chapitre 10
Olympia
Un coup de feu se fait entendre, tout le monde panique et se met à courir dans tous les sens, toutes les personnes sont affolées, crient, pleurent, hurlent.
Et moi je reste stoïque, pétrifiée, mon esprit me dit qu'il faut que je bouge, mais mon corps en est incapable, pourtant ce n'est pas la première fois que j'entends le bruit d'un tir, mais c'est la première fois que je ressens de la peur, tout mon être se met à trembler !
Dario me prend dans ces bras pour me protéger, mais d'un geste violent je le repousse, car je sais au fond de moi d'où venait se bruit, instinctivement mon corps se met en mouvement, mes pas me conduisent au bureau de mon père, car je sais que, non je suis sure, que ça vient de là !
Il est allongé là, inerte sur le sol dans une mare de sang, et autour de lui quatre roses rouges avec sur chacune d'entre elles une carte, celle qui nous représente. Non ce n'est pas possible, on l'a tué à cause de nous, non de moi!
Mes jambes ne me portent plus, les murs se mettent à bouger dans tous les sens, ma vue rétrécit et ma vision devient floue, j'étouffe.
Je ne peux calmer le tsunami de larmes qui me ravage, mon cœur est brisé, et cette image de mon père inerte dans une mare de sang restera gravée à tout jamais en moi !
Je ne peux plus supporter cette vision, il faut que je sorte de là, mon équilibre est si instable que je manque de tomber à chacun de mes pas, alors que je continue d'avancer tout se dérobe sous moi, et je m'enfonce dans l'obscurité la plus profonde.
Quand je parviens enfin à reprendre possession de mon corps je suis allongée dans ma chambre de jeune fille, mais je ne suis pas seule, la mère de Dario est avec moi.
Quand elle remarque que je suis revenue à moi, elle vient près de moi
—Ma chérie, comment te sens-tu, ta tête, ça va ?
—J'irais mieux, si tout ce que j'ai vu n'était qu'un cauchemar ! Malheureusement tout est vrai.
Je sens les larmes me monter aux yeux, je suis complément perdue, la seule chose à la quelle je pense c'est pourquoi ?
—Ma chérie, je suis désolé, je n'ai pas de mot assez fort pour exprimer la tristesse que je ressens pour toi, mais sache une chose, c'est que je suis de tout cœur avec toi, tu es comme ma fille et ça me fait mal de te voir dans cet état !
—Tout ce que tu me dis me touche Elena, mais ne t'en fais pas je ne vais rester comme ça bien longtemps, fais-moi confiance je suis plus forte que j'en ai l'air.
Tout mon corps tremble, pas de tristesse non de colère, la colère de ne pas avoir su voir ce qui se préparait, de n'avoir pu faire quelque chose pour empêcher cela, et que ça soit lui qui soit mort pour moi, tout ça est bien ironique non, cet homme qui m'a chassée de sa vie ne soit plus là par ma faute.
—Olympia, je voudrais te poser une question et réponds-moi avec sincérité, et je te le redis je suis là pour toi et ne te juge en aucun cas !
Que va-t-elle me demander, des milliers de questions et réponses se bousculent dans la tête, mais se pourrait-il que ça soit celle que je redoute le plus, ma gorge se serre à cette pensée, il devient difficile pour moi de déglutir, mais il faut que je prenne sur moi.
—Bien sûr, je n'ai rien à cacher, tu peux me poser toutes les questions que tu veux !
—Je connais comme tout le monde la légende des quatre reines, pour être honnête je c'est que ce n'est pas qu'une légende, ma question est simple fais-tu partie de cette organisation ?
C'est la douche froide, la question que je redoutais tant vient de tomber, dois-je lui répondre honnêtement ? Mon instinct me dit que oui !
Que je peux faire confiance à cette personne, et mon instinct ne me trompe jamais.
—Tu as raison Elena, je fais bien partie des reines et pour être plus précise, je suis la reine de cœur, mais comment as-tu su, je veux dire tu ne m'as rencontrée que hier pour la première fois alors comment ?
—Je te remercie d'être d'une telle honnêteté avec moi, tu sais pour une femme comme moi il est simple et très importants de reconnaître assez vite les gens qui cachent quelque chose, et puis quand j'étais une enfant ma mère m'a toujours dit que quatre grandes femmes veillaient sur nous, et que sans elle nos hommes ne seraient plus là, je connais toute la légende qu'il y a sur vous quatre, alors quand j'ai vu ta réaction, je ne sais pas trop pourquoi tout ça m'est revenu en mémoire quand je t'ai vue t'avancer dans l'allée pour rejoindre mon fils, tu avais la démarche d'une reine, si je me souviens bien la reine de cœur est la plus importante des quatre, non ?
—Oui, je suis celle qui gère tout.
—Vous êtes toutes en danger avec ce qui vient de se passer
—Ne t'en fais pas nous avons des hommes pour nous protéger !
—Je ne sais pas si c'est suffisant, ton père a été tué pour vous faire passer un message, alors qui te dit que la prochaine fois ce ne sera pas toi ou une d'entre vous qui sera visée
—Je n'en sais rien du tout, mais que voudrais-tu que je fasse ?
