arrivé là, c'est que je ne vaux pas mieux que ceux que j'ai traité de harceleurs, des grands méchants de ma vie. Suis-je peut être mon propre démon, celui qui me bouffe les nuits par sa présence, qui me met un masque devant le visage le jour ? C'est sûrement vrai. Et comme je peux te le répéter, pour le supprimer, voyant que les séances de psy, où je me sentais brimée par la psychologue, ne marchait pas, que l'épanouissement que je croyais avoir découvert, n'était que clairement éphémère, et que je pensais avoir pris un nouveau départ au lycée, qui n'était juste qu'un pas de plus dans le gouffre géant que j'appelle la vie.

Celle-ci a clairement jouer aux échecs avec moi, en sachant très bien que j'allais perdre et me faire écraser par son talent. Vous savez, j'suis ce genre de personne qui croit au début gagner, élançant toute ses forces dans une bataille perdu d'avance, et qui a la fin ne se laisse que dépérir devant la partie ? Eh bien cette partie était contre la vie, et celle-ci représentait mon destin.

C'est ainsi, et si j'en suis arrivé là, c'est sûrement que c'était écrit quelque part, que j'ai vraiment perdu cette partie, que je faiblirai, je me reconstruirai jamais vraiment ou que je n'aurais simplement pas la patience d'attendre le lendemain pour voir si quelque chose de bien arrivait et de recommencer ainsi tout les jours. Parce qu'il faut de l'énergie pour ça, une énergie que j'ai perdu a travers les différentes tempêtes que j'ai traverser et que je n'ai pas réussi a retrouver .

Ceci est donc une lettre d'adieu et je m'excuse encore une fois.

Adieu, et reconstruis toi, s'il te plaît.

Je vous aime »