Pas si joyeuse Noëlle...


Pour la cinquantième fois me semblait-il, ma mère jura à l'autre bout du fil. Loin d'en être choquée, je pouffai de rire sans pouvoir me retenir; depuis le temps, j'étais habituée à son fort tempérament et à ses débordements linguistiques qui auraient fait rougir même le plus vulgaire des alcooliques... ou presque.

— Jade, ce n'est pas drôle, rouspéta ma maternelle.

— Mais si, tu ne te rends pas compte de la situation? J'aurai bientôt vingt ans, et voilà que ma propre mère m'interdit de faire quelque chose. Est-ce tu me priveras de dessert si je te désobéis?

Nouveau chapelet de jurons tous aussi colorés les uns que les autres.

— Te rends-tu compte qu'il en va de ta sécurité? soupira-t-elle, une fois calmée. Pour une fois, Miss Météo a l'air sérieuse : une grosse tempête de neige va s'abattre sur tout le pays à partir de 16 h. On prévoit de vingt à trente centimètres de neige...

Je fis mine d'être étonnée :

— Oh?

— De la pluie verglaçante...

— Misère!

— Jade Herbert, arrête de rire de moi, s'irrita ma mère. Dans de telles conditions, tu ne peux pas prendre le volant. C'est trop dangereux.

Je levai les yeux au ciel, mon téléphone collé contre l'oreille.

Dès que le thermomètre descendait sous zéro, ma mère paniquait. Chaque année, sur le conseil de son médecin, elle envisageait de s'envoler pour je ne sais quel pays chaud afin de se détendre. Chaque année aussi, elle annulait son voyage dans les tropiques à la dernière minute parce qu'elle craignait de choper une maladie incurable ou de tomber sur un serpent mangeur d'hommes.

C'était vraiment une chance que je n'ai pas hérité de sa tendance à tout exagérer.

Dans l'espoir de la faire changer d'avis, je soufflai :

—     Colin sera tellement déçu que je ne vienne pas...

—     Ton frère comprendra et s'en remettra, siffla-t-elle, têtue.

J'en doutais. Colin avait peut-être atteint vingt-cinq ans, il demeurait un grand enfant et depuis que j'étais partie de la maison pour poursuivre mes études, je savais qu'il comptait les jours sur son calendrier Looney Tunes jusqu'à mes prochaines vacances. Il m'en voudrait à mort si je n'assistais pas au traditionnel réveillon familial du 24 décembre, tempête de neige ou pas.

—     Je suis sérieuse, Jade, ne viens pas à la maison ce soir, c'est plus prudent. On reportera le réveillon à demain soir, voilà tout. J'en ai parlé à ton père ce matin, il est d'accord.

Je fis la moue. Bien sûr que mon père était d'accord, il lui obéissait au doigt et à l'œil.

N'empêche, si — je dis bien si — j'acceptais de parcourir la centaine de kilomètres qui me séparaient de ma famille demain plutôt qu'aujourd'hui, je risquais de passer le pire réveillon de ma vie. À l'occasion des vacances des fêtes, tous mes amis avaient quitté le campus universitaire, ce qui signifiait que je passerais la soirée de Noël sans personne pour me tenir compagnie — ça promettait!

Hélas pour moi, ma mère ne flancha pas face à mes protestations. Je devais rester dans la capitale jusqu'au lendemain, point à la ligne. Ma mère possédait peut-être un tempérament nerveux, mais quand elle s'y mettait, elle pouvait faire preuve d'un entêtement à toute épreuve et je venais d'en avoir la énième preuve.

Quand j'éteignis mon téléphone, je poussai un long soupir. À l'heure où j'aurais roulé à toute allure sur l'autoroute en direction du village de mon enfance, je me retrouvais dans ma minuscule chambre étudiante, dans une métropole loin de mes amis et de ma famille. Je me tournai vers mon lit, autour duquel s'entassaient mes bagages. Tout à l'heure, j'avais été en train de m'assurer que je n'avais rien oublié quand ma mère avait décidé de m'appeler pour me convaincre de rester à la capitale.