—Tu devrais en parler à Dario et trouver une solution, tous les deux, même si tu as plus de responsabilités que lui, je suis sûr qu'il t'aiderait, qu'il saura t'épauler comme il se doit
—Tu es sûr qu'un parrain de la mafia pourra obéir à une femme qui n'est autre que la sienne, moi j'en doute, mon homme est doux et attentionné avec moi, mais crois-tu qu'il le sera encore quand il saura tout, crois-tu qu'il voudra encore de moi comme femme, j'en doute !
—Je ne sais pas, mais tu devrais lui en parler quand même.
—Pour le moment je voudrais garder tout cela pour moi, mais peut-être qu'un jour, je lui dirai, mais à cet instant précis non !
—Je respecte ton choix, mais si tu as besoin je te couvrirai autant que je pourrais, car je sais trop bien comme nous avons besoin de vous pour que ces hommes que l'on aime restent en vie !
Cette femme est décidément un ange pour moi, elle est prête à mentir pour moi, mais est-ce que j'ai le droit de lui demander une chose pareille ?
—Merci, si tu savais comme ça me fait du bien d'avoir une personne en qui je peux avoir toute confiance, mais pour le moment la seule chose dont j'ai besoin c'est de retrouver mon mari et de me blottir dans ses bras, et puis il va falloir que j'organise l'enterrement de mon père.
—Oui, je comprends, j'espère que mon fils pourra te donner toute l'affection dont tu as besoin, et n'oublie pas si tu as quoi que ce soit, je suis là !
Je me lève, sors de ma chambre, et pars à la recherche de mon mari.
Je parcours la maison de long en large, je ne le trouve pas et d'ailleurs je ne trouve personne, mais où peut-il bien être, j'ai besoin de lui là.
Je déambule dans les couloirs toujours vides, et là je le vois sur un balcon, je me précipite dans ses bras, comme si le fait d'y être pourrait apaiser mon âme meurtrie, quand il me voit, pas un seul moment il hésite.
—Ma chérie, je suis désolé, je n'ai pas pu protéger notre famille.
Il m'embrasse délicatement les cheveux en disant ça.
—Dario, ne dit pas ça tu étais avec moi et tu m'as protégée moi, c'est moi la responsable de tout ça.
—Mais non ce n'est pas de ta faute, pourquoi tu dis ça parce que tu étais avec moi ? Au final, tu regrettes de t'être mariée avec moi c'est ça ? Si tu penses ça, je devrais de rendre ta liberté
—Mais tu racontes quoi là ! S'il y a bien une chose que je ne regrette pas dans ma vie c'est de t'avoir dit oui, pour moi tout est nouveau, en si peu de temps tu as déclenché en moi une tempête de sentiments que je n'avais jamais connu, alors ne dis plus jamais de chose comme ça, tu m'as bien comprise ?
Mon ton était beaucoup plus autoritaire que je l'aurais voulu, mais bon je crois qu'il ne va pas m'en tenir rigueur au vu des événements qu'il vient de se passer.
—Ma chérie, si tu savais comme ça me fait du bien d'entendre ça, moi aussi depuis que je t'ai rencontrée je n'ai plus que toi en tête, et c'est une grande première pour moi aussi, mais je regrette que ton père ne soit plus avec nous et qu'il ne puisse pas voir combien nous allons être heureux tous les deux.
—Merci, Dario, d'être là pour moi ! Nous devrions nous occuper de préparer l'enterrement de mon père.
—Ma chérie, nous n'avons rien à faire ton père avait tout prévu, tu sais aussi bien que moi que la vie que nous menons est dangereuse, alors dans le but de soulager ses proches, il avait pris toutes les dispositions.
—À bon ? Donc tu veux dire que les personnes concernées savent ce qu'elles ont à faire, toi aussi tu as pris ces dispositions ?
—Oui ma chérie, mais il ne faut pas que tu t'en fasses, je ne te laisserai pas tout de suite, nous avons encore pleins de belles choses à vivre tous les deux pour que je te laisse.
Dit-il vrai, ne risque-t-il pas lui aussi d'être tué par ma faute ? Non, plus personne ne doit être tué par notre faute
—J'espère bien, Dario tu aurais une cigarette ?
— Bien sûr, fume-la tranquillement, j'ai des choses à faire, ah ! Tiens, ton portable, tes amies m'ont fait promettre que tu les appelles dès que tu aurais retrouvé tes esprits.
—Merci à tout à l'heure.
Il allume ma cigarette, et il rentre.
Je prends mon portable et fais le numéro Aglaya.
Après une seule sonnerie, elle décroche.
—Olympia, tu vas bien que s'est-il passé ? Ton imbécile de mari n'a rien voulu nous dire.
Je suppose qu'elle a dû être très agréable avec lui.
—Oui Aglaya, je vais mieux, ce qui se passe, mon père s'est fait tuer par ma faute.
—Mon Dieu ma chérie ! Comment ça, il s'est fait tuer par ta faute ?
—On lui a tiré dessus et juste à côté de son corps, il y avait les cartes nous représentant.
—Donc on a la réponse ! Nous avons une nouvelle ennemie qui veut s'en prendre à nous en attaquant nos proches.
—Oui, il faut qu'on enquête dessus. Je compte sur vous à plus tard.
—Toutes mes condoléances ma chérie.
Je rentre et Dario me prend la main.
—Nous rentrons ma chérie, tu as besoin de te reposer.
—D'accord.
Nous voilà en route vers notre maison.
J'agis comme un robot, totalement incapable de faire autre chose !
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