Chapitre 48 : Davy
Après la déclaration de Clary, les adultes autour de nous ont tenté de la raisonner, mais la connaissant, et au vu de son regard distant, c'était peine perdue. Alice, en face, avait le plus grand des sourires du monde, et je sentis que Marie regrettait ses pouvoirs pour la mettre à terre. Mais après une petite demi heure de débat, et de fatigue, Clary déclara qu'elle montait se coucher, que sa décision était prise et qu'elle tenait toujours ses promesses. Personne ne chercha à la retenir, et ce fut la décision la plus sage de la soirée.
Alice annonça qu'elle partait aussi, et Will retint Marie du regard, pour l'empêcher de faire une connerie. Une fois tous les trois, Will et Marie soupirèrent en coeur.
- Que va-t-on faire ? soupira Marie. Si elle fait ça, l'équilibre du monde va en prendre un sacré coup, et je n'ose imaginer les conséquences sur le monde surnaturel ..
- Elle a encore le temps. Et puis, elle changera sûrement d'avis, déclara Will.
- Non. Elle a prit sa décision. Son regard était identique au jour où elle a voulu vous sauver, et elle était déterminée. Alors je pense qu'il faut trouver un plan de secours, dis-je en soupirant.
- A moins de rendre Alice gentille, ce qui est totalement impossible, je ne vois rien d'autre ! s'exclama Marie
- Attends un peu, Marie. Toi qui connait un nombre impressionnant de sortilèges, tu dois connaître celui que les filles vont utiliser pour le transfert de pouvoir ? demanda Will
- Oui, oui, je vois la façon de faire, mais il faut savoir que ...
Et là, Marie se tue, en proie à un gros beug, surement. Mais quelques secondes plus tard, un sourire énigmatique pris place sur son visage.
- En fait, tout n'est pas perdu, soupira-t-elle. Je vais refaire des recherches cette nuit, mais je pense tenir la solution. Bon, le principal, maintenant, est de calmer Clary. Davy, tu t'en charges !
- Mais, je ...
Le regard de braise que me lança Marie me fit taire, et je compris que malgré les tensions entre Clary et moi, je n'avais pas le choix. Alors je me contentais de hocher la tête, et de me lever pour rejoindre l'étage. Après un rapide passage par la salle de bain, je m'avançai vers la chambre de Clary, en me demandant ce que je pourrait lui dire. Mais la porte étant entrouverte, je n'eu pas à toquer. Et je m'aperçu que mon amie était en train de pleurer, tout en méditant. C'est la première fois que je vois ça de ma vie, mais ma contemplation se termine rapidement, car elle ouvre les yeux et me fixe intensément, sans prendre la peine de s'essuyer les yeux.
- Je peux savoir ce que tu viens faire ici ? demande-t-elle d'une voix calme, après une minute de silence.
- Juste m'assurer que tu ailles bien, répondis-je naturellement, sans trop y penser.
- C'est gentil à toi. Je vais bien, merci. Ah, et merci d'avoir pris la peine de venir me chercher.
Devant ses remerciements, je reste muet. Je ne m'attendait pas à une telle situation avec elle.
- C'est normal, tu es mon amie, et je suis toujours là pour mes amis. Bon, maintenant c'est le cas, ajoutai-je devant son haussement de sourcil amusé.
- C'est bien, ça prouve que tu es redevenu toi même. Je suis ravie d'avoir pu faire quelque chose de bien durant cette courte période de responsabilité.
- Comment ça ? Ce n'est pas la seule chose que tu as faite !
- Arrête, je veux pas en parler. Si tu es là pour me convaincre de changer d'avis, tu peux sortir maintenant, soupira-t-elle en fermant de nouveau les yeux.
- Non, je suis la pour toi uniquement, dis-je d'une voix sûre.
Elle rouvre les yeux immédiatement, sans me lâcher du regard. Et se dirige vers moi d'un pas rapide. S'arrêtant à quelques centimètres de moi, elle me fixe et me demande alors pourquoi je fais tout ça.
- Eh bien, je ... je te dois la vie, Clary. Sans toi, je serai toujours aux mains de ta soeur, et c'est ta volonté et ton pouvoir qui ont permis ma libération. C'est pour ça que je suis là. J'avoue ne comprendre qu'à moitié ta décision, mais je veux m'assurer que tu restes la même, quoi qu'il arrive.
- Tu ne me comprend pas ? demande-t-elle en reculant d'un pas. Je pensais que tu serai justement celui qui me comprendrait. La magie t'a glacé le coeur, et fais perdre toutes les personnes auxquelles tu tenais. N'est-ce pas une bonne raison de l'abandonner avant qu'elle ne te détruise, toi aussi ?
