9. Wingardium Leviosaaaaa
Les jours suivants furent plus calmes. Je commençais doucement à m'intégrer au monde sorcier, à prendre mes repères (je ne me perdais presque plus dans les couloirs !) et à comprendre les cours. Les semaines s'étaient enchaînées et, même si j'avais toujours ce sentiment de "Je n'ai rien à faire ici !", je prenais mon pied !
Un petit résumé de ces deux dernier mois s'imposait :
Une grande majorité des cours (que ce soit métamorphose, sortilège, ou tous les autres) se résumaient à de la théorie, de la théorie et encore de la théorie (vive les parchemins qui s'empilaient et les crampes à force d'écrire ! Wouhou !), mais ils s'avéraient passionnants pour peu que l'on s'y intéresse. Quant aux rares fois où les professeurs nous avaient demandé d'utiliser notre baguette, j'avais habilement réussi à éviter de lancer des sorts, me faisant aussi petite que possible et feignant de ne pas réussir.
Pour ce qui était des cours de vol, j'avais eu du mal à remonter sur un balai, mais finalement le kiff de voler avait pris l'ascendant sur le traumatisme du premier jour, et maintenant c'était m'en faire descendre qui s'avérait galère. J'avais également parlé à la professeur de ce petit projet de ping pong sorcier, mais la conversation avait rapidement dégénéré et je m'étais retrouvée à devoir apprendre à la professeur à jouer au-dit sport. Une expérience ma foi tant comique que gênante...
Ne restaient plus que les cours de potions qui, sans grande surprise, étaient encore et toujours de véritables épreuves, même s'il serait plus juste de les appeler des "cours de survie" puisque ma principale activité était de tenter de ne pas décéder face aux regards sanguinaires de Rogue. Et je vous laisse deviner qui faisait partie de ses victimes fétiches. Tout juste mes amis ! C'était bibi.
Le Maître des Potions n'avait, semble-t-il, toujours pas digéré ma petite allusion à Lily. Alors autant vous dire qu'il ne me portait guère dans son cœur...! En bref, simplement une réaction fort peu étonnante et, je dois bien l'avouer, amplement méritée. Ça m'apprendra à parler de Lily en présence de Severus...!
Mine de rien, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que Rogue pouvait bien penser de moi... Se pouvait-il qu'il pense que j'avais bluffé, ce jour-là ? Ou est-ce qu'il croyait que j'étais un Legilimens ? Que j'avais lu dans ses pensées ? Ou bien que Dumbledore m'avait tout dit ? Et si... Et s'il pensait que j'étais un Mangemort ?! Ou pire, s'il savait tout...?...
L'agitation du cours d'enchantements me tira de mes pensées. Je papillonnai des yeux pour revenir dans le présent, et poussai un petit soupir histoire de chasser l'angoisse qui m'avait gagné. Même quand il n'était pas là, Rogue arrivait à me foutre la trouille...! Si ça c'était pas du talent ! Malgré tout, la dernière hypothèse, et de loin la pire, retentissait terriblement dans ma tête.
Et s'il savait tout...?
Des mouvements acharnés à côté de moi achevèrent de flinguer ma réflexion. C'était tout bonnement impossible de se concentrer plus de trente secondes avec un Ron complètement attardé qui secouait sa baguette magique comme s'il espérait en voir surgir quelque chose ! J'esquivai de justesse un coup perdu du rouquin, manquant de peu de finir le cours avec une nouvelle bosse sur le visage. Depuis quelques semaines, j'étais de nouveau extraordinairement normale grâce aux potions que Pomfresh m'avait donné, et je comptais bien m'assurer que ça continue ! Oh que oui, bien que depuis le début de l'année mon faciès avait vécu une grande histoire d'amour avec le sol, j'étais décidée à mettre un terme à cette relation casse gueule !
