Il se demande comment, surtout pourquoi, cela arrivait à lui.

Bakugo Katsuki, un jeune homme blond aux yeux rubis de vingt quatre ans, avait tout pour réussir. Déjà déclaré surdoué depuis le jardin d'enfants, ses parents en étaient déjà très fiers. Après avoir quitté le cocon familial à ses dix-huit ans, il commença des études de médecine, une tradition de père en fils dans la famille. Il avait passé quatre ans en fac, ayant vu toutes les facettes de ce métier, pour avoir toutes les cartes en main lui permettant de recevoir enfin son diplôme. Entre-temps, il avait loué un appartement qu'il partageait avec son ami Eijiro. Ce dernier faisait des études de coaching dans une autre faculté, lui cassant les oreilles sur son petit ami qui d'après sa description ressemble plus à un Pikachu qu'à un humain proprement parlé.

À la fin de leurs études, ils se séparèrent au croisement de la vie en société.

Tout le monde connaissait le nom de Bakugo dans le monde hospitalier dont Masaru était le meilleur chirurgien du pays. Mais aucun établissement de santé ne voulut du fils à cause de son caractère explosif déjà catalogué depuis ses années en interne.

De par son caractère rochon et d'ours mal léché, son arrogance en faisait rager plus d'un.

Il se retrouva donc à travailler dans une clinique vétérinaire, où il s'occupait non pas des personnes, mais des animaux.

Lapin, chien, chat, rongeurs en tout genre.... Il s'occupait de ces animaux avec un professionnalisme hors pair, voyant plus ses patients à poils comme un portefeuille ambulant au lieu d'avoir une relation homme-animal qui se résumait à une relation sentimentale.

Comme vous pouvez le voir les animaux et lui, ce n'était pas le grand amour.

Il disait tout en se plaignant qu'il n'avait pas fait d'études pour se retrouver dans une clinique où des maîtres ne savaient pas s'occuper d'eux.

"Pourquoi s'en encombrer s'ils ne savent pas s'en occuper correctement...?" Disait-il.

Il ronchonnait à longueur de temps, exaspérant ses collègues de travail qui lui reprochaient beaucoup de choses malgré son excellent travail sur les patients à fourrure.

Il avait pourtant un emploi du temps assez bien dégagé, un temps de pause pour fumer sa seule cigarette de la journée, et des week-ends libres pour ses sorties entre potes. Et par chance, ou malchance, il habitait à deux pas de son lieu de travail dans un appartement en duplex.

En bref, Bakugo Katsuki était quelqu'un qui ne savait pas ce qu'il voulait.

Et un jour, alors qu'il finissait d'ausculter un chien que la clinique allait bientôt retourner dans les bras de son maître, une voix se mit à hurler dans tout l'établissement. Il jura un "bordel" entre les dents avant de remettre l'animal dans sa cage et rejoindre l'accueil. Il soupirait un ras le bol se souvenant que ce jour-ci il fut seul à gérer la clinique animalière et continua de râler en annonant son arrivée à l'entrée. Il dépassa le rideau séparant la réception aux pièces dédiées aux cabinets lorsqu'il vit un jeune homme complètement trempé. Il avait oublié que les temps pluvieux d'automne étaient de retour soupirant de son karma, mais se retourna vers le client.

"Que vous arrive-t-il..., fit-il alors qu'il commençait déjà à râler en pensant qu'il allait être trempé tout comme lui.

_Je... J'ai retrouvé ce chat blessé dans la rue, si on ne fait rien il risque de mourir.

_ Qu'est ce que vous voulez que je fasse...? Soupira le cendré. Il est impossible de le sauver. Même avec des soins, il y a peu de chance que ce chat s'en sorte.

_Vous ne pouvez pas tout de

même essayer...? Il ne mérite pas de rester comme ça ! "

Katsuki prit deux minutes à regarder l'animal de plus près.

Effectivement, même avec les premiers soins, il était fort probable qu'il arrive à tenir ne serait-ce que deux jours.

Mais il releva ensuite sa tête vers le jeune homme.

BIM!

Son cœur frappa d'un coup sa poitrine, telle une flèche heurtant sa cible de plein fouet. Ses yeux brillaient en voyant les siens. D'ailleurs comment ne pas avoir remarqué de telles pupilles couleurs émeraude d'une pareille beauté ?

Le cendré suait du visage, reculant légèrement du petit bureau pour avoir une vue d'ensemble de son client.

Et cela ne fut pas pour le déplaire.

Même s'il lui semblait petit, le reste de son anatomie en montrait bien plus grâce à l'averse extérieure. Le polo vert foncé trempé de ce dernier moulait un corps finement musclé, des cheveux en batailles et d'un vert profond qu'on pourrait s'y perdre, mais retrouver le chemin de son visage par les constellations sur ses joues rougies par sa course.

Il n'y avait que deux mots pour le décrire.

À damner.

Il déglutit avant que le jeune aux cheveux verdoyants ne le fasse revenir à lui.

