chapitre 8
Olympia
Nous prenons la route pour aller jusqu'à sa maison, qui est devenue, depuis peu, la mienne aussi. C'est étrange de me dire que je vais vivre avec un homme que je ne connais que depuis quelques heures.
Je m'étais habituée à ma colocation avec Aglaya.
—Dario, notre maison est celle où tu vivais avant ?
Cette question me brûle les lèvres, car je n'ai pas envie de vivre dans une maison, ou même de dormir dans un lit, où il aura couché avec un nombre incalculable de femmes.
—Non, je viens de l'acheter pour nous deux.
C'est un immense soulagement pour moi, mais pourquoi avoir acheté une maison pour nous alors qu'il ne me connaissait pas ? Que cache-t-il derrière ça ? Non ce n'est pas le moment de penser à ça, s'il l'a fait c'est pour nous deux. Il faut que j'arrête d'être sur la défensive avec lui.
—Donc si j'ai bien compris, tu n'as jamais habité dans cette maison, mais pourquoi l'avoir acheté pour nous deux ?
C'était plus fort que moi, il faut que je sache.
—Tu veux que je sois honnête avec toi ?
Mais bien sûr, je veux que tu me dises tous tes secrets. Mais je ne peux pas lui dire comme ça. Il faut que je le fasse en douceur pour pas qu'il ne se doute de quoi que ce soit.
—Si tu veux me le dire je t'écoute, je ne voudrais pas te forcer.
—Tu es une femme étonnante, dit-il en riant, ce qui me vexe un peu.
—J'ai dit un truc drôle ?
—Non, simplement toutes les femmes que je connais auraient imaginé tout un tas de scénarios sur le fait que j'ai acheté une maison pour toi et moi. Mais toi, tu ne cherches pas à tout savoir ou à te faire des films, et j'aime ça.
—Mon cœur rate un battement quand il me dit ça.
—Je ne suis pas comme les autres femmes !
Si tu savais tout de moi, Dario, tu prendrais peur.
—Ça je l'avais bien remarqué que tu n'es pas comme les autres, et je dois dire que je trouve ça intéressant.
—Intéressant ?
—Ne le prends pas mal, ma belle, juste que je trouve ça bien, et je vais te dire pourquoi j'ai acheté cette maison. Pour la simple et bonne raison que je ne me voyais pas vivre avec ma femme dans une maison où beaucoup de maîtresses sont passées dans mon lit.
Non, il n'a pas osé dire ça ? Cet homme est d'une franchise étonnante pour un mafieux.
—Donc ce sera ta première nuit là-bas, si j'ai bien tout suivi ?
—Oui, tout comme toi, et je compte bien baptiser cette maison avec toi, ma belle, cette nuit.
Nous y voilà. Je vais le faire mariner un peu.
—D'accord !
Quand je vois la tête qu'il fait juste par ce que je viens de lui dire, je ris intérieurement, mais je ne dois surtout pas lui montrer. Je baille, la fatigue de la journée commence à me gagner.
—Tu peux dormir un peu, nous avons encore deux heures de route, je te veux en forme. Et je compte bien te faire passer une nuit blanche, ma princesse.
—Des promesses, des promesses, monsieur Copola.
Je sais qu'il dit vrai, cet homme, mon mari, va me faire passer une nuit magique. Je m'installe plus confortablement et ferme les yeux.
Dario
Je me tourne pour la regarder. Elle s'est endormie, mon dieu qu'elle est belle même quand elle dort.
C'est le bon moment pour téléphoner à Luigi.
—Luigi ? Tu as du nouveau sur la rose qu'on a envoyé à ma femme ?
—Non, désolé. Rien de bien concluant, que des pistes qui ne mènent nulle part.
—Comment ça ? Mais ces pistes vous ont bien appris quelque chose quand même ?
Tout ceci n'a pas de sens, qui ferait ça à ma femme, et surtout pourquoi. Toutes ces questions qui n'ont pas de réponse pour le moment me prennent la tête, alors que je devrais profiter de ma nuit de noce avec ma superbe femme.
—La seule chose qu'on a c'est l'adresse d'expédition. Quand les hommes s'y sont rendus, il n'y avait personne. Ils n'ont trouvé que quatre cartes.
—C'est quoi cette histoire ?
—Oui, les cartes de la reine de cœur, de pique, de trèfle et de carreaux.
—Tout ça ne me dit rien qui vaille. Mais pourquoi ma femme ? Luigi trouve pourquoi on lui en veut. Assigne un homme pour sa sécurité, je ne veux plus qu'elle sorte seule.
—Bien ! Je fais ça tout de suite et te rappelle demain. Profite de ta nuit de noce.
—Merci mon vieux.
Une fois la conversation finie, je tourne la tête pour voir si elle dort toujours. Par chance, c'est le cas.
Je reporte mon attention sur la route, il nous reste beaucoup de chemin, ce qui va me permettre de me vider la tête pour être entièrement à ma femme quand nous serons arrivés.
Olympia
Je fais semblant de dormir. J'étais sûre qu'il passerait un coup de fil et j'ai appris pas mal de choses intéressantes.
