F I F T E E N
Rien, néant, désert, abîme complet et absolu. Darcy en avait envie de se taper la tête contre le mur jusqu'à y creuser une seconde porte.
Cela faisait presque trois heures qu'elle et Loki avaient passé leur petit marché, trois heures pendant lesquelles la jeune femme s'était creusées les neurones à la petite cuillère pour trouver quelque chose à dire qui soit suffisamment intéressant pour attirer l'attention du dieu, et en dépit de toutes ses tentatives, rien de ce qu'elle disait n'avait le mérite de faire frémir le Jotun. Elle en arrivait presque à un point où elle commençait à penser qu'il devait y avoir un truc louche derrière son impassibilité, lui qui d'ordinaire se braquait chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Comment aurait-il supporté son babillage incessant (sans compter les pauses grognements et les insultes créatives qu'elle avait été obligée de trouver pour esquiver ses surnoms habituels) s'il n'avait pas esquivé le défi en se bouchant les oreilles avec sa magie à la con ?
Évidemment, c'était le raisonnement le plus stupide qui lui était venu à l'esprit (et bon sang, elle était championne olympique dans ce domaine), puisqu'elle savait que le sort qu'Odin avait lancé sur le bâtiment privait son psychopathe de fils adoptif de tous ses pouvoirs (et heureusement, elle ne donnerait pas cher de sa peau dans le cas contraire).
Donc non, définitivement, Darcy ne comprenait pas comment il faisait pour l'ignorer de façon aussi religieuse, et surtout pour faire abstraction complète de tout ce qu'elle racontait depuis des heures, au point d'en avoir la langue engourdie. Darcy était peut être une loquace dans son genre, mais travailler avec Jane était plutôt de longues journées passées dans le silence à tenter vainement d'établir un contact avec l'astrophysicienne lorsqu'elle était concentrée sur quelque chose, et elle avait finit par perdre l'habitude de blablater dans le vide sans s'arrêter jusqu'à recevoir des plaintes pour tapage comme cela lui arrivait beaucoup dans son adolescence.
À tous les coups, soit le bouquin de Loki était absolument passionnant, soit il avait finit par piquer du nez ; mais dans l'un ou l'autre des cas, le désespoir de Darcy restait absolu, et elle commençait vraiment à en avoir marre. En soit, elle n'avait pas plus envie que ça d'écouter son sadomasochiste de colocataire lui faire la lecture, elle était curieuse à propos de cette étrange passion qu'il avait pour l'astronomie c'était vrai, mais ce qui l'intéressait surtout, c'était de le tirer de son mutisme pour en apprendre plus, et satisfaire une curiosité encore plus déplacée : elle voulait absolument savoir pourquoi il avait réagi aussi étrangement après l'anecdote du cheval à huit pattes dont il était vraisemblablement le géniteur (son visage se tordait de dégoût rien qu'à imaginer la scène) et tenter de faire un peu la paix avec lui avant de dépasser le point de non-retour vers lequel elle avait la sensation de foncer tête la première.
Bon, Darcy devait bien avouer qu'elle n'avait pas été très fine sur le coup, et qu'elle lui avait un peu balancé ses vannes dans la figure sans la moindre pitié, mais il fallait aussi faire la part des choses : depuis un peu plus d'une semaine qu'elle était coincée avec lui, on ne pouvait pas dire qu'elle l'avait épargné avec sa franchise à la limite de l'outrageant et sa repartie hautement sarcastique, et on pouvait encore moins dire que Loki était du genre à lésiner sur les menaces de mort et à se montrer d'une douceur exemplaire (bien au contraire), Darcy était donc sûre et certaine qu'il y avait autre chose derrière. Une chose qui lui avait laissé entrevoir la face humaine de Loki pour un très, très, très court moment, et qui titillait son intuition de façon assez insupportable.
Et maintenant, le seul moyen qu'elle avait de dénouer la langue de son compagnon de tempête était d'attirer son attention, ce qui semblait absolument peine perdue vue la ferveur que celui-ci mettait dans sa capacité à l'ignorer comme si elle avait été un meuble.
