chapitre 13

Dario

Luigi rentre dans le salon comme un fou. Non, mais personne ne lui a appris à s'annoncer avant de rentrer.

Il aurait fait quoi si j'étais entrain de faire l'amour à ma femme.

Je suis surpris moi-même par cette pensée, jamais avant je n'aurais dit que je faisais l'amour à une femme.

Pour moi, je les baisais vite et fort, sans savoir si elle aussi elle prenait du plaisir, du moment que j'avais le mien c'était le plus important. Mais là n'est pas la question.

Que vient-il faire ici à cette heure?

—Luigi, que se passe-t-il ?

Il a l'air super agité, et je n'aime vraiment pas quand mon ami est comme ça.

On peut parler dans ton bureau, mon vieux ? Il faut que je te voie de toute urgence.

—Tout ce que tu as à me dire, tu peux le dire devant ma femme.

Il faut qu'il comprenne bien que je ne veux rien cacher à Olympia, que ça lui plaise ou non.

—Bon dans ce cas, on a trouvé la personne qui a tué Don Vespasiano.

—Oui et alors ?

—Alors, il était déjà mort, et il tenait un mot entre ses mains.

—Un mot ?

Non, mais ce n'est pas vrai, qu'est-ce qu'ils ont tous à écrire des mots ? Le verre de whisky que je me suis servi explose dans mes mains, tellement je suis en colère.

Quand je regarde ma femme, je vois l'inquiétude dans ses yeux.

—Dario, ta main saigne.

Me dit Olympia en se rapprochant de moi avec une serviette.

—Ce n'est rien ma chérie, ne t'en fais pas pour ça. Donne-moi ce mot Luigi.

Mon ton est très froid avec lui, alors qu'il y a seconde plutôt, il était doux et tendre avec ma femme.

—Tiens-le voilà !

Tout en lisant le mot, je regarde ma femme pour voir comment elle prend la nouvelle, mais dans son regard je ne vois rien, comme si à cet instant précis, elle n'avait plus aucune émotion en elle.

J'ai de plus en plus l'impression qu'elle me cache quelle chose. Mais je dois me tromper. Elle doit être sous le choc, tout simplement.

Cette femme est incapable de cacher des choses. Et puis si ça arrive un jour, je le saurais, car j'arrive à lire en elle comme dans un livre ouvert.

—Mon chéri, qu'y a-t-il d'écrit sur ce mot ?

Ma chérie, dessus il y a écrit :

«Cet homme qui git ici est le meurtrier de Don Vespasiano. Moi, la reine de cœur lui ai pris sa vie. Vous avez oublié que nous les quatre reines, nous vous protégeons et surveillons. Bien à vous, votre reine de cœur. »

—Putain, mais c'est quoi ça ? Pour qui elle se prend celle-là ?

—Luigi, c'est une blague ? Dis-moi que c'est toi qui as écrit ça ?

—Non Dario, avec tout le respect que je te dois, ce n'est pas moi qui suis à l' origine de ça, je peux te le jurer.

—Putain, mais c'est quoi cette histoire, que nous veut cette reine cœur ? Mais qui sont ces reines, bordel ?

—Dario, ne connais-tu pas la légende des quatre reines ?

—Mais de quoi me parles-tu, Luigi ?

—Non, mais il croit qu'on est dans un conte fée ou quoi ? Tout ceci me prend la tête.

—Dans ce cas, je vais te la raconter. On dit que le monde des criminels est régi par quatre reines : la première est la reine de carreau, la seconde est celle de pique, la troisième est la reine de trèfle et la dernière, la reine de cœur. De ce que l'on dit, c'est elle le chef qui contrôle le monde, elle a les pleins pouvoirs sur les trois autres, et sur nous tous.

—Non, mais là tu débloques Luigi. Si comme tu dis, elles existent vraiment, tu ne crois pas que tout le monde serait au courant ?

—Dario, tu peux ne pas y croire c'est ton droit, mais les faits sont là.

Il devient fou, personne n'est au-dessus du chef des familles.

Olympia

Je vois bien que ça ne plait pas à mon très cher mari qu'une femme soit au-dessus de lui, sauf pour lui faire l'amour, alors je décide de mettre les pieds dans le plat.

—Moi, ce que je vois c'est que cette reine a été plus rapide que vous, et qu'elle nous a vengés, alors quoi ? C'est le fait que ce soit une femme qui l'ait tué qui vous chagrine messieurs, c'est cela ?

—Ma chérie, non ce n'est pas ça qui ne me plait pas.