Réfléchis, Olympia, qui peut nous en vouloir et connaître nos identités ? Je me creuse les méninges, mais je ne vois pas qui. Peu de personnes savent qui nous sommes. Bon ce n'est pas le moment de penser à ça, il faut que je me repose. Mon mari m'a promis une soirée torride, et si je veux le suivre, il faut que je dorme.
Je me suis endormie sans m'en rendre compte. Je sens des doigts qui me caressent délicatement la joue.
—Coucou, ma belle au bois dormant, tu n'as pas eu ton sommeil de cent ans, mais tu as bien dormi quand même.
—Coucou, mon beau mari, et toi, où as-tu mis ton cheval blanc pour venir me réveiller d'un baiser ?
—Beau ? Ça sonne bien dans la bouche de ma femme. Et non, je n'ai pas de cheval blanc, mais pour le baiser il n'y a pas de problème.
Il se rapproche de moi et dépose un délicat baiser sur mes lèvres. Les siennes ont un goût sucré, ce qui fait monter en moi l'envie de le gouter un peu plus. Il me soulève et me porte dans ses bras jusqu'au salon.
—Un verre de champagne ma belle ?
Après tout, ça ne me ferait pas de mal avec la fin de soirée qu'on a passé.
—Avec plaisir.
J'admire la pièce, elle est magnifiquement décorée, c'est à la fois moderne et ancien. La pièce en elle-même est rustique, mais tous les meubles sont modernes, blancs et noirs. Cela donne tout de suite à la pièce un ensemble chaleureux et froid.
On dirait que cette maison reflète parfaitement le caractère de mon mari. Il y a peu d'objets personnels comme des photos, mais je vais y remédier.
—Tu admires la vue, ma princesse ?
—Oui, mais tu peux me dire pourquoi tu utilises ce surnom ? Ça me fait bizarre.
Bon c'est vrai que d'habitude, on m'appelle ma reine, mais princesse je trouve que ça sonne bizarre. Pour moi, les filles qui sont des princesses sont capricieuses, et je ne le suis pas.
—Tu préfères que je t'appelle Olympia, alors ?
Demande-t-il en se rapprochant de moi tel un prédateur face à sa proie.
—Non, non ! Je n'ai pas dit ça, simplement que c'est la première fois qu'un homme me donne un surnom.
Il se rapproche de plus en plus de moi, à tel point que je peux voir le désir dans ses yeux. J'ai dû mal à déglutir tant il paraît féroce. C'est fou de voir l'envie que cet homme a pour moi, alors qu'il n'y a que quelques heures on ne se connaissait même pas.
—Dario...
—Oui, ma belle ?
—Dario...
—Arrête de dire mon prénom comme ça, tu m'excite encore plus.
Sans sommation, il prend possession de ma bouche et m'embrasse d'un baisé doux et passionné à la fois. Ses lèvres sont devenues une drogue pour moi. Une de ses mains parcourt mon corps jusqu'à atteindre la fermeture de ma robe.
—Tu n'as plus besoin de ça.
D'un geste, ma robe atterrit sur le sol, me voilà en sous-vêtement devant cet homme que je connais à peine.
J'ai peur, même si je sais qu'il ne me fera pas de mal. Je ne peux m'empêcher de me cacher.
Ma belle, ne te cache pas, je veux te voir.
Il pousse mes mains, et regarde mon corps de haut en bas en s'attardant sur mes parties intimes. Puis il prend ma main et me mène jusqu'à la chambre.
J'ai juste le temps de regarder la décoration, qu'il me bascule sur le lit. Il fait courir une pluie de baisers sur mon corps. Il descend petit à petit vers la naissance de mes seins.
De sa main libre, il dégrafe mon soutien-gorge et d'un mouvement simple, il atterrit sur le sol. Sa bouche vient se poser sur mon mamelon à peine libérer de mon sous-vêtement. Il le lèche et le mordille.
Un gémissement s'échappe de ma bouche, même si j'essayais de le retenir le plus possible.
Dario a dû se rendre compte que je me retenais de gémir, car il insiste d'avantage dessus pour que je ne puisse plus m'empêcher de crier.
Il râle de plaisir.
—Bébé, ne te retiens pas. Je veux t'entendre. C'est tellement bon de te voir prendre du plaisir.
—Je me laisse aller sous sa tendresse. Je ne peux plus m'empêcher de crier.
—Hmm ! Dario...
—Oui, c'est ça ma chérie.
Il continue sa douce torture avec sa langue, fait rouler mon téton entre ses doigts. Mon corps s'embrase sous ces gestes.
Je ressens un vide immense quand sa bouche délaisse mon sein pour descendre dangereusement le long de mon ventre, en traçant une ligne imaginaire avec ses baisers. Il prend mon string avec ses dents et le fait glisser le long de mes jambes. Puis il rejoint mon soutien-gorge sur le sol.
Dario remonte vers mon entre jambe tout en les embrassant chacune leur tour. Sa barbe naissante me procure des frissons.
Arrivé au niveau de mon intimité, il écarte mes lèvres avec deux doigts, ce qui lui donne un accès libre à mon clitoris.
