Chapitre 1
Lorsque la cloche sonna, Alina s'installa dans la salle de classe encore déserte. Sa nouvelle salle de classe. Elle balaya la pièce du regard, et opta pour le bureau près de la fenêtre, au fond. Alors qu'elle posait son sac par terre, les premiers élèves entrèrent. Tous bavardaient joyeusement, inconscients de sa présence. Chacun prit place rapidement, et une jeune fille aux cheveux roses s'assit à côté d'elle.
« Salut, tu es nouvelle ? demanda-t-elle sans préambule.
- Oui, je m'appelle Alina. Et tu es ?
- Alix ! Je suis l'athlète de la classe ! Enfin, il y a aussi Kim, mais il ne m'arrive pas à la cheville... Du moins, niveau capacités.
- Euh... D'accord, mais, qui est Kim au juste ?
Alix désigna un grand gaillard assis juste devant elles. Et avant qu'Alina n'ait pu répondre quoi que ce soit – non pas qu'elle ait quelque chose à dire, de toute façon –, la professeure principale entra dans la classe, salua gaiement les élèves et interpella la nouvelle. Elle la pria de se présenter en quelques mots, afin que les élèves en apprennent un peu plus sur elle. Alina se leva, et prit place sur l'estrade sans aucune once de gêne.
« Salut, je m'appelle Alina et j'ai 15 ans. J'adore le sport, et cela fait 7 ans que je pratique la gymnastique. Plus tard, j'aimerais devenir professeure de sport. Je suis une fille qui préfère agir plutôt que de passer son temps à réfléchir : la vie est courte, alors je la vis à fond. Je suis très sociable, et j'engage facilement la conversation avec n'importe qui. Voilà !
- Merci Alina, tu peux retourner à ta place, déclara Mlle Bustier. »
A peine Alina fut-elle assise qu'Alix chuchota :
« Alors comme ça tu es sportive toi aussi ?
- Oui, il y a un problème ?
- Non, au contraire ! Tu pourras participer aux défis que Kim et moi relevons habituellement !
- C'est ton petit ami, Kim ?
- Lui ? Tu plaisantes j'espère ! »
Pourtant, Alina remarqua que les joues de sa camarade se teintaient légèrement de rose. Cependant, elle ne lui en fit pas la remarque et continua la conversation comme si de rien n'était. Ainsi, de fil en aiguille, les deux jeunes filles découvrirent qu'elles avaient beaucoup en commun, et lorsque sonna la cloche de dix heures, elles discutaient comme deux amies qui se connaissent depuis la petite enfance.
Arrivées les vacances de la Toussaint, Alix et Alina étaient inséparables. Alix avait présenté Alina à Marinette, Alya, Mylène, Rose et Juleka et toutes s'étaient tout de suite très bien entendues. Mais même si Alina appréciait la compagnie des 5 jeunes filles, elle préférait nettement passer ses journées avec Alix. Avec ses autres camarades, elle était comme plongée dans une perpétuelle retenue. Oui, elle se retenait. Elle se retenait de faire une remarque, une blague. Ou au contraire, elle se retenait de rire. Elle avait l'impression que si elle effectuait quelque chose de travers, elle serait mise de côté, voire rejetée. Avec Alix, c'était différent. Elle se sentait en confiance, et ce depuis le premier jour. Les deux amies se comprenaient, il leur suffisait d'un regard pour deviner les pensées de l'autre sans même que celle-ci n'ait besoin de les formuler à voix haute.
Aussi, lorsqu'un matin, Alina arriva soucieuse, Alix ne manqua pas de l'interroger. La jeune fille fut tentée de lui mentir, mais elle savait qu'Alix ne la laisserait pas tranquille tant qu'elle ne lui aurait pas dit la vérité. Alors, elle lui expliqua l'origine de ses tourments.
