Trafic et évasion

Vega fut aussi heureuse que soulagée quand elle reçut pendant le voyage en Poudlard Express un message sur son Gallion convoquant une réunion de l'AD le soir même. Elle réussit donc à tolérer les baisers de Richard et la conversation de Grace en laissant son esprit s'évader vers ses retrouvailles prochaines avec sa copine et avec l'AD.

Peu avant le couvre-feu, elle s'éclipsa donc de la salle commune sans s'attirer trop de questions et se rendit jusqu'à la Salle sur Demande. Elle devait s'empêcher de courir ; si quelqu'un la voyait, il se poserait des questions.

Quand elle traversa la porte qui venait d'apparaître pour elle, quelques personnes de toutes les maisons se tournèrent pour lui adresser un sourire ou un signe de la main. Elle répondit à tous, son cœur battant la chamade, arrivant mal à croire que ces mêmes personnes, quelques mois auparavant, doutaient de sa présence et voulaient la jeter dehors. Par la fenêtre, si possible.

Elle repéra bien vite Rionach, encore seule sur un pouf, et s'en approcha, laissant tomber son sac à ses côtés. L'Irlandaise se leva avec un grand sourire en embrassa Vega à pleine bouche, comme si elles ne s'étaient pas vues depuis trois mois.

— Eurk, dit une voix derrière eux. Vous savez, il y a des hôtels pour ça...

Les deux jeunes filles s'écartèrent pour voir Romilda qui les regardait avec un sourire en coin, les yeux pétillants. Rio lui tira la langue et, avec un éclat de rire, les trois filles s'assirent et se racontèrent leurs vacances.

Le premier quart d'heure de la réunion se passa ainsi, dans la bonne humeur, malgré l'absence de Luna. Les amis étaient heureux de se retrouver et l'ambiance était illusoirement légère pendant un moment. Graduellement, toutes les nouvelles furent échangées, le silence tomba dans la Salle sur Demande et l'AD se tourna vers l'avant. Ginny et Neville y étaient seuls ; l'absence de Luna était flagrante à ce moment-là.

— Vous aviez quelque chose à nous dire ? demanda Terry.

Neville fit un geste vers Ginny et celle-ci prit la parole.

— Je suppose que vous avez tous entendu la nouvelle à Potterveille l'autre jour, que Xenophilius Lovegood a été arrêté ?

Presque tout le monde hocha la tête. Soit ils l'avaient entendu en direct, soit un ami leur avait raconté durant le voyage. Seul Nigel eut l'air surpris d'entendre la nouvelle.

— La maison des Lovegood n'est pas loin de chez moi, alors j'ai entendu une explosion. Mon frère, mon père et moi on est allés voir, et on a constaté que Xenophilius n'était plus là.

— Tu es sûre qu'il l'était avant ? demanda Hannah. Je veux dire après que Luna...

— Je l'ai vu la veille, ma mère et moi on lui avait amené à manger. Il n'avait pas l'air très bien, maintenant que j'y pense... Vous avez dû entendre aussi mes frères dire qu'on pensait que Harry, Ron et Hermione avaient été là aussi.

Chacun écouta avec encore plus d'attention ce que disait la Gryffondor.

— On a vu quatre tasses sur le comptoir. On a supposé que les trois autres devaient être pour Harry, Hermione et Ron.

— Comment avez-vous déduit ça ? demanda Michael, les sourcils froncés.

— Xenophilius n'a pas simplement été arrêté, il y a eu une bataille, sa maison était presque détruite. Comme a dit Fred, ces choses ont tendance à arriver quand Harry est dans le coin. Ils ont bien failli détruire la mienne cet été, au mariage de Bill.

Tout le monde se mit à échanger des commentaires sur cette nouvelle information. Visiblement, ils avaient beau avoir entendu parler de Harry, personne n'avait vraiment cru à sa présence avant que Ginny ne donne des détails.