Le regard rageur, je partageai mon mécontentement sur les réseaux sociaux. Note à moi-même : à l'avenir, ne plus répondre aux appels de ma mère à moins d'une question de vie ou de mort. Sitôt le message posté, je reçus quelques notifications; quelques-uns de mes amis se demandaient ce qui se passait. Je les ignorai. Je n'étais pas d'humeur à leur expliquer quoi que ce soit, j'avais simplement voulu me plaindre quelque part sans me sentir jugée.

Mais je pouvais me plaindre de mon sort autant que je le voulais, ça ne changerait rien à la situation. Je regardai l'heure. 16 h et des poussières. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire ce soir, seule qui plus est? Boire un verre en compagnie d'inconnus? Déprimant. Non, il fallait que je me change les idées.

Je me levai d'un bond, enfilai mon manteau, mon bonnet et mon foulard de laine, et sortis dans les rues illuminées de décorations rouges, vertes et dorées. Des flocons de neige — prémices de la fameuse tempête dont ma mère m'avait rabâché les oreilles — tombaient par centaines sur les têtes des passants. Bientôt, j'arrivai à la librairie du coin de la rue et m'égarai, le regard brillant, parmi les nombreuses étagères garnies d'ouvrages en tout genre. 

Quand je ressortis dans les rues glacées de la ville, un sac lourd de livres neufs, la nuit était tombée. Je passerais peut-être la veille de Noël sans personne à mes côtés, mais au moins, j'aurais de quoi m'occuper jusqu'au lendemain.

Je pressai le pas jusqu'à arriver à La dinde de la farce, un petit café cosy qu'un ami m'avait conseillé. Dès que je tirai la porte d'entrée, une petite clochette résonna au-dessus de ma tête, et une vieille chanson de Noël remplaça le sifflement du vent.

Je m'installai à une table libre et en attendant qu'on vienne prendre ma commande, j'ouvris le premier livre qui me tomba sur la main dans mon sac. Le Noël d'Hercule Poirot, l'un des rares Christie que je n'avais encore jamais lus. J'en étais à la quatrième page quand une jeune serveuse arriva à ma table.

—     Bonsoir, qu'est-ce que je peux vous servir?

Je fermai mon livre et levai la tête vers la lutine — c'est le premier mot qui me vint à l'esprit — qui dardait vers moi ses grands yeux marrons. Quand nos regards se croisèrent, son visage se troubla l'espace d'une seconde, puis redevint impassible. Elle se mordilla l'intérieur des joues, replaça sa jupe noire d'une main tremblante. Un peu plus et elle se dandinerait d'une jambe sur l'autre. Comble du ridicule, la pauvre portait sur la tête un énorme bonnet de lutin rouge et vert qui ne mettait vraiment pas en valeur sa silhouette dodue.

—     Juste un cappuccino, s'il vous plaît.

Je me replongeai sans un mot de plus dans mon livre. Je m'attendais à ce que la fille s'éloigne de ma table, elle devait sans doute s'occuper des autres clients. Pourtant, je l'observais du coin de l'œil et elle ne bougeait pas un seul muscle. Elle continuait de m'observer, comme si c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un lire un livre papier.  

—     Est-ce qu'il y a un problème?

Elle balbutia :

—     Euh, n-non. Pardon.

Avec un sourire confus, elle fila dare-dare vers les cuisines. Je me repassai dans ma tête notre très brève conversation — si on pouvait la considérer comme telle — sans comprendre la réaction de cette fille. Ce ne fut qu'une heure plus tard, quand il ne resta plus qu'un vieil homme et moi comme clients, que je trouvai réponse à ma question.

Elle s'arrêta à ma table et désigna ma tasse du menton.

—     Votre cappuccino, il doit être froid. 

Elle n'avait pas tort, mais je ne m'en souciais pas tant j'étais captivée par la lecture de mon livre. 

—     Je vous en fais un autre?

