chapitre1


Chapitre 1

On m'impose de vivre comme toutes les femmes de ma famille, je dois juste être belle et en aucun cas m'exprimer, mais ça, ce n'est pas dans mon caractère.

Je me souviens que lorsque j'avais six ans, j'ai malencontreusement jeté de la peinture rouge sur l'une des maîtresses de mon père. Ce qui m'a valu une énorme gifle de la part de papa. Même en voulant lui expliquer mon geste, il ne m'avait pas donné raison.

Moi j'avais fait ça simplement pour me venger de cette mégère, elle m'avait dit que quand mon père l'épouserait, je serai expédiée en pension toute l'année et ne rentrerai chez moi que pour les grandes vacances. Et vu la façon dont elle me l'avait lancé en pleine figure, elle devait espérer que ça se fasse rapidement, car cette femme ne se prenait pas pour de la merde, elle faisait penser à la marâtre de Cendrillon sans les deux demi-sœurs !

Pour qui se prend celle-là, pour me dire une chose pareille ? Même si j'étais petite, je savais que mon père ne lui ferait jamais ce plaisir.

Et moi ce jour-là, la seule chose que j'ai gagné c'est d'être privée de cheval pendant un mois, mais la satisfaction de voir la tête de cette vipère, quand la peinture rouge a coulé sur son manteau en fourrure blanc, le valait bien ! Je peux jurer que je n'ai jamais regretté mon geste au grand jamais.

Après ce petit « incident » on ne l'a plus jamais revue, comme si au fond, mon père m'avait donné raison. C'est ce que j'ai toujours pensé ! Ma rébellion m'a valu beaucoup de remontrances de sa part.

J'ai toujours pensé que j'étais un poids pour lui, même s'il ne me l'a jamais dit moi je les toujours ressentie comme sa.

Toutes ces raisons l'ont poussé à m'envoyer en Amérique chez ma tante, et oui un homme comme Don Vespasiano Dinalo n'avait pas le temps de s'occuper d'une enfant comme moi. Si vous ne l'avez pas encore compris, je suis fille unique, ce qui est pour un mafieux un très grand malheur. À part me marier pour des territoires ou quelconques arrangements, je n'ai aucune valeur à ses yeux.

Étant donné que ma mère est décédée quand j'avais quatre ans, personne dans cette maison n'avait le temps ou même l'envie de s'occuper de moi.

La chance que j'aie eue c'est que mon père n'a jamais voulu se remarier. Bien évidemment, ce ne sont pas les maîtresses que mon cher paternel ramenait à la maison qui allaient prendre du temps pour moi.

Non! Pour elles, je n'étais qu'un poids, une chose encombrante, dont il fallait se débarrasser à tout prix !

Elles espéraient toutes qu'il fasse d'elles une femme mariée, mais elles ont vite déchanté quand elles se sont rendues compte qu'elles n'étaient qu'un simple jouet entre ses mains. Car il avait juré sur l'âme à maman qu'il ne se remarierait jamais, qu'elle seule resterait l'amour de sa vie.

Je n'ai jamais compris pourquoi il avait fait une telle promesse. Les seules fois où j'ai osé le lui demander, il m'a répondu que je comprendrais quand je serais plus grande. Mais même aujourd'hui, je ne comprends toujours pas pourquoi, il a fait, peut on aimée a se point une personne qui nous quitter.

Toutes les femmes que mon père ramenait étaient utilisées comme simples objets de plaisir. Pour un homme tel que lui, les femmes ne sont qu'une distraction et rien d'autre.

Moi J'ai toujours voulu savoir, ce que j'étais à ses yeux, suis un objet de décoration, ou une femme.

Mais revenons à nos moutons, vu qu'il ne savait pas quoi faire de moi, il m'a exilé aux États-Unis à l'âge de dix ans chez ma tante Violeta. Pour moi, c'était comme une délivrance, une bouffer d'aire dans ma vie, ma tante Violeta est une femme libre qui s'est même opposée à son propre mariage. Dans ma famille, les femmes font comme tout le monde dit "un mariage de convenance" !

Mais elle a refusé ça, ma tante est une superbe femme d'âge mûr, elle vient tout juste de fêter ses cinquante-cinq printemps !!! Violeta est la parfaite femme italienne, grande, brune avec de très belles formes, même pour son âge. Bon si elle m'entend parler de son âge comme ça, j'aurai sans doute droit à une tape sur la tête !