À ma gauche, Ron s'obstinait encore à remuer inutilement sa baguette dans le vide, m'arrachant une énième fois à mes pensées. Hermione l'interrompit d'une main :
-Non, stop stop stop, tu as failli crever un œil à Alice. Et puis d'ailleurs, tu ne sais même pas le prononcer ! C'est Leviooosa, et pas Leviosaaa.
-Fais-le, toi, puisque t'es si intelligente ! Vas-y !
Je me passai une main sur le visage, désespérée. Ron n'avait donc aucun instinct de survie... Avec un petit sourire malicieux, je me penchai vers lui pour lui chuchoter :
-Petit conseil : si j'étais toi j'éviterais de mettre la Granger en rogne. Parce que niveau magie, laisse-moi te dire qu'elle te défonce !
Ron répondit à ma mise en garde par un rire mauvais. Masquant son outrage, la Granger en question leva dignement le menton et se redressa sur le banc, une lueur de "Tu l'auras voulu" dans le regard. Oh que oui, elle allait fermer son caquet cet impertinent de Weasley ! Il allait déguster sévère !
Elle exécuta le sortilège avec assurance, déterminée à balancer l'étendue de son talent à la tronche de l'autre imbécile fini, et la plume posée devant elle s'éleva doucement dans les airs.
-Oh, regardez tous miss Granger ! s'exalta Flitwick.
Hermione jeta un petit regard victorieux à Ron, qui croisa les bras sur la table et y fourra sa tête dans une moue boudeuse. Je pouffai silencieusement. Décidément, dans tous ses états, ce mec était une source de fun inépuisable ! Je l'entendis commencer à ronchonner dans son coin, un charabia incompréhensible à moitié étouffé s'échappant d'entre ses bras. De toute évidence il pestait contre Hermione. Je lui assénai une claque derrière la tête accompagnée d'un petit "tu arrêtes" digne d'une maman. Un peu de respect tout de même !
J'obtins pour seule réponse un splendide grognement. Rah ces gosses... On leur donne des conseils et ils sont même pas fichus de les écouter ! Et après ça se plaint...
De l'autre côté, Seamus s'acharnait lui aussi comme un dégénéré sur sa plume. Une pauvre et innocente victime, hélas destinée au trépas... Paix à son âme.
Je détaillais la plume d'un œil soucieux, un sourcil relevé, me disant que toute personne sensée aurait aussi senti la connerie arriver. Le jeune garçon tourna la tête vers moi :
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Euh... Tu sais ce qui va se passer, hein ?... Ça va PÉTER ! BOUM !
-Pas cette fois ! Admire !
Il prit un air sérieux et releva ses manches. Face à son assurance, je soufflai bruyamment :
-Haaaa, Seamus, mon cher Seamus... Le déni c'est pas la bonne solution.
Et m'ignorant royalement, il pointa sa baguette sur sa plume, tirant la langue de manière enfantine, les sourcils froncés dans une expression d'intense concentration. Je ne pus retenir un petit sourire : il faut voir le bon côté, la motivation reste intact, et ça c'est formidable.
M'enfin, le calme qui régnait dans la salle ne fut que de courte durée, et prit fin au moment-même où Seamus lança le sort... Inutile de vous détailler le résultat je pense. Plume incendiée, visage carbonisé, cheveux fumants, la totale ! Mais qu'est ce que je lui avais dit ! C'est fou ça, ces gosses incapables d'écouter la voix de la sagesse !
Le jeune garçon regardait d'un air abasourdi sa plume incandescente retombée lentement sur sa table. Je lui donnai une petite tape dans le dos :
-Ah mais oui, je vois ça. Un franc succès, ma parole !
Il se tourna à nouveau vers moi, et me lança sur un ton mi-indigné mi-sournois :
-Mais vas-y toi, au lieu de te moquer !
-Mais je me moque pas !
-Mais si !
-Mais non !
-Mais si !
-...Juste un peu !
Il attrapa ma baguette qui était posée devant moi et me la tendit avec insistance :
-Lance le sort.
