❄️ 14 D é c e m b r e ❄️

Mémoire altérée
CupOfTeaNmilk

Thème : Maladie Mentale

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Présent :

- Nom de la patiente : Mila Tweddell. Âge : 29 ans. Métier : Graphiste. Santé mentale à l'entrée : excellente. À la sortie : préoccupante. Portée disparue depuis le 23 juin 2017. Retrouvée le 23 décembre 2018. À première vue, la patiente démontre des signes importants d'anxiété, elle semble éprouver une forte confusion mentale et est clairement désorientée... signe d'une réclusion à long terme.

J'étais assise sur ce lit froid dans une jaquette d'hôpital bleue. Le tissu était si léger, je ne pouvais m'empêcher de frissonner. C'était si inconfortable. J'avais l'impression d'être nue. J'ai croisé difficilement mes bras sur ma poitrine en enfonçant mes ongles dans ma peau. J'ai ressenti une douce douleur me donnant l'impression de contrôler un peu mieux la peur qui me tiraillait. J'aurais voulu me sauver mais je n'arrivais pas à me lever. Mon corps entier était lourd et relié à des machines. Chaque bruit me faisait sursauter, me rendait nerveuse. Tout était blanc, trop blanc. La lumière au-dessus de moi m'aveuglait. Que faisais-je ici ? Qui étaient ses personnes devant moi ? Où était Wyatt ?

Flashback :

Je venais de me réveiller. J'avais mal à la tête. J'ai ouvert péniblement les yeux. Je ne reconnaissais pas les lieux où je me trouvais. Les murs peints d'un vert pâle n'avaient rien à voir avec ceux de ma chambre d'hôtel. Ni avec ceux de ma maison d'ailleurs. Où étais-je donc? Je me suis levée doucement pour sortir de la pièce et je suis arrivée face à face avec un homme. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Il devait avoir tout au plus une trentaine d'année. Ses cheveux bruns étaient en bataille et ses yeux noisette exprimaient de l'incompréhension. Il me dominait par sa taille. J'ai eu un mouvement de recul.

- Mais qui êtes-vous ?, avons-nous demandé en même temps.

Mon cœur battait la chamade et j'ai tenté de me souvenir des derniers évènements. J'ai massé mes temps à l'aide de mes doigts pour m'aider à rafraichir mes idées. J'étais de passage à New York sans mon copain et sa fille pour le travail. Je devais présenter mon projet graphique pour le nouveau site Web du One World Observatory. Je m'étais rendue en taxi au One World Trade Center pour rencontrer les patrons. J'étais si nerveuse. Je me rappelais avoir trouvé les lieux impressionnants. Immenses et lumineux.

Je me rappelais m'être annoncée à la réception et de m'être assise dans la salle d'attente. J'avais voulu prendre mes courriels sur mon téléphone, mais je l'avais oublié sur le comptoir de la salle de bain. J'étais si tête en l'air parfois. Un homme est venu me chercher au bout de cinq minutes pour remplir un sondage et après... plus rien. Le néant.

J'ai levé les yeux face au jeune homme devant moi.

- Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? C'est un test ? Vous voulez être surs que je fasse l'affaire ?

- De quoi parles-tub?, m'a demandé le garçon, perdu.

- Mais du site Internet pour le One World Observatory.

- Le... quoi ? Il a secoué la tête. Écoute, je n'ai rien à voir avec ça. Je ne sais même pas de quoi tu parles. Tout ce que je sais, c'est que nous sommes enfermés.

Je me suis figée à ses propos. Nerveusement, j'ai éclaté de rire. Ça ne se pouvait pas.

- Impossible, ai-je réfuté. Nous ne sommes pas enfermés. Je dois présenter mon projet pour le site Internet. C'est le projet de ma carrière et je dois rentrer à Toronto demain. Mon copain et sa fille m'attendent. C'est son anniversaire.

Elle allait avoir 8 ans, je ne pouvais pas manquer ça. C'était impossible. En six ans, j'ai été présente à chacun de ses anniversaires. Je devais être là.

