Chapitre 2- Monsieur Carton
Le choc me fait tomber par terre. J'entends le fracas du carton qui s'écrase sur le sol, et heureusement, rien de fragile. Du moins je l'espère. Ce petit moment de flottement pendant que je reprends mes esprits me gêne énormément. Ce léger silence est terrible, parce que je n'ai aucune idées de la façon de réagir.
Soudain, une main sur mon épaule.
- "Ça va ? Je vous ai pas vu arriver, j'avais un carton devant les yeux, vraiment désolé, tout va bien ?"
Je n'ose pas lever les yeux de la contemplation de mes chaussures.
- "Oui oui, j'ai juste eu un peu peur."
Une main se tend vers moi que j'attrape, elle me lève avec force. Et là, je le vois. Grand, brun, barbe taillée, long manteau noir et chaussures en daim, cet homme est juste magnifique. Mais ce qui m'a tout de suite conquise, ce sont ses yeux : marrons, d'une profondeur inouïe. Ils expriment tellement de choses que je pourrais m'y plonger sans fin. Son doux visage s'étire jusqu'à un sourire d'une bonté infinie, qui fait légèrement plisser ses yeux de façon incroyablement sexy. Enfin, ses cours cheveux bruns relevés en l'air me donne l'impression qu'il sort à peine du lit, ce qui ne m'étonnerait pas.
Je sens que mes joues brûlent comme jamais auparavant. Je dois sûrement être rouge comme une pivoine à me tenir aussi prêt de lui. Je n'ai jamais été aussi près d'un autre homme, et il a fallu que ce soit un mec comme lui ?
- "Vous êtes sur que tout va bien ? Je n'aimerais pas vous avoir abîmer le jour de notre première rencontre, chère voisine. C'est moi qui emménage en face, je suis Jean, et vous ?
- E... Emma. Je m'appelle Emma, et to... vous ?
- Jean". Je me sens extrêmement bête sur le moment. "Mais on peut se tutoyer. Si tu me le permets, bien sûr."
Toujours ce regard et ce sourire qui me déstabilisent tellement.
- "Bien sûr, bien sûr. Rien... d'abimé dans le carton ?
- T'inquiète pas, c'est que des livres. Rien de bien important."
Un nouveau silence gênée s'installa. Pour moi du moins, lui a l'air de... s'amuser ?
- "Content d'avoir fais ta connaissance, Emma. J'imagine que l'on se reverra. Tu sais où j'habite en tout cas, si jamais tu as besoin de quelque chose..."
Il attrape mon sac tombé par terre et me le tend. Je le remercie sans oser le regarder et insère la clé dans ma serrure.
- "Bonne soirée, Emma ! me dit-il avec un beau sourire en coin.
- Bonne soirée, Jean."
En fermant la porte, je le vois m'adresser un dernier signe de main.
Mon coeur s'affole. Je le sens battre la chamade dans ma poitrine. Mes jambes tremblent, je m'assois rapidement sur le canapé. Cet homme est divinement beau. Il irradie de force, de charisme, de confiance en lui et surtout de... gentillesse. Ce n'était pas de la moquerie que j'ai ressenti de sa part, mais une profondeur sympathie.
Jean, mon voisin. Mon nouveau voisin. Mais qui est-il ?
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