« C'est difficile à expliquer. Tu risques de prendre peur, ou de me traiter de folle. Pourtant, tout ce qui s'est passé est bien réel... Hier après-midi, en arrivant dans ma chambre, j'ai trouvé une petite boîte hexagonale posée sur mon bureau. Alors tu penses bien que je l'ai ouverte. Je ne sais pas exactement à quoi je m'attendais, mais une chose est sûre, certainement pas à ce qu'il s'est passé. Lorsque j'ai ouvert la boîte, j'y ai trouvé une broche. Et puis d'un coup, un flash de lumière bleue m'a aveuglée. Et quand j'ai rouvert mes yeux, une petite créature flottait au niveau de ma tête. Au début, j'ai paniqué. Mais comme j'ai remarqué qu'elle ne me voulait pas de mal, je l'ai écoutée. Elle m'a expliqué qu'elle était un kwami et qu'elle s'appelait Hebi. Enfin, je devrais plutôt dire « il »... Bref, il m'a dit que les kwamis permettaient aux humains de se transformer en super-héros et accordaient des pouvoirs magiques. La broche qui se trouvait dans la boîte, et que je porte actuellement, est en fait un Miraculous. C'est le bijou magique dans lequel le kwami se loge lorsque le porteur est transformé. Le Miraculous de Hebi est celui du Serpent des mers. Ainsi, lorsque je prononce le mot « Dokueki », les petites poches sur mes gants de super-héroïne se percent et libèrent un venin inoffensif qui me permet dans un premier temps d'aveugler mes victimes. Ensuite, j'ai dix secondes pour en envoyer autant que je veux sur mes cibles. Plus elles en reçoivent, plus elles sont ralenties. Cependant, après l'activation de ce pouvoir spécial, il ne me reste que 5 minutes avant de me détransformer... Donc pour résumer, hier après-midi j'ai appris que j'étais une super-héroïne qui devait protéger Paris mais à part cela tout va bien. Selon Hebi, j'ai été choisie pour des raisons bien précises, mais je ne vois pas comment je pourrai trouver le temps de sauver le monde entre les cours et les entraînements de gymnastique... »
A mesure qu'Alina racontait son histoire, les yeux d'Alix s'écarquillaient et sa bouche s'entrouvrait. Pourtant, lorsque son amie eut fini son récit, la jeune fille sauta de joie en répétant qu'elle avait de la chance d'être la meilleure amie d'une super-héroïne. Alina lui fit jurer de ne répéter cette histoire à personne, sous aucun prétexte, et en retour Alix lui promit de l'aider à trouver des excuses lorsqu'elle aurait à se transformer. Cependant, une question brûlait les lèvres de la jeune fille aux cheveux roses :
« Mais, de quoi dois-tu défendre Paris au juste ?
- Du Scorpion. C'est un super-vilain qui veut les Miraculous du Serpent des mers et du Lézard, car une fois réunis, ils accordent à leur détenteur le pouvoir suprême.
- Une minute... Tu veux dire que tu vas avoir un coéquipier ? Mais c'est génial !
- Oui, enfin, espérons qu'il ne sera pas trop casse-pieds.
- OK. Tu es une super-héroïne. Tu as des pouvoirs et tu dois défendre Paris d'un super-méchant. Mais comment se fait-il que personne n'ait jamais entendu parler de ce « Scorpion » ?
- Selon Hebi, le Gardien des Miraculous a senti qu'un Destructor était en service. Son détenteur ne tardera pas à s'en servir.
- Un Destru-quoi ?
- Un Destructor. Les Destructors sont des objets magiques semblables aux Miraculous, mais qui ne sont pas destinés à être utilisés pour le bien d'autrui. Il y a des milliers d'années, un égyptien malintentionné a créé les Destructors pour pouvoir diriger le monde. C'est pour combattre ces bijoux maléfiques que les Miraculous ont été créés.
- Mais pourquoi ne pas détruire les Destructors ? Ca réglerait le problème, non ?