Je m'apprêtais à refuser d'un signe de la tête quand elle s'empressa d'ajouter, comme si elle venait de s'en souvenir :

—     C'est un cadeau de la maison. Pour Noël.

Dans de telles conditions, comment aurais-je pu refuser?

Elle m'offrit un sourire timide mais qui m'apparut sincère quand elle déposa devant moi une nouvelle tasse de café toute chaude. Elle hésita une seconde, puis se jeta à l'eau :

—     Excuse-moi, c'est indiscret de ma part, mais... Est-ce que tu t'appelles Jade Herbert?

Je fronçai les sourcils, mon attention détournée de mon livre. Non seulement elle connaissait mon nom, elle m'avait tutoyée sans raison. Pas que je m'en formalisais. C'était simplement curieux de sa part.

—     Oui, c'est moi. Pourquoi?

La lutine rondelette me sourit d'un air étrange, sibyllin, ses mains jointes devant elle.

—     J'en étais sûre. Je t'ai reconnue dès que je t'ai vue. Mais toi, tu ne me reconnais pas, hein? Ça ne m'étonne pas. Ça fait des années qu'on ne s'est pas vues. Et puis, à l'époque, j'étais plus maigre.

À ce point de la conversation, mon livre m'était complètement sorti de l'esprit. Je dévisageais l'inconnue en essayant de la replacer, en vain. Pendant tout le trimestre, j'avais étudié mon manuel de jurisprudence et appris par cœur les lois de ce pays, pourtant je donnais ma langue au chat devant cette inconnue. Qui, à l'écouter, n'en était pas vraiment une.

—     Excuse-moi, je ne me rappelle pas ton nom, avouai-je piteusement.

Dans mon dos, j'entendis le vieil homme — le dernier client — se lever pour partir; quand il eut franchi la porte, l'inconnue, qui s'était mise à jouer avec ses mains, me demanda si elle pouvait prendre place à ma table, car ça risquait d'être long. Je répondis qu'elle le pouvait, mais qu'elle avait intérêt à éclairer ma lanterne : à ce stade-ci, je commençais à trouver tout cela très louche.

Une fois installée devant moi, elle murmura :

—     Joyeuse Noëlle, ça te dit quelque chose?

Soudain, son visage se fendit d'un sourire triste, amer. Elle paraissait avoir vieilli d'au moins dix ans. Mon regard m'avait trahie; ce sobriquet ne m'était pas inconnu. Malgré moi, je soufflai, les yeux ronds :

—     Non, pas possible...

—     Noëlle Savigny. (Devant mon regard perplexe, elle ajouta :) C'est comme ça que je m'appelle.

Elle laissa échapper un rire sans joie.

—     Depuis des années, je rêve de pouvoir te balancer ça. À toi. Et aux autres.

Je fronçai les sourcils. À voir sa tête, elle avait pris cette bonne vieille blague au sérieux. Pire, comme une véritable insulte. En soi, c'était absurde. Il n'y avait rien de vulgaire ou d'offensant dans ces deux mots, surtout qu'à la base, c'était un surnom que mon ancienne meilleure amie Laurence et moi lui avions trouvé. On s'amusait à le lui balancer dès que les professeurs avaient le dos tourné et, en l'espace de quelques semaines, tout le collège l'avait repris.

Salut, Joyeuse Noëlle! Dis, pourquoi tu parles pas? Pourquoi tu souris pas? Joyeuse Noëlle, pourquoi tu pleures?

Rien de bien grave. À première vue.

—     On a arrêté, à un moment, tentai-je de me défendre.

—     Sans doute parce que je n'étais plus là! J'ai déménagé à Paris avec mes parents, à un moment. Tu ne te souviens pas?

Non, je ne m'en souvenais pas. Mes années de collège m'apparaissaient si lointaines, maintenant que je fréquentais la fac. Quoi qu'il en soit, cette fille ne m'avait pas marquée dans mon parcours scolaire. En revanche, moi, elle ne m'avait pas oubliée. Je poussai un long soupir.

—     Alors quoi? Tu as déménagé à cause de nous? C'est ça que tu essaies de me dire, Noëlle?

