6. Alice au Pays des Sorciers

-Alice...

Cette voix... Je connaissais cette voix...

-Alice ...?

Elle avait l'air si lointaine, presque étouffée, et pourtant elle résonnait dans ma tête avec une telle volupté qu'elle semblait m'envelopper toute entière.

-Alice ?

Elle m'appelait, encore et encore, inlassablement. Elle m'invitait à revenir à la réalité. Quoi, ce n'était pas la réalité ?
Je réalisai que j'étais perdue dans les ténèbres, sans rien à quoi me rattacher, à part cette voix. Aussi me laissai-je guider, lui accordant une confiance aveugle, pour me réfugier dans son timbre chaleureux.

-Alice... Il est temps de te réveiller maintenant.

J'obéis sans broncher, et émergeai peu à peu de mon sommeil opaque. Mes pensées étaient comme... vaseuses, et mon corps me faisait atrocement souffrir, comme si un troupeau d'hippogriffes m'avait piétiné pendant la nuit.

-Ahhh enfin ! Je commençais à m'inquiéter !

Cette fois, la voix semblait bien plus proche.
J'ouvris difficilement les yeux, mais me ravisai aussitôt. Très mauvaise idée. La lumière me fit l'effet d'un chalumeau, me brûlant les rétines - et le cerveau par la même occasion !-. Je me rabattis donc sur l'option "cligner des yeux dans une grimace tordue" pour palier à ce léger désagrément.
Mes muscles se réveillèrent progressivement, parcourus par de légers fourmillements tandis que je reprenais le contrôle de mon corps. Il me paraissait si lourd... Si complexe... C'était comme une grande machine à contrôler, et à cet instant, je ne parvenais plus à retrouver le mode d'emploi. Il me semblait pourtant que c'était d'une simplicité enfantine, qu'il suffisait d'y penser pour que le corps agisse tout seul...

-Allez Alice ! Je ne sais pas ce que tu fais là, mais il faut que tu bouges.

Plus facile à dire qu'à faire !

Je dus me concentrer pour forcer mon corps à m'obéir. Me concentrer pour étendre ma conscience dans tous mes membres, et convaincre mon cerveau que ce corps était le mien. En temps normal, on n'était pas censé en arriver là... Alors que s'était-il passé pour me mettre dans cet état...?
Ma tête tournait, mes souvenirs étaient flous et embrumés, tout mon corps était engourdi, et j'étais un chouia nauséeuse. J'allais finir par penser que je m'étais prise une cuite la veille, et que j'étais en train d'en subir les conséquences...!

Après un effort considérable de concentration, je parvins à faire bouger mes doigts. J'effleurai le sol, me concentrant sur l'agréable sensation du bois ciré, lisse et froid, qui... Une minute !?

Qu'est-ce que je faisais sur le parquet ?

Mon cerveau commençait doucement à se mettre en marche.

Parquet.
Parquet.
Parquet.

La dernière fois que je m'étais retrouvée étendue sur le parquet, à moitié dans les vapes et quasi incapable de bouger, c'était... c'était juste après... et juste avant...

La révélation me fit l'effet d'un choc : serais-je... rentrée ?
Ma mémoire me revint en bloc : le lecteur DVD. Poudlard. Harry. Dumbledore. Rusard. Le Choixpeau. Tout ça... Est-ce que tout ça avait été un rêve ? Mais... Mais j'y avais été, non ? Pour de vrai ! Du moins il me semble... À moins que... ce ne se soit jamais passé... Et là, suis-je encore en train de rêver ?... Mais au fond, qu'est-ce que le rêve, et qu'est-ce que la réalité ? Est-ce qu'un poulet existe vraiment, ou n'était-ce que le fruit de notre imagination, un mirage de notre inconscient... Un poulet... Haha, c'est drôle... ... ... Mais qu'est-ce que je racontais ?!! Rah ! Maudite migraine ! Je ne parvenais même plus à avoir une réflexion cohérente !

La personne à côté de moi s'approcha doucement et me secoua par l'épaule :

-Alice... Il est temps d'y aller là !

Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête, et ce fut une épreuve que de parvenir à en isoler une du lot pour la prononcer à voix haute :

-Aller... Aller où...? ...Vous allez quand même pas m'emmener à l'asile...?!

-Quoi ?! Noooon ! Bien sûr que non ! Arrête de dire des bêtises maintenant, et lèves toi !

