chapitre 14

Olympia

Nous voilà partis, le temps est égal à mon humeur : gris, triste et maussade. La pluie s'abat sur moi comme la tristesse de mon esprit, on dirait que le temps s'est accordé avec mon humeur.

Le trajet dure une heure, pendant lequel Dario ne prononce aucun mot. Je l'en remercie, car je n'ai pas envie de parler.

J'ai l'impression qu'à chaque mot que je vais prononcer, je vais m'écrouler et je n'aime pas me sentir ainsi. Le fait d'être aussi faible me fait peur.

Mon très cher mari a pour moi de tendres gestes, je sais que ça peut sembler anodin, mais le fait qu'il me tienne la main, représente pour moi le plus grand des réconforts, c'est ce dont j'ai le plus besoin en ce moment.

Quand nous arrivons devant l'église, je vois qu'il y a énormément de monde, et pas que des membres de nos familles, il y a des politiques et même des stars, je ne savais pas que mon père connaissait autant de monde, mais avec lui plus rien ne m'étonne.

—Ma puce, il faut que l'on y aille, je me doute que ça ne va pas être un moment agréable pour toi, mais je suis là.

Me dit-il en me serrant la main dans les siennes, comme s'il voulait me transmettre un peu de sa force.

—Merci, mon amour, mais je ne sais pas si je vais avoir la force d'affronter toutes ces personnes.

C'est la première fois de ma vie que je ne veux pas être confronté au monde.

—Si tu ne veux pas leur parler, ne le fais pas, mais vas-tu faire un éloge, pour ton père ?

Hier soir avant que l'on ne s'endorme tous les deux, on en a vaguement parlé, mais je ne sais pas si j'en serai capable. Mais c'est mon devoir.

—Oui, je vais le faire, mais je ne sais pas trop ce que je vais dire, alors si certains mots te choquent ne m'en veut pas.

—Peu importe ce que tu pourras dire, je ne t'en voudrais pas.

—Ne t'en fais pas, je ne vais pas parler de ce dont Luigi nous a parlé hier soir.

Pour le moment je suis sûr que personne, à par nous trois, n'est au courant.

—Ma puce, il est temps de se jeter dans la fosse aux lions.

Quand nous sortons de la voiture, nous sommes accueillis par ma tante et les parents de Dario. Mon mari me glisse à l'oreille :

—Ma puce, je vais avec mon père pour voir si tout va bien, je te promets de revenir vite.

—D'accord, je vais rester dans un des petits salons avec ta mère et ma tante.

—Si je croise tes amies, je leur dirai de te rejoindre, la cérémonie commence dans trente minutes.

—Merci.

—Pourquoi merci, ma puce ?

—D'être là pour moi tout simplement ! Si tu n'avais pas était là, je crois que je me serais laissée mourir.

—Ma chérie, je serai toujours là pour toi, quoiqu'il puisse se passer.

J'espère que ces mots sont exacts, car le jour où je lui dirai la vérité, j'aimerais qu'il soit aussi compréhensif.

Il m'embrasse tendrement et part avec son père. Sans un mot, ma tante, la mère de Dario et moi partons dans un des petits salons qu'il y a dans la cathédrale.

Quand nous sommes toutes dedans, je ferme la porte et sors un appareil pour vérifier qu'il n'y a pas de micro, je sais que ça peut paraitre un peu trop, mais on m'a toujours dit que prudence est mère de sureté.

—La pièce est clean, on peut parler sans soucis tata, je te présente Elena la mère de Dario, et —Elena voici ma tante Violeta.

Les deux femmes se jaugent du regard.

—Bonjour Elena, je suppose que vous connaissez la véritable vie d'Olympia, donc si elle vous fait confiance, moi aussi.

Pour la première fois, ma tante me fait une confidence comme ça, il a fallu que mon père décède pour qu'elle dise ça.

—Merci, oui vous pouvez me faire confiance.

—Ma chérie, tu vas bien ?