Je me refroidis instantanément, tout mon enthousiasme se dissipant à la simple entente de cette phrase. "Lance le sort"... Cela faisait des semaines que je redoutais ce moment, où je devrais à nouveau faire de la magie. Je savais très bien que je ne pourrais y échapper éternellement, étant donné que je me trouvais littéralement dans une école de magie, mais j'avais jusque là repoussé ce moment le plus loin possible, craignant de déclencher une alternative au Grand Festival du Rhum (autant l'appeler comme tout le monde l'appelait...). Je pris de profondes inspirations pour me calmer, essayant de me convaincre que tout cela s'était passé il y a plus d'un mois, et que maintenant que j'étais habituée à vivre parmi les sorciers et à côtoyer la magie au quotidien, il n'y avait aucune raison pour que ça dégénère...
Je saisis ma baguette d'une main tremblante, mon assurance bancale et la gorge nouée par l'appréhension. Et si je me foirais et qu'on mourait tous ? Non mais vous imaginez l'horreur !
Dans un mouvement lent et incertain, j'en pointai le bout sur la plume qui patientait sagement sur mon pupitre, puis commençai à exécuter un mouvement de poignet, en énonçant la formule :
-Win-...
Ma voix était rauque et enrouée. Je toussai pour m'éclaircir la gorge et déglutis difficilement avant de reprendre :
-Wingardium Leviosa...
Les yeux fixés sur ma plume, je la vis peu à peu s'élever dans les airs. Je poussai un petit cri, puis sentis un énorme sourire s'étirer sur tout mon visage. Oh yeah ! Alice est dans la place ! Qu'est'c'vous allez faire ?!
Et presque aussitôt Ron lâcha un tonitruant "AAAAAAA !".
Je détachai mon attention de ma plume et penchai la tête vers lui dans un long soupir amusé :
-Non Ron, c'est pas Leviosaaaaa. Tu écoutes un peu ce qu'on te dit ?
Mais le jeune garçon ne réagit pas, une expression de pure frayeur placardée sur son visage livide, tandis qu'il regardait la salle dans une grimace tordue. La sexitude incarnée, me direz-vous. En effet, je le concède, mais sur le coup il y avait bien plus préoccupant que la divine beauté de Ronald.
Un nœud se forma dans ma gorge alors que je suivais lentement le regard du jeune Weasley.
Oh. Bordel. De. Crotte.
Toutes les plumes étaient en lévitation dans les airs.
Prise de panique, je fis un mouvement de recul, faisant au passage basculer ma chaise en arrière et m'envoyant dire bonjour au sol. Hmm, pour les bonnes résolutions on repassera... La tête sur le plancher et les jambes en l'air dans une position peu glorieuse, j'observais le ballet aérien qui avait lieu sous le plafond de la salle.
Trois possibilités... Soit les élèves s'étaient découvert simultanément un talent inné pour la lévitation. Soit l'âme damnée du pigeon revenaient de l'au-delà pour hanter les plumes. Soit le boulet qui foutait la merde générale, c'était encore moi. Et étant donné que trois quarts des élèves étaient des gourdes en sortilèges et que le fantôme du piaf devait certainement avoir autre chose à faire de ses journées, pas besoin d'être Einstein pour comprendre d'où venait le problème.
MERDE, MERDE ET REMERDE !!! Complètement paniquée, je me mis à secouer ma baguette dans tous les sens, espérant naïvement que le sortilège allait se rompre et que les plumes allaient gentiment retomber sur les tables... mais c'était sans compter sur l'Univers qui avait décidé que fuck ! C'est ainsi que les plumes se mirent à s'agiter dans les airs, suivant les mouvements saccadés de ma baguette. Je vous laisse visualiser le tableau : une gogole avec les pieds qui dépassaient secouant son super bâton magique comme si il y avait une mouche dessus qui refusait de partir, des plumes par dizaines faisant des montagnes russes dans les airs, les élèves tout autour rabattant leurs bras sur leur tête et sautant à plat ventre sous leur table pour ne pas se faire embrocher, et au milieu de tout ça un Flitwick qui jubilait et applaudissait fièrement. Un foutoir comme on en voit rarement ! Finalement, je balançai ma baguette à l'autre bout de la salle, assommant un innocent Pouffsouffle au passage, et les plumes retombèrent sur les pupitres comme si de rien n'était. Puis le calme revient aussi vite qu'il était parti.
