CHAPITRE 4 : Harry Styles.

« Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue sur BBC informations, le magazine d'informations continues. Voici les titres de ce journal. Les orages font des victimes dans le nord de l'Angleterre dans le Yorkshire, le mariage princier se précise et la famille de la mariée est arrivée dans la journée au Palais de Buckingham pour parler avec la reine Elizabeth II, les associations antis brexit on encore défilés devant le Parlement pour protester la sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne et demander un nouveau référendum [...]

Les autres titres, l'ouverture d'une enquête de Louis Tomlinson, professeur et chercheur à l'Université de Durham, connu pour ses travaux en sociologie. Il a été mis en examen pour harcèlement et agression sexuelle sur la fille du sénateur, Miles Pemberton. Pour l'instant, aucune des deux parties n'a voulu commenter cette arrestation et la mise en examen. Si les faits sont vérifiés, il risque- »

J'en ai assez entendu. Louis est accusé de harcèlement et agression sexuelle sur une de ses élèves et en plus la fille d'un membre de la chambre des Lords. J'ai beau le détester au plus profond de mon être, je ne comprends pas. Ma visite hier avec lui n'a rien donné de très concluant et les réponses que je cherchais, restent sans réponses claires.

Je m'effondre sur mon canapé totalement épuisé. Ma mère a tenté de m'appeler au moins une bonne dizaine de fois mais je n'ai pas eu le courage de répondre. Avant de partir me coucher, Peter a appelé et m'a demandé comment j'allais. J'ai omis le fait de lui parler de l'affaire avec Louis. Il le saura bien en rentrant... Tout le monde n'a déjà que ça à la bouche.











Le lendemain, le travail au cabinet se fait calmement. J'agis comme si rien ne s'était passé, la veille. Mais mes cernes doivent en dire beaucoup sur mon état. La nuit a été plus compliquée que prévu. Je n'ai pour ainsi dire pas dormi de la nuit, trop occupé à penser à cette affaire. Je prépare les derniers documents pour l'audience de cet après midi au tribunal quand Cristal entre dans mon bureau.

« Un problème, Cristal ? Je lui demande.

- Un appel pour vous, monsieur. »

Elle me tend le téléphone et repart aussitôt sans rien me dire de plus. Lorsque je prends le téléphone, j'entends des bruits extérieurs, des éclats de voix.

«Allô ?

- Bonjour monsieur Styles. Je suis Miles Pemberton. Me répond une voix grave. »

C'est le père de ma cliente. Je ne dis rien pendant un instant et je reprends mes esprits. J'ai fait quelques recherches sur la famille Pemberton et Miles est un mmbre de la chambre des Lords au Parlement depuis plus de 15 ans. Originaire d'une famille de nobles gallois, il commence par des études dans le commerce avant de s'engager dans la politique. Sa femme est une ancienne actrice franco-américaine. La famille Pemberton est assez influente dans l'aristocratie britannique et s'est vite fait un nom.

« Bonjour monsieur Pemberton. Enchanté de vous avoir au téléphone. J'ai bien reçu le dossier de votre fille. J'allais vous appeler cette semaine pour avoir un rendez vous avec vous.

- J'aimerais vous voir assez vite, monsieur. Il s'empresse d'ajouter.

- Euh oui...je vais voir avec ma secrétaire si je-

- Est ce que vous êtes libre dans la semaine ?

- Oui vendredi après midi, je suis libre.

- Venez à la maison vendredi après midi. Ma fille sera là aussi. »

Je fronce le sourcils. J'évite d'habitude de rencontrer mes clients chez eux. Certains avocats le font, mais je préfère les voir dans mon bureau. C'est plus professionnel et comme ça, je montre bien une impartialité totale. C'est paradoxal pour un avocat parce qu'il doit quand même prendre parti mais en aucun cas, je veux que l'on m'accuse de conflit d'intérêt et que l'on me reproche une trop grande proximité avec mes clients.

« Ce n'est pas quelque chose que j'ai l'habitude de faire mais je y faire abstraction cette fois ci. Je le préviens quand même.

- Bien. Au plaisir de vous voir vendredi après midi. J'envoie l'adresse de la maison par mail à votre secrétaire.