—On fait aller tata, je ne comprends pas pourquoi je suis dans cet état, alors que lui et moi ne nous connaissions pas bien. Enfin, tu connais les relations que j'avais avec père.

—Olympia, ma puce, ton père m'a donné une lettre pour toi, il m'a dit te de la remettre s'il lui arrivait quelque chose, et malheureusement ce jour est arrivé plus vite que prévu, bon ta belle-mère et moi allons te laisser pour que tu puisses la lire.

Elle me tend une enveloppe avec dessus le sigle de ma famille.

Ça fait cinq minutes qu'elles sont sorties et je n'ai pas eu le courage de l'ouvrir, je l'ai retournée dans tous les sens, comme si cette lettre était une bombe qu'il faut désamorcer.

Mais il faut que je sache ce qu'il m'a écrit.

Alors je prends mon courage à deux mains et l'ouvre.

« Ma très chère fille,

Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus de ce monde, ne me pleure pas, car je suis parti rejoindre l'amour de ma vie, ta mère.

Mais je tenais surtout à te dire que je suis très fier de ce que tu es devenue.

Oui, ma fille je sais tout de toi et je l'ai toujours su, et je trouve que tu fais un travail formidable en tant que reine de cœur.

Même si toi et moi n'avons pas été proches, sache que je t'ai toujours surveillée de loin et malgré ce que tu penses je t'ai protégée. Peut-être pas de la bonne façon, mais il fallait que tu fasses ta vie à toi avant de revenir.

Je souhaite de tout mon cœur que tu trouves le bonheur en la personne de Dario, si je t'ai fait épouser cet homme ce n'est pas seulement parce que c'était celui qui était le mieux pour me succéder, je l'ai choisi car il sera là pour t'épauler dans ton rôle de reine, et je suis sûr qu'en très peu de temps vous tomberez follement amoureux l'un de l'autre.

Enfin, c'est ce que je souhaite, tu peux lui faire entièrement confiance ma fille, même si au début il prendra mal le fait que tu sois la reine de cœur, il sera là pour toi et fera tout ce qui est en son pouvoir pour te protéger.

Je sais que dans ton enfance je n'ai pas été là, mais je t'ai toujours aiméema fille, simplement tu me rappelais trop ta mère, et c'est pour cette raison que j'ai préféré te confier à ma sœur, et parce que je savais l'avenir qui t'attendait avec moi, je ne voulais pas que tu tournes mal alors c'était plus simple comme ça.

Ma chérie prend grand soin de toi et de ta future famille.

Ton père qui t'a toujours aimée.

PS : dans quelque jour tu recevras un DVD, je te supplie de la regarder avec Dario, et profite-en pour lui dire la vérité sur toi. »

Alors il savait ce que je faisais, mais pourquoi ne m'avoir rien dit quand je l'ai vu ? Et voilà, j'ai encore plus de questions dans ma petite tête que de réponse, mais depuis quelques jours ça devient la norme chez moi.

Dois-je vraiment dire à Dario qui je suis ? Et si je lui dis, que va-t-il penser de moi ? Tout se bouscule dans ma tête, ça me donne le tournis.

Et bien sûr, c'est à ce moment-là que mon mari vient me voir.

Dario

Au moment où je passe la porte, je vois Olympia qui perd son équilibre, en moins d'une seconde je me précipite pour la rattraper.

Je savais qu'elle n'était pas bien, mais je ne pensais pas que c'était à ce point-là.

Je l'assieds sur le canapé vert qui est dans la pièce, et hurle pour que l'on m'amène un verre d'eau !

—Ma chérie ça va, que s'est-il passé ?

—Je crois que c'est le trop plein d'émotion, tout ça, c'est trop pour moi.

Ça me fait mal de la voir comme ça, je me sens impuissant devant sa détresse.

—Ne t'en fais pas ma puce, je suis là et puis demain nous partons pour l'Asie, je pense que ça va nous faire du bien.

—J'ai pris cette décision tout à l'heure avec mon père, lui aussi pense que ça nous fera du bien que l'on se retrouve seulement elle et moi pendant quelques jours.

