L'arme pointée, la jeune femme n'eut finalement pas le courage de tirer. En plus, elle était sûre de détester le goût du chien.

Elle abaissa sa main, et fit un pas vers lui. Il la laissa approcher, debout sur ses quatre pattes, méfiant mais pas encore assez apeuré pour fuir.

Abi remarqua un reste de collier qui avait du être rouge autour de son cou. C'était donc un chien apprivoisé, pas une de ces meutes sauvages qui sillonnaient le pays pour attaquer et bouffer tout ce qu'ils trouvaient.

Alors qu'elle se trouvait à moins de cinq mètres de lui, le chien émit un aboiement plaintif et recula. La jeune femme se figea.

— Je ne vais pas te faire de mal, tu sais... même si j'ai pensé un instant à te bouffer...

Elle grimaça.

— Mais t'es trop crade pour être comestible.

Le chien continua de la regarder sans broncher, prêt à décamper. Le silence enveloppa la forêt, tourbillonna autour d'eux, les laissant seul au monde.

Une branche craqua.