- Non, ce n'est pas une raison. Sans la magie, il n'y aurait pas d'êtres surnaturels, et sans ses êtres, il n'y aurait pas de communauté comme celle que tu as pu découvrir cet été.
- Mais sans la magie, il n'y aurait pas eu cette guerre, j'aurais encore mes parents, et ...
- Même sans magie, il y aurait eu une guerre, Clary. On le voit en cours d'histoire, chaque race, chaque groupe, vise à favoriser et mettre en avant son groupe d'appartenance. Et pour cela, il faut prendre ce qui favorise le groupe opposé. Donc même sans la magie, les hommes auraient naturellement fait la guerre. Regarde l'histoire de France. Donc ce n'est qu'une excuse, Clary. Si tu fais ça, si tu choisis de te libérer de ta magie, c'est par peur.
- T'as pas le droit de me juger, Davy, dit-elle d'une voix froide. Je veux perdre mes pouvoirs, oui, mais c'est pour ne plus avoir de responsabilité en ce qui concerne l'avenir de ce monde.
- Mais tu seras toujours responsable ! Même en tant que simple humaine, les décisions que tu prendras dans ta vie vont influencer celle des personnes qui t'entoure. La seule façon de les protéger, c'est d'avoir ce petit plus, cette magie, qui pourras les aider dans n'importe quel problème.
- Mais la magie à un prix, Davy. Regarde ce qu'il s'est passé cet été ! A cause d'elle, j'ai perdu mes parents adoptifs. A cause d'elle, la guerre à tué ma mère biologique. A cause d'elle, mon père a tenté de me tuer à de multiples reprise. Et à cause d'elle, j'ai perdu la seule personne qui me soutenait vraiment ...
Elle parle de moi, je le sens, et je le sais. Et pour la convaincre qu'elle n'est pas seule, je sais ce qu'il me reste à faire.
- Mais regarde. C'est grâce à la magie que je suis redevenu moi même. C'est grâce à elle que je me tiens devant toi, là, maintenant, et que je ressens de nouveau ce que je ressentais cet été, pour toi.
Son regard retrouve sa lueur habituelle, bien qu'elle ai l'air surprise. Sentant qu'elle risque de s'échapper, je lui saisis les deux mains, en en posant une sur mon coeur.
- Tu le sens battre ? Il n'a plus cette couche de glace, et maintenant, je ressens enfin la chaleur que tu me donnais cet été. C'est grâce à toi. Et ça ne changera pas, même si tu laisses tomber la magie.
- Mais, si je fais ça, je ne serai qu'une stupide humaine, comme Jake m'appelais à notre rencontre. Et toi, en tant que fils de chef de meute, tu ne peux pas te permettre de ...
Sachant ce qu'elle va dire, et ne voulant pas débattre 107 ans sur ce que j'éprouve pour elle, je fais la seule chose qui me parait adapter pour lui faire comprendre ce que je ressens pour elle : je lâche sa main et lui attrape la nuque, pour l'embrasser et lui transmettre tout mes sentiments pour elle. Au sens propre : la magie se met en marche et notre contact me permet de lui transmettre tous mes souvenirs la concernant. Elle revoit tout depuis le début : notre rencontre, notre ballade en forêt, nos discussions, mes sentiments. Quand je la relâche enfin, elle me regarde d'un air incertain, et vint se caler rapidement dans mes bras, me serrant aussi fort qu'elle le peut.
- Merci, soupire-t-elle. Je ne pensais pas que tu gardais tous ça pour toi.
- Clary, mon coeur t'a toujours appartenu, et ce sera toujours le cas, répondis-je sur le même ton. Qu'importe la décision que tu prends, je te soutiendrai, car tu es la seule personne que je n'ai jamais aimer comme cela.
Elle se recule et m'embrasse, spontanément. Son comportement me fais sourire, et je la serre dans mes bras, heureux de la retrouver.
- Euh, Davy ? Si tu veux que je survives, faudra penser à me laisser de l'oxygène, gémi-t-elle.
- Bonne idée, dis-je en riant.
Sa remarque ne peut signifier qu'une seule chose : la vraie Clary est de retour, et comme je lui ai promis, je serai là pour elle. Suite à nos retrouvailles, et la sentant épuisée après toutes ses émotions de cette soirée, je la met au lit, et la borde, avant de me diriger vers ma chambre. Mais sa main me retint et me tire vers elle. C'est donc tous les deux, mains dans la mains, que nous nous endormons, à 4 heures du matin.
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