J'avais appuyé sur son prénom. Peut-être dans l'espoir d'effacer les torts que j'avais apparemment causés à cette pauvre fille.

—     J'ai déménagé parce que vous me harceliez tous les jours! rugit-elle, son regard furieux.

—     C'est faux! Ce n'est quand même pas de notre faute si tu n'as aucun sens de l'humour.

Elle éclata.

—     Tu n'as pas idée à quel point les mots peuvent faire mal!

Je détournai le regard. Elle avait tort. Je savais que les mots faisaient mal.

Je n'étais pas sourde; j'entendais chaque insulte à l'encontre de mon frère quand on mangeait au restaurant ou qu'on se promenait au centre commercial. Je serrais toujours les mâchoires pour ne pas qu'il s'inquiète et forçais le pas pour ne plus les entendre, eux. J'inventais des excuses bidon. J'ai hâte d'aller manger une glace, dépêche-toi, Colin! Ou encore, je parie que tu n'es pas capable de boucher tes oreilles jusqu'à ce qu'on soit arrivé! Ça l'amusait beaucoup.

Avec précaution, je risquai un regard vers Noëlle. Disparu, son sourire poli de tout à l'heure. Nous étions seules dans le café, désormais, et je réalisai, avec inquiétude, qu'elle pouvait très bien se jeter sur moi si jamais l'envie lui en prenait. La seule chose qui nous séparait était une petite table. Mais mes pensées irrationnelles s'évanouirent quand je vis qu'elle pleurait. En silence. La tête basse.

—     Tu n'as pas idée de ce que c'est, reprit-elle, la voix tremblante. D'avoir peur. D'être humiliée. Constamment. Pas seulement par les élèves, par les profs aussi. De faire semblant d'être malade pour ne pas aller en cours. De ne pas être capable de regarder son propre reflet dans le miroir. Non, tu ne le sais pas, parce que tu ne l'as jamais vécu. Tu as toujours été si... parfaite, Jade.

Alors là, c'était le comble.

—     Je ne suis pas parfaite, rétorquai-je. Personne ne l'est.

—     Tu as raison, renifla-t-elle. Tu n'es pas parfaite. Tu es cruelle, sadique. À cause de toi, j'ai commencé à avoir peur des inconnus. À cause de toi, je n'étais plus capable de sortir de la maison. À cause de toi, j'ai perdu le peu de confiance en moi qui me restait. Tu as gâché ma vie, Jade. Rien de moins.

Je la regardai, bouche bée. Je comprenais que par ma faute, elle en avait bavé. C'était un fait. Tout de même, c'était injuste de tout me mettre sur le dos, non?

—     Ce n'était pas personnel, Noëlle. On avait... quoi, quatorze ans? On était des gamins. Tu sais ce que c'est à cet âge. On voulait juste rire un peu; si ce n'avait pas été toi, ça aurait été quelqu'un d'autre. Et puis, tu ne nous adressais jamais la parole, comment voulais-tu qu'on devine que ça te mettait mal à l'aise? Tu aurais dû te défendre, t'exprimer... On aurait arrêté.

Elle avait enlevé son bonnet de Père Noël et le contemplait, les lèvres pincées.

—     Ça, tu vois, j'en doute, répliqua-t-elle, sa voix enrouée.

À cela, je ne trouvai rien à répondre. Elle avait peut-être raison de ne pas me croire. En ce moment, je raisonnais comme une jeune adulte, non comme une adolescente de quatorze ans. C'est vrai qu'à l'époque, je m'en souvenais avec honte, je ressentais une certaine exultation à enfoncer quiconque s'éloignant de la soi-disant norme.

Alors que désormais, j'étudiais le droit afin de pouvoir défendre bec et ongles ceux que l'on surnommait les déchets de la société — ceux-là même que la plèbe préférait mépriser plutôt qu'aider. Douce ironie du sort.

