Ramasser tes pots cassés
Tandis que Marinette ressentait la chaleur se propager à tout son corps, ses doigts s'agrippaient sur le rebord de la table sur laquelle elle était adossée. Adrien se pencha vers elle, leur souffle se mélangèrent.
- On dirait que je dérange. fit une voix familière à l'autre bout de l'atelier.
Marinette et Adrien sursautèrent en coeur. Adrien s'écarta brusquement de la jeune femme et fusilla l'intrus du regard.
- Nath ?? s'étrangla Marinette, la voix encore éraillée par les émotions qu'elle venait de ressentir durant les dernières minutes.
- Encore lui, bien sur .... grogna Adrien dans sa barbe.
Adrien soupira en levant les yeux au ciel et s'adossa sur la table à côté de Marinette en passant la main sur sa nuque, dévisageant Nathanael les sourcils froncés, la mâchoire crispée. Ses doigts tapotèrent le bois de la table avec agacement et impatience.
- Mari, je suis passé te voir parce que je sais que tu travailles tard en ce moment et je voulais qu'on aille manger quelque chose ensemble. dit Nathanael en s'avançant lentement dans leur direction.
- Et bien, ... hésita Marinette.
- Désolé Nathan, j'ai déjà invité Marinette à diner ce soir. intervint Adrien.
Marinette vrilla vers Adrien, lui lançant un regard étonné, puis fronça les sourcils. Adrien lui adressa en retour un sourire innocent. Elle se tourna à nouveau vers son ami et lui rendit un regard désolé.
- Je suis désolée Nath, tu aurais du m'appeler avant de faire tout ce chemin ...
- Je t'ai appelé plusieurs fois Mari, mais tu n'as pas répondu.
- Oh. Excuse-moi Nath, je devais être plongé dans mes travaux et ...
- Tes travaux, hein ? dit-il en jetant un oeil furieux à Adrien. C'est pas grave Mari, une prochaine fois. Je vous laisse, passez une bonne soirée.
Nathanael tourna les talons, la mine défaite et s'empressa de sortir de l'atelier. Marinette voulut le rattraper mais se ravisa. Elle se retourna vers Adrien, lui lançant un nouveau regard noir.
- Pourquoi tu ... enfin, il a traversé tout Paris pour venir et toi ... TOI ! s'exclama t-elle.
- J'allais te le demander de toute façon, c'est juste que j'en ai pas eu le temps.
- Tu es vraiment ... commença t-elle
- Quoi ? Tu ne veux pas diner avec moi ?
- Si ! Enfin ... Pourquoi tu le détestes autant ?
Adrien se figea. Pourquoi le détestait-il autant ? Parce qu'il est jaloux. Furieusement jaloux.
Imaginer Nathanael embrasser Marinette, respirer son odeur, toucher son corps, ressentir du désir pour elle, lui faire l'amour le rendait malade de jalousie.
Adrien se leva de la table et s'avança vers Marinette d'une démarche féline, ses yeux brillaient d'une vive lueur et les rendaient encore plus brillants que le plus parfait des émeraudes. Marinette soutenait tant bien que mal son regard brulant, tentant de faire bonne figure et de ne pas perdre l'assurance avec laquelle elle avait posé cette question.
- Et toi ? Pourquoi tu n'as pas dit non alors ? Pourquoi tu ne l'as pas retenu ?
Adrien avait frappé en plein dans le mille, Marinette sentait son coeur s'affoler. Elle ne l'avait pas retenu, et elle aurait très bien pu dire non ce soir à Adrien. Mais si elle ne l'avait pas fait, c'est qu'elle n'en avait pas envie au final.
Ce qu'elle voulait c'était rester avec Adrien, celui qu'elle voulait c'était Adrien.
Marinette fronça les sourcils, il l'avait blessé dans sa fierté. Il avait touché un point sensible.
Adrien se trouvait à quelques centimètres d'elle, le pull noir qu'il avait enfilé à la hâte tombait terriblement bien sur son torse, le col large laissait entrevoir quelques centimètres carrés de peau velouté qui donnait des coup de chaleurs à la jeune femme, son visage aux traits doux penché vers le sien, son parfum boisé qui l'enveloppait comme un cocon rassurant, elle n'aurait eut qu'à se mettre sur la pointe des pieds pour coller ses lèvres sur les siennes. Mais elle était trop fière, trop fière pour avouer sa faiblesse face à lui, trop fière pour faire le premier pas alors qu'il avait vu clair dans son jeu. Elle posa son index sur son nez et le fit reculer.
- Ne sois pas si sûre de toi ! dit-elle feignant l'indifférence face au sex appeal du blond.