Donc oui, naturellement, Darcy (chez qui la fièvre commençait sûrement à se manifester à nouveau) avait envie de se taper la tête contre le mur et de hurler des insanités tellement violentes qu'elles en auraient réduit une armée entière à l'état de nanoparticules. Parce que c'était bien connu, la patience chez Darcy, c'était une qualité hautement instable, qui avait souvent tendance à dégénérer. Surtout si on ajoutait que la fatigue la rendait mauvaise perdante.
« J'en ai maaaaaaaaaaarre » geignit-Elle en se redressant, des ondulations ébènes désordonnées lui pleuvant sur la figure. « À quoi ça servait de passer un marché avec moi si tu avais prévu de ne me laisser aucune chance ? »
Darcy était boudeuse, mais elle savait très bien pourquoi. Et si l'esprit de Loki était impénétrable, et que son attitude imperméable à absolument tout ne laissait rien deviner sur ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête, la jeune femme était à peu près sûre qu'il devait être en train de jubiler. À tous les coups, il était grisé de pouvoir l'ignorer sur la base d'autre chose que de ses pulsions meurtrières.
Et merde, ce n'était pas juste.
Poussant un soupir interminable, elle se laissa retomber misérablement contre le mur et se tortilla pour réajuster le gigantesque sweat qu'elle portait sur ses épaules. Elle regrettait sérieusement de ne rien avoir emmené d'autre que ses fringues avec elle dans cette bibliothèque, à penser que faire tourner le dieu en bourrique serait suffisant pour la distraire toute la nuit. À l'évidence, elle avait sous estimé la longueur du temps et la capacité de Loki à faire comme si elle était invisible, et elle pensait presque avec nostalgie à son téléphone déchargé laissé dans la salle de repos et à son taser qu'elle avait probablement dû abandonner quelque part à l'étage inférieur après son mini-coma-pathologique-type-très-gros-rhume de la veille. Elle savait que Loki détestait son taser (et elle devait bien avouer qu'elle avait rarement attaqué une personne autant de fois et en si peu de temps, mais il l'avait bien mérité) et se serait bien amusée à lui agiter sous le nez juste pour le plaisir de le voir hérisser le poil comme un félin mal léché.
Elle esquissa un sourire cynique. Après tout, peut être qu'elle n'était pas aussi diplomatique avec lui qu'elle n'essayait de s'en convaincre.
« Dans ces moments là... » murmura-t-elle, quasiment certaine qu'il ne prêtait aucune attention à ce qu'elle disait «... j'aurais bien envie de te lancer des brindilles dans la tronche, voire des graviers, soyons fous, juste pour le plaisir de voir ton visage prendre ces petits rictus agacés qui ne se dérident jamais. Ou bien de t'électrocuter encore une fois, ça aurait peut être le mérite de te rendre un peu plus loquace, ça avait bien marché avec Thor, aussi efficace qu'une bonne cuite un dimanche après-midi »
Elle renifla, d'ennui, probablement.
« Ou de manger des chips très très lentement, pour que tu les entende bien craquer et croustiller, juste pour t'emmerder dans ta lecture... »
...même si à l'évidence, le bruit parasite que je suis n'atteint absolument pas ton cerveau.
Mais bizarrement, alors qu'elle s'attendait à la même réaction qu'à tout ce qu'elle avait pu gaspiller en salive depuis près de trois heures, à savoir que dalle, elle crut percevoir un léger froncement de sourcils. Elle pensa d'abord qu'elle avait rêvé, mais son mouvement pour tourner la page se figea, et avec une lenteur irréelle, il releva la tête dans sa direction.
Les yeux de Darcy durent s'ouvrir si grand de surprise que ses sourcils avaient probablement dû disparaître dans ses cheveux, et le regard interdit et interloqué que lui lança Loki, définitivement plus absorbé par son bouquin à la con, précipita un hilarité hallucinante au coin des lèvres de la jeune femme.