Il s'en empare sans attendre et me déguste, lèche sans vergogne mon petit bouton de plaisir. Mes gémissements sont de plus en plus forts, mais ça ne lui paraît toujours pas suffisant, il me pénètre d'un doigt, puis deux.
—Putain ! Ah ! Oh ! Ouiii Dario...
Mon corps est pris de soubresaut et je frissonne quand l'orgasme explose en moi. J'ai à peine le temps de me remettre de mes émotions, qu'il vient s'installer entre mes jambes pour me pénétrer lentement.
Il laisse, à mon vagin, le temps de s'habituer, puis il commence ses va et vient tendrement. J'ai envie de plus, alors je rapproche mon bassin pour qu'il soit plus profondément en moi.
—Dario...
À peine son nom prononcé qu'il accélère le rythme. Il se retire et me demande de me mettre à quatre pattes, ce que je m'empresse de faire.
—Oui ! Dario, continue ! Oh, oui !
—Oh, ma chérie, hurle mon nom !
—Dario...
Mon orgasme m'emporte loin, et quelques secondes plus tard Dario me rejoint dans ce monde post orgasmique. Nous tombons tous deux sur le lit.
Allongée à côté de lui, il me prend dans ses bras.
—Olympia, je voudrais être honnête avec toi.
Tiens un mafieux qui veut être honnête, on aura tout vu.
—Je suis toute ouïe.
—Olympia, avant aujourd'hui je ne te connaissais pas. Je ne pensais pas qu'avoir une femme c'était...
—C'était quoi ?
—Pour moi, une femme n'est bonne qu'à un être un objet. Et vu que tu n'allais être qu'un objet, j'ai fait installer une chambre à côté pour recevoir mes futures maîtresses.
Ce qu'il me dit me fait l'effet d'un coup de poignard dans la poitrine. Je viens de passer de comblée à horrifiée en une seconde.
—Tu te fous de moi ? Mais tu me prends pour qui ? Hurlais-je en couvrant mon corps nu avec les draps.
Je me lève pour partir au plus vite de cette chambre. Il me prend pour un objet qu'il peut utiliser quand bon lui semble, ça je ne l'accepte pas.
Mais je n'ai pas le temps d'arriver à la porte qu'il m'attrape par les hanches.
—Ma princesse, désolée. Je te promets qu'à partir de maintenant, tu seras la seule et unique femme avec qui je coucherais. Je suis trop con d'avoir fait ça.
—Pourquoi ?
—Laisse-moi t'expliquer.
—Tu pensais que je ne te suffirais pas ?
—En discutant avec ma mère ce soir, elle m'a ouvert les yeux. Elle m'a dit que pour un homme dans ma position, je ne devais avoir aucun secret pour ma femme. Pour répondre à ta deuxième question, je pense que je n'aurais pas besoin d'avoir une autre femme dans ma vie, car te combler toi est un très gros travail.
—Que veux-tu dire ? Que je suis insatiable ?
—Oui et non.
—Tu veux bien être plus explicite ?
—J'aime avoir une femme qui en redemande. Et toi tu es une femme comme ça. Et le plus, c'est que nous sommes mariés, quand j'ai envie de toi ou que tu as envie de moi, nous n'avons pas besoin de parler, un simple regarde suffit.
—Oui, j'ai remarqué aussi. Mais pas de secret, qu'est-ce que cela veut dire ?
—Tu seras au courant de tout.
—De tout ?
—Oui, et pour te donner un exemple, ce soir j'ai reçu une mauvaise nouvelle. Un de mes hommes s'est fait abattre, aussi j'ai lancé une recherche pour savoir qui t'a envoyé cette rose. Mais Luigi n'a trouvé que l'adresse de l'expéditeur et quand il s'y est rendu, la seule chose qu'il a trouvé ce sont quatre cartes représentant les reines du jeu.
—Merci de me dire tout ça. Je te promets d'être totalement honnête avec toi également.
Je lui mens, mais je ne peux pas lui dire la vérité. Il le prendrait mal et ne me croirait pas. De plus, nous sommes une organisation secrète dont personne ne doit connaître l'existence.
—J'espère que je peux avoir une entière confiance en ma femme ?
—Bien sûr, tu peux compter sur moi.
—Par contre, j'ai décidé qu'à partir de demain, quand tu ne seras pas avec moi, un de mes hommes sera avec toi pour te protéger, on ne sait pas de quoi il en retourne.
—D'accord, merci.
—Je crois qu'il est temps de dormir, demain nous avons un brunch.
—Oui, bonne nuit Dario.
—A toi aussi ma chérie.
Je me tourne tout en restant collée à lui, il passe ses bras autour de ma taille. Une minute après je sens que sa respiration est régulière, il a dû s'endormir.
Comment se fait-il que je commence à tenir à cet homme ? Il faut que je trouve un moyen de remplacer cet homme qu'il veut mettre à ma protection, par un de mes hommes, comme ça je pourrai agir à ma guise.
Sur cette pensée, je sens le sommeil me gagner. Demain, je trouverai une solution.
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