Je tournai faiblement la tête vers elle. Sa voix... Sa voix m'était familière, à présent j'en avais la certitude. Mais qui ? Qui ?!
Un parent ?
Un collègue ?
Une connaissance ?
Une de ces nombreuses voix qu'on entend dans les pubs ?
Ou bien... une amie ?
Ma meilleure amie ?

-... Emma ? C'est toi ?

Il y eu un petit silence, durant lequel je ne savais qu'espérer.
Naturellement, un "oui" aurait été la meilleure nouvelle à laquelle je pouvais m'attendre. J'aurais ainsi eu la certitude d'être en sécurité, protégée par cette présence amicale et réconfortante, et puis c'était l'assurance que tout allait reprendre son cours normal, que la vie allait continuer à avancer comme elle l'avait toujours fait. Et pourtant...
Pourtant une part de moi espérait si ardemment que ce ne soit pas elle. Que ce ne soit personne, d'ailleurs. Voulait juste que le rêve continue...

Bien sûr, le "...euh... non" perturbé de mon interlocutrice ne fut pas pour me rassurer. Ma respiration s'accéléra, mais je n'eus pas le temps de paniquer qu'elle me hurla dessus :

-Dépêches toi ou on va être en retard !!!

-En retard... En retard pour quoi ?

-Par la barbe de Merlin, Alice, c'est le premier jour !

-...Le pre... premier jour de quoi..?

-Je rêve ?! Ne me dis pas que tu as oublié ?! Comment peut-on oublier ?!!!

Ce n'était pas tant une question qu'une menace. Et j'avais plutôt intérêt à me remuer les méninges !
Alors je me forçai à ouvrir grand les yeux pour discerner l'endroit dans lequel je me trouvais, et après quelques secondes pour adapter ma vue, le décor qui m'entourait ne me déçut pas ! Loin de là ! J'étais dans le dortoir de Gryffondor, éclairé par la lumière du jour qui perçait par la fenêtre, Hermione à mes côtés. Je ne pus retenir un petit sourire.

-Eh bien, tu as l'air assez détendue pour quelqu'un qui ne va pas tarder à être en retard si elle ne se lève pas immédiatement...!

-Ça va, j'ai compris.

Décidément, pour ce qui était des messages subliminaux... Mais elle avait raison, mieux valait ne pas arriver en retard.

Bon Alice, concentrazione !

Je puisai au fond de moi la force nécessaire pour me lever et...

Allez, bouge !

Je n'avais jamais pris conscience à quel point maîtriser son corps était compliqué. À quel point cela demandait de la réflexion. Et cela s'avérait d'autant plus difficile depuis que j'étais atterrie ici. Je n'y avais pas fait attention jusque là, mais maintenant que j'y pensais, hier mon corps m'avait semblé si... étranger... Un peu comme si mon esprit y était mal attaché... ou pas attaché du tout !
En même temps je me trouvais dans un endroit où je ne devrais décemment pas être, dans un monde auquel je n'appartenais pas, et après on s'étonne que ça pose des problèmes !

Je fis remuer mes doigts, faiblement d'abord, puis leurs mouvements devinrent de plus en plus larges. Plus je les faisais bouger, plus je gagnais en habileté et en maîtrise.
À mesure que mes doigts se dégourdissaient, le reste de mon corps se mit à écouter les ordres que je lui dictais. Je reprenais doucement le contrôle de mon corps, mais également le contrôle de mon esprit. Parce que, il est vrai, depuis que j'étais là - dans le monde d'Harry Potter -, les événements avaient eu tendance à... m'échapper... J'avais été dans une sorte d'état second, comme shootée par l'euphorie, à enchaîner connerie sur connerie sans prendre la peine d'au moins essayer de poser les base d'une quelconque réflexion.

Loin de moi l'idée de prétendre que je suis d'ordinaire un génie au QI surélevé. Même dans mon état normal, tout aurait tourné à la catastrophe. Seulement...
Eh bah seulement moi j'avais réussi à tout faire empirer ! Je m'étais quand même retrouvée dans le bureau de Dumbledore à taper Rusard avec le Choixpeau car il m'accusait d'avoir shooté dans Miss Teigne...

Donc à l'avenir, si on peut faire ce qu'on veut c'est bien, et si on peut réfléchir avant de le faire c'est encore mieux !