- Au revoir Monsieur Pemberton. »

Il raccroche aussi sec. Je suis un peu surpris parce que je m'attendais à quelqu'un de vraiment désagréable alors qu'il a paru assez correct avec moi au téléphone. Je rends le téléphone à Cristal et repars dans mon bureau. Durant toute la journée, j'évite de croiser Niall. Je ne tiens pas à me fâcher avec lui et je compte encore moins lui parler de ma visite à Louis. Les deux sont de très bons amis de la fac et ça pourrait le peiner de me voir accepter cette affaire.

Le vendredi après midi alors que je m'apprête à partir du cabinet, une voiture de luxe s'arrête à mon niveau.

« Vous êtes bien, monsieur Styles ? Me demande le chauffeur.

- Oui c'est bien moi.

- Monsieur Pemberton m'a demandé de venir vous chercher. »

J'hésite à répliquer mais j'entre quand même dans la berline noire. Le trajet se passe dans le plus grand des silences. L'autoradio diffuse une vieille chanson que je connais trop bien. La voix grave et suave de Chris Isaac résonne dans l'habitacle silencieux. Je suis tenté de demander au chauffeur d'arrêter l'autoradio mais je me ravise. Les souvenirs me reviennent en vague. Les paroles prennent toutes leurs sens avec quelques années de recul. Nous avons été amoureux Louis et moi, mais nous avons joué à un jeu dangereux. Sa visite m'a totalement renversé l'esprit. La fragilité que j'ai vu dans ses yeux m'a étonné. Il n'est jamais comme ça, d'habitude. Même quand il faisait des erreurs, il évitait de montrer ses faiblesses. Hier, il était totalement vulnérable, assis devant moi, les traits tirés par la fatigue.

«Monsieur Styles nous sommes arrivés. »

Lorsque je regarde par la vitre, je vois un grand bâtiment caché par la verdure. Dans mes pensées, je n'ai même pas regardé où nous étions. Je pense à Hampstead. C'est là où il y avait les maisons les plus luxueuses de Londres. Le chauffeur m'ouvre la porte et je découvre sur le perron, la silhouette d'une femme. Au départ, je pense à Madame Pemberton, mais la tenue grise et le tablier me font plus penser à une domestique. Elle m'accueille poliment et me demande de la suivre. La maison est vraiment immense. Contrairement à l'aspect extérieur très ancien, l'intérieur est totalement moderne. Une maison presque complètement blanche, un parquet en bois lasuré. Une grande baie vitrée donne sur une terrasse et un jardin entouré d'arbres sûrement centenaires.

« Monsieur Styles est arrivé, madame. Informe la domestique avec son petit accent italien.

- Faites le entrer dans le salon, Moira. »

La jeune femme me fait entrer dans le salon qui doit bien faire deux fois la taille de mon appartement. Une femme,approchant la quarantaine,se lève et vient me saluer. Je reconnais tout de suite Catherine Pemberton. Cette longue chevelure blonde et épaisse qui entoure son visage fin, son corps marqué par des années de mannequinat et de sa carrière d'actrice. Même si je ne suis pas petit, elle est largement plus grande que moi.

«Bonjour madame Pemberton. Enchanté de vous rencontrer.

- C'est un plaisir partagé. Elle me répond avec un sourire. Mon mari aura un peu de retard, il est parti chercher Elizabeth. Venez vous asseoir sur le canapé. »

Un peu intimidé de cette proximité, je m'installe sur l'un des canapés du salon. Moira revient avec deux tasses de thé. Je sens le regard pesant de Candice sur moi. Je ne suis pas de nature bavarde et sentir ce regard lourd de sens sur moi me rend mal à l'aise.

«Vous êtes jeune pour être avocat monsieur Styles. Elle dit au bout d'un moment.

- J'ai intégré la fac de droit assez jeune effectivement.

- Depuis quand travaillez vous ?