Pendant plusieurs minutes, un silence de mort pesa dans la salle, perturbé de temps à autres par un grincement de parquet, un bourdonnement de mouche ou encore un couinement d'élève se retirant une plume du postérieur. Je rampai jusqu'à mon pupitre et appuyai mes deux coudes dessus pour me redresser afin d'avoir un aperçu global des dégâts.
Quelques élèves se relevaient peu à peu et leurs visages émergeaient de derrière les tables, affichant un magnifique panel de couleurs : on allait du vert au blanc, en passant par le rouge. Roh la vache, il était même violet celui-là ! Flitwick, quant à lui, avait tout bonnement disparu. Sûrement s'était-il fait jarté de la pile de livres sur laquelle il était d'ordinaire perché. Je ne connaissais pas très bien le règlement intérieur de Poudlard, mais j'étais à peu près sûre que "agression de professeur à l'aide d'un armada de plumes volantes" n'était pas autorisé. Zut...
Hermione, une bonne dizaine de plumes plantée dans sa tignasse et baguette en main en prévention d'une nouvelle apocalypse, tourna brusquement la tête vers moi. Elle avait l'air un chouïa, mais alors juste un rikiki tout petit chouïa irritée que quelqu'un ai fait une prestation plus impressionnante que la sienne.
-Par Merlin, mais comment tu as fait ça ?!
Je ne répondis rien. À vrai dire, je n'en savais foutrement rien. J'avais l'impression que c'était une mauvaise blague... Ils faisaient des pranks dans le monde des sorciers ?
Et alors que la jeune sorcière me secouait comme un prunier pour que je lui crache la réponse, un gros tas de livres se mit à remuer et la tête de Flitwick apparut au milieu en poussant un sifflement admiratif.
-Eh bien ! Je vois que l'on a une championne de lévitation !
Je me ratatinai sous mon bureau, arborant probablement la même expression de blob fish que Neville au premier cours de vol. Une flaque. C'est ça : une flaque ! Qu'est ce que j'aurais aimé devenir une flaque en cet instant...
J'entendis le professeur se dégager de l'amoncellement de grimoires et se redresser pour mieux observer la salle.
-Miss Collins. Où est Miss Collins ?
Oh fichtre de fichtre ! J'étais compromise. N'y tenant plus, je me ruai à quatre pattes vers la porte, piétinant au passage quelques élèves amorphes étalés sur le sol. Opération évacuation. Le but : atteindre la sortie et se barrer le plus loin possible.
-Ah, Miss Collins, vous voilà !
Je me stoppai net. Alerte rouge ! L'ennemi m'avait repéré ! Vite, tentative de replis ! Dans toute mon illustre sublimité, je me laissai lamentablement choir au milieu des élèves au sol, me fondant dans la masse : un tas informe parmi les tas informes.
Mais Flitwick ne lâchait pas le morceau. Des couinements étouffés se firent entendre à mesure qu'il arpentait l'allée, écrasant allègrement une jambe par-ci un ventre par-là. Finalement, sa tête apparut dans mon champ de vision, son double menton au premier plan. Son meilleur profil... Qui l'eut cru ?
-Miss Collins, commença-t-il. J'aimerais m'entretenir avec vous. Les autres, dehors. Le cours est fini.
Les élèves se mouvèrent peu à peu sans grande conviction, et leurs visages, toujours autant colorés, étaient tous flasques et inexpressifs.