Adrien fit un pas en arrière sous l'effet de surprise que Marinette avait provoqué. Il l'observa un instant incrédule. Ce mouvement raviva un légère amertume en lui car par ce geste anodin, elle lui rappelait son ex-coéquipière. L'air contrit d'Adrien satisfaisait Marinette qui affichait un sourire victorieux, sans savoir qu'elle avait ranimer de tristes souvenirs en lui.
- J'ai faim. Si ta proposition tiens toujours ... dit-elle en levant un sourcil insolent.
- Evidemment ! répondit Adrien retrouvant un sourire de façade.
Marinette passa devant lui, et le regard d'Adrien fut inévitablement attiré par sa chute de reins, ses hanches ondulaient dans ce jean qui épousait parfaitement les courbes de son corps, et il ressentit soudainement une vague de chaleur se propager dans tout son corps. Marinette était perchée sur des escarpins noirs qui donnaient toute la sensualité à sa démarche, et faisait de chacun de ses pas une danse. Son regard s'arrêta sur la courbes de ses fesses et Adrien se surprit lui-même de son indiscrétion. Ce n'était pas son genre d'observer les jeunes femmes de la sorte, mais le corps de sa collègue exerçait sur lui une bien embarrassante fascination. Ses yeux remontèrent vers sa taille, une fluide blouse blanche habillait son buste, étoffant sa frèle silhouette. Son regard s'arrêta un bref instant sur l'endroit où le tissu de soie immaculé s'ouvrait sur sa poitrine. Trois boutons étaient volontairement ouverts sur cette partie de son corps, et lorsqu'elle se mouvait, Adrien pouvait apercevoir par moment, le tissu délicat d'un sous-vêtement en dentelle blanche en dessous. Il s'imagina poser ses mains sur ses hanches, et suivre leurs mouvements, glisser ses doigts entre la soie et sa peau, découvrir ce qu'il se cachait sous la dentelle blanche. La chaleur qu'il ressentait dans son bas ventre s'éleva d'un cran. Adrien fut bien vite ramené à la réalité quand elle enfila son blouson de cuir noir par dessus ses épaules. Depuis quand était-il autant fasciné par son corps ?
Il était déjà tard lorsqu'ils arrivèrent dans un petit restaurant, l'un des seuls du quartier qui étaient encore ouverts à cette heure. Ils s'installèrent dans un coin du restaurant et le serveur leur apporta un hamburger bien garni. Marinette se saisit du sandwich et croqua dedans pleines dents. Adrien ne put détacher son regard de ses lèvres, ni de sa langue qui léchait le contour de sa bouche avec appétit. Elle porta ensuite son verre de soda à la bouche et attrapa la paille entre ses lèvres pour aspirer le contenu. L'effet que Marinette avait sur Adrien le déstabilisait. Chaque geste de Marinette, aussi anodins et innocents fut-ils, attisait en lui une vague de désir qu'il n'avait jamais connu jusque là. Les effets physiologiques que cela produisaient chez lui le rendait extrêmement mal à l'aise. Il détourna le regard et toussota pour tenter de ne pas éveiller les soupçons mais Marinette posa sa main sur la sienne, et il sursauta brusquement. Son coeur fit un bond de surprise dans sa poitrine, et une sueur froide le parcourut.
- A quoi tu penses ?
Marinette tentait de reprendre le contact visuel avec Adrien, et elle n'avait trouvé aucun autre moyen que le contact physique pour attirer son attention. La seule réponse qu'elle obtint, ce fut un sourire énigmatique. Elle remarqua ses joues se teinter légèrement.
Plus tard, Adrien raccompagna Marinette jusqu'au pied de son immeuble. Elle le sentait faire trainer volontairement les au revoirs, et elle même n'avait pas envie qu'il s'en aille si vite. Marinette observa Adrien du coin de l'oeil, il semblait songeur. Pourquoi cette question lui brûlait tant les lèvres ? Elle n'oserait jamais. Aurait-elle assez de courage face à lui pour lui demander cette faveur ? Elle pris une grande inspiration et se sentait comme au bord d'une falaise, face à la mer. Il ne fallait faire qu'une seul pas pour se jeter à l'eau.
- Est-ce que ... commença t-elle.
Adrien la dévisagea, suspendu à ses lèvres.
- Tu veux ... venir ... à la maison ... boire un café ou ... enfin si tu as le temps ... et envie, sinon ce n'est pas grave ... bégaya t-elle.
- Oui.
- Vraiment ?
- Oui, j'accepte ton invitation. répondit-il.
