10. Face à face (1/2)
Planquée à l'intersection d'un mur, j'observais le long couloir dans lequel Quirrell venait de s'engager.
La Pleine Lune éclairait le passage d'une lueur blanchâtre, tel un voile de soie enveloppant l'école, peignant sur la pierre une aquarelle aux tons nacrés. Par endroit, de la poussière s'élevait du sol, donnant aux particules l'aspect de dizaines de petites lucioles flottant dans les airs, tandis que les ombres de l'extérieur dansaient sur les murs. On n'avait qu'une envie : courir les bras grands ouverts pour les faire s'envoler ! Quelques coins sombres résistaient néanmoins à la clarté lunaire, et semblaient dissimuler des passages secrets et des mystères oubliés.
J'aimais bien Poudlard la nuit. Le château prenait des airs mystiques qu'on ne lui connaissait pas en journée. Dans d'autres circonstances, j'aurais pu rester des heures à contempler les jeux d'ombres et de lumières sur les murs argentés du couloir, me perdant dans mes pensées au point d'en oublier la notion du temps (oui oui, ça m'arrivait parfois !). Mais pas maintenant ! Là, j'étais en mission spéciale, alors la pause méditation attendra !
Cachée dans l'obscurité, je tâchais de suivre discrètement Quirrell. Il avançait d'un pas tranquille et souple, quoiqu'un peu trop assuré à mon goût. Il semblait savoir exactement où il allait, ne s'arrêtant pas une seule fois pour réfléchir au chemin à prendre.
Moi je faisais de mon mieux pour maintenir le rythme sans trahir ma présence. Quand le professeur disparaissait à un carrefour, j'avançais jusqu'au mur le plus proche pour ne pas le perdre de vue. Dans les grandes allées, je progressais en rasant les murs, aussi courbée que possible pour passer inaperçue. À un moment, je m'étais prise les pieds dans ma robe et avais failli me ramasser la tronche par terre. Je m'étais rattrapée de justesse, laissant malgré tout échapper un petit gémissement qui me valut de peu d'être repérée. Le professeur s'était retourné brusquement au moment où je m'élançais derrière un mur. Il analysa le couloir désert d'un œil suspicieux, puis, ne voyant personne, il reprit son chemin, imperturbable.
Finalement, il s'arrêta au milieu d'un large couloir et fixa le mur devant lui avec intensité. Ce n'est qu'une fois assez proche que je remarquai qu'il faisait face aux deux immenses portes closes de la Grande Salle. À cette heure-là, tout le monde devait être à l'intérieur en train de dîner...
Alors on y était ? Ce fameux moment où Quirrell déboulait comme un timbré lors du banquet en braillant qu'il y avait un troll dans les cachots ?
Comme pour valider mon hypothèse, le professeur prit une grande inspiration et passa ses mains sur son visage, pareil à un comédien s'échauffant avant d'entrer en scène. Je ne saurais décrire ce que cette vision me faisait ressentir... De l'amusement, face à ce sbire du Seigneur des Ténèbres en train de sautiller sur place ? Du dégoût, face au mal qu'il se donnait pour mettre son vil plan à exécution ? De la pitié, même, du fait qu'il soit tombé si bas et en soit réduit à simuler ce genre de trucs ? Mais peu importait, tout cela revenait au même : il avait préparé son coup, et cela me répugnait.
Soudain, Quirrell prit de l'élan et se mit à courir en direction des portes. Il les ouvrit dans un grand fracas, et pénétra dans la Grande Salle en hurlant sa terreur :
-Un troll ! Un troll dans les cachots !
Le temps sembla s'être suspendu tandis que le professeur progressait en courant dans l'allée centrale. S'ensuivit un silence de mort parmi les élèves et les professeurs, leurs cerveaux traitant l'information. Quirrell ajouta alors, sur un ton qui frôlait le murmure :
-J'ai voulu vous prévenir...
Puis il s'évanouit au milieu des bancs.
Mais quel acteur ! MAIS QUEL ACTEUR ! QUE L'ON DONNE UN OSCAR À CETTE PERSONNE !
Tous les élèves, dans un sublime concert de cris, se mirent à courir dans tous les sens, piétinant à moitié l'homme au sol. Prudemment, je me reculai derrière l'une des grandes portes pour me cacher au maximum (et par la même occasion, m'éviter d'être emportée par le flot de gamins terrifiés). La voix de Dumbledore résonna alors, faisant se stopper la cohue, et le directeur ordonna aux préfets de raccompagner leurs camarades aux dortoirs. Tout le monde se pressa auprès des personnes de leur Maison, et quatre rangs se formèrent, partant chacun en direction de leur salle commune respective. Les professeurs suivirent, et en quelques minutes, le silence se fit à nouveau dans le château.