Satisfaite de ma nouvelle philosophie de vie, je me levai tant bien que mal. Ma tête se mit à tourner, aussi m'appuyai-je sur Hermione pour ne pas tomber, et une fois cette désagréable sensation passée, je partis en direction de ma malle pour revêtir ma robe de sorcière aux couleurs de Gryffondor ! Puis, une fois prête, nous descendîmes ensemble à la Grande Salle pour déjeuner.

Bien que j'avais déjà fait une partie du trajet la veille, le château m'apparaissait comme différent. Les longs couloirs de pierre dans lesquels j'avais déambuler sous la faible lumière de la Lune et de rares torches, avec Rusard et Miss Teigne pour seule compagnie, étaient maintenant colorés par les rayons jaunes et orangés du Soleil, et les quelques élèves qui s'y promenaient rendaient l'atmosphère d'autant plus vivante et chaleureuse.

Nous arrivèrent enfin devant les immenses portes par lesquelles j'étais sortie la veille aux côtés du concierge, et je suivis Hermione jusqu'à la table des Gryffondors.

Tandis que l'on remontait la longue allée, les images de la veille se repassaient dans mon esprit. Je me revoyais avancer derrière McGonagall en direction du Choixpeau, avant de... Je m'empressai d'attraper un bout de ma robe pour la relever légèrement. Pas question de retomber façon pancake devant tout le monde !

J'observai la Grande Salle, m'attardant sur le plafond magique, puis je portai mon attention sur la tablée gryffondorienne. Pleins de petites têtes se secouaient dans tous les sens, discutant ensemble ou se délectant de leur petit déjeuner. J'aperçus Ron, qui se gavait à tel point qu'il commençait à ressembler à un hamster (un hamster fort peu gracieux) tandis qu'Harry, assis à côté, affichait un air ébahis devant son flamby. Un sacré tableau !

-Tu veux qu'on aille déjeuner avec eux ?

Hermione se tourna vers moi et me regarda comme si je venais de lui proposer d'abandonner ses études pour devenir éleveuse de poulets.

-Oh, simple suggestion... Regarde-les, dans l'attente de la sagesse suprême. Ne ressens-tu pas leur détresse ?

La jeune sorcière les regarda avec exaspération, puis émit un petit rire :

-C'est vrai qu'ils ont l'air stupides, ces deux-là...

J'écarquillai les yeux, faussement choquée :

-Haaaaaan, mademoiselle Granger !

Elle baissa la tête, un peu honteuse, puis, après un rapide coup d'œil entre nous, nous éclatâmes toutes deux de rire en plein milieu de l'allée. Je regardai à nouveau Harry et Ron. Difficile de croire que c'est eux qui allaient sauver le monde... Quelques têtes se tournèrent vers nous, aussi nous nous empressâmes d'aller nous asseoir et de nous faire plus discrètes, tentant vainement d'étouffer nos gloussements.

J'étais sur le point de me servir à manger lorsqu'un cri retentit :

-Hé ! Alice !

Je me retournai et, surprise ! C'était Fred et George qui venaient de m'appeler, un peu plus loin, debout dans l'allée. J'étais à la fois étonnée et contente : ils se souvenaient de moi.
Je leur répondis par un petit coucou timide de la main :

-Salut !

Puis les deux confrères, un immense sourire moqueur aux lèvres, firent une révérence exagérément pompeuse :

-Bien le bonjooouuuur, chère amie ! Alors, qu'est-ce que ça fait d'être dans la Maison du si vaillant Grodric Gryffondoooooooooor !

Gh ! C'est pas vrai mais c'est pas vraaaaiiii ! Ils étaient en troisième année ?! Ils... Ils avaient assisté au super numéro du prophète Alice ?! Je me tassai sur le banc, le visage en décomposition. C'est moi ou il faisait froid d'un coup...?

-Hé, Collins ! ... DISPARIZIONE !

Et, dans un mouvement synchro, ils lancèrent chacun une bombabouse par terre dans une explosion retentissante. Et tandis que la fumée se dissipait, les deux abrutis se ruèrent sous la table en s'esclaffant...