Non rectification, elle me tuerait si j'ose insinuer qu'elle est vieille !

Je dirais tout simplement que c'est une vraie Mama Italienne avec « un je ne sais quoi » en plus, qui doit provenir de son regard coquin de couleur noisette. Cette femme a la joie de vivre en elle ! Vivre avec elle a été une bénédiction pour moi, et j'ai vécu les plus belles années de ma vie. Elle m'a tout appris, quand je dis tout, ce n'est pas uniquement à me maquiller et m'habiller à la mode !

Il y a une chose très importante sur moi que vous devez savoir, c'est que je suis l'une des quatre reines !! Je vous vois venir, c'est quoi ça ? Vous voyez un jeu de cartes ? À l'intérieur, il y a quatre reines ! Vous devez vous demander, mais que veut-elle dire ? Je vais me confier à vous, mais chut ! Ça doit rester entre nous pour le moment.

Comme je vous l'ai dit précédemment, ma tante m'a tout appris ! Quand je suis arrivée chez elle, j'étais complètement perdue, déboussolée, il est vrai que de vivre avec un homme, qui vous prend pour un meuble ça n'aide pas, surtout quand cet homme est votre père. Lui qui normalement doit me protéger, s'est débarrassé de moi comme on jette un mouchoir usagé à la poubelle, quelle ironie ! Alors que ma tante, elle, a été ravie de m'accueillir je pouvais sentir tout l'amour qu'elle avais pour moi !

À l'école, j'étais une très bonne élève ce qui me valait des brimades de mes camarades, mais au lieu de me laisser faire, je me bagarrais avec eux, même si je ne savais pas me défendre, je fonçais dans le tas, donc je rentrais souvent le soir couverte de bleus de la tête aux pieds.

Mais quand j'ai eu seize ans j'ai fait la connaissance de Lucas, c'était le Bad boy du lycée, beau viril, avec plain de tatouage sur tout le corps, se mec était un fantasme ambulent et j'ai vite craqué pour lui ! Il a été mon premier grand amour, on est resté un an ensemble. C'est lui qui m'a fait découvrir les plaisirs de la chair et de la volupté ! Tout se passait bien jusqu'à ce qu'il découvre qui était mon père !

Ha oui, j'ai oublié de vous préciser que mon très cher Lucas était le chef d'un Gang de Los Angeles, il était plus âgé que moi, on n'avait pas une très grande différence, juste deux ans.

Vous imaginez bien quand Monsieur Lucas a appris mon nom de famille, il m'a supplié d'entrer dans son gang, en m'expliquant qu'avec moi il serait le plus fort et le plus respecté. Pour tout vous dire, cette idée ne me plaisait pas !

Mais Monsieur se montrait de plus en plus insistant pour que je lui donne une réponse. Alors c'est tout naturellement que j'ai informé ma tante du fait que mon petit ami voulait que je rentre dans son gang. Et vu qu'elle n'a jamais aimé Lucas, elle a tout fait pour qu'il me laisse tranquille et disparaisse de ma vie. Ce qui a très bien fonctionné, car depuis ce jour je n'ai plus eu de nouvelle de lui !

Puis ma tante m'a prise sous son aile ! Oui, je sais ! Je vivais déjà chez elle, mais ce que je veux dire c'est qu'elle m'a appris à me battre, à utiliser toutes les armes dont je pouvais disposer, c'est-à-dire les armes à feu ainsi que toutes les lames qui pouvaient exister.

Surtout la plus importante : mon corps ! Pour ça j'ai eu le meilleur des professeurs, Eliace. Lui c'était le plus grand tueur à gages de tous les temps, il était sous les ordres de ma tante. Cet homme et ma tante ont fait tous les deux de moi ce que je suis aujourd'hui. Vous vous demandez surement comment elle savait tout ça. C'est simple, c'était la reine de cœur ! Oui !

Je sais qu'on en revient toujours à la même chose ! Mais laissez-moi le temps de vous expliquer. Donc elle était la reine la plus importante, c'est elle qui commandait tout.