Alors qu'une grande partie de la classe était sortie, quelques élèves s'agglutinaient encore dans un coin de la salle, se pressant autour du Pouffsouffle toujours inconscient. Flitwick s'approcha d'eux et commença à les pousser vers la sortie avec empressement.
-Allez, ouste ! Du balais !
Les pauvres élèves attrapèrent tant bien que mal leur camarade étalé sur le sol et le trainèrent par les pieds hors de la salle. Sitôt qu'ils furent sortis, Flitwick fit claquer la porte d'un mouvement de baguette et se tourna vers moi, un grand sourire aux lèvres et les yeux brillants d'émotion.
-Si vous me le permettez, j'aimerais vous parler de quelque chose... dit-il d'une voix dégoulinante d'enthousiasme.
Je sentais qu'à l'issue de cette discussion, il y aurait une emmerde de plus à ajouter à ma liste...
※-※-※
-Il t'a vraiment dit ça ?!
-Mais oui, j'te jure ! Il y croyait trop l'autre nain !
-Et qu'est ce que tu lui as répondu ?
-Je lui ai dit : «Écoute moi bien mon coco, les nabots comme toi, moi je joue au foot avec,
alors viens encore une seule fois m'adresser la parole et je te promet que je t'envoie dire
bonjour aux oiseaux, pigé ?!».
Hermione riait, ses épaules se secouant doucement tandis qu'elle essuyait du revers de la main une des dernières larmes qui coulaient sur sa joue, vestige de ses pleurs. Elle s'était
réfugiée aux toilettes des filles un peu plus tôt dans l'après-midi, juste après le cours de sortilèges, et s'était laissée aller à tous les malheurs de la vie. Sitôt mon entretien avec le professeur Flitwivk achevé, j'étais allée la rejoindre pour passer l'après-midi auprès d'elle. Et puis, je loupais les cours de potions, alors bon...
Elle était assise face à moi sur le couvercle des toilettes, les jambes rabattues contre sa poitrine, et m'écoutait raconter comment j'avais rembarré le pauv' moldu qui m'avait demandé de sortir avec lui quelques années auparavant.
Il est vrai que j'y étais peut-être allée un peu fort avec lui (il me semble d'ailleurs qu'il est allé voir une psychologue après notre conversation), mais bon dieu ! Il fallait me comprendre
aussi ! Déjà qu'il était loin d'être un modèle de beauté, le susdit moldu avait le QI d'un bulot. Si c'était pas triste tout ça... Au moins mon histoire a eu l'effet de dégriser un peu la jeune fille et de lui faire retrouver le sourire.
-Tu as vraiment une vie trépidante, Alice !
-C'est le cas de le dire, en effet.
Après tout, c'était qui qui était actuellement à Poudlard, en train de parler à Hermione
Granger peu après avoir démoli les lois de la magie ?
-Au fait, qu'est ce que le professeur Flitwick te voulait ?
-Ah...
Ce fut la douche froide, la tempête, que dis-je, l'ouragan...! Rien que de repenser à la
conversation que j'avais eu avec le-dit professeur, je ressentais le besoin vital de creuser un
trou et de m'y enterrer vivante par honte.
Flitwick avait voulu s'entretenir avec moi sur un sujet... Et quel sujet, mazette ! M'inscrire à
un concours de jeunes prodiges magiques. Si c'était pas une tentative de meurtre par excès
de gênance, alors je sais pas ce que c'est ! Imaginez-vous un truc un peu comme America's
Got Talent, mais pour les sorciers. Genre Wizarding World's Got Talent. Et moi, comme une
courge, j'avais dit oui pour clore le plus rapidement la discussion. Résultat : me voilà
candidate à un concours de magie pour sorciers surdoués, alors qu'il y a quelques mois à peine j'étais encore une moldue pas fichue de faire fonctionner un lecteur DVD correctement. Le
karma, que voulez-vous...
Je haussai les épaules d'un air détaché et fis un vague mouvement de la main :
-Boh... Un truc sans importance...