Tout le monde me regardait. Les élèves. Les professeurs. Même les fantômes.
Je déglutis difficilement et me concentrai sur l'énorme flan posé devant moi. Qu'est ce qu'il était intéressant ce flan ! Et comme j'aurais aimé disparaître à l'intérieur ! Plonger dedans la tête la première et ne plus jamais en ressortir. Je remarquai alors mon reflet dans le susdit flan, qui était si luisant que je pouvais me voir dedans. Même mon propre reflet semblait me juger ! Je baissai les yeux sur mon assiette, un nœud dans la gorge, et la poussai à deux mains. J'avais plus très faim...

... N'empêche c'était vraiment la honte ! Comme si c'était pas suffisamment gênant de m'être trompée de chambre, il fallait que les deux imbéciles en rajoutent une couche. Et devant presque toute l'école en plus ! Oh, comme j'avais envie de courir pour aller sauter dans le Lac de Poudlard !...

Un éclair de pensée me traversa alors la tête. Je n'allais quand même pas me laisser faire !
Dans un petit rire sadique, je me fis la promesse de faire payer aux jumeaux cette humiliation. Ils allaient comprendre à qui ils avaient affaire !

Reprenant du poil de la bête, je me redressai sur le banc, décidée à ne pas me laisser abattre si facilement. D'un air détaché, j'observai ce qui se passait aux alentours.
Harry et Ron semblaient être pris dans une intense conversation concernant la magie, Harry écoutant avec grande attention son ami lui parler du monde des sorciers.
Neville, de son côté, savourait son pudding, accompagné de Seamus et Dean qui débattaient Quidditch.
Hermione, quant à elle, écoutait discrètement le groupe de filles de troisième année assis à côté de nous, en train de réviser leurs sortilèges. Elle devait certainement prendre note dans sa tête de tout ce qu'elles disaient. Mais alors qu'elles parlaient, je ne pus m'empêcher de me demander si, moi aussi, j'allais atteindre la troisième année... Non mais s'il vous plaît, la troisième année ! Le prisonnier d'Azkaban ! Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Remus Lupin et Sirius Black...! Argh, concentration Alice ! C'est pas le moment de penser à ... MUMUS ET PATMOL ! Hiiiiiiiiiii !

Mine de rien, cette question m'obnubilait... Est-ce que j'allais atteindre la troisième année... Et dans ce cas, est-ce que j'allais faire mes sept années à Poudlard, et donc rester dans la saga jusqu'à la résolution finale, ou est-ce que j'allais rentrer chez moi une fois le film fini...? Allais-je seulement rentrer chez moi...? Je chassai cette pensée en secouant la tête. Boh, pas la peine de s'faire du mouron pour l'instant... Après tout, on s'en fout puisque j'étais à Poudlard, donc autant en profiter ! On s'inquiétera plus tard ! En attendant, j'avais un cours de métamorphose qui m'attendait !

※-※-※

Trois quarts des gens faisaient des têtes d'enterrement. L'année n'avait même pas encore commencé et ils en avaient déjà marre d'être là. C'était vachement marrant ! Moi je trépignais d'impatiente, sautant d'un pied à l'autre, si bien que Vincent Crabbe (un des deux macaques qui accompagnaient Malefoy partout) m'avait indiqué avec un petit rire railleur les toilettes des filles, se foutant visiblement de moi... Je lui avais alors aimablement répliqué :

-Tu serais pas un peu pété du bulbe, toi ?!

Ce à quoi il avait amicalement répondu en dégainant sa baguette, rouge comme une pivoine :

-Répète un peu pour voir !

Je m'apprêtais à exaucer son souhait dans la plus grande amitié qui soit, lorsqu'une voix tonitruante gronda dans le couloir :

-Monsieur Crabbe ! Qu'est-ce que cela signifie !

McGonagall arriva derrière lui, le foudroyant du regard.

-Moins 5 points pour Serpentard !

-Mais professeur ! C'est elle qui -

-Je ne veux pas le savoir ! L'utilisation de la baguette dans les couloirs est interdite.

Il s'apprêtait à répliquer, mais le regard noir de McGonagall l'en dissuada vite fait bien fait. Il baissa la tête et rangea sa baguette en bougonnant. La professeur toisa sévèrement les autres élèves, pour bien leur faire comprendre la leçon, puis elle se redressa en réajustant le col de sa robe et pénétra dans la salle, suivie par les premières années. Alors que je passais devant lui, Malefoy m'interpela sur un ton haineux :

-J'espère que tu es fière de toi, Collins !

