Quatres mensonges.


Chère Laëtitia,

Comme nous nous le sommes promis, à la nouvelle de ta mort, je n'ai pas pleuré.

Je me rappelle, de ses jours de lycée, tu étais seule, toujours dans ton coin, tu n'avais pas d'amis et tu ne cherchais pas à en avoir.

Un jour j'ai décidé d'aller te parler, je voulais devenir ton ami. Tu m'avais demandé pourquoi moi, un garçon si bien entouré, voulait perdre du temps avec toi. Tu m'avais demandé si c'était parce que je te faisais pitié, et sans mensonge, je t'ai répondu oui.

Tu m'avais avoué que tu ne voulais pas te faire d'amis car tu n'aimais pas apporter de la tristesse aux gens. Je t'ai demandé pourquoi tu me rendrais triste, et tu m'as annoncé que tu allais mourir.
Je t'ai alors confirmé que peu importe, je ne pleurerais pas à ta mort. Tu ne t'en ais peut-être pas rendu compte, mais à ce moment-là, tu as souri. C'était beau. Tu étais belle.
Tous les jours de tous les mois qui ont suivi, je passais du temps avec toi. Tu m'as demandé si je continuais de trainer avec toi par pitié, et avec un mensonge, je t'ai répondu oui. Cette réponse a semblé te satisfaire, car tu ne m'as plus jamais demandé une explication à ma présence.

Je me rappelle de la première fois où je suis venu chez toi. Tu profitais du fait que tes parents soient au travail pour que je ne les rencontre pas. Ta chambre était presque vide et sans personnalité, comme si elle était déjà préparée pour ton décès. Nous avont joué aux petits chevaux, nous avions lu ensemble, tu t'es amusé à me maquiller et je me suis amusé à t'apprendre le piano.
Le soir avant de rentrer chez moi, tu m'as demandé si j'allais te manquer, si j'allais garder ces souvenirs toute ma vie. Sans hésitations mais avec deux mensonges, j'ai répondu non.

Je me souviens, quelques semaines plus tard, quand je t'ai rendu visite à l'hôpital, tu m'as demandé le prénom de la nouvelle de la classe. J'ai répondu Sarah, et qu'elle était ma petite amie.
Tu m'as demandé si je l'aimais, si j'étais heureux, et si nous allions rester longtemps ensemble, et avec trois mensonges, je t'ai répondu oui.
Cette réponse à du te combler car le lendemain tu n'as plus rouvert les yeux.

Comme promis à l'annonce de ta mort je n'ai pas pleuré.
Non, Laëtitia, c'est à l'écriture de cette lettre, que tu ne recevras jamais, que je pleure et que je continuerais de pleurer.
Ne te sens pas désolée d'être la cause de ma tristesse actuelle, car tu m'a apporté tant de joie et d'amour, et tu continuera, même pendant ta mort, à m'en apporter.

Pardonne mes quatre mensonges.

Reposes en paix,

Ton seul et unique ami.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top