Je toussotai. Dans le café désert, la musique de Noël continuait de jouer, toujours aussi festive et entraînante. Mais ni elle ni moi n'avions envie de célébrer en ce 24 décembre. Je plongeai une main nerveuse dans mon sac à mains et en sortit mon briquet. Que j'allumai. Que j'éteignis. Que j'allumai. Que j'éteignis. Juste pour passer mes nerfs sur quelque chose, à défaut de pouvoir fumer à l'intérieur du café.

—     En tout cas, j'ai peut-être gâché ta vie, mais tu as l'air de l'avoir prise en main. Tu as un job et je t'ai vue tout à l'heure, tu es capable de parler à des inconnus. C'est une bonne chose, non?

Elle croisa les bras.

—     Si tu crois que ça s'est fait du jour au lendemain, tu te fourres le doigt dans l'œil. Ça m'a pris pas mal de séances pour... Enfin, ce n'est pas comme si ça t'intéressait de le savoir.

—     Je suis désolée, Noëlle, murmurai-je. Ça n'efface pas ce qui t'est arrivé, quoi qu'il te soit arrivé, loin de là. Et je ne suis pas naïve au point d'espérer que tu me pardonnes un jour. Mais sache que si je pouvais remonter dans le temps et donner une bonne gifle à la fille que j'étais, je le ferais.

Pour toute réponse, elle haussa les épaules. Peut-être parce qu'elle se sentait trop émue pour prendre la parole. Peut-être parce qu'il n'y avait rien à ajouter. Peut-être un peu des deux, en fin de compte. En tout cas, je sentais que c'était préférable qu'on change de sujet. Je bus une gorgée du cappuccino qu'elle m'avait apporté tout à l'heure et feignis de m'étouffer. Je portai mes mains à ma gorge en une position dramatique.

—     Tu... m'as... empoisonnée..., articulai-je comme si j'étais à l'article de la mort.

J'eus la satisfaction de voir un sourire éclore sur son visage. Amusé. Sincère.

—     Quel dommage, je n'ai pas pensé à me procurer l'antidote.

J'éclatai franchement de rire. Qui était cette fille et qu'avait-elle fait de la timide et renfermée Noëlle Savigny? Elle souriait encore et zieutait le titre de mon livre, que je n'avais pas pris la peine de ranger dans mon sac.

—     C'est drôle qu'on parle de poison quand on voit ce que tu lis, s'amusa-t-elle.

Je la dévisageai, un sourire sur le visage.

—     Tu aimes les livres d'Agatha Christie?

Je ne connaissais personne dans mon entourage qui connaissait cette auteure pourtant célèbre.

—     Je les adore, me confia-t-elle. Ils m'ont toujours été d'un grand réconfort.

Je lui montrai le titre du bouquin et lui demandai si elle l'avait déjà lu.

—     Oui, mais ne compte pas sur moi pour te dire qui est le ou la coupable!

On s'étonna à éclater de rire en même temps. Malgré nous. Quand le silence revint, elle s'enquit:

—     Tu passes le réveillon de Noël toute seule?

—     Comme toi, à ce que je vois.

Elle balaya l'air de la main, comme si elle était agacée.

—     Moi, c'est normal. (Elle ne prit pas la peine de s'expliquer sur sa situation  et enchaîna tout de suite :) Mais toi, tu es Jade Herbert. Tu n'es jamais seule, et surtout pas la veille de Noël. C'en est presque louche.

Je haussai les épaules et, sans réfléchir, lâchai, bien sérieuse :

—     Peut-être que je ne suis plus la Jade Herbert que tu as connue. 

Elle hocha lentement la tête, son regard sombre rivé dans le mien. Finalement, elle sourit.

—     Alors, tu m'en vois ravie.

Je lui souris à mon tour. À l'extérieur, la tempête de neige continuait de mugir et de nous couper du monde, Noëlle Savigny et moi.

***

Ce conte a été écrit par OhMyLonelyMonster et illustré par -Amapola! Tout le mérite de ce travail leurs revient! N'hésitez pas dans les commentaires à leurs dire ce que vous en avez pensé :D 

A demain pour un nouveau conte.

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