Je haussai les épaules d'un air faussement désolé. Drago vira écarlate et serra la mâchoire si fort que les veines de son cou commençaient à ressortir. Je me surpris à apprécier cette douce sensation : faire enrager un Serpentard ! Je souris pour moi-même : Je m'intégrais plutôt bien à la maisonnée des Gryffondors.

Une fois dans la salle, je m'assis à côté d'Hermione et, penchée en avant sur ma table, j'attendais impatiemment que le cours commence. McGonagall se tenait à côté de son bureau et après nous avoir mis en garde sur les dangers de la métamorphose (voilà qui était fort rassurant !), elle fit l'appel, tenant sa liste d'une main :

-Anderson ?

-Présent !

-Brown ?

-Présente.

-Co- Oh ! Miss Collins ! Je suis ravie de voir que vous avez été répartie chez Gryffondor.

-Ouais, le plouf pl-... Le Rusa-... Le Choixpeau a très bien choisi !

-J'espère que vous saurez faire honneur à votre Maison et en portez fièrement les couleurs.

-Je n'y manquerai pas !

Était-ce... de l'appréhension, que je lisais sur le visage de la professeure ?

-Conrad ? poursuivit-elle.

Cela dura encore un petit moment jusqu'à ce qu'elle arrive à :

-Potter ?

Elle scruta la salle, sans le trouver.

-Non..... Weasley ?..... Non plus...

Elle haussa les sourcils, ne semblant guère surprise que ces deux-là soient en retard. Des ricanements se firent entendre du côté de Drago tandis qu'Hermione poussait un soupir d'agacement. La professeur replia son document :

-Bien. À présent, sortez un parchemin et une plume, nous allons commencer le cours.

Je m'exécutai à la hâte, manquant de renverser au passage mon pot d'encre sur la table. Ma joie débordait un peu, et tout le monde l'avait sûrement remarqué, discrète comme j'étais...
La professeur commença alors à nous parler de symboles et de schémas, et d'un tas d'autres trucs. Moi, je me retournais toutes les trente secondes pour observer la porte, guettant l'entrée magistrale de Harry et Ron qui ne devaient pas tarder. Mais alors que je me retournais pour la énième fois, McGonagall m'interpela :

-Miss Collins.

-Hein ?!

Je fis un bond sur ma chaise, provoquant des petits rires chez les élèves.

-Que faites-vous ?

-... De l'exercice ! ... C'est important pour la santé...

-Restez concentrée je vous prie.

-Pardon...

Je baissai la tête vers mon parchemin posé devant moi. McGonagall reprit ses explications, avant de nous donner du travail. Puis elle se transforma en chat tigré sous les yeux émerveillés de quelques élèves, et... voilà... J'attendais bêtement la suite, qui ne venait pas...

Quoi, c'était tout ? On devait juste... écrire et observer des schémas ? Pendant deux heures ?! ... Ça transpirait le fun et l'amusement...

On va pas se mentir, c'était chiant. J'avais assez bien remarqué que dans le film, l'ambiance de la classe était loin de péter le feu, mais à ce point-là...! Les coudes posés sur la table et la tête dans les mains, je fixais le schéma dessiné sur ma feuille. Mazette, jamais je n'avais vu un aussi beau... cercle. Passionnant...! Je jetai un petit regard autour de moi : tous les autres étaient en train d'écrire et de prendre des notes. Je me penchai vers Hermione. Sapristi ! Sa feuille était couverte d'écriture, c'était à peine si on voyait encore la couleur du papier ! Je poussai un petit soupir :

-Mais comment tu fais ?...

Elle jeta un coup d'œil à mon parchemin immaculé.

-Tu n'as pas lu les manuels scolaires ?

Ah bah non tiens, je n'ai pas lu les manuels scolaires ! C'est peut-être parce que JE N'EN AVAIS PAS ! À la base j'étais pas censée aller étudier à Poudlard donc bon...!

-Ahhhh naaan... Je... n'ai pas eu le temps... Tout ça s'est fait un peu vite...

-Comment ça ?

Mon cerveau un peu ramolli à cause de l'extraordinaire contemplation de ma feuille était en train de carburer à toute vitesse pour trouver une excuse, quand soudain la porte s'ouvrit pour laisser entrer Harry et Ron en courant dans la salle. Hermione leva les yeux au ciel et secoua la tête. Le rouquin soupira :

-Hou, on y est... Imagine la tête de la vieille McGonagall si on était arrivé en retard...!