Marinette afficha un sourire qui semblait soulagé et son coeur rata un battement. Dans le hall, ils hésitèrent tous les deux face à l'ascenseur. Ils ne pouvaient pas oublier leur dernier passage dans cette trop étroite cabine.
- Je crois qu'on devrait monter à pied ... pour éliminer le hamburger, non ?
- Bonne idée !
Adrien fit signe à Marinette de passer devant lui, mais à peine avait-elle franchit une marche, qu'il regrettait déjà sa décision. Les hanches de la jeune fille se mirent à danser devant lui, marche après marche. Son regard était inexorablement attiré par ces courbes sensuelles qui se mouvaient sous son nez. Adrien se demanda un instant pourquoi il était tant excité par cette fille. Il connaissait Marinette depuis des années, mais c'est la première fois qu'il la regardait avec ces yeux. La nuit qu'ils avaient passé quelques jours plus tôt avait fait travailler son imagination plus qu'il ne l'aurait souhaité. Lorsqu'il était allongé là, à quelques centimètres de son visage, son imagination avait dévoilé des trésors de créativité, dont il ne se pensait même pas capable. Autant il luttait pour ne pas se rapprocher d'elle, pour ne pas la prendre dans ses bras, pour ne pas l'embrasser alors qu'elle était endormie, autant son cerveau avait imaginé de lui-même des dizaines de scénarios.
Il n'était toujours pas persuadé qu'il avait fait le bon choix en acceptant de la suivre chez elle.
Il la suivit lorsqu'elle entra dans son appartement, l'observa retirer ses escarpins ce qui lui fit perdre dix bons centimètres mais n'enleva rien à sa sensualité. Elle lui lança un sourire qu'il lui parut timide, et lui demanda ce qu'il désirait boire. Son blouson glissa sur ses épaules et vint s'échouer sur le dossier du canapé. Il accepta un café et elle s'affaira devant la machine. Adrien se laissa tomber sur le canapé, abandonnant lui aussi son blouson au même endroit. L'intérieur de Marinette était aussi épuré que chaleureux, et sentait la bougie. Il remarqua une bougie grise dans un contenant en verre où était inscrit « parfum fleur de coton ».
Elle s'assit en face de lui, et posa deux tasses de café sur la table basse. Adrien ne pouvait détacher son regard d'elle. Elle était d'une beauté à rendre n'importe quel homme fou. Elle croisa ses fines jambes et fit basculer ses longs cheveux sur l'une de ses épaules. Il remarqua la chair de poule recouvrir ses bras et son décolleté. Elle frotta ses mains l'une contre l'autre. Elle semblait nerveuse. Ses grands yeux en amandes l'observaient discrètement grâce à quelques regards en coin.
- C'est la deuxième fois que je viens chez toi, la prochaine fois, c'est à moi de t'inviter !
Marinette sentit son coeur rater un battement. Si elle se trouvait chez Adrien, elle aurait été encore plus nerveuse. Au moins ici, elle était chez elle, et elle se sentait en terrain connu.
- Promis, je ne te demanderais pas de rester dormir cette fois ... dit-elle en rougissant, tout en faisant mine de se concentrer sur sa tasse de café.
« Dommage » pensa t-il, bien malgré lui.
- Ca ne m'as pas dérangé de te tenir compagnie la dernière fois. renchérit-il.
Marinette se tourna vers lui, les yeux écarquillés. Son imagination était si débordante ce soir, qu'elle crut entendre une proposition de la part d'Adrien.
Pour se détendre, Marinette alluma machinalement la télé.
- Ca te dit de regarder un film ? demanda t-elle pour détourner l'attention de cette embarrassante conversation.
Adrien hocha la tête en signe d'approbation.
Les deux protagonistes du film échangeaient un baiser langoureux. Adrien sentit tout son corps se tendre à cette vision, il avait bien du mal à garder son calme. Il n'osait plus regarder son hôte de peur que son imagination n'ait envie de prendre le relai. Marinette était extrêmement gênée par la scène et changea rapidement de chaine.
Elle s'enfonça dans le canapé, les jambes repliées de coté.
Au fur et à mesure du film, elle glissait progressivement vers le côté d'Adrien et se rapprochait dangereusement. Adrien n'osait plus bouger quand sa tête heurta son épaule. Il voulut se dégager en s'éloignant mais la situation devint encore plus gênante lorsque la tête de Marinette glissa le long de son corps, jusqu'à ses jambes. Adrien ne sut réprimer l'excitation qu'il ressentit soudainement. Tout son corps fut parcouru d'un violent courant électrique. Il observait par coup d'oeil mal à l'aise sa voisine de canapé s'affaler entièrement sur lui. Il aperçut à travers son décolleté, cette maudite dentelle blanche qui lui faisait déjà tant d'effet.
