CHAPITRE 30 : Louis Tomlinson.

Le chapitre arrive tardivement, désolée. Il reste environ 6 chapitres avant la fin de la fiction. Bonne lecture, Loriana.




Lundi 8 novembre 2015, Londres.

Déménager n'a pas été simple. J'avais pas mal de choses à prendre et je ne pouvais pas tout stocker dans le petit appartement que je m'étais repris. Beaucoup de choses allaient finir chez ma mère ou à vendre. Enfin à vendre, si mes sœurs s'arrêtaient de prendre presque tout. Pire que des vautours. Quitter l'appartement a été vraiment difficile. On y était resté quand même 3 ans et puis, on avait construit petit à petit notre petit cocon. Repenser à ma vie d'avant me rappelait sans cesse le minable que j'ai été. Depuis maintenant un mois, je n'avais pas eu de nouvelles d'Harry qui refusait toute explication ou discussion avec moi.



Enfin, je retournais à la case départ. Un appartement à une heure du centre ville dans un quartier agréable quoiqu'un peu brouillant le jeudi soir à cause des nombreux étudiants. Mais je n'avais pas à me plaindre, l'appartement était assez spacieux donnant sur une petite cour intérieure et j'avais même la chance d'avoir une terrasse où l'on pouvait tenir à plus que deux personnes. Un luxe qui se payait quand même assez cher. La solitude que j'avais tant apprécié avant me rendait fou maintenant. Même si je croulais sous le boulot, rentrer et trouver un appartement vide, sans aucune chaleur était pesant parfois. Heureusement, j'avais Ed, Bebe et Anne-Marie qui me changeaient les idées. Ils n'avaient pas porté de jugement à part Ed qui m'avait lancé un regard bien explicite qui me disait "je t'avais prévenu".


Les premiers mois avaient été difficile. Ne pas retomber dans la drogue et dans les addictions avait été une lutte de tous les jours, de toutes les minutes même. J'étais redevenu l'adolescent accro qui faisait le malin et qui refusait de se soigner et d'en parler. Je m'étais refermé comme une huître. En public, ça allait parce que je jouais un rôle. Louis Tomlinson professeur de sociologie, qui faisait bien son cours, qui était poli et sympathique et il y avait l'autre Louis Tomlinson. Celui qui appelait son ex fiancé pour lui demander une nouvelle chance ou rien qu'une explication mais qui tombait sur une boîte vocale. L'autre Louis pathétique qui ressemblait à son père. Ironie du sort, non ? Rien qu'écrire ces mots me répugnent, mais ils sont vrais.



La fin novembre signait la période des cadeaux et une période de déprime en perspective. Aller chercher les cadeaux de Noël en voyant les familles, les couples se balader dans les rues en train de chercher le cadeau parfait. Les souvenirs revenaient très vite. Chaque couple qui faisait les courses ensemble, qui discutaient à la terrasse d'un café, qui s'enlaçaient me rappelait mes erreurs. Je m'étais arrêté sur Piccadilly avant de faire demi-tour pour rentrer chez moi, cette ambiance m'étant insupportable. Moi qui étais décidé à sortir prendre l'air, c'était fichu. C'est dans un appartement froide que j'étais rentré près à passer une énième soirée en compagnie de mon ami préféré ces derniers temps, Jack. Un ami pas très bavard mais très utile qui me permettait d'oublier l'idiot que j'étais. J'avais arrêté de supplier Harry de revenir, de me pardonner parce que c'était en vain. Il n'y avait pas de chance que nous recommencions quelque chose. Tout s'était brisé en lui, je le savais. Ma mère, qui était la seule au courant de cette histoire, m'avait dit qu'il allait falloir du temps et beaucoup de patience pour qu'il puisse un jour faire l'impasse de tout ça. Mais je n'étais pas d'accord avec elle. Il avait besoin de passer à autre chose, à trouver une autre personne que moi.