- Hebi dit que tout est question d'équilibre. L'un ne va pas sans l'autre. »
Lorsqu'elle se fut enfermée dans sa chambre, Alina interrogea Hebi sur le Scorpion. Elle devait le combattre, qu'à cela ne tienne. Mais quitte à défendre Paris d'un ennemi, autant en savoir un peu plus sur lui. Hebi lui expliqua que le Scorpion ne combattait pas directement. Une lueur rouge émanait de son Destructor, un collier, lorsqu'un habitant était en colère. Le Scorpion se transformait alors, et envoyait un scorpion maléfique piquer la personne contrariée. Cette dernière se voyait ensuite dotée de pouvoirs choisis par le porteur du Destructor et devenait un akumatisé. Afin de débarrasser un akumatisé de ses pouvoirs maléfiques, le porteur du Miraculous du Serpent des mers devait lui administrer un venin régénérant contenu dans une fiole attachée autour de sa taille. Hebi expliqua ensuite à Alina les capacités de son partenaire, détenteur du Miraculous du lézard. Lorsque ce dernier activait son pouvoir spécial, Paralysie, il pouvait pétrifier son adversaire pendant 1 minute en refroidissant considérablement sa température corporelle. Seulement, pour immobiliser l'ennemi, il devait y avoir un contact physique, ce qui augmentait malheureusement la vulnérabilité du porteur du Miraculous du lézard. Lorsque Hebi eut fini ses explications, Alina fut pressée d'être le lendemain pour tout répéter à Alix.
Le matin suivant, Alina rapporta donc à Alix les précisions qu'elle avait obtenues la veille. Et lorsqu'elle eut terminé son récit, les deux amies émirent des hypothèses concernant le fameux Scorpion avant de bavarder sur des banalités relatives à un professeur peu clément. Alina était peut-être en mesure de combattre un super-méchant, mais puisqu'il n'avait manifestement pas l'envie de se montrer, la vie devait continuer. C'est pourquoi les jours suivants, les deux jeunes filles n'eurent que très peu de conversations à propos de cet incroyable vilain.
C'est un mercredi soir que le journal télévisé dut s'interrompre pour un flash info spécial. Et lorsqu'Alina entendit le présentateur, elle déglutit. Le Scorpion avait frappé son tout premier coup, en akumatisant un professeur de théâtre. Ce dernier était capable de toucher n'importe qui avec un rayon lumineux puis de lui assigner une émotion. La personne se voyait alors contrainte de réciter en boucle la pièce Roméo et Juliette, avec l'émotion qui lui avait été attribuée. « Drôle de pouvoir » pensa Alina. Cependant, la jeune fille n'eut pas le temps d'étendre ses réflexions, car Hebi lui dicta de se transformer.
Il faisait sombre et Ladysnake se déplaçait de toit en toit avec une vitesse et une agilité impressionnante. Le vent lui cinglait les joues, mais la super-héroïne continuait d'avancer, déterminée à atteindre le point de rendez-vous. Avant qu'elle ne prononce la phrase qui allait changer son destin d'adolescente, Hebi lui avait précisé qu'elle devait se rendre au sommet de la Tour Eiffel pour y rencontrer son partenaire, AndroBoy. Et même si jamais elle n'aurait osé l'avouer, Ladysnake était anxieuse. Pas seulement à cause de la lourde responsabilité qui pesait à présent sur ses épaules, mais aussi à l'idée de devoir travailler en duo. Car même si elle était de nature sociable, elle préférait travailler seule. C'est pourquoi elle arriva la boule au ventre au pied de la Dame de fer. Elle projeta son lasso extensible avec un coup de poignet sec, et l'enroula autour d'une barre métallique. Puis, courageusement, elle entama l'ascension de la structure. Lorsqu'elle arriva en haut, elle aperçut un jeune homme au costume vert, de dos. Elle s'approcha et put l'observer plus attentivement : elle distingua des écailles d'un vert éclatant, et d'autres d'un vert plus soutenu. Avec sa queue, il ressemblait vraiment à un lézard. Ce n'est que lorsque qu'elle toussota que ce dernier remarqua sa présence. Il se retourna brusquement et Ladysnake découvrit un garçon bronzé aux yeux gris, qui avait visiblement abusé du gel pour les cheveux. Et même s'il semblait familier à la jeune fille, elle ne réussit pas à mettre un nom sur le visage du super-héros. Son masque était de la même couleur que son costume et recouvrait la moitié de sa tête. S'arrachant à ses pensées, la jeune fille l'apostropha :
« Salut, je suis Ladysnake. Tu dois être AndroBoy !