"Vous pouvez faire quelque chose ou pas ? "

Il resta immobile, où son cerveau chauffa à plein régime

Il était hors de question de perdre cette bombe atomique qui risquait de lui passer entre les doigts.

"Euh.. Je..je vais faire ce que je peux...., dit-il de but en blanc.

_Oh, c'est merveilleux ! S'exclama le vert. Euh...peut-être devrais-je vous donner mes coordonnées? "

_Hein... ?

_Mes coordonnées... Pour prendre des nouvelles de son état.

_Ah.. Euh... Ouais.. Je veux dire... Oui, remplissez le formulaire, s'il...vous plait. "

Il s'appropria de l'animal blessé pour le mettre à l'arrière. Le temps de revenir, le jeune inconnu eut fini de laisser son nom et son numéro. Un jeune homme plus si inconnu lorsque notre beau blond prit la feuille avec le nom de Midoriya Izuku sur le formulaire. Il se mit à pouffer lorsqu'il détourna son prénom "Izuku" en "Deku" pour la prochaine fois qu'il le verrait.

Il donna son numéro personnel afin de lui donner des nouvelles, faisant une pierre deux coups pour essayer de le mettre dans sa poche. Il repartit ensuite à l'arrière pour s'occuper du chat errant blessé.

Plusieurs jours passèrent.

Katsuki semblait aux yeux de ses collègues plus... sociable..?

Il n'avait plus râlé ou ne s'était plaint depuis sa rencontre avec Deku.

Ce dernier venait rendre visite au chat qu'il avait sauvé et vit qu'il reprenait des forces depuis que le cendré lui avait prodigué les soins. Il l'avait d'ailleurs remercié plusieurs fois pour l'avoir pris alors que le chat ne lui appartenait pas.

Mais le meilleur dans tout cela fut qu'il se mettait à parler avec le seul client qui s'était présenté à la clinique. Et puis comment ne pas aimer un mec avec un cul à rendre malade les mannequins.

Ils parlaient de tout et de rien pendant leur pause. Même s'ils étaient en désaccord concernant les animaux, ils s'entendaient bien sur beaucoup de points. Mais ce que le blond aurait bien voulu par-dessus tout, fut évidemment avoir l'audace de lui demander de sortir avec lui.

Il aurait pu si cet événement n'avait pas eu lieu.

Cela faisait maintenant quinze jours que le chat en question séjournait dans la clinique. Ses blessures cicatrisées, son poil ayant reprit un éclat aussi blond que les cheveux du médecin, il n'y avait plus de raison de le garder un jour de plus. Il prit alors le téléphone et composa le numéro de Midoriya tout en tenant le chat qui gigotait dans tous les sens, sûrement excité de pouvoir enfin sortir.

"Oui, allô ?

_Midoriya, je t'appelle pour te dire que ton chat pète la forme. Il faudrait venir le chercher maintenant.

_Oh, euh....je voudrais bien mais...je n'ai pas terminé mon service....

_Tu te fous de moi, là ? Tu avais dit que tu serais disponible pour venir le récupérer !?

_Oui, mais on a déplacé mes horaires à la dernière minute....

_Fais chier... Bon tu finis dans combien de temps ?

_Une heure. Je finis dans une heure, je te promets d'être là après !"

Midoriya raccrocha rapidement avant d'entendre le soupir exaspéré de Katsuki.

Toutefois, ce dernier souriait.

Une chose bien rare, voire inexistante depuis qu'il travaillait ici aux yeux de ses collègues. Mais ce moment resta de courte durée lorsque le chat se mit alors à paniquer, sans que le cendré ne connaisse la raison. Il maintenait l'animal par tous les moyens en le rassurant mais celui-ci réussit à se détacher de son emprise, mettant le foutoir dans la clinique pour animaux avant de sortir comme une furie dans la rue. Évidemment Katsuki lui courut après pour enfin le rattraper.

Seulement il se rendit compte trop tard qu'il était sur la route, le chat dans les bras.

Et lorsqu'il se tourna vers les phares d'une voiture arrivant à toute allure... Plus rien.

Juste le néant avec une voix qu'il était sûr de connaître.

"Ne t'en fais pas... Je vais prendre soin de toi...."

Il ouvrit légèrement les yeux découvrant le visage de son Deku.

Deku...

Il souriait bêtement alors qu'il se pensait au lit à l'hôpital. Il vit toutefois le regard du vert plus grand et plus large que dans ses souvenirs. Il pensait que c'était son réveil difficile qui faisait cet effet, mais il comprit vite que quelque chose n'allait pas.

Et ce fut en regardant devant la vitre où il était installé qu'il se découvrit avec horreur être le chat errant que son crush avait recueilli.

Il gigota dans tous les sens se demandant comment cela avait pu arriver.

Et bien qu'à l'extérieur seuls des miaulements pouvaient s'entendre sous le regard surpris de son "propriétaire", les pensées du jeune vétérinaire furent tout autres.

MAIS C'EST QUOI CE BORDEL!!!!