La vieille McGonagall en question, toujours transformée en chat sur son bureau, sauta de celui-ci pour reprendre son apparence et venir faire face aux deux garçons, qui la regardaient avec de grands yeux.

-Vous êtes vach'ment douée !

-Oh, merci pour ce compliment monsieur Weasley. Mais il serait peut-être plus utile que je vous métamorphose, vous et monsieur Potter, en montre à gousset. Ainsi l'un de vous arriverait peut-être à l'heure.

-On s'est perdu...

-Ou alors peut-être en plan de l'école. Vous n'en avez pas besoin pour trouver vos places.

Les deux garçons s'assirent alors à leur table, et commencèrent à travailler. Je tournai la tête vers Hermione, qui me fixait bizarrement. En même temps, avec le grand sourire que je faisais... Je lui confiai :

-Cette année va être mouvementée...!

Elle regarda durement les deux éléments perturbateurs qui s'agitaient à la table d'à côté avant de ne lever les yeux au ciel une nouvelle fois et de retourner à son travail.

Après plus d'une heure, mon cerveau était en bouillie, totalement inutilisable. J'essayais tant bien que mal de suivre le cours, les yeux plissés et hochant la tête d'un air philosophique quand la prof parlait, mais dans le fond je pigeais que dalle !... Je tentais de mobiliser le peu de concentration qu'il me restait, mais une bonne partie s'était volatilisée dès l'instant où Harry et Ron avaient déboulé dans la salle. Je n'arrêtais pas de jeter des petits regards discrets dans leur direction. Oui oui, il y avait bel et bien Harry Potter assis à la table à côté de moi...!

Quand la fin du cours sonna, je laissai lourdement retomber ma tête contre la table. Deux heures. Deux longues d'heures à observer un rond ! Je ne vous cache pas que j'étais contente que ce soit fini...! Bien sûr, je savais que Poudlard était une école, mais je m'attendais quand même à ce que ce soit un chouïa plus palpitant que nos pauv' cours de moldus à la noix !

Je sortis de la salle avec Hermione, mes manuels serrés contre ma poitrine. Mais à peine avais-je passé la porte que mes pieds se prirent dans quelque chose et je perdis l'équilibre, faisant valser tous mes livres tandis que je m'encastrais joyeusement la tête dans le mur d'en face.

Mais qu'est-ce que j'avais fait à Poudlard pour qu'elle veuille sans arrêt me tuer ?!

Je portai une main à mon front et grimaçai. Ça n'arrivait vraiment qu'à moi ce genre de trucs ! Avec toutes les taulées que je me prenais, il y a bien longtemps que je devrais avoir une commotion cérébrale, mais heureusement pour moi l'univers avait eu la bonne idée de me doter d'une tête dure. Maintenant que j'y pense, cela expliquerait peut-être pourquoi je me prenais toujours des trucs en pleine face : il fallait que ce crâne à toute épreuve soit rentable !

Des ricanements retentirent derrière moi. Je me retournai et vis Drago, adossé à côté de la porte, le pied tendu en travers du passage. Mais quel petit c- ! Je fulminais intérieurement, me retenant de le traiter de mangemort anorexique. Au lieu de quoi, je lui fis mon plus beau sourire :

-Bien joué !

Et le petit air narquois sur son visage s'effaça aussitôt. Il fronça les sourcils, ne s'attendant visiblement pas à cette réaction, puis il partit en grommelant des choses pas très très polies, suivi par Crabbe et Goyle.

Je me relevai tout sourire, rassemblai mes manuels éparpillés au sol, et suivis les autres élèves jusqu'aux cachots pour notre prochaine classe. Il me semble vaguement que Hermione m'avait parlé pendant tout le trajet, mais je ne l'avais pas écouté. J'étais dans un état de mort cérébrale à la seule pensée que l'on avait à présent cours de potion avec Rogue. Mais était-ce de joie ou de dépit, telle était la question !

※-※-※

Et oui, le voilà !
Le chapitre !
Youpiiiii !

J'espère de tout cœur qu'il vous a plu !
En tout cas, sachez que le prochain chapitre ne devrait pas tarder, et il y aura un peu plus d'action :P

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

...Bon, je ne vais pas plus m'attarder, d'autant que l'inspi est elle visiblement partie en vacances !

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter pleins de bonnes choses, et rendez-vous bientôt pour la suite !   ;)

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