La reine de cœur est la reine suprême parmi les quatre. Comment en est-elle arrivée là ? C'est simple, ma grand-mère était la précédente. Ce poste est un don ou une malédiction, c'est vous qui voyez ! Il se transmet de mère en fille dans notre famille, mais quel est l'intérêt, me direz-vous ? C'est simple, cette organisation a été créée par des femmes pour gérer toutes les mafias du monde. Elles dépendent des quatre reines, mais personne n'est au courant.

Nous sommes le secret le mieux gardé au monde ! Et puis vous imaginez ces hommes qui ne sont que des machos, des rustres, qui se prennent pour les rois du monde, comment ils réagiraient, s'ils apprenaient qu'ils ne sont en fait que des pions dans nos mains. Je crois qu'ils le prendraient très mal !

Pour eux, les quatre reines ne sont qu'un mythe, une légende voire une affabulation ! Mais si nous n'étions pas là, ils se seraient tous entretués depuis bien longtemps, évidemment ça, ils ne le savent pas. Ma tante était la reine de cœur quand elle était plus jeune, comme je vous le disais, elle a refusé de se marier, ma famille avait décidé que pour punir cet affront elle serait exilée aux États-Unis.

Elle m'a toujours dit que cela avait été la plus grande erreur de sa vie ! Malgré les supplications de ma grand-mère, mon grand-père s'est toujours opposé à ce que ma tante revienne vivre avec eux. Son éloignement était une grande difficulté pour son devoir de reine, elle ne pouvait ni voir ni intervenir sur ce que faisait notre famille.

C'est pour cette raison qu'elle m'a toujours dit que lorsqu'on m'annoncerait que je devrais me marier, le mieux était de suivre les ordres et de me comporter comme une femme docile, comme si je jouais un agent double. Jusqu'à présent, j'ai toujours vécu ma vie simplement.

Ma vie avait deux faces, celle publique et celle privée. Oui ! Comme je vous l'ai dit, j'étais une très bonne élève, ce qui m'a poussé à faire des études en médecine que j'ai d'ailleurs fini avec trois ans d'avance. Oui ! Pour ne rien gâcher, je suis un petit génie ! Je me suis spécialisée en cardiologie. Aujourd'hui, je suis reconnue par mes pairs comme chirurgienne.

Et la seconde face de ma vie est consacrée à mon rôle de reine. Quand ma tante a voulu prendre sa retraite, c'est moi qui ai naturellement pris sa place, vu qu'elle n'a jamais eu d'enfant. Maintenant, c'est moi la reine de cœur ! Mais pour y parvenir j'ai dû d'abord faire mes preuves et pour ça, rien de mieux que d'être une tueuse à gage et sans me vanter, je suis la meilleure. Bon je sais bien que mes deux vies sont à l'opposé l'une de l'autre. D'un côté, je sauve des vies et de l'autre je les prends. Ça peut paraitre paradoxal vu le serment que j'ai fait quand je suis devenue médecin ! Mais je ne tue que les personnes qui le méritent !

Mon nom de code est Nehemetaouay ! C'est le nom d'une déesse égyptienne, pour être plus précise c'est la gardienne des dépouilles, vu que le plus souvent je suis engagée pour tuer des gens qui sont passés entre les mailles de la justice, je trouve que ce nom est parfait !

Grâce à mes talents, je suis devenue apte en quelques années à remplacer ma tante. Je sais, on peut dire que je fais justice moi-même contre une rétribution, et bien sûr que le contrat soit dans ma logique, c'est vrai et faux. Mais il ne faut pas croire que nous n'avons pas d'ennemis, même si pour beaucoup nous n'existons pas, pour d'autres nous sommes bien réelles. Notre force c'est que peu de personnes connaissent notre existence, alors on est plus ou moins en sécurité.

Si vous avez bien compris, pour le moment, je vis ma vie comme je l'entends. Tout ça va bientôt changer, eh oui ! Je viens de recevoir un coup de fil de mon père pour me dire qu'il avait accordé ma main au fils d'un de ses amis, et que le mariage aura lieu dans six mois en Italie. La seule information qu'il a bien voulue me donner, c'est son nom et son prénom.

Mon futur mari se prénomme Dario Copola ! Je me demande ce que cet avenir me réserve ? Seul le temps me le dira...

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