chapitre 23

Olympia

Cela fait maintenant trois jours que j'ai rejoint Lucide, mais comme je suis arrivée avec de l'avance, nous avons pris le temps de parler.

J'ai pu lui raconter tout ce qu'il s'est passé entre Dario et moi, elle m'a d'ailleurs bien aidée à y voir plus clair.

Ce matin est différent des autres que j'ai passé ici, car aujourd'hui je dois contacter mon mari avec une voix trafiquée, pour lui donner rendez-vous.

Lucide entre dans ma chambre en tenant, dans ses mains, le téléphone crypté qui nous sert dans des situations comme celle-ci.

—Es-tu sûr que tu es prête à faire cela ?

Ça je n'en suis pas sûre, mais je veux tout recommencer à zéro avec Dario.

—Je ne sais pas si je suis prête, mais ce qui doit être fait sera fait. A-t-on des informations sur ce qu'il fait ?

—Oui, si tu veux que je te rassure, il reste enfermé chez vous et ne veut voir personne. Mais il a demandé à son équipe de faire des recherches sur les messages que vous avez reçu.

Donc il tient sa parole. Mais je ne sais pas encore si je dois lui redonner toute ma confiance. Je n'ai pas le temps de finir de penser que je dois courir aux toilettes pour vomir.

—Olympia, tu te sens bien ?

—Oui, depuis hier soir je ne me sens pas très bien, j'ai dû prendre froid. J'ai fait le grand écart entre la température d'ici et celle du Japon. Mais ce n'est rien laisse-moi juste cinq minutes.

Mais au fond de moi je sais que ce n'est pas qu'un coup de froid, il faut que je fasse un test.

Et puis s'il est positif il faut que je lui dise. Mais avant je devrais lui laisser le temps de digérer le fait que je suis la reine de cœur.

—Bon si tu le dis, mais avant de partir pour notre rendez-vous avec Youri, nous passerons dans une pharmacie pour te prendre des médicaments. Qu'en penses-tu ?

—C'est une bonne idée Lucide, je crois que c'est le moment de se jeter à l'eau.

—Oui, je crois. Tu veux que je sorte ?

—Non reste, ta présence me donne du courage.

C'est vrai que sans elle cela aurait été trop dur. Elle m'a permis de pardonner à Dario, elle m'a ouvert les yeux.

Elle m'a dit qu'il s'était fait manipuler par une de ses anciennes maîtresses, et en faisant des recherches, les filles ont appris qu'elle était tombée enceinte de lui mais qu'elle avait perdu l'enfant.

Ce qui a donné suite à leur rupture et qu'elle s'était promis de le détruire autant que ce qu'il lui avait fait.

—Dans ce cas je reste avec toi.

Nous nous asseyons toutes les deux sur le lit, je prends le téléphone et compose le numéro. Avant d'entendre la première sonnerie, je mets en route le modificateur de voix.

—Allo ?

Rien que le fait d'entendre sa voix me fait un pincement au cœur.

—Bonjour monsieur Coppola.

—Mais qui êtes-vous ?

—Je suis la personne que vous souhaitez rencontrer.

—Donc vous êtes la reine de cœur c'est bien cela ?

—Vous avez bien compris monsieur. Alors vous souhaitez avoir un rendez-vous avec moi, puis-je en connaître la raison ? Car je ne divulgue pas mon identité pour n'importe quelle raison.

—Je le conçois bien ma reine.

—Alors, que puis-je pour vous ?

—Je voudrais comprendre pourquoi vous avez tué le meurtrier de mon beau-père.

—Dans ce cas, je veux bien vous rencontrer. Je vous donne rendez-vous le lendemain de votre bal masqué. Pour le lieu et l'heure, je vous renverrai un message avec les informations, la veille.

—Merci, ma reine.

Puis je mets fin à la conversation.

Entendre sa voix m'a fait un bien fou.

Comme convenu avec Lucide, nous nous arrêtons à une pharmacie. Une fois dedans, je demande un médicament pour les nausées et un test de grossesse.

—Madame, si vous pensez être enceinte il n'y a aucun médicament que je peux vous donner contre les nausées.

—Le médicament n'est pas pour moi.

La pharmacienne m'informe aussi que le test me dira depuis combien de temps je suis enceinte. Mais qu'une prise de sang est plus fiable. Après avoir payé, je prends le sac qu'elle me tend et le range dans mon sac.

Puis nous reprenons la route pour rejoindre nos hommes au rendez-vous.

Dario

Depuis que j'ai quitté ma femme, dans cet avion, elle ne m'a pas donné la moindre nouvelle. Cela me rend fou, je sais que ce que j'ai fait lui a fait du mal, mais si elle savait à quel point je regrette et à quel point c'est douloureux de ne pas entendre sa voix, de ne pas l'avoir à mes côtés pour dormir, son parfum, ses caresses, tout me manque.

Je ne suis pas sorti de chez nous depuis son départ. Les hommes font des recherches pour trouver le connard qui nous harcèle.

