Chapitre 7 : Clary
Cette blessure me fait un mal de chien. Mauvais jeu de mot, certes, mais c'est la triste vérité. Je la sens à chaque mouvements que j'ai le malheur de faire. Pourtant, j'essaie de cacher ma douleur mais certaines grimaces m'échappent, ce qui n'a sûrement pas échapper à Davy, qui semble m'observer en douce depuis que je suis sortie de l'infirmerie en compagnie de Rose. Enfin, pas si « en douce » que ça puisque je l'ai remarqué.
On vient de rejoindre notre chambre, et Rose me propose de me laisser la place pour prendre ma douche, afin que j'aille me faire poser un pansement quand ce sera son tour. J'accepte volontiers, profitant de l'absence de nos colocataires.
L'eau chaude sur mon corps me fait du bien. Elle retire en douceur la sueur, le sang et la terre accumulée aujourd'hui. Mais en même temps, elle revive la douleur de mes blessures. En sortant, je jette un coup d'oeil à ma hanche, où la morsure semble scintiller tellement elle est visible sur ma peau pâle. Mais tant pis, ça va passer. J'enfile un short, un débardeur, et tresse mes cheveux, avant de me brosser les dents et de laisser ma place à Rose. Je sors de la chambre pour aller voir l'infirmière, afin qu'elle me fasse un pansement pour la nuit, mais en route, je croise Jake, qui semble vouloir discuter, vu qu'il me bloque le passage.
- Tu as l'air d'aller mieux, déclara-t-il en m'observant de bas en haut.
Comme je déteste quand les gens font ça. C'est quoi cette manière de regarder les gens, comme si on était de vulgaire morceau de viande ?
- Je suis surtout plus propre, si c'est ce que tu sous entend. Bon, je dois passer, dis-je en m'avançant
- Attend ! dit-il en me barrant le passage avec son bras. Je voulais te poser une question : tu sais ce qu'il s'est passé pour que le loup s'enfuis ?
Je sens la question piège, ou une sorte de blague, alors je me retranche dans mon habituel sarcasme.
- Bah, à moins qu'on soit dans Twilight, ou Vampire Diaries, ou Teen Wolf, je n'ai vu personne se transformer en loup pour montrer à l'autre qui est l'alpha, donc j'imagine que l'arrivée de Davy l'a fait fuir, tout simplement. Autre chose, ou l'interrogatoire est terminé ?
- Non, c'est tout ce que j'avais à te demander. Je peux t'accompagner, si tu veux.
- Je vais juste refaire mon pansement, rien de plus. Je n'ai pas besoin d'un garde du corps non plus.
- Un jour peut être ... En tout cas, bonne nuit, Princesse.
Je frissonne et me retient de lui décoller une baffe, mais je sais que ce geste me faudra une douleur foudroyante, alors je m'abstiens et m'éloigne, sachant que si je réplique, je vais passer un bon quart d'heure à parlementer sur le fait que je ne suis pas comme les autres filles. Quand j'arrive à l'infirmerie, la porte est entrouverte, et je rentre, sans m'annoncer. Alors que je m'apprête à toquer au bureau, j'entend qu'on parle de moi, et ne peut m'empêcher d'écouter, la curiosité l'emportant sur la politesse.
- ... non, je ne pense pas qu'elle risque quoi que ce soit avec sa morsure. Après tout, ce n'est pas encore la pleine lune, et la bête ne semble pas être un alpha, selon mes informations, déclare une voix d'homme que j'identifie comme appartenant à Thomas, le garçon qui semblait vouloir m'aider.
- J'ai quand même peur que cet incident ne réveille ses capacités. Après tout, le venin contenu dans la morsure n'a pas pu être extrait, puisque Davy est rentré trop tard. Mais on doit la surveiller, en cas de changement, répond l'infirmière.
- Il me faut une sacrée bonne excuse pour être à ses côtés, alors, puisqu'elle semble hostile à toute communication avec les membres du camp. A part avec la petite Rose, apparemment. Mais je ne sais pas grand chose sur elle, encore, que ce soit sur ses capacités ou ses origines.
- Tu penses qu'elle en as ? demande l'infirmière
- Sûrement, tu sais bien que ce camp attire les créatures surnaturelles, et que ce sont généralement les parents qui pousse leur enfants ici, sans se douter qu'ils sont manipulé par une force bien plus puissante qu'eux. Et je pense que ce n'est pas un hasard si elles se sont trouvées aussi facilement. Elles doivent avoir un lien.
- Il faut découvrir lequel et surtout les mettre en garde : je crains qu'elles ne soient en danger si cela se sais ...