Le programme était fait quand on sonna à ma porte. Quelque chose de rare ces derniers temps. A part ma mère qui me faisait sans cesse remarquer que je faisais une crise d'adolescence à presque trente ans ou Cher qui me faisait une analyse psychologique complète dès que je venais, personne ne venait me voir. C'est en prenant un effort surhumain que j'allais ouvrir. Sauf que je ne m'attendais pas du tout à trouver sur le pas de ma porte, la veste trempée, Harry. Non je ne rêvais pas. Et non, je n'avais pas bu les deux bouteilles de Jack avant d'aller ouvrir. Merde, il était bien là, devant ma porte. Plus de trois mois que je ne l'avais pas vu. Sur le moment même, je n'ai pas su quoi faire ou quoi dire.

D'un pas, je m'ecartai pour le faire entrer. Vu son état, il avait sûrement besoin de quelque chose de chaud et de quoi décuiter. Ni lui, ni moi, parlions. Qu'est ce qu'on pouvait se dire de toute façon ? Que j'étais désolé ? Que je voulais le revoir auprès de moi ? Qu'il me détestait ? On s'était déjà dit tout ça. Même plusieurs fois. Son regard se portait un peu partout. Il regardait la décoration, les meubles franchement vieillis, sans oublier le verre en cristal posé à côté de la bouteille de whisky. J'avais honte qu'il voit ça. Qu'il voit à quel point j'étais tombé aussi bas.

« La déco est moche mais on y est bien. Et le loyer n'est pas très cher.»

Une phrase complètement nulle que j'avais jugé opportun de dire pour briser le silence. J'étais tombé bien bas. Harry savait très bien que l'argent n'était pas un souci pour moi. J'étais professeur en université qui avait réussi à se faire une place. Être maître conférencier payait bien, sans parler des nombreux ouvrages publiés à mon nom. Mais quand on s'était séparé, j'avais refusé de prendre une maison. La maison, je la voulais avec lui et personne d'autre. Et puis, à quoi ça aurait servi ? J'étais seul comme un rat mort de toute façon. Ce n'était pas  les conquêtes d'une demie soirée qui allaient rendre plus agréable une maison ou un appartement.

Harry n'avait pas répondu. Un échec de conversation. Le café une fois coulé, je m'installai à côté de lui sur le canapé. Aucun mot ne sortait de sa bouche. Je ne savais même pas ce qu'il faisait ici. Il y avait bien une raison, mais je ne voulais pas lui demander, de peur qu'il se braque et parte. Alors nous restâmes silencieux, buvant notre café. Ses boucles brunes étaient trempées et gouttaient sur le tissu du canapé. Un détails presque idiot qui m'avait fait tilter qu'il était venu, totalement trempé, transit de froid.

« Je vais te chercher une serviette pour t'essuyer. Si tu veux prendre une douche, c'est au fond à droite. »

Au moment de me lever, sa main glacée agrippa mon poignet. Dans un élan de courage - ou peut être de débilité - je me penchai pour prendre son visage entre mes mains pour l'embrasser. Sur le moment, j'avais attendu une vive opposition de sa part et peut être même une baffe. Mais rien ne venu. Appuyé contre moi, son corps avait répondu à l'appel silencieux que je venais de lui lancer.











Le lendemain matin, c'était à ses côtés que je m'étais réveillé. Au début, j'avais cru à un doux rêve qui m'avait ramené trois mois en arrière. Un rêve où je ne l'avais pas trompé, que nous vivions toujours ensemble, et où il allait devenir mon mari. Hier soir, avait été étrange. Son arrivée ici, le fait que l'on n'avait parlé de rien et qu'on avait finalement partagé le même lit. J'aurais voulu plus. Plus de mots et moins de gestes, moins de pulsions, moins de désirs. Je voulais lui parler, pas baiser avec lui. Ce matin était ma chance. Ma chance de lui parler, de lui expliquer. Qu'il me pardonne, qu'il ne pardonne pas, je voulais lui redire les choses. Chaque chose.

Discrètement, je quittai le lit pour rejoindre la cuisine. Le temps était aussi menaçant qu'hier. Avec un peu de chance, la neige tomberait plus tôt que prévu, cette année. Depuis tout petit, j'aimais ce manteau blanc qui recouvrait les paysages. Plus jeune, j'attendais devant mes fenêtres pendant des heures en attendant les fameux flocons. Ma mère hurlait quand elle me voyait sortir habillé d'un tee-shirt pour me balader sous la neige. Ce fut un claquement de porte, qui me coupa dans ma contemplation du paysage. Harry était habillé de la même chemise qu'hier, les cheveux vagues attachés dans un chignon.