- Oui, c'est ça. Apparemment, on va devoir sauver le monde, toi et moi !
- Il semblerait, effectivement... Alors, on y va ? »
AndroBoy parut surpris par cette question.
« Quoi ? Je veux dire... Tu ne veux pas élaborer un plan avant ? »
Ladysnake lança son lasso qui s'accrocha à un lampadaire et répondit à son partenaire :
On peut se débrouiller sans, non ?
« Ben... D'habitude, ce sont les filles qui font les plans. Et vu que t'es une fille... »
Ladysnake, n'en croyant pas ses oreilles, voulut répliquer de manière aussi cinglante que son lasso, mais elle n'eut pas le temps de le faire : l'akumatisé venait d'arriver, et il pointait vers eux un pistolet semblable à ceux utilisés à l'époque des duels.
« Vous êtes coincés, manants ! »
Ladysnake observa attentivement le super-vilain. Sa redingote noire à boutons dorés, ses souliers vernis et sa... culotte évoquaient le temps shakespearien. Son visage était caché par un masque doré pourvu de motifs de plumes et sa tête était couverte d'un chapeau de mousquetaire. En somme, un cliché, pensa la super-héroïne.
« Être ou ne pas être, telle est la question », déclama l'akumatisé.
Un vrai cliché.
« En tout cas, toi, tu ne vas plus être, rétorqua AndroBoy avant de foncer sur le super-vilain, son arme à la main.
- Eh ! Ne m'attends pas, surtout ! »
AndroBoy ne tint pas compte des paroles de sa coéquipière et fit tournoyer son arme - une fronde qui envoyait des balles collantes -. Une pluie de projectiles poisseux fondit sur le super-vilain, qui tenta tant bien que mal de les éviter. Résultat, il se retrouva englué au sol.
« Eh bien, c'était facile pour une première fois, constata fièrement le super-héros en jetant un regard à Ladysnake.
- Ignare ! Personne ne peut vaincre avec autant d'aisance le Dramaturge ! »
Sur ces mots, l'akumatisé brandit son pistolet sur AndroBoy et appuya sur la détente. Un rayon de lumière en sortit et toucha le jeune homme arrogant.
« Tel Iago qui fit naître le monstre aux yeux verts, je fais naître en toi ce même monstre qu'est la jalousie. »
Les yeux d'AndroBoy devinrent verts et le super-héros se tourna vers Ladysnake. La super-héroïne comprit qu'elle n'aurait pas dû sous-estimer le Dramaturge et qu'elle allait devoir affronter son propre partenaire.
En même temps, pourquoi avait-il foncé tête baissée ? Bon, d'accord, elle était un peu de mauvaise foi sur ce coup-là. Mais tout de même ! Ladysnake réfléchit. Comment allait-elle faire pour briser l'enchantement ? En observant l'akumatisé, elle remarqua un détail qui lui avait échappé jusque-là : un second pistolet, plus petit, accroché à sa ceinture. Sûrement servait-il à annuler l'ensorcellement. Sans hésiter une seconde de plus, elle lança son lasso et l'enroula autour de l'arme qui allait libérer son coéquipier. Mais avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, le super-vilain tira sur la corde d'un coup sec et Ladysnake se retrouva allongée à ses pieds, en très mauvaise posture.