—Tu pourrais développer, là je ne te suis pas. Qu'est-ce qui te déplaît ?

—Tu sais Olympia, dans notre milieu c'est vrai qu'il y a très peu de femmes, mais je sais qu'il y en a qui sont meilleures que les hommes, pour te donner un exemple le meilleur tueur à gage est une femme, elle se fait appeler la Nehetaouay, je peux te dire qu'elle est respectée par tous et même par moi.

Si mon mari savait que c'est moi Nehetaouay, ça me fait rire intérieurement, mais tous les compliments qu'il me fait sont superbes.

Note à moi-même : Je suis mariée à homme qui prône l'égalité des sexes, je suis tombée sur un homme formidable, il faudra que je lui rappelle tout ça quand je lui dirai toute la vérité.

—Tu veux en venir où là ?

—Reste calme princesse, tu milites pour le droit des femmes ou quoi ? Ce que ton mari te dit c'est que ça soit une femme ou non, personne ne sait si ce qu'elle dit est vrai et pour ma part, une putain de femme aux pouvoirs je trouve ça super bandant.

—Luigi ! Tu es devant ma femme alors un peu de respect, ce que voulait te dire cet abrutis, c'est que si on avait, comme elle le dit dans son mot, des personnes qui nous protègent et nous surveillent, je pense que nous serions au courant, mais pour ma part, ça ne me dérangerait pas, même si c'est une femme.

Alors, pourquoi est-il en colère, si ça ne lui déplait pas ? Alors là je suis sur le cul, lui il serait d'accord pour être dirigé par une femme, mais il faudra voir ça le jour où je lui dirai la vérité sur moi. Il faudra que je parle à Aglaya de Luigi, car je trouve que c'est elle au masculin, je pense qu'ils devraient bien s'entendre.

—Alors de quoi as-tu peur exactement ?

—Que cette personne nous veuille du mal, je ne permettrais pas que l'on te fasse du mal.

—C'est juste pour ça qu'il est en colère, il va falloir que je lui montre petit à petit qu'il peut nous faire confiance, mais je ne sais pas encore comment.

—Mais je ne crains rien, car tu es là pour moi.

Et voilà comment on endort un homme.

—Bon sur ce, je vous laisse les amoureux, à demain pour l'enterrement.

La nuit fut calme, Dario et moi étions fatigués tous les deux. Quand je me suis réveillée, je n'étais pas bien.

Même si mon père et moi n'étions pas proches, j'étais triste. Sans m'en rendre compte, des larmes se sont misent à couler sur mes joues. C'est fou, celui que j'appelais papa, je ne le connaissais pas, mais ça me fait mal de l'avoir perdu, ça me donne l'impression qu'une partie de ma vie est morte avec lui.

Je me suis recroquevillée dans un coin de la chambre, je pleure à ne plus pouvoir m'arrêter, je n'ai jamais au grand jamais eu aussi mal de ma vie. Mon mari n'est pas là, il est en bas pour finir de tout préparer, je dois le rejoindre pour manger un bout avant de partir.

Je n'ai pas la force de bouger de là où je suis. Je n'ai pas la force de me changer, je suis encore en pyjama, perdue comme une enfant qui n'a plus de repères.

La porte de la chambre s'ouvre, je relève la tête pour voir qui c'est, et là je vois mon mari. La seule réaction que j'ai, c'est de remettre ma tête entre mes jambes et de continuer à pleurer, mon corps est vide de toute autre émotion.

Je le sens, sa chaleur se rapproche de moi, comme si, moi j'étais la glace et lui le feu, je souffre, je ne comprends pas bien pourquoi je suis dans cet état.

Cet homme a tout fait pour que je sois le plus loin de lui, alors que j'avais besoin de lui.

Et aujourd'hui je dois lui dire adieu.

—Ma chérie, si j'avais su que tu n'allais pas bien, je serais resté avec toi.

—Pour quoi faire ? On ne peut rien changer !

Pourquoi je suis en colère contre lui, alors qu'il est là pour moi. Même d'avoir tué son meurtrier ne me fait pas du bien.

—Désolée Dario, je ne voulais pas te crier dessus, je me sens si mal et je ne comprends pas pourquoi, je n'étais pas du tout proche de lui.

—Tu es un être humain, c'est normal que tu te sentes mal, car malgré tout c'était ton père, le contraire ne serait pas normal, je vais t'aider à te préparer.

Maintenant, il est temps de partir pour l'enterrement de mon père, mon instinct me dit que cette journée va être dure et riche en révélation.


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