Chapitre 1 : Aliénor
Tout va mal.
Je suis ignoble.
Je suis misérable.
Je suis rien.
Mon nom est Aliénor. J'ai 13 ans et je rentre cette année dans un nouveau collège, vu que nous avons déménagé, ma famille et moi.
Qui suis-je ?
Une simple adolescente, ordinaire, banale, nerveuse, pitoyable, qui ne mérite pas d'attention et d'affection. Je suis petite pour mon âge, ce qui me complexe encore plus. J'ai les cheveux blonds, ce que je tiens de ma mère, et des yeux bruns, que j'ai hérité de mon père. Je ne vois que des défauts en moi, alors je n'en ferai pas la liste entière : je n'ai que ça.
Ma famille ?
Eh bien....... excepté mon frère Matthieu, j'en ai peur.
J'ai peur de mes parents, eux qui me mettent constamment la pression, afin que je réussisse dans le milieu scolaire et sportif. Cela me provoque des crises d'angoisse, ce qui est devenue une habitude pour moi.
Mon frère, âgé de 17 ans, lui, se montre plus compréhensif et empathique envers moi. Je l'aime beaucoup.
Matthieu a une affection pulmonaire qui l'empêche de respirer correctement.
C'est ce que de nos jours on appelle
'asthme'.
Cela me brise le cœur de le voir fréquemment essoufflé, toussant, tentant de respirer correctement, avec grande difficulté.
J'ai de la peine pour lui.
Mes grands-parents vivent loin de nous, en Suisse, tandis que nous, nous habitons désormais à Brest. De plus, il est rare qu'on viennent leur rendre visite, mes parents débordés par le travail et par d'autres affaires dont je ne sais rien, pendant les vacances. C'est pourquoi, on reste souvent chez nous, ou à se promener dans le petit parc juste à côté.
Je n'ai ni cousins, ni cousines. Les amis de mes parents ont tous des enfants qui sont soit âgés de 3-4 ans, soit de plus de 18 ans.
Mes amis ?
Je n'en ai pas. Du moins, de vrais amis.
À ce que je sais, un "véritable" ami n'est pas censé t'insulter, se servir de toi, te mettre dans une situation inconfortable où encore de te manipuler afin d'obtenir ce qu'il veut.
Pourtant, c'est ce que je vis.
Ou vivais, plutôt.
Je suis heureuse de ne plus les revoir, étant donné que nous avons déménagé dans une tout autre ville, à l'autre bout de la France.
Ils m'insupportaient.
Mes disputes quotidiennes sur tout et rien avec mes parents m'insupportent également.
Savoir que mon frère est de santé fragile et que je ne puisse rien faire pour l'aider m'insupporte aussi. .
Mon collège ?
En 6ème et 5ème, j'avais de mauvaises notes, je n'arrivais à rien retenir, j'oubliais un théorème, une leçon, aussi vite que je l'ai apprise.
Mes parents veulent que j'obtienne toujours au minimum 18 ou 19, sinon, ça part en dispute et punitions.
Et j'en suis sûre, cette année de 4ème sera identique aux précédentes.
Je détestais mes anciens camarades de classe. Je n'approchais personne, je restais dans mon coin, et je les observais discuter avec leurs amis.
Mes activités ?
À part lire, regarder mon téléphone, pratiquer le badminton,
j'écris.
C'est comme si je pouvais librement m'exprimer, sans craintes, tout libérer en moi, me déchaîner sur la feuille blanche, raconter ce que je vivais et les idées qui me passaient par la tête.
Je garde secrètement dans mon tiroir mes écrits où je raconte ma vie, mes crises, mes peurs, mes pleurs, afin que mes parents ne les découvrent jamais.
Je ne le veux surtout pas.
Ils me terrorisent, me menacent, me contrôlent entièrement, me privant de mes propres choix, de mes opinions.
Je suis contrôlée, utilisée à leur guise.
Telle une marionnette.
Je suis obligée de mentir aux autres, de leur sourire faussement et affirmer que tout va bien.
Tout est catastrophique.
Tout est contre moi...
Rien ne changera.
Je hais ma vie.
Je suis délaissée.
Je suis faible
Je suis perdue.
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