« Tu ne veux pas que je te prête un jeans ? Il doit être trempé. Lui proposais-je.

-Non, ça ira merci.

- Tu as le temps de manger quelque chose ?

- Non. »

Alors il allait repartir comme ça ? Sans un mot, sans aucune émotion ? D'un seul coup, je me sentis utilisé. Il était venu dans l'unique objectif de coucher et de repartir comme si de rien n'était. Je repoussai violemment l'assiette que je venais de lui préparer pour lui faire face.

« Pourquoi tu es venu ? Et qui t'a dit où je vivais ?

-Ta mère. Elle parle encore avec la mienne apparemment. »

Sa réponse froide, dénuée de sentiment me fit bondir. Un sourire hargneux s'afficha sur mon visage.

« C'est impressionnant comme tu t'es bien imprégné de ton métier. On dirait presque Hans.

-Qu'est ce que-

- Maintenant, si tu es venu juste pour passer tes petites envies, tu prends la porte et tu ne reviens pas. On est plus ensemble je te ferai dire.

- La faute à quoi ? Il crut bon d'ajouter.

- Moi. Oui je le sais, Harry. Je ne suis pas idiot au point de ne pas m'en souvenir. Mais si tu reviens vers moi, juste pour faire passer tes colères en couchant avec moi, dégage. C'est parler que je veux faire avec toi. »

Harry ne répondit pas et partit en claquant la porte. J'avais ma réponse, il ne voulait pas parler. Il était venu juste par désespoir. Pour la première fois, un sentiment désagréable me prit au ventre. L'homme que j'avais eu en face de moi n'était pas celui que j'avais prévu d'épouser. Et je ne voulais pas avoir affaire à lui, même si ça faisait mal.










Les jours avaient passés avant que je ne revois Harry sur le pas de ma porte. Il avait l'air en meilleur état que la dernière fois. À en juger, ses vêtements et sa robe dans ses bras, il venait de sortir du boulot.

« Je t'ai dit que je ne voulais pas te voir.

-Moi, j'en ai envie. »


Dans un soupir, je le fis entrer. Ma faiblesse devant lui, me perdra.


« Tu veux quoi ? Si c'est pour me faire le coup de la dernière fois, tu peux repartir.

-Je voulais m'excuser pour la dernière fois. J'ai été con. J'étais bourré, une affaire s'était pas super bien passée au tribunal et je me suis souvenu que ma mère m'a dit que tu habitais ici. Je me rends compte maintenant que c'était idiot.

- Effectivement. »

Sur le coup, je l'avais senti vraiment désolé. Un peu comme le gamin qui m'avait vomi dessus, il y a plus de six ans.

« L'autre soir, quand je suis venu te voir, je voulais te parler. Mais bon, l'alcool n'a pas été en ma faveur.

-Tu n'as jamais eu l'alcool sympathique de toute façon. Je lui lançai, non sans repenser aux nombreuses épopées d'un Harry bourré. »

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Ce moment avait été court mais l'espace d'un instant, on avait partagé secrètement les mêmes souvenirs. Les mêmes moments que l'on avait passé ensemble. Des souvenirs qui, avec le temps, resteraient à jamais avec nous. Le silence entre nous n'était pas pesant. Autant lui que moi étions perdus dans nos bons moments, dans nos souvenirs. Je lui servis une tasse de thé qu'il but presque d'une traite.

« Et le boulot, ça se passe bien ? »

La question était tombée, un peu bêtement au regard de la situation. On était censé parlé de nous, de notre séparation, de notre couple. Mais les mots avaient peur de sortir. Peur d'essuyer un énième message de haine, de déception de sa part.  Harry fut surpris de ma question. Il devait s'attendre à toute autre chose qu'une question sur son boulot. Mais il comprit et décida de répondre.