— Qu'est-ce que ça veut dire pour Luna ? demanda Padma au-dessus du brouhaha.

Le volume des discussions tomba à l'entente du nom de leur amie. Neville, qui s'était appuyé contre la table pendant que Ginny parlait, se redressa.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Si on suppose que les Mangemorts ont kidnappé Luna pour faire pression sur son père, maintenant qu'ils ont arrêté Xenophilius, ils n'ont plus besoin d'elle...

La déduction de la Serdaigle jeta un blanc sur l'assemblée. Vega se mordit la lèvre et Rionach lui agrippa la main.

— Bon, ça ne sert à rien de s'énerver pour quelque chose dont on ne connaît pas les détails, dit Neville d'une voix pas convaincue du tout. Luna doit encore être bien vivante quelque part, on s'inquiète pour rien. Et si on s'entraînait un peu pour être prêts le jour où on pourra aller la libérer ?

Malgré l'effort du Gryffondor pour remonter le moral des troupes, l'énergie n'était pas au rendez-vous lors de leur entraînement, auquel ils coupèrent court à peine une heure plus tard, se disant qu'ils se reprendraient dans une semaine.

***

En ce début d'année 1998, les professeurs semblèrent se souvenir d'un coup que les étudiants de l'année de Vega passeraient leurs BUSE en juin. Même les Carrow avaient – plus ou moins – cessé leurs enseignements partisans et étaient retournés aux manuels et aux plans de cours des années précédentes.

Enfin, pour les Serpentard. Alors que Vega et ses camarades passaient souvent leurs soirées dans la salle commune ou la bibliothèque, croulant sous les devoirs et les lectures obligatoires, Rionach et ses autres amies de cinquième année de l'AD lui racontaient qu'il n'en était pas de même pour les autres maisons.

— Flitwick, MacGo, même Slughorn ça va, ils s'occupent de nous, lui dit Charlene à la mi-janvier. Mais pour les Carrow, on ne vaut pas la peine. Pourquoi faire un effort pour éduquer de sales Sang-de-bourbe ou traîtres à leur sang comme nous ? Ils seront sûrement ravis si on se prend tous des T à la fin de l'année...

— Si on se rend à la fin de l'année...

Tous se tournèrent vers Neville, qui haussa les épaules. Il arborait une fois de plus un œil au beurre noir.

— Il faut avouer que les gens tombent comme des mouches maintenant.

Vega avait donc commencé avec l'armée un trafic de ses notes de cours et ses devoirs. Lors de chaque réunion, elle amenait ses derniers parchemins de Forces du Mal et d'Étude des Moldus, et Rio et elle s'affairaient à les copier pour la petite dizaine d'élèves de leur année. Elles avaient soutiré une promesse à tous les membres qu'ils ne pourraient jamais révéler ce processus hors de la Salle sur Demande, même pas à d'autres cinquième année qui ne faisaient pas partie de l'AD. Personne ne pouvait savoir qu'une Serpentard avait décidé de trahir sa maison.

Ce nouveau développement avait fait gagner à Vega encore plus de respect et même d'amitié de la part des membres de l'AD qui étaient restés réticents. Presque tous voyaient maintenant qu'elle était prête à prendre des risques et à se sacrifier, tout autant que les membres des autres maisons.

— Ma fausse petite Serpentard préférée, lui disait souvent Rio en l'embrassant.

***

À la fin du mois, une réunion presque entière avait porté sur le Quidditch. La conversation était loin d'être amusante, cependant : le samedi suivant aurait lieu un match. Au dernier avant Noël, l'équipe de Poudlard avait réussi non seulement à battre celle de Serpentard, mais leur attrapeur avait attrapé le Vif d'Or sous le nez de Grace. Furieux, Snape et les Carrow, entièrement soutenus par toute la maison vert et agent, avaient décrété qu'une telle honte ne serait plus permise. Ils avaient donc décidé d'enfermer tous les joueurs de Quidditch de Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle dans les cachots pendant toute la semaine menant au match. Ne les laissant même pas sortir pour aller aux cours, ils les nourrissaient une fois par jour de pain et de soupe claire. Serpentard devrait être capable de battre une équipe épuisée, affamée et inconfortable, non ?