« Je te demande pardon ? »
Clignant frénétiquement des paupières, elle se redressa comme si elle avait été piqué par frelon et planta ses iris azurées dans les prunelles creuses du Jotun. Par le nom du Christ, elle osait à peine y croire.
« Attends, t'es en train de me dire que tu m'ignores complètement depuis trois heures et que le seul truc qui parvient à te faire réagir c'est quand je commence à parler de chips ? »
Mais à voir l'air dubitatif qui tira soudain ses traits, Darcy devina qu'il ne s'agissait pas de ça, que c'était autre chose. Elle était d'ailleurs presque certaine qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'étaient des chips, et elle ressentit de la compassion pour lui pendant une seconde, qui n'avait probablement jamais entendu le saint nom de Doritos avant aujourd'hui.
Loki, lui, était trop coi pour trouver quoi que ce soit à répondre à la stupidité presque offensante de la Midgardienne. D'une voix extrêmement calme et lente, il chercha à consigner son choc en une seule phrase, pas très sûr de ce qu'il avait entendu et compris.
« Tu es en train de me dire que tu as utilisé ton... cet.... cet instrument odieux sur mon frère ? »
Le mépris qu'il contenait en parlant de son taser fit naître un éclat de rire au fond d'elle, mais Darcy l'étouffa. Elle sentait que cela prenait un tournent intéressant, et elle ne voulait pas prendre le risque de gâcher son unique chance de renverser la situation à son avantage.
« Si ta question est "est-ce que j'ai tasé Thor ?" La réponse est oui. Pas mal de fois même, maintenant que j'y repense »
Loki fut très content de se savoir assis à ce moment précis, parce que s'il avait été debout il serait probablement tombé de surprise.
« En fait c'est le premier truc que j'ai fait quand il nous est tombé dessus depuis cette espèce de tornade magique cheloue au Nouveau-Mexique. La deuxième fois j'avoue, elle était pas trop nécessaire, mais c'était juste tellement plus simple de le faire coopérer comme ça, enfin c'était ça où Jane lui rentrait dedans avec son van donc bon »
Elle haussa les épaules.
« La troisième fois c'était surtout pour savoir s'il craignait l'électricité, je veux dire, c'est le dieu du tonnerre donc logiquement il est censé être immunisé contre les électrochocs »
Loki avait les yeux tellement exorbités qu'il en avait presque du mal à respirer, et Darcy roula des yeux, faisant de grands élancements avec ses bras.
« Jane a tiré la même tronche quand je lui ai expliqué, mais merde, c'est une théorie qui se tient non ? À quoi ça sert d'être capable d'invoquer la foudre si on peut se faire mettre K-O d'un coup de taser ? Faudrait m'expliquer la logique là. Vous avez pas de courant à Asgard ? »
« Mais que... »
« Et puis les fois d'après c'était surtout pour le fun, parce que bon ça passe quand même bien de pouvoir dire qu'on est capable de mettre un Avengers au tapis en deux secondes. Je suis à peu près sûre que ça figurait dans mon CV pour le SHIELD d'ailleurs, sinon je vois vraiment pas pourquoi Fury se méfierait autant de moi »
Loki secoua la tête frénétiquement, et Darcy s'interrompit, le fixant avec la furieuse envie de se rouler par terre tant c'était comique à voir. Merde, c'était si ahurissant que ça ? Elle s'était bien servi de son taser sur lui après tout !
Comme s'il avait toujours du mal à bien emmagasiner les informations, Loki se pencha et la regarda d'un air très sérieux.
« Tu as tasé Thor et ça l'a terrassé à chaque fois ? »
Darcy acquiesça.
