La dernière chose dont je me souviens, quand j'ouvre les yeux, ce sont les images du loup qui a fondu sur moi dans ce bâtiment en ruine. Je me souviens avoir fais bouclier pour défendre mes amis, et m'être fait mordre, encore une fois. Il fait nuit, mais je remarque que je me trouve sur un des lits de l'infirmerie. Depuis combien de temps je suis là, moi ? Je me lève, sans trop de difficulté, et me plante sur mes deux jambes. A part un mal de tête douloureux, rien de trop grave apparemment. Mais il m'a mordu, non ? Je relève mon tee shirt, sans voir aucune marque. C'est étrange. Vu qu'il n'y a personne, je décide d'aller marcher dans le couloir, pour me dégourdir les jambes. Quand j'arrive devant la porte du réfectoire, j'entend des voix que j'identifie rapidement. Celle de Davy, Jake, et Jenny. C'est alors que ce souvenir me reviens : la façon dont il a menti en me regardant presque dans les yeux. Je crois que c'est à ce moment que j'ai perdu confiance en lui. Et c'est surement sa réponse qui m'a poussé à embrasser Evan.

- ... elle devait être en sécurité. Jenny, tu aurais du la protéger !

- Elle m'a repoussé et s'est mise devant la blonde, tu voulais que je fasse quoi ? répond la rousse, qui pour une fois, n'a pas une voix d'écervelée.

- Et si elle se transforme, hein ? Si cette fois la morsure fonctionne ? On fait quoi ? demande Davy, inquiet.

- Tu le sais bien. Elle devra être prise en charge par une des meutes, et cette fois, tu ne pourras pas la protéger.

- Comment ça ? Demande Jenny d'une voix froide

- Oh, voyons, tu dois bien te rendre compte qu'il s'est rapproché de toi uniquement pour protéger cette stupide humaine, déclare froidement Jack.

- Je suis vraiment désolé, Jenny. Mais je devais le faire. On m'a mis la pression, mais je pensais qu'en étant avec toi, au point de lui mentir en la regardant dans les yeux, elle serai sauve. Mais si tu me dis que ce loup ne vient pas de votre meute, vous avez une idée de qui il peut être ?

- Un oméga, surement, déclara vaguement Jenny, visiblement vexée

- Non, il aurait fuit quand je l'ai menacé, la première fois, déclare Davy. Au début, je pensais qu'il venait pour moi, pour me remettre dans le droit chemin. Mais si au contraire, c'était pour elle qu'il venait ?

- Tu veux dire qu'elle aurait un don si spécial qu'elle serai en danger ? demande Jack, l'air méfiant

- Je pense oui. Et si c'est le cas, on doit la protéger. Tous autant qu'on est.

- Il est hors de question que je fasse quoi que ce soit pour elle, déclara rageusement Jenny en tapant du pied comme une gamine

- Jenny, ça ne dépend pas de toi. Et si elle est importante, il faudra t'y résignée, déclara Davy d'une voix froide.

C'est alors qu'une personne me pose une main sur l'épaule, me faisant sursauter en poussant un petit cri.

- Qu'est ce que tu fais là ? demande Evan. Tu devrais être au lit.

Prise en flagrant délit, je n'ai d'autre choix que de rentrer dans le réfectoire, où les trois adolescents me regarde avec un air accusateur.

- Evan, merci de nous signaler qu'on est espionné. Alors comme ça, on écoute aux portes ? C'est pas très poli, tout ça, déclara Jack en passant son bras autour de mes épaules.

- « Cette stupide humaine », elle t'emmerde et de conseille de retirer tes sales pattes de moi. Je sais, c'est mal d'écouter au portes, mais j'étais déjà à moitié au courant, si ça peut vous rassurer. Thomas et Amy ne sont pas vraiment discret, et m'ont fait comprendre que ce n'était pas un camp normal, même si je les ai pris pour des tarés, avant de vous écouter parler sérieusement de mon cas comme étant un problème.

- Attend, ce n'est pas ce que tu ... commences Davy

- Toi, ferme là. Tu aurais pu être honnête avec moi et juste me dire que je ne devais pas t'approcher pour ma sécurité. Je n'aurais pas compris, mais j'aurai peut être accepter de m'éloigner. T'as préféré me faire passer pour une idiote, et jouer avec moi. Bon, vu qu'on est tous là, quelqu'un peut répondre à mes questions ? Depuis combien de temps je dors ? Pourquoi ma morsure, s'il y en a eu une d'ailleurs, s'est résorbée ? Et toi Evan, t'es qui ? Ou plutôt ... quoi ?

Ils gardent tous le silence, semblant se lancer des regards qui disent « qu'est-ce qu'on fait ? ». Je déteste ça. Cette situation.