Et j'ai eu le coup de fil tant attendu de la reine de cœur pour fixer notre rendez-vous à après le bal. J'aimerais pouvoir le dire à Olympia, mais je me suis promis de la laisser tranquille pendant son voyage.

On frappe à la porte de mon bureau.

J'ai pourtant prévenu que je ne voulais voir personne.

—Entrez !

—Hé mon vieux ! Je suis venu voir comment tu allais.

—Comment je vais ?

Ça je ne le sais pas moi-même. Je suis perdu, la femme que j'aime ne veux pas me parler, ma vie est un trou noir dont seul Olympia peut me sortir.

—Désolé, ma question est débile. Mais ça me rend malade de te voir dans cet état, elle t'a retourné le cerveau. Tu devrais venir avec moi au club ce soir.

—Non.

—Non ? Mais pourquoi Dario ? Tu es un homme.

—Luigi ne peut pas comprendre ce que je ressens, il n'a jamais aimé personne. Je vois bien que cette situation le met mal aussi, mais je ne veux plus faire de mal à ma femme. Je veux lui prouver que ce n'était qu'un égarement et que je suis tout à elle.

—Mon pote, on se connaît depuis qu'on est môme, mais aujourd'hui tout a changé pour moi. J'ai trouvé la plus belle chose au monde : l'amour. Et j'ai tout gâché avec l'autre, alors je ne veux plus prendre de risque. Du moins le temps je ne sais pas ce que veut ma femme.

—Tu dois sacrément tenir à elle pour faire tout cela ! Et j'en suis carrément jaloux.

—De quoi es-tu jaloux ?

—De ne pas pouvoir aimer comme toi tu aimes. Même si je ne suis pas pour la vie de moine que tu as, mais je comprends, tu veux lui montrer que tu tiens à elle. Et ça mon vieux, c'est tout à ton honneur. Bon je ne suis pas venu pour parler guimauve, je voulais te dire que nous avons trouvé des infos sur le mec qui vous envoie des messages.

—Enfin une chose intéressante. Qu'avez-vous trouvé ?

—Déjà je te confirme que c'est bien un de ses ex. Mais les infos que nous avons ne sont pas très claires là-dessus.

—Comment cela ?

—C'est compliqué à expliquer.

—Compliqué ?

—Oui, d'après nos recherches, l'homme que nous avons trouvé dit être son premier.

—Luigi, sois plus clair. Tu lui as parlé ?

—Oui et non.

—Dis-moi tout. Je suis perdu là.

—Il nous a envoyé un message où il disait qu'il était le premier homme de la vie d'Olympia. Il dit qu'elle cache des choses mais ne veut pas en dire plus. Il dit que la personne qui l'a engagé veut la faire souffrir.

—Mais où veut-il en venir par « cache des choses » ?

—Ça je n'en sais pas plus Dario. Je crois que tu vas avoir besoin de lui parler quand elle reviendra. Tiens au fait, il y avait ça au courrier.

Je prends le courrier et vois qu'il y a une enveloppe pour ma femme.

Je la prends de plus près et vois qu'il y a le nom du notaire qui s'occupe de la succession.

Même si on vient de me dire que ma femme me cache des choses, je ne dois pas fouiller dans ses affaires, surtout si cela concerne son père.

Olympia

Cela fait plus d'une heure que nous roulons pour le rendez-vous avec les Youri. Mais je me sens très mal.

—Lucide, arrête la voiture. J'ai envie de vomir.

—Elle a à peine le temps d'arrêter la voiture, que je suis déjà dehors en train de vomir toutes mes tripes.

—Hé ! Ça va aller ?

—Oui, juste ce foutu coup de froid.

—Olympia, dis-moi la vérité.

—Que veux-tu que je te dise ? Que je suis peut-être enceinte ? Que je ne sais pas comment va le prendre mon mari ? Surtout en sachant que je vais lui annoncer qui je suis.

—Tu es enceinte ?

—Je ne sais pas Lucide. J'ai pris un test de grossesse à la pharmacie pour être fixée.

—Es-tu compte nous le dire un jour ?

—Lucide, désolée mais je suis morte de trouille là. J'ai l'habitude de me battre, de menacer. —Mais ça...j'ai peur.

—Mais c'est tout à fait normal ça, et tu sais que nous sommes là pour toi. Bon je te propose d'aller à ce rendez-vous, et quand nous rentrerons tu fais le test. C'est bon pour toi ?

—Oui.

Si elle savait comme cela me soulage de lui avoir dit la vérité.

Nous voici enfin arrivées.

—Bonjour Youri ! Comment vas-tu ?

—Ma chère reine de cœur est bienvenue en Russie ! Depuis que vous êtes arrivée, je vais on ne peut plus mieux.

—Comme toujours mon cher. Tu as les mots pour plaire.

—Merci, venant de toi, Olympia, je prends cela comme un compliment. Et au fait, félicitations !

—Pardon, mais pourquoi ?

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