Mais alors qu'elle s'apprêtait à me secouer à nouveau pour que je lui crache les détails, je
l'interrompis de la main, le regard braqué vers le couloir et envahie d'un soudain élan d'effroi.
Quelque chose... Il y avait quelque chose dans le couloir. Quoi ? Je ne sais pas... Mais
j'étais à peu près sûre d'avoir vu une ombre passer devant la porte, en direction de la
Grande Salle. Et cela n'augurait rien de bon...
Je me redressai aux aguets, les sens en éveil, puis après avoir murmurer à Hermione de
rester où elle était, je m'approchai lentement du couloir, veillant à ne pas faire le moindre
bruit. À nouveau je perçus un mouvement provenant cette fois du bout du couloir, et une
silhouette sombre disparut au détour d'un virage.
Cette fois j'en étais sûre, il y avait quelque chose... ou plutôt quelqu'un. Et je ne sais si ce fut
la cape aux reflets violacés ou la nonchalance que dégageait la forme humaine que je
venais de voir, mais mon instinct m'affirmait que c'était Quirrell.
Hmmm... Quirrell, se promenant seul dans un couloir de Poudlard, la nuit du 31 octobre...
Mais c'est que c'est suspect tout ça ! Il était grand temps pour Inspecteur Alice d'aller
investiguer ! Je m'apprêtais à sortir des toilettes lorsque la tête d'Hermione émergea d'une cabine de WC :
-Tu vas où ?
-...Je vais aller me promener un peu toute seule par là-bas, dans ce grand couloir sombre et
parfaitement désert où absolument personne de suspect ne se promène, en quête d'un sens à mon existence. À plus !
La jeune sorcière commença à se lever pour m'accompagner, alors je m'écriai
maladroitement :
-Non ! Toi tu bouges pas de là !
Elle parut surprise, puis se reprenant, elle croisa les bras d'un air déterminé :
-Je viens avec toi.
-Reste là. Si... Si tu es sage, on ira à la bibliothèque !
Haaan, je vous entends d'ici : Le coup interdit, Alice ! Tu n'avais pas le droit ! Oui je sais je
suis sadique. Mais c'était un cas de force majeure, alors au diable les convenances !
La sorcière pesa le pour et le contre, puis se rassit sur les toilettes, toujours aussi
déterminée :
-Je t'attends là.
Oh la la ! Elle allait être sage comme jamais ! À elle la connaissance, le savoir, et tous les
sombres secrets de l'école ! Mouahaha !
Je sortis tranquillement des toilettes, d'un air de profonde philosophie pour rendre un
minimum crédible cette histoire de promenade nocturne existentielle, puis sitôt que je fus
hors de portée de vue, je me ruai sur la pointe des pieds jusqu'au coin du mur où la
silhouette de Quirrell avait disparu quelques instants auparavant. À l'autre bout du couloir,
j'aperçus les longs pans de sa robe, éclairés par la lueur de la Pleine Lune, qui flottaient
derrière lui, lui donnant des allures de spectre.
Alors toi mon coco, tu peux toujours courir, je te lâcherais pas les bask' !
※-※-※
Le voilà ! *frappe dans ses mains en rythme* Le chapitre ! Le chapitre ! Le chapitre !
Ahhhh, vous pouvez pas savoir à quel point je suis excitée d'en fin publier ce chapitre ! J'ai pris tellement de plaisir à l'écrire, je rigolais seule comme une cruche devant mon ordi (mais du coup j'espère vraiment qu'il vous a autant fait rire qu'il m'a fait rire ! Sinon ça serait vraiment triste XD).
Voilà voilà, il ne me reste plus qu'à vous dire : au prochain chapitre ! et à vous souhaiter une bonne journée (ou une bonne nuit, ou une bonne matinée, ou une bonne soirée, ou de bonnes vacances, ou un joyeux Noël, ou un bon anniversaire,... Tout dépend de quand vous lisez ce chapitre !).
Bisous sur vos petits nez ! <3
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