—Mais on ne doit partir que dans trois jours, alors pourquoi partir plus tôt ?

D'une part, parce que je veux ma femme pour moi tout seul et deuxièmement, ta tante, ma mère et mon père m'ont dit que ce serait une bonne chose que l'on se retrouve tous les deux loin de tout cette agitation.

—Tu as raison, mon cœur.

Quand elle me répond je vois dans son regard la tristesse, l'amertume et la mélancolie, ça me fait mal de la voir comme ça, alors je me rapproche doucement, et pose mes lèvres sur les siennes pour y déposer un doux baiser.

Avec ce simple geste, je lui insuffle tout l'amour que j'ai pour elle, et vu sa manière de répondre, je pense que ça doit lui convenir.

Sans un mot, je prends sa main et nous nous relevons.

—Ma puce, il est temps d'y aller.

Je sais que ça va être dur pour elle, mais nous devons le faire.

—Oui, surtout reste avec moi je t'en supplie.

—Je ne te lâche pas ma puce, toi et moi c'est pour la vie.

—J'espère que tu le penseras toujours.

Pourquoi me dit-elle ça, sa voix était tellement basse que l'on aurait dit une prière.

Mais pourquoi ça changerait, avec toi je découvre l'amour et rien ne pourra nous séparer !

Elle est vraiment bizarre aujourd'hui, même si ça fait peu de temps que je la connais, je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

Je pourrais facilement savoir ce qu'elle a, en demandant à mes hommes de faire des recherches, mais je dois lui faire confiance, elle me dira d'elle-même quand elle sera prête. Une chose est sûre, c'est que cette femme a bousculé ma vie et pour la première fois de ma vie, je suis bien.

Olympia

Je sens dans les regards qu'il me lance qu'il voudrait savoir ce que j'ai, mais pas aujourd'hui, ce n'est ni le lieu ni le bon moment pour ça, je ne sais pas si je peux lui dire.

Et pour le moment, je n'en ai pas la force j'ai peur, car plus les jours avancent, plus j'aime cet homme, et si quand je lui révélerai la vérité il ne voulait plus de moi ?

Et puis, il y a une chose dont on n'a pas parlé tous les deux, c'est les enfants.

Je ne sais pas s'il en veut. Et puis merde, il est peut-être trop tard pour penser à ça vu que ça fait deux jours que je n'ai pas pris ma pilule.

Donc, on verra bien, pour l'instant je ne dois pas penser à ça.

L'enterrement a été sombre, à l'image de mon père, rien de trop surfait, plusieurs de ses amis lui ont rendu un vibrant hommage, même Dario lui a fait ses adieux dans un magnifique discoure.

Mais quand ce fut à mon tour, j'étais incapable de le faire, il y avait trop de questions dans ma tête.

Cet homme que je connaissais que très peu m'a écrit une lettre où il disait qu'il savait qui j'étais, et qu'il m'aimait alors qu'il ne me l'a jamais dit de son vivant, pourquoi ?

Toute cette après-midi-là, j'ai pleuré malgré que mes amies fussent là pour me soutenir, malgré leurs manifestations d'amour, rien n'y a fait.

Quand nous sommes rentrés, je suis allée directement dans notre chambre prendre une douche. Dario m'y a rejoint, nous y sommes restés un moment, puis nous avons mangé, fait nos valises, et quand nous sommes partis nous coucher il m'a prise dans ses bras, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et je me suis endormie.

Dario

De voir cette femme qui pleure dans mes bras, me fait mal au cœur, je ne sais pas quoi faire pour lui rendre son sourire.

Je souhaite de tout mon cœur que ce séjour, où nous serons rien que nous deux, lui fasse du bien, j'ai besoin de la voir sourire à nouveau, et puis il y a une chose que j'aimerais bien lui demander.

Mais pour le moment, je dois juste prendre soin d'elle, et lui montrer que je suis là pour elle, et ce, quoiqu'il se passe.

Qui aurais pu imaginer ça de moi il y encore une semaine.

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