CHAPITRE 9 : Harry Styles
C'est avec surprise que je reviens à l'Université de Westminster. Je n'y avais pas mis les pieds depuis si longtemps ! Cette grande fac londonienne est l'une des meilleures. J'ai passé un peu de temps là bas, pour aller voir Louis. Il a fait son doctorat ici et il a passé tellement de temps ici. Dua et moi entrons dans l'enceinte du bâtiment. Des élèves en uniforme sortent de tous les côtés et je reconnais des collègues de Louis que j'ai déjà eu l'occasion de croiser. La nouvelle de son arrestation a dû faire le tour de la fac. Et ça me met un peu mal à l'aise de revenir ici.
Une secrétaire nous amène jusqu'au bureau du doyen. Monsieur Edison nous accueille dans son immense aux marbreries imposantes.
« Vous êtes maître Styles c'est ça ?
- Oui ma collègue a pris un rendez vous avec vous la semaine dernière. Nous avons quelques questions à vous poser à propos d'un de vos enseignants, Monsieur Tomlinson. »
Il ne semble pas vraiment surpris. Il se contente de s'installer un peu plus confortablement dans son fauteuil.
« Eh bien faîtes. Ça ne sera pas la première fois de la semaine que je vois un défilé d'avocats pour me parler de cette foutue affaire qui entache salement mon établissement. » Il répond avec dédain.
Je fais signe à Dua de commencer les questions.
« Pouvez vous nous parler de monsieur Tomlinson pour commencer.
- Pour tout vous dire, j'étais impressionné par ses travaux. A peine 30 ans et un doctorat, sortir un livre sur la sociologie, il fallait applaudir. Tout le monde se l'arrachait. Même Cambridge lui a proposé un emploi. J'ai tout fait pour l'avoir à mes côtés dans cette fac et il a fini par accepter.
- Est ce qu'il y avait déjà eu des signalements de comportement déplacé de la part de Mr Tomlinson ?
- Non pas vraiment de signalement. Vous savez, beaucoup de parents étaient contents de son travail juste pour le prestige. Ici, tout fonctionne comme ça. Si vous avez un professeur connu, les parents vont mettre leurs enfants.
- Donc vous reconnaissez avoir pris monsieur Tomlinson pour le prestige de votre université ?
- Vous allez vraiment me faire croire que l'on ne choisit pas un avocat juste pour son travail et non pour sa belle gueule ? Il répond du tac au tac, nous regardant bien dans les yeux. »
Je n'aime pas cet homme. Louis m'a toujours dit beaucoup de mal de celui ci, et je le constate au cours de cet interrogatoire.
« Est ce que vous connaissiez personnellement la victime, Mademoiselle Elisabeth Pemberton ?
- Je connais pas tous mes élèves, vous savez. Vous avez d'autres questions ?
- Nous aimerions avoir accès aux caméra de surveillance. J'interviens.
- Comment vous savez qu'il y en a ? »
Comment je sais ? Parce que je suis déjà venu ici plusieurs fois et qu'on a peut être essayé de s'envoyer en l'air dans sa salle de classe jusqu'à ce qu'il me dise qu'il y avait des caméras. Il y a quelques années, il y a eu des manifestations violentes au sein de l'Université et celle ci a décidé de se munir d'un système de caméra de surveillance afin de trouver les coupables.
« Beaucoup d'universités réputées le font. Est ce que nous pouvons y avoir accès ?
- Hors de question. Nous tenons à maintenir la confidentialité de nos professeurs et de nos élèves.
- On parle d'agression sexuelle sur mineur commise par l'un de vos professeurs, Monsieur Edison. C'est extrêmement grave et que vous le voulions ou non, quelqu'un d'autre que moi vous les demandera et cette fois ci, ça sera peut être le procureur.
- Vous me menacez maître Styles ?
- Non je vous informe juste de ce qu'il se passera par la suite. »
J'essaie de garder mon calme. J'ai besoin de ces caméras de surveillance. Au moins une copie. Elles seront utile pour savoir ce qui s'est passé ce jour là. Le doyen soupire et nous intime de nous suivre. Dua se penche vers moi et me dit avec un sourire :
« Je ne savais pas que tu pouvais être aussi manipulateur.
- C'est le talent. Je lui fait un clin d'œil avant de suivre le doyen.
- Narcissique en plus. »
Nous arrivons dans une pièce à l'abri des regards où sont installés plusieurs techniciens. Devant nous, une bonne vingtaine d'écrans. Tous filment une salle de cours du bâtiment.
-Herbert, trouve moi la cassette du avril de cette année. Edison demande à ses techniciens.