« Une fois il a été incapable de sentir sa langue pendant presque 24 heures, je m'en rappelle bien parce que Jane était obligée de lui cuisiner que des trucs liquides qu'il buvait à la paille »
Darcy eut presque un pincement nostalgique au cœur en se remémorant cette belle journée où elle avait été acheter pleins de tacos au bœuf poêlé et dégoulinants de fromage fondu dans ce restau pourri réputé pour ses aliments aussi durs à mastiquer que du caoutchouc, mais délicieux comme s'ils avaient été cuisinés par le messie lui même, juste pour faire chier Thor qui ne pouvait que lui lancer des regards blasés, incapable de parler presque aussi longtemps que d'avaler quoi que ce soit d'autre que de l'eau bien filtrée.
Un sourire démentiel déchira alors le faciès de Loki, un sourire tellement énorme qu'il en avait presque mal à la mâchoire, le genre de sourire qui ne le prenait que lorsqu'il s'agissait de faire du tort à son idiot de frère.
« Je suppose qu'il ne s'est pas vanté dans tout Asgard de s'être fait tasé par Darcy Lewis, vue ta réaction ? »
« J'imagine qu'il a bien fait »
L'ironie dans sa voix était tellement palpable qu'elle la rendait rocailleuse, et Loki eut beaucoup de difficulté à contenir l'avalanche d'idées de vengeance et de piques acerbes lui tombant dessus en apprenant ça. Il fut presque incapable d'endiguer un éclat de rire, et dut bien reconnaître que c'était la dernière chose à laquelle il s'était attendu que d'imaginer cette insupportable humaine se servir de ses outils de torture sur Thor, Dieu de la Foudre et prétendu héritier du trône d'Asgard. C'en était risible à en crever, et le Jotun en venait presque à éprouver un respect religieux pour Darcy, qui venait à coup sûr de marquer un point dans son estime.
Électrocuter Thor. C'était quand même sacrément épique.
Mais le sourire vicieux qui plissait maintenant les paupières de la jeune femme le ramena bien vite à la réalité, et la tension de moquerie se transforma bientôt en méfiance. Il sentait son regard sur lui comme celui d'un prédateur, et bien qu'il le trouvât aussi ridicule que celui d'un insecte, il sentit que la suite allait nettement moins lui plaire.
Le sentant tout à coup braqué sur elle comme un canon de fusil, Darcy jugea plus prudent de garder ses questions indiscrètes pour plus tard, et de s'en tenir au deal initial.
« Maintenant que j'ai réussi à te sortir de ton mutisme, j'ai bien toute ton attention, n'est-ce pas ? »
Pris à son propre jeu, Loki poussa un imperceptible et très dédaigneux soupir. Mais Darcy embraya avant qu'il n'ait le temps de répliquer.
« Et n'essaye même pas de nier et de te défiler. Parce que je te signale, juste comme ça, que mon taser fonctionne très bien sur toi aussi, et comme tu l'auras constaté, balancer des dossiers ne me pose absolument aucun problème »
Elle se pencha vers lui, conspiratrice et victorieuse. Et Loki fut bien obligé d'admettre que sa détermination était admirable. Cette femme était insupportable et vraiment capable des pires petitesses, mais elle était têtue à en forcer une révérence.
« Un deal est un deal, Jon Snow. Pour un dieu de la fourberie et du badinage, tu t'es bien fait rouler »
Leur duel de regard s'éternisa, jusqu'à ce que Loki ne finisse, par lassitude ou poussé par une autre étrange pulsion, par laisser tomber. Faisant claquer sa langue, il serra ses mâchoires en un sourire crispé, et accusa la danse de la victoire qu'il devinait dans les pupilles de Darcy.
« Très bien. Que veux-tu ? »
Avec un sourire malicieux, Darcy se réinstalla contre le mur, pliant ses jambes en tailleur. Elle fit mine de réfléchir pendant près d'une minute entière, se délectant du supplice que cela devait être pour Loki, avant de baisser les yeux vers son livre.
Elle n'allait pas se priver de l'embêter encore un peu, quand même ?
« Fais moi la lecture »
Avec un air à mi chemin entre l'outrage et la vexation, le Jotun se raidit sur place d'une façon qui frôlait l'absurdité, et baissa les yeux vers son livre qu'il referma presque orgueilleusement. Surprise par ce changement d'attitude, Darcy fronça les sourcils.