Marinette ouvrit les yeux, et se demanda un instant où elle se trouvait. Elle reconnut rapidement son salon, la télévision tournait dans le vide. Mais ce qui lui parut étrange, c'était la chose qui lui servait d'oreiller. Plus ferme, et plus chaud qu'un oreiller, qu'est ce que ça pouvait bien être ? Elle posa sa main et tâtonna le support. Sa main remontait le long de ce qui lui servait repose-tête, les idées encore vaporeuses, elle se demandait toujours sur quoi elle était couché. Quand sa main arriva au dessus de sa tête, son oreiller sursauta.
Elle venait de réaliser sur quoi elle dormait.
Ou plutôt sur ... qui.
Ses yeux s'écarquillèrent soudainement et sa respiration s'accéléra brutalement. Elle aurait fait une crise cardiaque, que la sensation aurait certainement été la même. Ses doigts se figèrent, comme le reste de son corps. Elle ne bougeait plus. Faire semblant de dormir ? Trop tard. S'écarter vivement ? Trop flagrant. Enlever discrètement sa main ? Si seulement elle pouvait contrôler encore son corps. Mais elle se figea en comprenant avec effroi où sa main était posée. Elle s'était changé en statue de sel, il n'y avait que cette explication. Elle sentait la respiration saccadée de son collègue juste au dessus d'elle.
Adrien agrippa le rebord du canapé pour contenir les émotions qui le parcourait à cet instant mais la situation était très embarrassante, Marinette avait littéralement la tête posée à côté de l'endroit le plus sensible de son corps. Et cette partie de son corps réagissait très ouvertement à ce contact rapproché. La main de Marinette se posa sur son genou, puis remonta le long de sa cuisse, glissant lentement sur le tissu. Elle remontait plus loin, plus haut sur sa jambe. Adrien se figea. Il espérait qu'elle s'arrête à temps. Sa respiration était de plus en plus haletante et saccadée. Sa joue reposait contre son jean, et malgré le tissu épais, il pouvait sentir le souffle chaud de la jeune fille lui caresser diaboliquement la cuisse. Son entrejambe le rappela à l'ordre quand ses pensées divaguèrent. Il se sentait anormalement à l'étroit dans son jean, et dans une position plus qu'inconfortable. La main de Marinette continuait son exploration lente et minutieuse. Il sursauta quand celle-ci atteignit son entrejambe. Son coeur s'emballa, et la réaction naturelle qu'il ressentait à ce contact, se fit encore plus difficilement supportable. Il ne tiendrait plus longtemps. L'effort qu'il faisait pour garder son calme était surhumain. Il se demanda un instant si le geste de Marinette était volontaire. Elle avait sa main littéralement posé sur son entrejambe. Adrien se sentit pris au piège. Ses mains étaient moites, son souffle court, son cœur se faisait tempête et la vive chaleur qu'il ressentait au creux de ses reins était à la limite du supportable. Lorsque sa main s'arrêta sur son entrejambe, il vit Marinette se raidir instantanément.
Il pria pour qu'elle ne remarque pas la réaction physiologique intense qu'elle provoquait sur lui à cet instant où il serait mort de honte. Les doigts d'Adrien se refermèrent sur la main de Marinette pour la retirer doucement, comme un geste désespéré avant la perte de contrôle. Ce contact la ramena à la réalité et elle se redressa légèrement. Elle savait que lorsqu'elle relèverait la tête, elle verrait Adrien la dévisager. Et qu'elle serait proche de son visage. Très proche. Il la regarderait sûrement avec de grands yeux écarquillés, se demandant si Marinette n'avait pas perdu la tête. Pourquoi avait elle caressé sa jambe comme ça ? Lui dire qu'elle se demandait quel type d'oreiller il était la ferait passer pour une vraie idiote. Que dire alors ?
Elle releva la tête lentement, très lentement vers lui, un petit pincement dans le cœur lui fit comprendre qu'elle redoutait le moment où elle allait croiser son regard. Les yeux émeraudes d'Adrien étaient voilés d'une étrange lueur, et l'atmosphère de la pièce avait soudainement changé. Sa mâchoire était serrée. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques souffles l'un de l'autre. La main d'Adrien enserrait toujours celle de Marinette. Le cerveau de la jeune femme marchait à une vitesse exceptionnelle. Ses pensées se bousculaient dans sa tête créant un embouteillage d'idées et d'images. Elle avait cru sentir un léger signe d'excitation à travers l'épais tissu de son jean, était-ce son imagination ou Adrien ressentait quelque chose d'aussi fort qu'elle à cet instant ?
***A suivre****
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