J'ai dépassé le garçon et je me suis précipitée vers la porte blanche derrière lui. Je l'ai ouverte et un mur de béton était derrière, bloquant totalement l'accès à une possible sortie. Sentant la panique m'envahir, j'ai tourné sur moi-même et il en était de même pour toutes les fenêtres. L'étranger avait raison, nous étions enfermés et entre quatre murs de béton armé. Il n'y avait aucune issue possible.

Présent :

- Elle a une bonne réactivité pupillaire, a constaté la femme devant moi. Cependant, elle semble extrêmement nerveuse. Elle a des mouvements de recul quand on l'approche de trop près. Cela révèle un possible état de stress post-traumatique, aussi appelé névrose traumatique.

Post-trauma... quoi ? Je n'arrivais pas à comprendre ni à suivre ce qu'elle disait. Un homme et une femme se tenaient devant moi. Le premier prenait des notes tandis que la dernière semblait m'observer et émettait des commentaires. Ils étaient habillés comme des médecins. J'étais peut-être dans un hôpital ? Est-ce que Wyatt savait où j'étais ? Il était peut-être dans la salle à côté de la mienne. J'ai balancé les jambes d'avant en arrière. Ce geste a toujours eu tendance à me calmer quand je sentais le stress monter en moi. Mais à ce moment précis, c'était peine perdue. Je n'y arrivais tout simplement pas.

Flashback :

Cela faisait une semaine que nous étions enfermés, peut-être même un mois qui sait ? J'avais totalement perdu la notion du temps. Il n'y avait ni soleil, ni d'étoile, seulement des néons au plafond nous éclairant à tout moment de la journée. L'air pur me manquait, sentir l'herbe sous mes pieds, même les tempêtes de neige me manquait. C'était tout pour dire.

J'avais l'impression d'être gardée captive dans un logement minuscule. Nous avions une salle de bain, une cuisine faisant aussi office de salon et deux lits. Notre nourriture apparaissait pendant la nuit. Nous avions même des médicaments à notre disposition. On nous gardait en vie et en bonne santé, comme si on ne nous voulait pas de mal. Mais pour quelle raison ?

Je n'avais pas beaucoup socialisé avec le garçon. Quand j'avais réalisé ce qui m'arrivait, ce qui nous arrivait, je m'étais enfermée dans une sorte de mutisme. Je n'arrivais pas à concevoir que tout cela était réel. Je passais mes journées à chercher une raison valable à tout ceci. Je n'avais pas d'ennemi, j'avais une belle petite vie paisible à Toronto, dans le sud de l'Ontario, on venait tout juste de s'acheter une maison. J'étais graphiste pour une grosse compagnie depuis maintenant cinq ans. J'étais avec mon copain depuis six ans et je m'entendais super bien avec son ex, la maman de Madison, ma belle-fille. Nous étions même en essai pour un premier bébé. Tout allait bien alors pourquoi moi ?

- Je m'appelle Wyatt, a fait mon compagnon « de cellule » en me tendant la main.

- Mila.

Je lui ai serré la main et il m'a souri tristement. Nous étions assis sur nos lits respectifs et nous avions discuté pendant des heures. Il m'avait questionné sur ma vie, mon métier. Il buvait toutes mes paroles. J'en avais su plus sur lui. Il était acteur et j'ai été étonnée d'apprendre qu'il avait été retenu pour jouer le rôle de Norbert Dragonneau dans le film Les animaux fantastiques. Le tournage était supposé commencer en septembre. Il était excité à cette idée. Ça allait être sa première grosse production. Étant des fans inconditionnels de l'univers de Harry Potter, nous en avons parlé jusqu'à l'épuisement.

Présent :

- Le sujet affiche une perte de poids d'environ 8 kg. Plusieurs facteurs sont en cause. La perte d'espoir a suscité une vive perte d'appétit. Elle devra se faire suivre par une nutritionniste afin de reprendre un mode de vie sain.

Je me sentais faible. J'étais si fatiguée. Pouvait-on me laisser dormir ? Un frisson a parcouru mon corps. Il faisait si froid. Pourquoi on ne me laissait pas tranquille ? Mon esprit s'embrouillait. Je cherchais Wyatt des yeux mais je ne le trouvais pas. Il devrait être là à mes côtés. Pourquoi étais-je toute seule ?