Je sortis discrètement la tête de ma cachette pour observer la Grande Salle, où la silhouette inerte de Quirrell jonchait encore le sol, et me retins de rire. Ils l'avaient vraiment laissé là par terre comme un malpropre...! Le respect n'était décidément pas une notion connue à Poudlard.
Mais mon amusement se dissipa vite, car le sorcier ouvrit les yeux. Il tourna discrètement la tête de chaque côté pour guetter si tout le monde était parti, puis, constatant que les lieux étaient bien déserts, il se redressa d'une lenteur menaçante et épousseta ses longues manches. Je me ruai à nouveau derrière la porte au moment où il se retournait d'un grand mouvement, faisant s'envoler les pans de sa robe. J'entendis alors le bruit de ses pas se rapprocher dangereusement de moi, et le professeur émergea dans le couloir, me tournant le dos. Il demeura statique, écoutant attentivement ce qui se passait aux alentours tout en tournant la tête lentement à droite, puis à gauche, pour scruter vivement chaque recoin du couloir.
Je me plaquai une main sur la bouche et me collai le plus possible contre le mur sombre derrière moi, pétrifiée. Danger. Danger. Danger. Si Quirrell se retournait... Eh bah si il se retournait, c'en était fini pour moi ! Voilà tout !
Les secondes passèrent, plus longues les unes que les autres, et le sorcier se décida finalement à reprendre son chemin, s'engageant dans le couloir d'un pas brusque. Je poussai un long soupir et me laissai glisser au sol dès qu'il fut parti. Fiou ! ... C'était encore plus anxiogène que la course poursuite avec Rusard au troisième étage ! Je ris silencieusement en y repensant. Il fallait bien dire que depuis, ma relation avec Zazard n'était pas franchement allée en s'améliorant. Chaque fois que je le croisais dans les couloirs, je ne pouvais m'empêcher de lui faire de grands sourires sournois et de lui lancer, selon l'humeur, des "Saluuuuuut Zazaaaaard !", des "Eh bah ? On s'est lavé, dernièrement ?" ou encore des "Toujours intéressé par le numéro du taxidermiste ?". De quoi faire convenablement enragé le concierge et son paillasson de compagnie.
Mais alors que je me remémorais avec amusement la fameuse mésaventure du troisième étage et notre rencontre avec ce cher Touffu, je fus frappée par un éclair de lucidité. Je me redressai subitement. Le troisième étage.
Mon sang se glaça.
Je jetai précipitamment un coup d'œil dans le couloir qu'avait emprunté Quirrell, et aperçus sa silhouette lointaine disparaitre dans la pénombre. Mon cœur battait à mille à l'heure tandis que je réalisais où il se dirigeait.
Il se dirigeait vers les escaliers.
Il se dirigeait vers le troisième étage.
Je me relevai d'un bond, affolée. Mais c'est bien sûr, pourquoi je n'y avais pas pensé tout de suite ?! Il allait tenter de voler la pierre philosophale ! Il allait tenter de ressusciter Voldemort , l'enflure !
Je me retournai alors face au couloir où il avait disparu, les poings serrés. L'angoisse qui me traversait le corps fut aussitôt remplacée par une détermination féroce. Alors ça, c'était hors de question ! J'étais bien décidée à l'en empêcher, et par la même occasion, à le mettre hors d'état de nuire ! Ni une, ni deux, je me ruai à la poursuite du sorcier.
C'est parti pour aller défoncer du Quirrell !
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BONJOUR CHER.E.S LECTEUR.RICE.S ADORE.É.S !!!
Après beaucoup trop de temps d'absence (j'ai plus les comptes en tête mais ça doit bien faire deux ans ;-;), me revoilà pour continuer cette fanfic !!
*court les bras ouverts sur Wattpad dans un ralenti des plus clichés, les larmes aux yeux, sur fond de violon :
- Tu m'avais manqué toooooiiiiiiii !!!!!*
Je sais, c'est un petit chapitre :3
Mais c'est histoire de reprendre en douceur, ne vous inquiétez pas, la suite arrivera bientôt (et vous n'allez pas être déçu.e.s xD)
A vrai dire il était prêt depuis un moment, mais je voulais attendre de le finir en entier pour le publier (mais bon là j'ai juste envie que cette histoire avance, c'est pourquoi le chapitre sera publié en deux parties ;) 'ché pas si c'est clair ?? ;-;)
Wouaw, vous êtes encore là ? Il y a donc vraiment des gens qui lisent les botes des auteur.rice.s ??? Bravo vous êtes des personnes formidables, keur sur vous <3
Il ne me reste plus qu'à vous souhaitez une bonne lecture (oui je dis ça à la FIN du chapitre, et alors ?? Ma logique est différente, voilà tout !!), et encore merci de lire mon histoire !!
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