C'est ridicule. De quoi sont-il en train de parler ? Morsure ? Venin ? Pleine lune ? Je ne suis pas inculte au point de ne pas comprendre qu'ils parlent de loup garou, mais je me retiens de rire : ce ne sont que des histoires que l'on raconte aux enfants, ou que le monde Hollywoodien se sert pour attirer des gamines dans des salles de cinéma. C'est ridicule d'en parler comme si c'était réel.
Je fini par sortir de l'infirmerie, et toquer bruyamment, non sans grimacer. Mais ça a au moins l'effet de me faire remarquer sans leur montrer que j'ai tout entendu. Thomas me fait un grand sourire, et comprend qu'il doit sortir, pendant que l'infirmière me refais mes pansements. C'est d'ailleurs en silence qu'elle le fait, ne sachant surement pas quoi me dire, et voulant éviter de faire une bourde. Je me décide donc de parler la première, pour essayer de déterminer ce qu'elle pense.
- Vous pensez que ça va guérir vite ? C'est désagréable de pas pouvoir faire les mouvements que je veux ...
- Eh bien, avec de bons soins, ça peut aller vite. Tu souhaites appeler tes parents au fait ?
- Pourquoi faire ? demandai-je en soupirant. Ils m'ont envoyé ici sans me demander mon avis, ils se moque sûrement de ce qui peut m'arriver.
- Je suis sûre qu'ils t'aiment et qu'ils pensaient bien faire en t'envoyant ici.
Je préfère garder le silence. Je ne la connais pas et le peu que j'ai pu entendre de sa bouche, c'est qu'elle me cache des choses.
- Au fait, je pense qu'on sera amené à se voir souvent, alors tu peux m'appelée Amy. Si tu as besoin de parler, de quoi que ce soit et qu'importe l'heure, je suis là.
- Je vous remercie. Je vais remonter me reposer, je crois que cette journée m'a épuisée. Bonne nuit.
Je sors rapidement de cette salle puant le désinfectant et l'hypocrisie avant de grimper les marches. Mais en arrivant en premier étage, l'étage des garçon, j'aperçois Davy qui marche dans ma direction, d'un pas rapide, la tête baissée.
Il semble s'apercevoir de ma présence en quelques secondes, et je vois plusieurs expressions se refléter sur son visage : la surprise, le soulagement, mais également une sorte de ... tristesse ?
- Tu vas bien ? lui demandai-je en lui prenant le bras.
- C'est à toi qu'il faut demander ça, me répond-il en me souriant d'un air triste
- Je suis une grande fille, ça va aller. Dis, tu peux m'expliquer tom comportement de ce soir .
- Pardon, j'avais promis de passer te voir ...
- Pas pour ça, mais pour ... Jenny, je précise
- Ah ... J'ai finalement compris que ce n'était pas un mauvais partit. Et puis, elle est mignonne, non ?
- Explique moi un truc. Il s'est passé quoi entre le moment où tu m'as laissé à l'infirmerie, et le repas du soir ? Tu t'es pris un coup de jus dans une prise électrique ? Tu t'es cogné à un mur ?
Il me sourit, et semble ne pas savoir quoi répondre. Je sais, et je sens que j'ai touché un point sensible, et surtout, qu'il ne peut pas en parler. Alors je décide de ne pas insister.
- Je vois. Tu ne peux pas en parler. Si tu changes d'avis, je suis là. Après tout, tu es mon sauveur et je te dois bien une oreille attentive. Mais fais attention à toi, cette fille, c'est une sangsue.
Je fini par m'éloigner, après lui avoir déposé amicalement un bisou sur la joue. Je remonte dans ma chambre, où Rose m'attend sur son lit, en train de rêvasser.
- Ah, tu en as mis du temps. Tu t'es perdue dans les couloirs ou quoi ?
Je lui souris et m'assois à ses côtés. Finalement, je pense que Thomas et Amy ont raison, en quelque sorte : depuis que j'ai rencontré Rose, un sentiment de plénitude m'a envahi, ce qui ne m'étais pas arrivé depuis un petit moment déjà. Peut être qu'un lien nous uni, oui. Mais je ne crois pas à cette histoire de dons, ou capacités, comme ils l'ont appelé. Je compte profiter du temps que j'ai pour me détendre et passer des moments agréables avec ma nouvelle amie, qui ne semble pas me fuir alors que j'ai affiché une grande partie de mon vrai visage durant toute la journée. Je suis cependant déçue que Davy doive m'éviter, car j'ai pensé l'espace de quelques heures, qu'il pourrait être un ami génial. Mais j'ai du me tromper, et l'important, aujourd'hui, c'est Rose.
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