Le plan était donc de les faire sortir de là dès le lendemain – mercredi.

— On pourra les cacher ici jusqu'à samedi, dit Neville. La majorité des membres de l'équipe font déjà partie de l'AD, et les autres... ils voudront peut-être se joindre à nous maintenant. Qui veut venir avec moi demain ?

Seamus fut le premier à lever la main, suivi de Lavande et Cormac. Après une seconde rapide d'hésitation, Vega joignit sa main aux autres dans les airs. Rio se tourna vers elle, la bouche ouverte.

— Ça va pas la tête ? siffla-t-elle. T'es suicidaire ?!

— Vega ? demanda Neville en haussant les sourcils.

— Eh bien, comme c'est dans les cachots, près de ma salle commune, je pensais que je pourrais être utile...

Seamus renifla.

— Ouais, utile pour nous mettre des bâtons dans les roues surtout.

— Non, mais t'as pas un peu fini ?! claqua Vega, finalement à bout de nerfs.

Tous les membres de l'AD se tournèrent vers la Serpentard, les yeux ronds, mais celle-ci, le visage rouge, n'avait d'yeux que pour Seamus.

— Je comprenais tes doutes sur moi au début, mais il me semble que là j'en ai dit assez, fait assez, pour mériter ta confiance. Que tu m'aimes personnellement ou pas n'est pas mon problème, mais je suis membre de l'AD comme toi, et il serait temps que tu l'acceptes et que tu me laisses faire ma part.

Après cet éclat de la jeune femme, on aurait pu entendre une mouche voler. La tension entre Seamus et elle, qui se fixaient dans les yeux, était à couper au couteau. Finalement, le Gryffondor, le visage impassible, hocha la tête, et la salle sembla s'ébrouer.

— C'est décidé alors, dit Neville. Seam, Cormac, Lav et Vega, venez ici, on va planifier. Les autres, sortez des mannequins et amusez-vous.

Les jambes flageolantes et le cœur battant la chamade, Vega s'avança vers le tableau à l'avant de la salle avec l'impression d'être enfin entrée dans la guerre.

***

Elle avait passé des heures à s'inquiéter. Et si elle s'endormait et ratait le rendez-vous ? Les autres n'auraient pas ce problème : ils partageaient tous leur dortoir avec des camarades de l'AD, pourraient se mettre des réveille-matin au beau milieu de la nuit sans que personne ne s'en formalise, et ainsi profiter de quelques heures de sommeil profond avant l'aventure. Mais Vega ne pouvait pas risquer de faire connaître ses plans à Grace et Tory, alors elle était partie se coucher à la même heure qu'elles, et n'avait qu'à espérer qu'elle ne s'endormirait pas trop profondément. Il ne manquerait plus que ça pour ajouter une couche à l'ire de Seamus.

Finalement, Vega n'avait pas à s'inquiéter. Ses veines et son estomac frétillaient tellement d'une excitation nerveuse qu'elle se réveillait en sursaut chaque fois qu'elle somnolait cinq minutes. À deux heures trente, une demi-heure avant le rendez-vous avec les Gryffondor au coin du corridor de la salle de potions, Vega se redressa dans son lit. Elle resta silencieuse quelques secondes, s'assurant bien que les respirations profondes qu'elle entendait signifiaient bien le sommeil de ses deux compagnes, puis se leva silencieusement. Elle ôta sa robe de chambre, sous laquelle elle était restée habillée, prit ses chaussures dans ses mains, et sortit du dortoir sur la pointe des pieds. Une fois la porte fermée derrière elle et la première étape franchie, elle entama alors la traversée de la salle commune, heureusement vide à cette heure. Le mur de l'entrée la laissa sortir sans problème – elle remercia mentalement Salazar Serpentard de ne pas avoir décidé de faire garder sa salle commune par un portrait, comme Godric Gryffondor – et, quand il se referma, elle se permit de s'y laisser reposer avec un soupir profond. Voilà. Elle allait officiellement se rebeller contre la direction, contre sa maison. Il était trop tard pour revenir en arrière.