« C'est un peu compliqué en ce moment, mais ça va. Niall est sur les nerfs parce qu'avec Lily, ils ont encore essayé d'avoir un enfant et ça n'a encore pas marché. Et puis, le prêt à la banque pour le cabinet retarde. »

Puis la conversation avait continué sur nos boulots respectifs, sur quelques petits moments de notre vie, la théière entre nous deux. La situation aurait été presque irréaliste il y a quelques mois. Mais là, ni lui, ni moi ne trouvions ça étrange. L'heure défilait sans que l'on ait eu le besoin de ressasser le passé, les mauvais mois. Rien de tout ça. Les sourires et les rires s'étaient même immiscés dans notre discussion. Harry reposa sa tasse sur la table en jetant un coup d'oeil à la pendule.

« Je vais peut être repartir, il se fait tard. Tu dois bosser tôt demain.

-Non, ça va ne t'en fais pas. Tu veux rester dormir ? Tu n'habites pas tout près en plus. Tu repartiras demain matin. »

Il hésita un instant et hocha la tête.















Mercredi 24 décembre 2015, Doncaster.

La neige avait totalement recouvert la ville ne laissant visible que les lampadaires et quelques morceaux de trottoirs. Une tempête de neige avait sévis dans le nord de l'Angleterre. La maison était reconnaissable parce qu'elle était sûrement la plus décorée. Ma mère avait encore une fois mit le paquet. Les pères Noël descendaient dans échelles à foison, les guirlandes multicolores transformait la maison en une boîte de nuit, un peu louche des quartiers de Londres.

« Tu arrives au bon moment ! Ma mère déboula de la cuisine une bouteille de vin dans les bras.

-Bonsoir à toi aussi, maman.

- Ouvre moi cette bouteille et tu auras un bisou de bienvenue et un bon anniversaire. »

Je posais mes nombreux paquets et lui ouvrit la bouteille. Un air soulagé s'afficha sur son visage.

« Merci, j'en avais besoin pour une recette. Ce soir, Cher arrive et Lottie va nous présenter son nouveau petit ami. Quelle soirée.

-Tu veux que je t'aide ?

- Non. Tu vas te reposer, déposer tous ces cadeaux en haut avant que les filles reviennent. Ta chambre est prête.

- Merci. »

Rien n'avait changé ici, ce qui était rassurant. J'avais gardé un petit point de repère. Même si tout se passait mal dehors, j'avais toujours quelque chose de stable. Je disposais mes affaires dans mon armoire et pris une photo.

De Harry, 17h45,

Hello. J'espère que tu es bien arrivé et que tu n'as pas trop souffert de la tempête de neige. À la prochaine, passe de bonnes fêtes.

PS : bon anniversaire.

PS 2 : tu manques à Dusty. Elle te cherche partout. Elle ne sait plus sur qui faire ses griffes maintenant...



Et dire que ça allait être la première fois depuis cinq ans que chacun allait fêter Noël de son côté. D'habitude, on passait chez mes parents pour le 24 et mon anniversaire, avant de repartir sur Holmes Chapel, le lendemain. Mais cette fois ci, c'était séparé que l'on allait voir nos familles.



À Harry, 18h00,

Merci d'y avoir pensé. Je suis actuellement en train de me transformer en glaçon mais ça va. Je prie pour que les jumelles ne veulent pas faire un bonhomme de neige par ce temps...

PS : Ce chat de malheur ne me manque pas du tout. Une dizaine de jeans neufs foutus à la poubelle à cause de ses griffes.

PS 2: il y a qu'au chat à qui je manque ??



De Harry, 18h05,

Non à moi aussi.



Cette seule réponse eut le don de me faire sourire. Depuis son arrivée surprise à mon appartement, nous nous étions revus. Même plusieurs fois. Nous n'avions pas reparlé de notre ancienne relation parce que chacun avait la volonté d'en créer une nouvelle. On restait souvent dans mon appartement mais on partageait des bons moments en regardant des films, en cuisinant ou autre... Néanmoins, la blessure de ma tromperie était toujours là. Je voyais le visage d'Harry se fermer quand il voyait un message s'afficher sur mon téléphone ou que je m'éloignais. Mais finalement, tout se faisait petit à petit. Comme une redécouverte progressive de nous deux. Nos familles n'étaient pas au courant que nous nous revoyions pour l'instant. C'était encore trop frais pour que l'on reprenne les choses comme avant. On vivait ça caché, comme un petit secret entre nous. Un jardin secret que je voulais conserver le plus longtemps possible pour moi.








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