Flashback :

Nous passions le plus clair de notre temps à discuter. C'était tellement facile avec lui. Il prenait le temps d'écouter ce que j'avais à dire et il émettait son opinion sans avoir l'air de me juger. Il avait des connaissances sur beaucoup de sujets, il était inépuisable.

Nous n'arrivions plus à tenir le compte des jours qui passaient. Nous nous soutenions, c'était le meilleur moyen de ne pas perdre espoir, de ne pas s'effondrer. Plus le temps passait, plus il était dur de garder le moral. Heureusement, nous pouvions compter l'un sur l'autre. C'était obligé, quelqu'un nous retrouverait. Des gens tenaient à nous dehors. Mon copain me manquait tellement, c'était affreux.

- Dis papa, elle va revenir Mila n'est-ce pas ?

Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille. C'était Madison. Je me suis précipitée vers le salon. Il y avait un immense écran. Il n'avait jamais été allumé depuis le jour 1 de notre emprisonnement. Maintenant, il affichait l'image de ma belle-fille en pleurs. Je me suis approchée et j'ai posé mes doigts froids sur l'écran. Je voulais effacer ses larmes, la prendre dans mes bras, la consoler, lui dire que j'étais là, que je ne l'abandonnerais jamais...

Son image a été remplacée par celle de mon copain. Il était si beau. Il semblait fatigué, épuisé. Ses cheveux bruns avaient grisonné. Une barbe de quelques jours trônait sur son visage, signe qu'il ne prenait pas bien soin de lui-même. Il s'est penché vers sa fille.

- Ma puce, j'aimerais pouvoir te dire qu'elle reviendra... mais je ne sais pas.

Un homme s'est approché d'eux, lui coupant la parole.

- Monsieur Garner ? Mon copain a hoché la tête. Je suis l'inspecteur Henry Caldwell. Vous pouvez entrer dans mon bureau, ma secrétaire s'occupera de votre fille.

Ils sont entrés dans le bureau et se sont assis.

- Vous avez des nouvelles de Mila ?, a demandé Philip d'entrée de jeu.

- Malheureusement non, monsieur Garner. Cela fait maintenant 1 an qu'elle est portée disparue et malgré tous les efforts mis en place, elle demeure introuvable.

Mon visage s'est décomposé. Cela faisait déjà un an ?

- J'aurais aimé que les nouvelles soient meilleures, mais nous n'avons aucun indice, aucune nouvelle piste. Tout a été fouillé de fond en comble. Je crois que nous devons nous rendre à l'évidence, les chances de la retrouver en vie sont très minces.

L'inspecteur a baissé la tête et mon cœur s'est brisé en mille morceaux. Ils pensaient tous que j'étais... je n'arrivais pas à finir ma phrase. Ils ne pouvaient pas penser cela. Non impossible, ils ne devaient pas perdre espoir.

- Si elle était toujours en vie, nous l'aurions retrouvée, a-t-il conclu.

Philip retenait ses larmes. Il a acquiescé piteusement. Je le sentais perdre espoir.

- Quoi ? Mais... mais non. Non je suis ici, ai-je murmuré.

Il est sorti du bureau et a poussé un grand soupir essayant probablement de trouver du courage puis il s'est penché vers sa fille. Je n'entendais pas ce qu'il disait. J'étais complètement hystérique dès que j'ai vu Madison éclater en sanglot.

- NON ! Je suis en vie, ai-je sangloté de plus en plus fort. Philip, Madison, je suis là ! Je suis ici, je suis vivante !

Ma voix commençait à s'érailler. Je tirais mes cheveux, je frôlais l'hystérie. Des larmes coulaient sur mes joues. Il n'avait pas le droit d'abandonner, de m'abandonner. Je n'étais pas morte. Des bras puissants se sont refermés sur moi. Je me suis débattue sans pour autant détourner mon regard de la télé.