- Je vous promet de ne rien dire à personne, même à Rose. J'ai bien compris que c'était un secret d'Etat.

- Merci. On doit la mettre en garde, prévint Davy. Pour répondre à ta première question, ça fait trois heures que tu dors. Il doit être trois ou quatre heures eu matin. Si ta morsure s'est résorbée, c'est un mauvaise nouvelle. Il y a deux possibilités : soit la transformation va avoir lieu, et ce sera douloureux, soit ça va réveiller les potentiels pouvoirs que tu as. Et pour Evan, je l'ignore moi même.

- Je suis un nahuals, appelé plus communément un coyote-garou. Ma race n'est pas si éloignées des loups garou et des cat people, mais à l'origine, elle vient du Mexique, et à l'époque, ceux de ma race rentrait dans les maisons pour égorger les enfants dans leurs sommeil. Mais c'était il y a longtemps, et depuis, nous sommes plus ... civilisé.

Je recule d'un pas. Il me fait flipper à dire ça comme s'il parlait de la météo. Cette discussion vire au cauchemars. D'ailleurs, si ça se trouve, je dors encore, non ? Je tente de me pincer à plusieurs reprise mais ils ne disparaissent pas de ma vue. Et merde. C'est apparemment bien réel.

- Ok, si tu le dis. Et pourquoi je suis un problème, hein ? Pourquoi tu tentes de me protéger ? J'ai rien fais de mal, je voulais même pas venir, à la base.

- Tu n'y est pour rien, dis Davy d'une voix douce en tendant la main vers moi, mais je fais un bond pour éviter qu'il me touche, ce qui le blesse, je le vois dans ses yeux. Pour résumé, ce camp est un aimant à créature surnaturelles, et si tu es là, c'est que tu es spéciale. Si j'ai tenté de de protéger, c'est juste que ... j'en ai éprouver le besoin, voilà tout. Quand à ce que tu vas devenir, on devrait le savoir dans quelques minutes.

En effet, la lune éclaire la pièce, de sorte que nous baignons tous dans ses rayons. Je vois qu'ils commencent tous à trembler, et je tente de partir en courant, effrayée et ne comprenant pas ce qu'il se passe. Mais Davy me rattrape et me sert dans ses bras.

- Calme toi et ferme les yeux, dit-il d'une voix ferme.

J'obéis, puisque j'ai peur et que je ne sais pas quoi faire. Au bout de quelques minutes de bruits de craquements et de gémissements, je me retourne pour voir deux loups, un gros et un moyen, avec un coyote, qui se toisent du regard. Je me retourne vers Davy, qui ne semble pas atteint. Il m'explique qu'il a le gêne depuis qu'il est petit, et qu'il contrôle ses transformations.

Il plante alors ses yeux devenus doré dans les miens, semblant attendre quelque chose. Mais contrairement aux autres, je vais plutôt bien. Ni tremblements, ni douleur, rien. Il fini par me lâcher doucement, et m'observe en silence.

- Tu ne ressens rien de bizarre ?

- Non. Je me sens plutôt bien.

C'est alors qu'un des loups - Jenny je crois, vu sa taille - s'avance vers moi en grognant, me menaçant. Elle fait quoi là ? Je tend ma main pour me protéger, et il se passe alors deux choses : une voix se met à raisonner dans ma tête, tandis qu'une boule de feu semble sortir de ma paume, pour passer à quelques centimètres de la fourrure de Jenny. Elle gémit et s'éloigne, apeurée. Je sens leurs regards sur moi, mais reste figée, avec la voix calme et douce qui résonne dans ma tête.

- Tu es une gardienne. Celle qui devra assurer l'équilibre et la paix entre les peuples. Ton rôle est de guider et de faire en sorte que tout le monde vive en harmonie.

Et la voix se tait, et disparait, tandis que je me retourne vers Davy.

- Je ... Dis, c'est pas normal d'entendre des voix dans sa tête, hein ?

- Non, mais ça arrive seulement aux personnes qui découvre leurs dons. Qu'à dis cette voix ? Dit-il en s'approchant prudemment de moi.

- Que je suis une ... gardienne ? C'est quoi ça ? Et pourquoi j'ai manquer cramer les poils de Jenny ?

Comme seule réponse, il me sourit, et me prends les mains pour me rassurer.

- C'est seulement le signe que tu es quelqu'un d'exceptionnel. Je connais ce rôle, je l'ai étudié, et je vais t'expliquer en quoi il consiste, avec les dons qui vont accompagner ce rôle.

Sa réponse me rassure, mais en même temps, m'effraie. Ma seule envie est de partir en courant, mais je dois me ressaisir : fuir n'est plus une solution, c'est devenu bien trop sérieux pour ne plus y croire.