Heureusement pour elle, ses réflexes surnaturels lui permirent de se dégager, mais il s'en était fallu de peu. De très peu. Pourtant, la jeune fille réitéra son geste, plus rapidement cette fois. Et ce coup-ci, le pistolet retomba dans sa main gauche. « Parfait ! » pensa-t-elle. Elle pointa l'outil sur son partenaire et pressa la gâchette. Un second rayon lumineux, rouge cette fois-ci, toucha AndroBoy en plein milieu du front. Le garçon tituba, et pendant quelques instants, il ne se passa rien. Ladysnake commençait à paniquer lorsque les yeux de son partenaire reprirent leur teinte grise naturelle. L'héroïne soupira de soulagement. « Voilà déjà un problème de réglé », se dit-elle.
Cela faisait déjà une heure que les deux nouveaux héros combattaient l'akumatisé, et pourtant les choses stagnaient. Lorsqu'ils tentaient une attaque, leur adversaire parait tous les coups. Et lorsque ce dernier essayait de prendre le dessus, ils combattaient avec acharnement pour l'en empêcher. C'est alors que Ladysnake eut une intuition : il était temps d'invoquer son Dokueki. Elle n'eut pas à attendre longtemps : l'akumatisé se trouvait en position de faiblesse, retenu par AndroBoy les deux poignets derrière le dos. La jeune fille cria donc le mot magique, et les poches sur ses gants se percèrent pour laisser couler une substance jaune collante. Elle visa son adversaire pour l'aveugler, puis le recouvrit de venin du mieux qu'elle put, pour le ralentir. AndroBoy acheva de l'immobiliser avec sa Paralysie, et Ladysnake put lui faire avaler le liquide régénérant. Sa redingote et le reste de son costume disparurent, et il redevint un homme d'une cinquantaine d'année aux cheveux gris.
Ladysnake courait sur les toits de Paris en profitant de ce rapide instant de liberté. Mais il s'agissait d'une liberté différente de celles qu'elle avait vécues, une liberté héroïque qui comportait cependant des limites, une liberté...
BAM !
Quelqu'un, dissimulé derrière une cheminée, venait de faire un croche-pied à la super-héroïne qui s'étala de tout son long. Elle se retourna, et ce qu'elle vit la laissa sans voix. Debout, face à elle, se tenait un homme d'une cinquantaine d'années, aux cheveux bruns et gris et vêtu d'un kimono brun avec une ceinture rouge autour de la taille. Un masque orné d'un scorpion lui recouvrait les trois-quarts du visage et sa main gauche tenait un crochet.
Ladysnake était face au Scorpion en personne.
Instinctivement, la super-héroïne se releva et prit son lasso à deux mains. Le super-vilain fit un sourire peu avenant et lui dit :
« Ravi de faire ta connaissance. De ce que j'ai vu, toi et ton coéquipier ne vous débrouillez pas si mal que ça. Malheureusement, votre heure de gloire ne va pas durer longtemps. »
Sans prévenir, le Scorpion lança son crochet qui frappa de plein fouet Ladysnake. La super-héroïne eut le réflexe de faire une galipette et de se relever juste après, mais le "bip-bip" de son Miraculous lui indiqua qu'il ne lui restait plus que deux minutes avant la détransformation.
« Eh oui, tu vas être obligée de te cacher pour te détransformer. Mais où que tu ailles, je te suivrai, et même si je ne parviens pas à m'emparer de ton Miraculous, je connaîtrai au moins ton identité secrète. »
Le Scorpion se jeta sur Ladysnake. Parades, coups et fourberie furent de mise dans ce rude combat entre les deux adversaires, mais un autre "bip-bip" du Miraculous du Serpent des mers inquiéta sa porteuse. Un sourire de triomphe se dessina sur le visage du Scorpion.
« Game over, super-héroïne. »
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