Ce qui se déroulait sous mes yeux, ne se pouvait tout simplement pas. Je ne voulais pas y croire. Mon copain et sa fille pleurant dans les bras l'un de l'autre était la pire des images à voir. Je tremblais de la tête au pied. Ne me contrôlant plus, je me suis mise à hurler :

- Je ne suis pas morte ! Je suis là ! Madi, regarde-moi !!! JE SUIS LÀ !!!

L'écran est devenu noir et je me suis effondrée, en étant toujours dans les bras de Wyatt.

Présent :

Mon copain, sa fille m'avaient abandonnée. Ils avaient perdu espoir. Ils avaient arrêté de se battre. J'avais tellement eu mal. C'était comme si je réalisais que je n'en valais pas la peine, ça m'avait tué en dedans. J'en voulais aux gens qui m'avaient retrouvé. Pourquoi avaient-ils fait ça ? Ils auraient dû m'y laisser. Je ne comptais plus pour personne. Ma respiration s'est accélérée. J'étais seule au monde. J'étais seule, seule, seule... Les mots se répétaient en boucle dans mon esprit. Je me suis mise à trembler. J'ai mis mes mains sur ma tête en la secouant pour que ça s'arrête. Rien à faire.

- Le sujet a des palpitations cardiaques, nous pouvons prétendre que des souvenirs remontent à la surface. De plus, sa respiration s'est accélérée. Nous confirmons de plus en plus la névrose traumatique.

Ils parlaient fort mais ne réussissaient pas à couvrir le bruit des mots se répétant dans mon esprit. La femme s'est approchée de moi. Elle faisait attention à ses mouvements, à ne pas être trop brusque. Je me suis tout de même reculée. Je ne voulais pas qu'on me touche. J'avais l'impression d'être un petit animal dans une cage. Je voulais simplement qu'on me foute la paix.

- Mademoiselle Tweddell. Pouvez-vous parler ?

Mais pour dire quoi ? Que devais-je faire ? Où était Wyatt ? Il saurait quoi faire lui. Il savait toujours quoi faire.

Flashback :

J'étais couchée sur mon lit. Je ne savais pas depuis combien de temps. J'étais mentalement épuisée. Plusieurs semaines étaient passées depuis l'annonce sur l'écran, je ne m'en étais pas remise encore. Wyatt était à mes côtés chaque jour, il me caressait les cheveux, séchait mes larmes. Il était pensif. Surtout que pas longtemps après, l'écran s'est allumé de nouveau. Cette fois, c'était pour lui. Une animatrice était sur le tapis rouge du film Les animaux fantastiques et interviewait Eddy Redmayne, un acteur quelconque britannique. Nous avions appris qu'il avait pris la place de Wyatt dans le film. Non seulement il l'avait remplacé, mais il était maintenant en couple avec sa petite amie. Étonnement, sur le coup, il était resté calme puis il avait frappé dans un mur. Il n'avait pas hurlé, il ne s'était pas effondré. Il était resté debout.

Nous n'en avions pas reparlé. Il ne le souhaitait pas. Il s'occupait de moi, me réconfortait. Puis un soir, il m'a fait une promesse.

- Peu importe les merdes qui tomberont sur nous, rien ne nous détruira, tu m'entends ? Nous sommes ensembles là-dedans. Je ne t'abandonnerai jamais.

Et je l'avais cru. J'avais besoin de le croire. Il était tout ce qu'il me restait.

Présent :

- Mademoiselle Tweddell?, a insisté la dame devant moi.

- Wyatt... je veux Wyatt, ai-je soufflé la voix complètement éraillée.

Elle s'est reculée. Elle a regardé son collègue avant de me dire :

- Vous voulez certainement dire Philip ? Votre petit copain ? Il est ici, il vous attend, il est dans la salle d'attente.

Qu'est-ce qu'elle ne comprenait pas dans je veux Wyatt ? Mais attendez... elle a dit que Philip était là ? Mais que faisait-il ici ? J'ai secoué la tête. Ce n'était pas lui dont j'avais besoin.

- Wyatt Jones. Où est-il ?, ai-je demandé difficilement. Il était enfermé avec moi. Où est-il ?