- J'ai ouvert mon cabinet il y a bientôt trois ans. »

Elle se lève et marche dans le salon toujours en gardant un œil attentif sur moi. Différentes peintures sont accrochées au murs clairs de la maison. Certaines sont sûrement venues de collections privées de musée à la renommée internationale. Même si j'ai l'habitude de travailler avec des gens aisés, cette maison pue le luxe. On entend du bruit dans l'entrée et la voix de Moira annonce l'arrivée de Monsieur Pemberton et de sa fille.

« Désolé de mon retard, monsieur Styles. S'excuse monsieur Pemberton en me rendant la main.

- Votre chauffeur est arrivé tôt à mon cabinet. Il s'attendait sûrement à des embouteillages. »

Miles s'approche de sa femme et dépose un baiser sur sa joue et s'assied sur l'un des canapés. Moira lui apporte un verre de whisky. Il m'en propose un que je refuse. Je ne bois presque pas d'alcool.

« Votre fille est là ? Je demande.

- Elizabeth arrive. Elle est allée déposer ses affaires dans sa chambre. Il met un glaçon dans son verre de whisky. Vous avez donc lu le dossier que j'ai déposé ?

- Oui je l'ai lu...même plusieurs fois. Cependant, j'aimerais discuter avec vous sur ce qu'il s'est passé et parler un peu avec votre fille.

- C'est une histoire affreuse... Candice Pemberton s'effondre sur le canapé aux côtés de son mari. »

La fameuse Elizabeth entre au même moment dans la pièce. Elle porte encore son uniforme de Durham. Elle semble tétanisée lorsqu'elle me voit. J'essaie de la rassurer en m'approchant d'elle et en lui tendant poliment ma main. Elizabeth ressemble à une biche prise au piège par des chasseurs. Elle s'approche avec méfiance de moi et me serre la main rapidement avant de s'asseoir aux côtés de ses parents.

« Elle est comme ça depuis ce qui lui est arrivé. Miles Pemberton prend la parole.

- Je sais que c'est encore difficile pour vous d'en parler mais j'aimerais savoir ce qu'il s'est passé avec votre professeur. Je m'adresse à la jeune fille en train de triturer sa jupe.

- Ce n'est pas un peu violent comme méthode ? Intervient Candice.

- Je dois savoir ce qu'il s'est passé, madame. Si Elizabeth n'est pas prête à tout me dire maintenant, nous pouvons attendre. Je voudrais juste les grandes lignes. C'est toujours horrible de parler de ce genre d'agressions. »

La jeune fille regarde ses parents qui hochent la tête, pour la rassurer. Elle doit être craintive envers les inconnus et surtout les hommes. En voyant cette fille, les cheveux blonds bouclés, les yeux clairs et un visage d'ange, j'ai du mal à imaginer que l'on puisse lui faire du mal. Et encore moins Louis. C'est une enfant. Merde pourquoi il a fait ça ?! La colère contre lui monte de plus en plus.

« J'aimais bien Monsieur Tomlinson. » Elle commence d'une voix faible. A l'entente du nom de Louis me fait toujours tiquer. « C'était un bon professeur. Il avait des cours très intéressants et j'étais passionnée de sociologie. C'est l'une des spécialités que j'avais choisi pour mon A-Level. Lorsque, je...Elle retient les larmes de couler. C'était pendant mon deuxième semestre et j'avais besoin un problème avec un devoir que qu'il nous avait demandé alors...je suis allée le voir à la fin de l'heure de classe pour lui parler et... »

Je suis aussi tétanisé qu'Elizabeth pendant son récit. Comment est ce que...tout ça à pu arriver ? J'essaie de rester le plus professionnel possible et lui demande de continuer d'un hochement de tête qui se voulait rassurant.

« Tout a dérapé quand il m'a demandé si j'avais quelqu'un dans ma vie et si...si j'acceptais un rendez vous avec lui.

- Avez vous accepté ce rendez-vous ?

- Bien sûr que non ! J'ai refusé ses avances et je suis partie. Le lendemain, je recevais le message d'un numéro inconnu et après avoir échangé quelques messages, j'ai compris que c'était lui. Je lui demandé d'arrêter de m'envoyer des messages mais les échanges ont continués et un soir... »

Elle explose en sanglots. Sa mère se jette dans ses bras pour la consoler. Je suis moi même tenté de la rassurer mais aucun mot ne vient. Je continue de noter furieusement ce qu'elle me dit. En entendant ses paroles, j'ai presque envie de vomir. J'essaie de me retenir de partir en courant.