« Certainement pas ! »
Elle soupira.
« Pourquoi pas ? »
« Je ne suis pas nounou, ce que je lis ne te regarde pas » siffla-t-il avec froideur.
Sa fierté ridicule rendit Darcy sarcastique.
« Rho je t'en prie, tu lis un bouquin d'astronomie, de quoi t'as peur ? Que j'exerce mes talents de médium et que je devine les plus honteux secrets de ton existence en t'écoutant réciter du Copernic ? »
Loki tiqua.
« C'est ridicule »
« Ça tu l'as déjà dit » se moqua-t-elle, avant de lui balancer un journal qui trainait par là dans la figure. « C'est bon, je te demande pas de me raconter ta situation matrimoniale entre les ébats avec Sigyn et ceux avec tout autre animal de type équidé »
Pendant un instant, Loki parut sincèrement troublé, et Darcy se mordit l'intérieur des joues en se traitant de tous les noms, priant pour ne pas s'être empourprée de sa maladresse.
« Qu-»
« Rien » éluda-t-elle d'un ton sans appel, en détournant brièvement le regard.
Loki ne sembla pas relever et resta terré dans son refus, et Darcy ne put s'empêcher de penser qu'il devait être un Dieu du mensonge en carton, pour ne pas avoir remarqué l'absence totale de subtilité dans sa réponse. Ceci dit, ce n'était pas plus mal, cela lui avait échappé, et elle avait eu peur de relancer un sujet fâcheux sans vraiment le vouloir.
« Alors, tu lis quoi ? Des articles ? Des cartes ? Tu vas pas bouder quand même ? »
Silence.
« Désolée y'a eu méprise je crois, t'as 1200 ans ou 12 ans, que je sois sûre ? »
Agacé, Loki, s'il était possible de le faire, se renfrogna d'avantage.
« Ce sont des poèmes »
« ...oh »
Sincèrement surprise, Darcy garda le silence une seconde. Elle n'en était pas vraiment sûre (et en même temps, il s'agissait de Loki, le mec le plus relou de ce saint univers, aussi insondable qu'un... elle n'avait même pas de comparaison) mais elle avait crut déceler une once de pudeur dans son regard émeraude. Il se montrait aussi antipathique que d'ordinaire, mais il y avait eu un instant d'autre chose, et Darcy était typiquement ce genre de personne à remarquer les petits détails comme ceux là et qui à être incapable de les ignorer. Honte et Pudeur. Peut être qu'il avait plus d'émotions qu'un rocher, alors ?
« bah c'est super » se reprit-elle « t'as de la chance, j'aime la poésie »
Sa remarque lui valut un regard noir de la part du dieu.
« À moins que tu ne préfères qu'on ne continue de discuter, en tête à tête, histoire que j'en sache un peu plus sur toutes ces petites merveilles que ce livre (elle pointa Légendes du vieux Nord ou Le panthéon de la mythologie Nordique du doigt) renferme sur toi et toute la plèbe divine d'Asgard ? »
Blasé, Loki eut simplement envie de coller son visage contre le sol et de crier. Mais, comme Darcy l'avait deviné, il finit tout simplement par abdiquer, et l'absence de saignement de nez soudain lui indiqua qu'il n'avait pas eu de pensées meurtrières à son égard, ce qui ne relevait plus du progrès mais de la révolution.
« Très bien » concéda-t-il avec toute la mauvaise foi du monde, en rouvrant le livre à l'endroit où il s'était arrêté.
Un silence étrange s'installa entre eux une seconde, et Darcy garda ses prunelles si profondément vissée sur lui que Loki s'en sentit presque mal à l'aise pendant une seconde, avant de se rendre compte du ridicule absolu de sa situation.
« C'est quand tu veux, j'ai toute la nuit » ironisa Darcy.
Alors Loki prit une profonde inspiration, et commença.
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