Elle m'a jeté un regard rempli d'incompréhension. Elle se tordait les mains de tous les côtés. Son silence m'inquiétait. Lui était-il arrivé quelque chose ? Il m'avait promis de ne pas m'abandonner. Il m'avait dit qu'il serait toujours là. J'ai senti mon cœur battre de plus en plus vite. Je l'entendais dans mes oreilles, comme un bruit sourd.

- Vous devriez vous calmer mademoiselle Tweddell. Ce n'est pas bon pour votre cœur.

- Je vais me calmer quand vous me direz ce que vous avez fait à Wyatt !

L'homme s'est avancé vers moi. Ses yeux me scrutaient comme s'il me voyait pour la première fois. Son air était grave. Il s'est éclairci la voix et a pris la parole :

- Wyatt Jones n'était pas enfermé avec vous. Vous avez toujours été seule.

J'ai eu l'impression que la terre se dérobait sous moi. C'était impossible. Je n'avais pas imaginé tout ceci n'est-ce pas ? Nous avions tellement vécu de choses ensemble... Je voyais l'homme parler mais je n'entendais strictement rien. Cela ne pouvait pas être le fruit de mon imagination. C'était réel, trop réel pour que ça ne soit pas vrai.

- C'est impossible, vous mentez !, ai-je vociféré. Vous MENTEZ !

Rien dans leur regard ne laissait entrevoir qu'ils me disaient la vérité. Au contraire, ils pensaient que j'étais folle. Que je m'inventais des souvenirs. Ils ont laissé entrer Philip. Il s'est avancé vers moi, incertain de la façon qu'il devait agir. Doucement, avec sa voix apaisante, il me dit :

- Mila, tu dois te calmer, sinon ils vont te mettre sous sédatif. Tout va bien d'accord ? Je uis là. On va rentrer à la maison. On va fêter Noël avec Madison. Elle a hâte de te voir tu sais. Tu le sais, n'est-ce pas?

J'ai levé les yeux vers lui, cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu. Sa voix était si douce. Je l'écoutais attentivement et j'ai hoché la tête. Soudain, une tornade brune a fait son entrée et s'est jetée contre moi.

- Mila ! Tu rentres à la maison, pas vrai ? On a fait le sapin de Noël comme tu avais l'habitude de le faire !!

Surprise, je ne savais pas comment réagir. Je n'arrivais pas à prononcer un seul mot. C'était Madi, elle avait tellement changé. Elle avait même grandi. Elle était si jolie. Elle m'avait manqué. Mais pourquoi je ne ressentais pas de la joie ? Je l'ai serrée maladroitement contre moi. Je n'avais qu'une seule envie, être seule.

Pendant ce temps, j'entendais les médecins expliquer mon état à Philip. Tout était dû au traumatisme que je venais de vivre. Il devrait user de patience, car j'allais avoir beaucoup de questions et il fallait qu'il me laisse parler de tout cela. D'après eux, ma névrose traumatique allait se résorber d'ici environ douze mois, peut-être moins, peut-être plus. Ils n'étaient pas en mesure de lui confirmer quoi que ce soit. Ils ont abordé le sujet de mes hallucinations, en parlant de Wyatt. Ils ont dit qu'il était normal lors d'une longue réclusion d'avoir essayé de contrer ma solitude en imaginant qu'une personne était présente avec moi. Il m'a jeté un coup d'œil inquiet.

Je savais que lui aussi ne me croyait pas. Il pensait que j'avais tout inventé. Que c'était parti d'une folie. À partir de maintenant, je devais tout garder pour moi. Je ne devais plus rien dire. Mais une question me brûlait les lèvres.

- Quel acteur a eu le rôle de Norbert Dragonneau dans Les animaux fantastiques?

- Chérie tu es sûre que tu vas bien ?, m'a demandé Philip abasourdi.

- Qui a eu le rôle ?, l'ai-je pressé.

- Eddy Redmayne, ça toujours été lui.

J'ai ouvert les yeux d'effroi et j'ai retenu mon souffle. Et si c'était vrai ? Et si j'avais tout imaginé ?

Wyatt Jones avait-il non seulement existé ?

À suivre...

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