« Il..il a tenté de me faire du mal, monsieur Styles. Elizabeth dit à travers ses larmes. Je suis partie à temps avant que ça ne dérange.

- Qui a porté plainte contre lui ?

- Moi. Répond Candice Pemberton, les yeux aussi larmoyants. J'ai vu ma fille rentrer en pleurs de l'université et elle m'a tout expliqué. Nous sommes allées toutes les deux au commissariat déposer une plainte contre ce...monstre. »

Je me retiens de la rectifier, mais je me ravise parce que ce qui a été fait est monstrueux. Ma tête tourne de plus en plus. Je referme mon carnet et le pose sur la table basse, les mains tremblantes. Miles est resté silencieux, son verre de whisky dans les mains. J'explique comment va se passer l'enquête et que je vais devoir revoir Elizabeth seule pour dresser un procès verbale au cabinet.

Je reste bien une heure chez les Pemberton. Elizabeth et sa mère finissent par s'en aller pour me laisser seul avec Miles. Le silence est pesant. Miles n'est pas très éloquent et au fond, je sens très bien qu'il n'a pas totalement confiance en moi.

« Est ce que vous comptez vraiment défendre notre fille, monsieur Styles ? Miles me fixe en se resservant un verre de whisky.

- J'ai accepté cette affaire donc oui je vais défendre votre fille, pourquoi cette question ? »

Il se lève et fait les cents pas dans la pièce. Il s'arrête devant la baie vitrée qui donne sur le jardin. Candice est en train de jouer avec deux autres de ses enfants alors que la jeune Elizabeth est dans son coin assise sur l'une des balançoires. La voir dans cet état me serre encore plus le coeur.

« Je connais la nature de votre relation avec monsieur Tomlinson. Vous avez été fiancés n'est ce pas ?

- Oui, il y a...longtemps. Je me tortille nerveusement sur le canapé. Je n'aime pas parler de mes anciennes relations et encore moins de celle ci.

- J'ai peur que vous ne défendiez pas Elizabeth pour aller dans le sens de votre fiancé.

- Ex fiancé, s'il vous plaît.

- Je reconnais que cette affaire doit être délicate pour vous mais vous êtes l'un des meilleurs avocats de Londres et vous êtes spécialisé dans ce genre d'affaires, donc j'aimerais que vous fassiez votre travail.

- Je me suis engagé à défendre Elizabeth et j'irai jusqu'au procès pour que l'accusé ait la peine qu'il faut. »

Ma réponse semble le satisfaire parce qu'il hoche la tête et boit une gorgée de son whisky. Il vient vers moi et tape d'un geste amical sur mon épaule.

« Vous êtes un homme bien, monsieur Styles. Vous défendez les bonnes valeurs.

- Je ne fais que mon travail et si ça peut aider Elizabeth, je suis prêt à réussir. »

Après un échange de main, je décide de partir. Il est presque 17h00. Moira me raccompagne jusqu'à l'entrée et me souhaite une bonne journée. Monsieur Pemberton a demandé à son chauffeur de me raccompagner au cabinet pour que je puisse récupérer ma voiture. Enfoncé dans mon siège en regardant les paysages défilés, je me sens mal. J'ai l'impression que ma gorge me brûle. Je demande précipitamment au chauffeur de s'arrêter le plus vite possible. Quelques mètres plus loin en bord de route, il finit par s'arrêter et sans attendre je sors de la voiture. Je finis par vomir sur le bas côté. Je suis complètement lessivé et je ne peux m'empêcher de penser au fait que je vais devoir mettre en prison celui que j'ai aimé pendant plus de 6 ans.

Le chapitre 4 est en ligne ! Voilà enfin Elizabeth qui entre dans l'histoire. Le média la représente avec ses parents. Physiquement, je me suis vraiment inspirée de Lili Reinhart dans Riverdale qui représentait bien l'image que j'avais en tête d'Elizabeth. Après, libre à vous d'imaginer le physique des personnages, bien sûr :). Bonne lecture.

#QMLAMfic

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