Il recherche et finit par trouver l'enregistrement qu'il diffusé dans un coin à part. Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine. J'ai peur. J'ai peur de voir la vérité en face et de comprendre que Louis est coupable. Qu'il a bien touché cette fille. Cette vidéo est notre preuve. L'une des preuves les plus importantes de cette affaire. Elle peut tout soit le sauver ou causer sa perte. Les minutes sont comme des heures et l'enregistrement commence enfin.
La qualité est mauvaise. On arrive quand même à distinguer quelques personnes. Je reconnais Louis. Toujours aucun costard cravate, juste une veste de costume et sûrement un tee shirt en dessous. Il a toujours détesté les costards, trouvant à chaque mille excuses pour ne pas en mettre un. Même professeur, il n'allait pas changer.
« Vous pouvez accélérer un peu s'il vous plaît ? »
Le cours se finit et les élèves sortent. Un petit groupe vient le voir et on le voit discuter un peu avec de ses élèves. Puis, une fille à la queue de cheval s'approche, son air recourbé et ses cheveux blonds confirme que c'est bien Élizabeth. Nous y sommes. Le moment où tout s'est passé. On les voit parler un peu. Sans que je m'y attende, Louis la prend dans ses bras. Il la serre contre lui pendant quelques secondes. Elizabeth se détache de son étreinte. Il essaye de lui parler mais elle s'enfuie en courant de la salle.Donc tout était vrai. Tout. Les images ont parlées d'elles même. Il est coupable.
« Coupez. Nous avons besoin de cet extrait, pour le procès. Elle constituera une preuve dans l'enquête sur monsieur Tomlinson. Merci de votre coopération, monsieur Edison. Je dis la voix serrée.
- Bien, nous vous la ferons parvenir dans les plus brefs délais. »
Sa voix mielleuse me donne la nausée, il me donne la nausée. Monsieur Edison nous accompagne jusqu'à la sortie. Le trajet s'est fait dans le silence complet. Juste avant de sortir, Dua me dit :
« Écoute Harry, je sais que ça ne va pas. La vidéo est bien claire et tu n'acceptes pas ça. »
Je m'apprête à protester mais elle me coupe d'un geste de la main.
« Tu sais que j'ai raison. Au fond de toi, tu espères encore qu'il ne soit pas coupable et qu'Elizabeth est une menteuse avec un visage d'ange venue des beaux quartiers. Sauf que là, tu sais aussi bien que moi que cette vidéo est la preuve clé qui le fera mettre en prison. Il y a aussi l'expertise du médecin et la plainte déposée par Elizabeth. Avec tout ça, il sera derrière les barreaux pendant au moins 7 ans. Elle soupire. Je comprends ce que tu ressens, je...je serais sûrement dans le même état que toi mais tu n'aurais jamais dû accepter cette affaire. Elle te fait du mal. Repose toi, prends du temps pour Peter et ta famille, mais changes toi les idées.
- Je vais bien ne t'en fais pas.
- Qui tu essayes de convaincre ? Moi ou toi même ? Personne n'est dupe. Même tes clients l'ont remarqué. Tu es absent et fatigué. Tu as même failli perdre une affaire la semaine dernière. Je sais que tu ne veux pas lâcher un peu de leste, mais je peux aussi m'occuper de l'affaire. »
Je lui fait un pâle sourire et elle me prend rapidement dans mes bras. Cette étreinte même courte, me permet d'être un peu plus apaisé. Je sais qu'avec elle et Niall à mes côtés m'aide quand tout va mal.
Quand je finis par rentrer chez moi, c'est l'obscurité et le silence qui m'accueillent. J'ai mal à la tête. Tout se mélange méchamment dans ma tête. J'avale deux aspirines et je bois quelques gorgées de vin pour essayer d'oublier tout ça. Une pile de dossiers s'entassent sur la table mais je n'arrive pas à travailler. Rien n'y fait, les images reviennent sans cesse. Louis serrant Elizabeth contre lui, Louis s'approchant d'elle, elle qui le repousse. Ce schéma se répète sans cesse. Toujours ces images que mon cerveau ne veut pas croire.
Je pourrais appeler quelqu'un pour me soulager de tout ça. Je pourrais appeler Peter. Je sais qu'il comprendrait et qu'il me changerait les idées. Je ne veux pas qu'il me dise que tout va bien aller et qu'il est là pour moi. Ça ne changera rien. Alors je me dirige vers ma chambre. Il y a sûrement un de mes paquets de cigarettes. Je n'y ait pas touché depuis longtemps mais j'en ai besoin. Juste une. Je prends une bouffée et m'affale dans le canapé. Mon téléphone n'arrête pas de sonner mais à cet instant, je suis beaucoup trop perdu dans mes pensées pour m'en préoccuper.
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