Après avoir passé quelques secondes immobile, Vega s'ébroua et enfila ses souliers. Maintenant qu'elle n'était plus entourée de ses camarades, le risque de se geler les pieds était plus grand que celui de se faire prendre. Elle commença à avancer dans le corridor sombre, songeant aux quatre Gryffondor qu'elle allait rejoindre. Ils devaient avoir quitté leur salle commune depuis longtemps déjà. Ils avaient presque tout le château de haut en bas à traverser, alors qu'elle n'avait que quelques dizaines de mètres.

Qu'elle traversa aisément. Sans grande surprise, les patrouilles nocturnes des Carrow, qui cherchaient à prendre des étudiants hors de leurs lits – ces jours-ci, presque assurément des membres de l'AD – se rendaient très peu dans le coin de la salle commune de Serpentard. Ce n'était pas par confiance, Vega en était sûre, les Serpentard avaient toujours été aussi prompts à briser les règlements que les autres maisons. C'était plutôt que les Carrow ne voulaient pas avoir à punir leur propre maison, alors ils fermaient les yeux. D'ailleurs, elle était certaine que si elle tombait sur l'un d'eux cette nuit, à trois heures moins le quart du matin, elle n'aurait pas à creuser bien profond pour trouver une excuse qui la laisserait retourner à son dortoir impunie.

Alors que Vega s'approchait du coin que Neville avait établi comme point de rencontre, elle jeta un coup d'œil aux mains phosphorescentes de sa montre. Il restait encore dix minutes avant l'heure convenue ; elle serait sans doute la première arrivée.

— Ah tiens, quand on parle du loup.

Vega sursauta quand elle tourna le coin et se trouva face aux quatre Gryffondor. Cormac hocha la tête en sa direction, Neville et Lavande lui sourirent.

— On était en train de parier si tu te pointerais ou pas, dit Seamus d'une voix basse, mais avec un sourire en coin.

— Tu as perdu j'espère, répliqua Vega du tac au tac avant de lui tourner le dos, les bras croisés.

Neville lui fit un clin d'œil, avant de prendre un air sérieux. Ses quatre camarades se tournèrent vers lui, tout ouïe, et il indiqua du doigt le couloir d'où ils étaient arrivés.

— Ils sont enfermés par là-bas, dans une vieille salle de classe inutilisée, dit Neville. J'y ai été en retenue deux ou trois fois depuis le début de l'année, je la connais intimement.

Vega grimaça, mais le visage de son aîné arborait un petit sourire. Un Gryffondor jusqu'à la moelle.

— Elle est du côté Poufsouffle du sous-sol, alors il faudra faire plus attention qu'ici. Les Carrow ou Rusard s'y promènent des fois.

Les cinq compères discutèrent encore quelques instants de la marche à suivre avant de se mettre en marche, Cormac et Neville en tête, les filles au milieu, Seamus derrière elles. Les cinq baguettes étaient sorties dans des poings serrés, et aucun mot ne fut prononcé alors qu'ils traversaient les trois corridors qui les séparaient de leur destination.

Une fois arrivés devant une porte noire fermée, Neville, Cormac et Vega se placèrent en demi-cercle dos à Lavande et Seamus, qui s'attaquaient à la poignée. Personne n'avait osé lancer de Lumos, de peur d'attirer l'attention, alors ils ouvraient grand leurs oreilles, à l'affût de tout bruit qui annoncerait une arrivée inopportune. Vega déglutit, fixant un coin qu'elle voyait à peine, la paume moite autour de sa baguette. Elle espérait que tout se passerait sans accroc ; elle avait beau connaître des sortilèges d'attaque et de défense en théorie, elle ne savait pas encore si elle était tout à fait prête à passer à la pratique.

Derrière elle, Seamus et Lavande passèrent près de trois minutes complètes à marmonner des sortilèges et des jurons avant qu'enfin un déclic ne se fasse entendre et qu'ils ouvrent tout grand la porte.

À l'intérieur, l'obscurité et le silence étaient tels qu'ils crurent un instant s'être trompés de pièce, jusqu'à :

— Bon, c'est pas trop tôt hein !

Lavande alluma enfin le bout de sa baguette et ils virent Ginny se lever avec un sourire et traverser la pièce pour donner un coup de poing sur l'épaule de Neville en souriant. Celui-ci leva les yeux au ciel.

— T'avais qu'à pas te faire prendre ! taquina-t-il.

La dizaine de joueurs qui accompagnait Ginny se leva et s'avança à son tour. Quelques-uns connaissaient déjà Vega de l'AD, et lui adressèrent un hochement de tête de remerciement, alors que d'autres la fixaient avec des yeux ronds.

— On a préparé la Salle sur Demande, dit Neville. Vous pourrez y rester jusqu'au match, comme ça les Carrow ne pourront pas vous reprendre.

Il se tourna vers Vega.

— Merci pour ton aide. J'imagine que tu ferais mieux de retourner à ton dortoir maintenant.

— Mais... je n'ai rien fait ! Je peux vous raccompagner jusqu'à la Salle sur Demande ?

— Pour ensuite te refaire la moitié du château seule ? dit Ginny en lui serrant bras. Compte-toi chanceuse d'avoir ta salle commune tout près

— Et sois contente de n'avoir rien eu à faire, ajouta Lavande. C'est comme ça, les missions où tout se passe comme sur des roulettes. On en voudrait plus souvent.

Vega soupira, mais, voyant la logique dans ce qu'ils disaient, adressa un signe de la main à l'équipe de Quidditch – que tous lui rendirent avec plus ou moins d'enthousiasme – et sortit de l'ancienne salle de classe. Après quelques mètres dans le corridor sombre, elle entendit un écho de pas qui la suivait. Serrant son poing autour de sa baguette, elle fit volte-face, tenant celle-ci au niveau de sa poitrine comme on lui avait enseigné.

Face à elle, Seamus leva les bras au ciel en capitulation feinte. Vega souffla de frustration – et de soulagement que ce ne soit pas un véritable adversaire – et demanda d'un ton sec pourquoi il la suivait.

— Je te raccompagne.

Vega faillit éclater de rire.

— Quel gentleman, dis donc !

— Je ne fais pas ça pour te protéger, mais pour nous protéger. Je veux m'assurer que tu ne vas pas courir tout raconter à Rogue dès qu'on aura le dos tourné.

Vega leva les yeux au ciel et continua à marcher.

Elle venait de passer le coin quand elle entendit une exclamation de rage derrière eux. Avait-elle reconnu la voix de Rusard ? Les sourcils froncés et le cœur battant la chamade, elle commença à faire volte-face, mais avant qu'elle ne puisse voir ce qui se passait, elle vit Seamus se diriger vers elle presque à la course.

— Qu'est-ce que –

Avant de finir sa question, elle reçut le poing du jeune homme dans la pommette. Elle s'écrasa contre le mur, voyant des étoiles, et leva des yeux abasourdis vers Seamus. Celui-ci la regardait avec un petit sourire, la baguette levée, et avant qu'elle ne puisse dire un mot, un jet rouge en sortit pour l'atteindre en pleine poitrine.

Elle se sentit voler quelques mètres avant de retomber comme une poupée désarticulée sur le sol dur et froid du cachot. Puis tout devint noir.

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